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jeudi 11 février 2016

Les industries de la filière bois

Les industries du bois en Aquitaine en 2008

La filière bois est constituée de deux grands types d'activités qui utilisent principalement le bois de la forêt des Landes et secondairement celui de la Dordogne. Les industries de la première transformation (pâte à papier, sciage, tranchage, etc...) sont très souvent le fait d'entreprises de taille importante pour réaliser des opérations qui nécessitent de forts investissements. Les industries de seconde transformation (papier/carton, meubles, menuiserie et contreplaqués, etc..) ne nécessitent pas autant de moyens. Elles sont donc plus dispersées géographiquement et aux mains d'entreprises de dimension plus réduite, voire artisanale.

Si les industries de la filière bois tiennent une place importante dans les industries de l'Aquitaine et ont fait l'objet, régulièrement, de projets soutenus pas les autorités nationales et régionales, elles n'en demeurent pas moins soumises à de très fortes tensions liées à la concurrence internationale, au changement de la mode surtout surtout dans le bâtiment et le mobilier, aux conséquences des tempêtes sur le massif forestier.

Ces tensions expliquent l'évolution des effectifs de la filière. Près de 27 000 emplois en 1954 et 36 000 en 1975, l'année du maximum. Depuis, le recul est constant, les plans sociaux se succèdent dans les entreprises de sciage et de seconde transformation qui sont les plus affectées par les évolutions du marché, tandis que dans l'industrie du papier la tendance est à la réduction des emplois pour s'adapter à la concurrence internationale. Dès le début des années 1990, la filière retombe à 24 000 emplois, dont environ 6000 dans le papier et le carton et 18 000 dans les autres secteurs de la filière. En 2008, les industries du bois totalisent à peine 17 000 emplois, en fait moins de 13 000 si on n'inclue pas le secteur de l'imprimerie, notamment les employés du journal Sud Ouest. Un peu moins de 3 000 personnes participent à la fabrication de pâte à papier alors qu'un peu moins de 10 000 oeuvrent dans la fabrication d'articles en bois dans des entreprises qui huit fois sur dix comptent moins de 10 salariés. Le recul est constant et spectaculaire, il devrait malheureusement se poursuivre tant la conjoncture actuelle est défavorable.

L'industrie papetière fournit des pâtes à partir de sous-produits du bois (coupes d'éclaircies et connexes de scieries) et de plus de papiers recyclés. Si une douzaine d'établissements participent à cette production, quatre dominent ce secteur marqué par la concentration et la présence de grands groupes de dimension internationale. Cette branche a été longtemps dominée par le groupe Cellulose du Pin filiale de Saint-Gobain (usines de Condat-sur-Vézère, Facture et Tartas), avant de se désengager au profit de groupes étrangers.

Créée à l'est de la Dordogne au début du XXe siècle, l'usine de Condat-sur-Vézère est aujourd'hui une filiale du groupe papetier européen Lecta spécialisé dans la fabrication de papier couché pour l'édition publicitaire et les beaux livres. Sa capacité est de plus 500 000 t/an et elle emploie près de 800 salariés. L'usine Smurfit-Cellulose du Pin de Facture occupe une place importante dans le dispositif de production de papier kraft à partir de fibres vierges de pin maritime: un peu plus de 500 000 t/an en mobilisant 450 personnes.Le groupe irlandais Smurfit a récemment fusionné avec le néerlandais Kappa ce qui entraîne des restructurations dont le site girondin n'a pas à souffrir pour le moment. L'établissement papetier de Gascogne Paper à Mimizan est de taille identique, également spécialisé dans la livraison de papier kraft mais se veut aussi un nouvel acteur des papiers couchés spéciaux. Cette unité est intégrée dans le groupe régionale Gascogne très diversifié dans la filière bois. Enfin, l'usine de Tartas, propriété du groupe canadien Tembec depuis 1999, emploie 250 personnes et fourni 150 000 t/an de deux types de pâtes: BIOFUF à usage sanitaire et BIOFLOC à usages multiples et à valeur ajoutée plus grande.

Une partie de la production de pâte à papier est utilisé sur place pour la fabrication d'articles en papier ou carton. Cette activité mobilise 1 500 personnes environ, dans des établissements de moyenne dimension, filiales le plus souvent des grands groupes papetiers.L'usage le plus fréquent est celui de l'emballage (cartons ondulés et sacs).

L'emballage en bois est également une spécificité de l'Aquitaine. On estime que 1 800 salariés environ fournissent des emballages pour le transport sous la forme de palettes, de caisses et autres emballages industriels, mais également des produits d'emballage en relation avec l'activité viticole locale (barriques et caisses à vin). L'entreprise la plus importante, spécialisée dans la livraison de palettes, est Beynel-Manustock dont la création à Belin-Beliet remonte à 1945. Cette PME de plus de 250 salariés a ouvert d'autres établissements, dont récemment celui du Teich. Toutefois, pour être en mesure de faire face aux investissements de cette croissance, Beynet-Manustock vient d'entrer en 2009 dans le groupe PGS (Palette Gestion Services) leader français dans cette activité.

L'industrie des panneaux de bois fabrique des contreplaqués, des panneaux de particules et des panneaux de fibres destinés aux autres secteurs de la filière bois comme l'ameublement, mais aussi en direction du bâtiment. Une dizaine d'entreprises donnent du travail à un millier de salariés. Deux de ces PME appartiennent à de grands groupes.La société autrichienne Egger a pris en 1994 le contrôle de la fabrique de panneaux à Rien-des-Landes. Encore plus importante, avec plusieurs établissements, GascogneWood, filiale du groupe Gascogne, ne se contente pas de livrer des panneaux, élargissant son activité aux autres secteurs de la filière bois.

Gascogne Wood est notamment présent dans la fabrication de menuiserie, de lambris, de parquets, dont la destination est le bâtiment tant pour la construction que pour l'aménagement. On estime que la branche charpente et menuiserie industrielle en bois rassemble un peu plus de 3 000 salariés, tandis que les parquets-lambris et moulures, un des secteurs phares de la région compte un peu plus de 2 000 emplois. On peut y ajouter l'ameublement et ces 1 000 travailleurs. Ce sont ces différentes branches qui souffrent le plus des crises à répétition, de la concurrence des autres matériaux (plastiques et aluminium). Si les petites, voire très petites entreprises, sont nombreuses, il existait tout de même quelques PME de plus 400 salariés. Elles sont aujourd'hui en faillite ou en grande difficulté. C'est le cas de Capdevielle à Hagetmau (Landes) qui a déposé son bilan et c'est en même temps tout le savoir faire local en matière d'ameublement qui disparaît car Hagetmau pouvait apparaître comme la "capitale" de l'ameublement en raison des nombreuses usines y opérant. Autre symbole de ces difficultés, les parquets Marty localisés près de Fumel (Lot-et-Garonne) connaissent toute une série de plans sociaux pour essayer de sauver une affaire qui donnait du travail à plus de 500 personnes au milieu des années 2000, c'est Tarkett France qui reprend l'usine, ne conservant que 130 ouvriers.

La filière bois est suffisamment importante pour obtenir l'appui des collectivités territoriales tout au long des dernières années. Ainsi, s'explique l'obtention du label Pôle de compétitivité national pour le projet "Xylofutur" dont la vocation principale est de faire émerger des projets innovants au profit de la totalité de la filière. Ce pôle compte 143 membres actifs dont 16 grandes entreprises, des centres de recherches.
  

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