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lundi 8 février 2016

Principles caractéristiques des établissements industriels

Selon les données de l'INSEE de 2008, un peu plus de 16 000 établissements industriels d'Aquitaine emploient quelque 150 000 salariés. Ainsi, en moyenne, un établissement industriel compte moins de 10 salariés et cette donné témoigne de l'importance du tissu des toutes petites entreprises industrielles qui oeuvrent en Aquitaine. Cette situation n'est pas très éloignée de celle qui prévaut à l'échelle de la France métropolitaine. Toutefois, l'Aquitaine est toujours en deçà des valeurs nationales.


Taille et effectif des établissements industriels en Aquitaine (2008)

Nombre de salariés et taille des établissements industriels en Aquitaine en 2008 


La répartition des établissements industriels selon le nombre de salariés permet d'affiner cette perception de la taille:85% des établissements industriels comptent moins de 20 salariés. Manifestement, ces unités appartiennent au mode de l'artisanat ou de la très petite entreprise. Une majorité d'entre elles ne font pas appel à des salariés, les autres en mobilisent très peu, ce qui donne une valeur moyenne de 3 salariés.Au total ces ateliers de moins de 20 salariés totalisent moins de 50 000 personnes, soit un tiers de l'ensemble des effectifs de l'industrie.A contrario, les usines de plus de 20 salariés, bien moins nombreuses pusiqu'on en compte moins de 2 500, rassemblent près des trois-quarts des 150 000 salariés de l'industrie.

Ces établissements de plus de 20 salariés se décomposent en deux grands groupes inégaux. Un peu plus de 2 200 se situent dans la tranche 20 à 250 salariés, soit 64 000 emplois. Si seulement 69 entreprises emploient plus de 250 personnes, elles totalisent cependant près de 40 000 postes de travail. Parmi elles, l'Aquitaine compte à peine une dizaine d'unités de plus de 1000 salariés si on exclut de cette liste EDF (centrale nucléaire de Braud-Sant-Louis et distribution) et le journal Sud Ouest. La presque totalité de ces unités de production sont des filiales de multinationales ayant leur siège hors de l'Aquitaine.

Une majorité d'entre elles appartiennent au secteur de l'industrie aérospatiale à la suite de l'implantation d'établissements surtout liés aux activités militaires. Ainsi la société Safran possède-t-elle trois usines en Aquitaine, orientées dans la propulsion, à travers ses filiales Turbomeca et la Snecma. L'usine Turbomeca de Bordes (près de Pau) occupe désormais le premier rang dans la région avec plus de 2 500 emplois, tandis que celle de Tarnos est moins importante. Le groupe Thales (anciennement Thomson-CSF) possède deux unités de production, tout comme Dassault Aviation héritier des usines Société des avions Marcel Bloch, tandis qu'Astrium SAS, filiale d'EADS est à la tête d'une seule usine. En dehors de l'industrie aérospatiale, trois entreprises 900 salariés. Il s'agit de Ford Aquitaine Industrie installé à Blanquefort depuis les années 1970, de Bristol-Myers Squibb (anciennement UPSA avant sa reprise par le groupe américain) à Agen et de Labeyrie, la seule affaire régionale dans l'agroalimentaire ayant atteint une telle importance.


Répartition des établissements industriels par département de l'Aquitaine en 2008


Dans la tranche inférieure, on relève une quinzaine d'entreprises qui emploient de 500 à 1 000 salariés. Ce groupe est plus diversifié et offre une base régionale prédominante. On y trouve en effet une majorité d'établissements naît en Aquitaine pour exploiter les ressources locales notamment en ce qui concerne les industries agroalimentaires, pour répondre à la demande du secteur de la construction ou encore pour offrir quelques compétences pointues dans les industries de haute technologie. Cette catégorie de 500 à 1 000 salariés est également très affectée par les crises économiques, les effets de la concurrence. Aussi observe-t-on deux évolutions significatives. Certaines de ces unités de production ont connu la faillite ou de très grandes difficultés: plaçons dans cette situation les "établissements Capdevielle et fils" (travail du bois), les "parquets Marty", la "Sogerma" spécialisée dans la maintenance aéronautique. La liste n'est pas exhaustive. D'autres PMI ont dû s'adosser à des firmes ou des ressources financières pour s'en sortir ou continuer de progresser: Lectra, spécialisée dans la découpe des vêtements et Creuzet aéronautique en fournissent deux exemples. Ajoutons que ce groupe de PME de plus de 500 salariés comporte pas moins de trois entreprises agroalimentaires (Caves De Landiras Louis Eschenauer, Fromagerie des Chaumes et Delpeyrat) et une unité de biotechnologie orientée santé animale (CEVA santé animale). Observons enfin, que ces affaires, originaires le plus souvent de l'Aquitaine, ont des implantations plus rurales que les très grands groupes. Leur disparition tout comme leurs difficultés affectent sérieusement le tissu économique territorial des villes moyennes et des petites villes.

Cet ancrage local devient de plus en plus prégnant au fur et à mesure qu'on prend en compte les établissements industriels de moins de 500 salariés. De même, la part des industries agroalimentaires dans ce tissu industriel devient de plus en plus prononcée. Une quarantaine d'établissements industriels appartiennent au groupe des PMI (petites et moyennes industries) de 250 à 500 salariés. Sur cette quarantaine, il est possible d'isoler les quatre usines réalisant plus de 200 millions de CA HT (chiffres d'affaires hors taxes) en 2008: Smurfit Kappa Cellulole du Pin, Acetex Chimie, Simorep et Cie, et FroMarsac. Les trois premières relèvent de ce qu'on appelle l'industrie lourde tandis que FroMarsac dépend de l'industrie agroalimentaire. Toutes les quatre ont en commun d'appartenir à de grands groupes industriels à dimension internationale: Smurfit est leader dans les pâtes à papier, "Acetex chimie" est une filiale de l'américain Celanese, Simorep est propriété de Michelin et FroMarsac de Bongrain. Ces unités n'échappent pas aux tensions économiques récentes. Ainsi, Celanese a fermé 2009 son usine de Pardies, supprimant par la même occasion 350 emplois. Plus globalement, le rôle des IAA (9 établissements) et des industries du bois (5 établissements) se renforce dans cette catégorie des 250 à 500 salariés.

Cette place devient encore plus conséquente dans la tranche des 100 à 250 salariés. Sur quelque 110 unités industrielles concernées, près d'une trentaine sont des IAA et une dizaine opèrent dans les industries utilisant le bois comme matière première. Toutefois, ce ne sont pas ces branches industrielles qui génèrent les chiffres d'affaires les plus élevés dans ce groupe de PMI. Une seule usine dépasse le seuil de 200 millions de CA HT, il s'agit des Aciéries de l'Atlantique occupant l'ancien site des Forges de l'Adour, à cheval sur les communes du Boucau et de Tarnos. Ouverte par une entreprise du Pays basque espagnol en 1996, cette aciérie électrique spécialisée dans la production de billettes issues de ferrailles de récupération industrielle catalane. Suivent quatre autres entreprises qui réalisent entre 100 et 200 millions d'€ de CA HT: JLG France basé à Fauillet (fabrication de nacelles). Arysta Lifescience (produits phytosanitaires) à Noguères, les établissements Decons (récupération et traitement des métaux industrielles font entre 50 et 100 millions d'€ de CA HT, la très grande majorité des usines employant de 100 à 250 personnes reste de petites affaires aux CA HT inférieur à 50 millions d'€.

Dans toutes les autres tranches d'entreprises, 50 à 100 salariés et 20 à 50 salariés, le chiffre d'affaires hors taxe est toujours inférieur à 20 millions d'€. On est dans le domaine de la PMI opérant principalement pour le marché régional et cela se voit également à la place prise par les activités traditionnelles tirant parti des ressources et de la demande locales. Ainsi, dans le groupe des entreprises de 50 à 100 salariés, soit entre 200 et 250 établissements selon les années, les IAA sont les nombreuses (une trentaine), suivies de près par les industries du bois, puis le secteur des machines/équipements (une vingtaine). La part de ces trois activités dans le tissu industriel régional s'affirme encore un peu plus dans la tranche dans les très petites PMI (20 à 50 salariés) puisque sur 400 établissements répertoriés, une centaine sont des IAA, tandis que bois et machine/équipement constitue à part égale un autre ensemble d'une centaine d'usines.

La comparaison entre la situation en Aquitaine et la France permet de souligner la place plus importante des PMI employant moins de 100 salariés dans la région Aquitaine. En effet, alors que la part des grandes entreprises est systématiquement plus faible en Aquitaine que dans la France entière, le rapport se renverse à partir de la tranche 50 à 99 salariés de telle manière que les très petites PMI sont surreprésentées en Aquitaine. Cela peut apparaître comme un élément de faiblesse quand il s'agit de se développer à l'international, quand il convient de renforcer le rôle de la recherche. Cela peut être aussi considéré comme un atout dans les crises qui se succèdent car ces très petites PMI résistent un peu mieux et y sont sensibles avec un certain retard par rapport à la France entière.

La production de la centrale photovoltaïque de Losse-Gabardan (Landes), inaugurée en 2011, équivaut à la consommation électrique annuelle d'environ 37 000 habitants.
    

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