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lundi 15 février 2016

Le recensement de 2006 conforte l'attractivité de Bordeaux et du littoral

Un peu plus de 2 100 000 personnes résident désormais dans les 17 aires urbaines que compte l'Aquitaine, soit de l'ordre de 150 000 citadins supplémentaires par rapport au recensement de 1999. Désormais, sept aquitains sur 10 vivent dans des espaces où l'étalement urbain se développe en fonction de l'importance des emplois offerts dans la commune-centre et sa proche banlieue. Dans cet ensemble de 17 aires urbaines, le poids de celle de Bordeaux est considérable, proche de 50% et en très légère progression entre les deux derniers recensements. Tout aussi significatif de la place prise par les trois grandes agglomérations de l'Aquitaine, les aires urbaines de Bordeaux, Pau et Bayonne rassemblent plus des 2/3 (69%) des citadins habitants dans des aires urbaines, un peu plus de 45% de la population totale de l'Aquitaine.


L'analyse des variations durant la période intercensitaire (1999-2006) fait ressortir trois groupes d'aires urbaines. Un premier ensemble est formé de celles qui enregistrent un taux de croissance, sur la période, inférieure à 5%, soit six aires urbaines: la plus faible progression concerne les aires urbaines d'Oloron-Sainte-Marie et Orthez, suivent ensuite celles de Sarlat, Villeneuve-sur-Lot, Bergerac et Périgueux. Sept autres aires urbaines connaissent une variation positive comprise entre 5% et 10%: c'est notamment le cas des trois villes les plus supérieure à 10% dans quatre dernières, que deux d'entre elles sont dans la mouvance de l'agglomération bordelaise tandis que les deux autres sont sous l'influence de Bayonne.


Il n'est pas possible de s'en tenir aux évolutions au sein du groupe des aires urbaines. Des dynamiques démographiques se produisent à leur périphérie comme le montre les résultats du recensement de 2006, ce qui tend à prouver que les périmètres des aires urbaines ne recouvrent pas très exactement les processus d'étalement urbain. Pour le montrer, nous avons porté sur une carte les aires urbaines et nous observons la croissance urbaine entre 1999 et 2006 en périphérie de ces espaces urbains et périurbains.

La croissance urbaine en Aquitaine entre 1999 et 2006 à la périphérie des espaces urbains et périurbains


De manière générale, toutes les périphéries des aires urbaines bénéficient de la proximité d'une ville importante. Toutefois, cette poussée en périphérie reste modeste dans les aires urbaines de la moitié orientale de l'Aquitaine, principalement pour l'aire urbaine de Pau-Oloron-Sainte-Marie qui compte déjà quelque 170 communes. Observons cependant, dans le cas de Sarlat l'inadéquation entre le périmètre de l'aire urbaine et celui de la zone périphérique concernée par des dynamiques plus récentes.


C'est cependant dans l'orbite des aires urbaines de Bordeaux et de Bayonne que les communes périphériques enregistrent des gains de populations significatifs. Quasiment toutes les communes entre l'estuaire de la Gironde et Biscarrosse sont touchées par ces nouvelles dynamiques, l'attrait du littoral étant toujours plus élevé. Si l'immédiat arrière-pays de Bayonne connaît des variations positives, c'est principalement au nord-nord-est de l'agglomération, le long du littoral et en direction de Dax et de Peyrehorade, que la poussée urbaine semble la plus forte.


Il faut relativiser cette avancée de l'urbanisation en dehors du périmètre des aires urbaines ou des unités urbaines, car, le plus souvent, les communes affectées par ces gains sont peu peuplées et, en fin de compte, cela ne modifie pas significativement le poids démographique des aires urbaines. A titre d'exemple, le record de croissance, exprimé en % durant la période intercensitaire est le fait de la commune de Dumes (+80%) au sud de Saint-Server car elle passe de 133 à 240 habitants. Les deux communes suivantes ayant un fort taux de croissance, possèdent également de moins de 500 habitants, se situent dans le canton de Tartas ouest, entre Dax et Mont-de-Marsan.


Mais il est des évolutions qui interpellent et permettent de poser la question de la pertinence, dans le futur, des périmètres actuels des espaces urbains et périurbains autour de Bayonne et de Bordeaux. Certes, ces communes ou ces unités urbaines concernées sont des stations touristiques qui profitent de l'engouement pour le littoral. Certes, elles ne satisfont pas au critère de 40% d'actifs se déplaçant vers le coeur de l'agglomération. Incontestablement, pourtant, elles sont de plus en plus dans la sphère d'influence de Bordeaux ou Bayonne et leur propre extension urbaine peut apparaître comme un prolongement de ces grandes villes si proches.


Si les cités touristiques de la Pointe du Médoc restent un peu à l'écart de ces dynamiques favorables, toutes les autres stations fréquentées par les bordelais enregistrent de fortes croissances. Du nord au sud, on observe les évolutions suivantes: Vendays-Montalivet gagne 300 habitants entre les recensements de 1999 et 2006 (+18%). Lacanau dépasse désormais 4 000 citadins (+30%), Carcans atteint 2 000 résidents (+33%), Le Porge progresse de 1 500 à 2200 personnes (+45%), l'unité urbaine d'Arès-Liège-Cap-Ferret approche 15 000 habitants (+15%). Ces évolutions démographiques amènent à se poser des questions sur la zone urbaine qui encercle le bassin d'Arcachon. Actuellement, elle est partagé entre l'aire urbaine de Bordeaux pour sa partie nord, celle d'Arcachon au sud et l'unité urbaine d'Arès-Lège-Cap-Ferret à l'ouest. Ce découpage reflète-t-il la réalité?


Ces mouvements démographiques débordent désormais du département de la Gironde pour affecter la partie du département des landes proche du bassin d'Arcachon et de l'agglomération de Bordeaux. A une heure de Bordeaux, Sanguinet enregistre une des plus petite cité qui profite de sa position sur le grand lac et de la proximité des stations touristiques en bord de mer, atteint maintenant un peu plus de 2 000 habitants. Si Biscarrosse connaît une progression moins rapide en pourcentage, elle apparaît cependant comme une ville touristique à part entière avec ces 12 000 habitants en 2006, soit près de 3 000 personnes supplémentaires depuis 1999. Et ces gains affectent aussi des petites villes plus éloignées du littoral comme Parentis-en-Born (+11%) qui compte qui compte 5 000 citadins ou Ychoux (+13%).


En ce qui concerne l'agglomération de Bayonne, la poussée hors de l'aire urbaine se concerne sur la partie nord. Si l'effet tourisme joue, notamment autour de Capbreton, l'attractivité de cette zone tient plus à l'existence de deux autoroutes et de leurs échangeurs, ainsi qu'à la proximité de la ville de Dax.L'aire urbaine de Bayonne incorpore déjà des communes landaises, toutes celles du canton de Tarnos, plus Labenne et Orx dans le canton de Saint-Vincent-de-Tyrosse est toujours le principal bénéficiaire de cette progression démographique, principalement Saint-Jean-de-Marsacq et Saubion (+34% chacune), la commune de Saint-Vincent-de-Tyrosse (+27%) qui compte maintenant près de 7 000 citadins. Capbreton est légèrement plus peuplée mais ne progresse que de 13%.


Tout à fait nouveau est la croissance de la population dans le canton de Peyrehorade ou dans celui de Bidache. Certes les gains de population sont modestes car toutes les communes affectées sont peu peuplées en dehors de Peyrehorade, mais elles enregistrent presque toutes des taux de progression supérieurs à 15% pour la période 1999-2006 et elles accueillent de nouveaux venus. Au total, le canton de Bidache gagne un peu moins de 800 habitants et celui de Peyrehorade 1 300 et cette petite ville compte désormais 3 500 citadins.


Cette avancée de l'urbanisation au contact de l'aire urbaine de Bayonne est également perceptible dans l'arrière Pays basque. Le canton de Cambo-les-Bains ajoute 2 000 personnes à sa population de 1999, ces nouveaux venus privilégiant l'installation dans le chef-lieu qui totalise maintenant près de 6 000 habitants.
     

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