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mardi 21 juillet 2015

Paris

La tour Eiffel* et les gratte-ciel de la Défense en arrière-plan

*La tour Eiffel

Histoire
Ancien(s) nom(s): "Tour de 300 mètres"
Architecte: Stephen Sauvestre
Ingénieur: Gustave Eiffel&Cie
Construction: 1887-1189
                          2ans, 2 mois et 5 jours
Usage: tour d'observation et de télécommunications, attraction touristique
Architecture
Type: Tour autoportante
Matériau: fer puddlé
Statut patrimonial: Logo monument historique - rouge sans texte.svg inscrit MH (1964) +/-
Hauteur de l'antenne: 324m
Hauteur du dernier étage: 279,11m
Nombre d'étages: 4
Nombre d'ascenseurs: 6
Administration
Occupant: Société d'exploitation de la tour Eiffel (SETE)

Propriétaire: Mairie de Paris

Site web: www.toureiffel.paris +/-

Géographie

Pays: France

Villes: Paris

Quartier: 7e arrondissement

La tour Eiffel est une tour de fer puddlé de 324m de hauteur (avec antenne) située à Paris, à l'extrémité nord-ouest du parc du Champs-de-Mars* en bordure de la Seine dans le 7e arrondissement.

*Le Champ-de-Mars(Paris)

 Vue du Champ-de-Mars depuis le haut de la tour Eiffel

Le Champ-de-Mars est un vaste jardin public, entièrement ouvert et situé à Paris dans le 7e arrondissement, entre la tour Eiffel au nord-ouest et l'Ecole militaire au sud-est. Avec ses 24,5ha, le jardin du Champ de Mars est l'un des plus grands espaces verts de Paris. Riche d'une histoire bicentenaire, le Champ-de-Mars accueille les Parisiens et les touristes toute l'année autour d'un vaste ensemble d'activités.

Historique

Son nom vient du Champ de Mars romain (et donc du dieu romain de la guerre, Mars). Le 14 juillet 1790, eut lieu la fête de la Fédération.Le 17 juillet 1791, s'y produisit la fusillade du Champ-de-Mars. Jean-Sylvain Bailly y fut guillotiné le 12 novembre 1793. On y célébra la fête de l'Être suprême, le 8 juin 1794. Au centre de l'esplanade était dressé l'autel de la Patrie.

Avant la Révolution

C'était un espace de campagne. La plaine de Grenelle était consacrée à la culture maraîchère. La construction de l'Ecole militaire, par Gabriel, entraîne en 1765 sa destination. On veut y voir un champ de manoeuvre d'abord prévu au sud de l'Ecole, à l'emplacement actuel de la place de Fontenoy. Le choix de l'esplanade au nord entraîne l'édification de la noble façade qui ferme aujourd'hui le Champ-de-Mars et fut témoin et cadre d'apparat de quelques-unes des plus grandes fêtes de la Révolution.

On nivela le sol, l'entourant d'un vaste fossé et d'une longue allée d'ormes, et on ferma l'esplanade par une belle grille. L'île des Cygnes, qui se trouvait à l'emplacement du pied nord-est de la tour Eiffel, fut ensuite rattachée à la rive gauche par le "pont des Cygnes".

Sous la Révolution

Le Champ-de-Mars prit le nom de Champ-de-la-Fédération puis celui de Champ-de-la-Réunion.

Le 20 septembre 1790, y eut lieu la cérémonie funèbre relative au massacre de Nancy du 31 août où André Désilles perd la vie.

Fête de la Fédération

 100 000 fédérés de province parmi entre 400 000 et 600 000 Parisiens au Champ-de-Mars pour la fête de la Fédération


La fête de la Fédération, le 14 juillet 1790, sera une grande fête révolutionnaire. Elle sera peut-être le seul moment où la foule eut le sentiment de constituer un corps uni, une Nation "une, indivisible". Devant 300 000 spectateurs, Charles-Maurice de Talleyrand-Périgord officia, entouré d'une myriade de prêtres et d'une cohorte de soldats. Louis XVI de France prêta serment sur la Constitution et La Fayette lut celle-ci. On y bénit, discourut, pleura.

Fusillade du Champ-de-Mars

Un massacre y a eu lieu pendant la Révolution française, le 17 juillet 1791. La pétition des Cordeliers du 15 juillet 1791 est portée sur l'autel de la Patrie qui fut élevé pour le 14 juillet 1790. Une foule s'y était rassemblée pour y signer une pétition. Elle fut d'abord rédigée pour revenir sur les décrets du 15 et 16 juillet qui redonnent au roi tous ses droits car elle n'exigeait pas formellement la fin de la monarchie. L'Assemblée constituante ordonne de la disperser. Bailly, maire de Paris, décrète la loi martiale dont la mise en vigueur est signalée par le drapeau rouge. Cette loi permet aux forces de l'ordre de faire usage de leurs armes après sommation. Alors que La Fayette tentait vainement de disperser la foule, Bailly donne l'ordre de tirer sur le peuple, ce qui fit 50 morts et des centaines de blessés. Une charge de cavalerie dispersa la foule.

Le "massacre du Champ-de-Mars" aggrave la scission entre républicains et mouvement populaire et monarchistes.

A la suite de ce massacre, les sans-culottes vouèrent une haine tenace à Jean Sylvain Bailly, qui le paya de sa vie. L'exécution était prévue sur le Champs-de-Mars, avant que le caractère sacré du lieu ne soit mis en avant.

Fête de l'être suprême

Le 20 prairial an II (8 juin 1794), Jacques-Louis David organisa la fête de l'Être suprême au Champ-de-Mars. Cette fête marque l'apothéose de la Révolution. On y élève pour l'occasion une sorte de rocher artificiel au sommet duquel s'élevant un arbre de la Liberté, symbole de l'unité et de l'adhésion collective à la Révolution, ainsi qu'une colonne antique surmontée d'une statue qui brandit un flambeau. Maximilien de Robespierre présida cette fête, qui avait débuté au jardin des Tuileries. sa chute intervient moins de deux mois plus tard.

Directoire

Sous le Directoire, d'autres fêtes, qualifiées de ridicules, se donnèrent au Champ-de-Mars, dont la fête de l'Agriculture du 14 juillet et du 9 thermidor, la fête du 10 août, la fête de la vieillesse.....
 Le 30 décembre 1793, la fête des Victoires en l'honneur de la prise de Toulon.
L'anniversaire de la fondation de la République fut solennisé le 22 septembre 1796.
Ces fêtes étaient accompagnées de courses à pied, à cheval, en chars, de luttes, de joutes et des dizaines d'orchestres faisaient danser les citoyens.
Le 1er vendémiaire an VII, on y fit la première exposition des produits de l'industrie française.

Empire

Le 3 décembre 1804, le lendemain du couronnement de Napoléon Ier, l'Empereur fit au Champ-de-Mars la distribution des aigles.

Le 1er mai 1815, on y proclame l'acte additionnel aux constitutions de l'Empire. Dans cette cérémonie connue sous le nom de Champ-de-mai, Napoléon y passe en revue toute sa Garde et environ 60 000 hommes de la garde nationale de Paris.

Au XIXe siècle

 









Fête de la Concorde, 21 mai 1848.

Arrivée des corporations au Champ-de-Mars



Plan de Paris (1867) avec le bâtiment de l'exposition universelle de cette année sur le Champ-de-Mars


 Palais de l'Exposition universelle de 1867, immense bâtiment occupant tout le Champ-de-Mars


Les 27 mars et 2 mai 1831, le roi Louis-Philippe y distribue solennellement les drapeaux et étendards tricolores aux troupes de ligne et à la garde nationale parisienne.

En juin 1837, pour célébrer le mariage du duc d'Orléans, le Champ-de-Mars sert de scène pour représenter le simulacre de la prise de la citadelle d'Anvers de 1832.

Le 21 mai 1848, le Champ-de-Mars accueille la Fête de la Concorde.

C'est là que se tinrent les Expositions universelles de Paris, 1867, 1878, 1889, 1900 et 1937.

Lors de l'Exposition universelle de Paris de 1889, Gustave Eiffel érigea la Tour Eiffel sur l'esplanade du Champ-de-Mars.

Les architectes Ferdinand Dutert et Charles Léon Stephen Sauvestre construisirent à la même occasion au fond du Champ-de-Mars, devant l'Ecole militaire, la Galerie des Machines, grand monument parisien qui fut très célèbre. Il fut démoli en 1909.

Le Champ-de-Mars accueillit également les nombreuses expositions universelles et coloniales de Paris et les épreuves de fleuret et de sabre des Jeux olympiques d'été de 1900.

Ere contemporaine

Le Champ-de-Mars est devenu un vaste jardin public, avec des allées centrales en pelouse. Il est le lieu de nombreuses représentations et activités que ce soit des concerts, des expositions ou des feux d'artifice, tous gratuits.

Du 21 décembre 1985 au 4 janvier 1986, Dorothée s'y produira pour sa comédie musicale "On va faire du cinéma" avant de partir en tournée dans toute la France.

Le 14 juillet 1995 Jean Michel Jarre célèbre le cinquantenaire de l'UNESCO en faisant un "concert pour la tolérance" et attire 1,5 million de spectateurs, en rassemblant instruments et musiciens de cultures différentes.

Le 10 juin 2000, Johnny Hallyday y a réalisé un concert au pied de la Tour Eiffel devant plus de 600 000 personnes et 10 millions de téléspectateurs.

Le 14 juillet 2007, le concert de la Fraternité, inauguré par le président de la République de l'époque, a rassemblé plus de 600 000 personnes. Y ont joué Michel Polnareff, Nelly Furtado, Bob Sinclar, Tokio Hotel et Laura Pausini. Deux ans plus tard, le 14 juillet 2009, 1 million de personnes assistent au concert de Johnny Hallyday, suivi d'un feu d'artifice, réalisé pr le Groupe F et célébrant les 120 ans de la Tour Eiffel. Le 14 juillet 2011, SOS Racisme donne un concert, plus d'un million de personnes assistent à ce concert.

L'association "Les amis du Champ-de-Mars", créée le 9 novembre 1995 et dénommée "Association de défense des usagers et des riverains du Champ-de-Mars" jusqu'en 2005, a pour objectif de contribuer à la protection et à la promotion de ce site exceptionnel qu'est le Champ-de-Mars, non seulement en luttant contre toutes les nuisances qui concourent à sa dégradation, mais en proposant une vision pour son avenir.

Le dimanche 13 janvier 2013, La Manif pour tous organise sur le Champ-de-Mars un rassemblement de 1 000 000 personnes selon les organisateurs, 340 000 selon la police.

Chaque année, le soir du 14 juillet, des milliers de personnes viennent pour voir le grand feu artifice de Paris à 23h. Il est précédé depuis 2013 par le Grand concert de Paris de musique classique assisté par le Choeur de Radio-France et dont la retransmission sur France 2 est présentée par Stépane Bern.

Le Champ-de-Mars vu depuis le 1er étage de la tour Eiffel


Activités

Fréquentation

Le Champ-de-Mars est extrêmement fréquenté les week-ends toute l'année par les Parisiens et par les visiteurs.

Par ailleurs il l'est aussi particulièrement à certaines périodes de l'année:

.les soirs d'été, les pelouses des allés centrales sont couvertes de gens en train de pique-niquer

.les après-midi de soleil l'été, les habitants du quartier viennent prendre les rayons après le travail

.les jours de semaines pendant l'année scolaire, entre 16h et 18h, les parents et les nourrices du 15e et du 7e viennent y faire jouer les enfants après l'école

.pendant les grandes périodes touristiques (vacances, fêtes, printemps, été), les touristes visitent le Champ-de-Mars en grand nombre, notamment parce qu'il offre une voie accès et des perspectives grandioses de la Tour Eiffel

.chaque année, le dernier week-end de septembre, est organisé le Famillathlon dans le cadre de la fête du "Week-end du sport en famille".

Structures

.Monuments et statues: buste de Gustave Eiffel par Antoine Bourdelle (1927) buste de Lucien Guitry par Paul Röthlisterberger (1931), buste du général Gustave Ferrié par Sicard (1993), statue équestre du maréchal Joffre par Maxime Real del Sarte (1939), monument des Droits de l'Homme d'Ivan Theimer (1989), Mur pour la paix (2000)

.deux jardins d'enfants avec des jeux, l'un contenant un manège

.deux petits terrains de sport sur dur, pour football en salle ou basketball

.un kiosque à musique

.un théâtre de Guignol

.la promenade sur les poneys

Dimensions

Entre l'avenue Gustave Eiffel qui sépare le parc de la tour Eiffel au nord-ouest, et l'avenue de La Motte-Picquet qui le borde au sud-est, le Champ-de-Mars mesure 780m de long. En largeur, il y a 220m entre l'allée Thomy Thierry au sud-ouest et l'allée Adrienne Lecouvreur au nord-est.

Les nombreux coureurs qui s'entraînent autour du Champ-de-Mars font donc un peu moins de 2km à chaque tour.

Etymologies populaires

La popularité du nom "Champ de Mars" suscite de nombreuses étymologies populaires, reconstructions a posteriori qui ne reposent sur aucune référence attestée. Ces spéculation intellectuelles relèvent davantage de ces rumeurs contemporaines qu'on nomme légendes urbaines. En voici un exemple:

A la fin du XVIe siècle les conquistadors ramènent la pomme de terre des Etats-Unis. L'Europe à cette époque, connaît une importante famine. Il faudra attendre 1748 pour que le parlement autorise la culture de ce tubercule pour combler les besoins alimentaires de la France. Les premiers lieux de culture en France été situés sur l'actuel emplacement du Champ de Mars, les pommes de terre étant plantées aux alentours du mois de mars.

Une théorie confirmée a aussi été émise: à l'époque gallo-romaine, les troupes romaines écrasèrent des résistants gaulois sur la plaine de Garanella) qu'ils rebaptisèrent Champ de Mars en l'honneur de cette victoire.

Dans la culture

.Dans le fil Les Sous-doués en vacances (1981), Bébel (Daniel Auteuil) essaie, en vain, de planter sa tente sur le Champ-de-Mars.
 .Le Promeneur du Champ-de-Mars (2005) est un film français de Robert Guédiguian sorti en salle le 16 février 2005. Il retrace la fin de la vie de François Mitterrand, lorsqu'il habitait au 9, avenue Frédéric-Le-Play et avait l'occasion de se promener dans le Champ-de-Mars tout proche.

Construite par Gustave Eiffel et ses collaborateurs pour l'Exposition universelle de Paris de 1889, et initialement nommée "tour de 300m", ce monument est devenu le symbole de la capitale française, et un site touristique de premier plan: il s'agit du second site culturel français payant le plus visité en 2011, avec 7,1 millions de visiteurs dont 75% d'étrangers en 2011, la cathédrale Notre-Dame de Paris* étant en tête des monuments à l'accès libre avec 13,6 millions de visiteurs estimés mais il reste le monument payant le plus visité au monde. Elle a accueilli son 250 millionième visiteur en 2010.

*Cathédrale Notre-Dame de Paris

 Façade de Notre-Dame de Paris vue du parvis


La cathédrale Notre-Dame de Paris, Notre-Dame de Paris ou Notre-Dame est la cathédrale de l'archidiocèse de Paris, en France. Elle est située à l'est de l'île de la Cité, dans le 4e arrondissement de Paris. Sa façade occidentale domine le parvis Notre-Dame-place Jean-Paul II.

La construction de la cathédrale, lancée sous l'impulsion de l'évêque Maurice de Sully, s'est étendue sur plus de deux siècles, de 1163 au milieu du XIVe siècle. Le style n'est donc pas d'une uniformité totale: elle possède ainsi des caractères du gothique primitif (voûtes sexpartites de la nef) et du gothique rayonnant. Les deux rosaces qui ornent chacun des bras du transept sont parmi les plus grandes d'Europe, et mesurent chacune 13m de diamètre. Elle fut lors de son achèvement l'une des plus grandes cathédrales d'occident. Après la tourmente révolutionnaire, la cathédrale a subi de 1844 à 1864 une restauration importante et parfois controversée dirigée par l'architecte Viollet-le-Duc, qui y a incorporé des éléments et des motifs inédits.

La cathédrale est depuis sa construction un des monuments les plus emblématiques de Paris. Longtemps plus haute construction de la ville, elle tient une place symbolique de premier rang dans son image. A la fois édifice religieux et culturel, elle a souvent été au coeur de l'histoire de France. Paroisse royale au Moyen Âge, c'est dans la cathédrale que s'est notamment déroulé l'arrivée de la Sainte Couronne en 1239, le sacre de Napoléon Ier en 1804, les funérailles d'Adolphe Thiers, Sadi Carnot et François Mitterrand, ou encore le Te Deum célèbre à la libération de Paris en 1944.

L'église accueille aujourd'hui plus de vingt millions de visiteurs par an (dont quatorze qui entrent dans la cathédrale), ce qui en fait le monument le plus visité de Paris et de toute l'Europe. Bénéficiant d'un dynamisme nouveau et vivace, elle a fêté en 2013 le 850e anniversaire de sa construction.

Notre-Dame de Paris et la Seine



Façade sud de Notre-Dame de Paris


Histoire

Etape de l'édification

On pense qu'au début de l'ère chrétienne il existait à l'emplacement de Notre-Dame, un temple païen gallo-romain dédié à Jupiter (comme en atteste la découverte du pilier des Nautes), ensuite remplacé par une grande basilique paléochrétienne semblable aux basiliques civiles antiques. On ne sait pas si cet édifice, dédié à saint Etienne, a été élevé à la fin du IVe siècle et remanié par la suite ou s'il date du VIIe siècle avec des éléments plus anciens réemployés (hypothèse de la cathédrale de Childebert Ier, fils de Clovis et de Clotilde). Cette cathédrale Saint-Etienne était de très grande dimensions pour l'époque. Sa façade occidentale se trouvait à une quarantaine de mètres plus à l'ouest que la façade actuelle de Notre-Dame et avait une largeur légèrement inférieure: elle mesurait 36m. Cet édifice mesurait 70m de long, c'est-à-dire un peu plus de la moitié de la longueur de la cathédrale actuelle. Des rangées de colonnes de marbre séparaient une nef et quatre bas-côtés. L'édifice était orné de mosaïques.

Notre-Dame à la fin du XIXe siècle


Un baptistère, dénommé Saint-Jean le Rond, était situé sur le flanc nord de la cathédrale Saint-Etienne (sa présence est attestée avant 452) et fut préservé jusqu'aux travaux de Soufflot au XVIIIe siècle. Entre ce temple gallo-romain et la cathédrale de Sully se succédèrent pas moins de quatre édifices religieux: une église paléochrétienne du IVe siècle remaniée en une basilique mérovingienne, puis une cathédrale carolingienne (reconstruite à la suite d'un incendie en 857) et enfin une cathédrale romane restaurée et agrandie mais qui s'avéra progressivement trop petite pour la population de Paris qui explosait.

En 1160, l'évêque Maurice de Sully (initiative personnelle, celle des chanoines ou du roi) décida la construction d'un sanctuaire d'un nouveau type beaucoup plus vaste à la place de la cathédrale romane démolie au fur et à mesure, les pierres sacrées étant parfois retaillées ou utilisées pour les fondations. Comme dans l'ensemble de l'Europe de l'Ouest, les XIe et XIIe siècles se caractérisent en effet par une rapide augmentation de la population des villes françaises, liée à un important développement économique, et les anciennes cathédrales étaient un peu partout devenues trop petites pour contenir les masses de plus en plus grandes de fidèles.Les spécialistes estiment que la population parisienne passe en quelques années de 25 000 habitants en 1180, début du règne de Philippe II Auguste, à 50 000 vers 1220, ce qui en fait la plus grande ville d'Europe, en dehors de l'Italie. 

L'architecture de la nouvelle cathédrale devait s'inscrire dans la ligne du nouvel art gothique. Plusieurs grandes églises gothiques avaient déjà été inaugurées à ce moment: l'abbatiale Saint-Denis, la cathédrale Notre-Dame de Noyon et la cathédrale Notre-Dame de Laon, tandis que la cathédrale Saint-Etienne de Sens était en voie d'achèvement. La construction, commencée sous le règne de Louis VII dura de 1163 à 1345. A cette époque, Paris n'était qu'un évêché, suffragant de l'archevêque de Sens, Sens étant à l'origine la préfecture romaine de la Lyonnaise quatrième.

Première période (1163-1250)


Coupe schématique de la grande nef avec ses deux bas-côtés d'égale hauteur et ses tribunes telle qu'elle se présentait en 1220-1230. Vers 1230, à la suite de l'agrandissement des fenêtres hautes, on remplaça les arcs-boutants supérieurs à double volée par des grands arcs-boutants à simple volée, tels que le montre la photo ci-dessous.


En 1163 a lieu la pose de la première pierre par le pape Alexandre III alors réfugié à Sens, en présence du roi Louis VII. L'essentiel des travaux se fera sous la direction de l'évêque Maurice de Sully (1160-1197) et de son successeur Odon de Sully (1197-1208), ce dernier sans lien de parenté avec le premier. On distingue quatre campagnes d'édification correspondant à quatre maîtres d'oeuvre différents dont les noms ne nous sont pas parvenus.
.1163-1182: construction du choeur et de ses deux déambulatoires
.1182-1190: construction des quatre dernières travées de la nef, des bas-côtés et des tribunes. La construction de la nef commença en 1182, après la consécration du choeur. Certains pensent même que les travaux débutèrent dès 1175. Les travaux s'arrêtèrent après la quatrième travée laissant la nef inachevée.
.1190-1225: construction de la base de la façade et des deux premières travées de la nef fut reprise en 1218 afin de contrebuter la façade.
.1225-1250: partie haute de la façade, et les deux tours. Agrandissement des fenêtres hautes (suppression des petites rosaces) pour remédier à l'obscurité (vers 1230). 
Simultanément la toiture des combles des tribunes est remplacée par des terrasses, et de nouveaux arcs-boutants, dotés de chaperons à chéneaux, permettent l'évacuation des eaux de pluie de la partie supérieure de l'édifice. On construit les chapelles latérales de la nef entre les culées des arcs-boutants. La tour sud est achevée en 1240 et l'on abandonne la même année l'idée de doter les tours d'une flèche. En 1250, fin de la construction de la tour nord. A cette date, la cathédrale est en fait terminée et totalement opérationnelle. Nous sommes en plein règne de Saint Louis. Les phases ultérieures de l'édification concerneront des additions, embellissements, réparations et modifications parfois fort importantes.

Deuxième période (1250-moitié du XIVe siècle)

A cette époque, on s'aperçut que les portails du transept, construits en style roman, consistaient par la sévérité de leur style avec la grande façade gothique richement ornée au goût du jour. La construction des parties romaines fut alors prestement décidée par l'évêque Renaud de Corbeil(1250-1268).

Jehan de Chelles, Pierre de Montreuil, Pierre de Chelles, Jean Ravy, Jean le Bouteiller et Raymond du Temple sous les maîtres d'oeuvre qui se sont succédé durant cette période. Jean de Chelles procéda à l'allongement du transept, au nord d'abord (vers 1250), puis au sud et fit réaliser la façade nord du transept et sa superbe rosace.A la suite de son décès en 1265, son travail sur le croisillon sud fut terminé par Pierre de Montreuil à qui l'on doit la façade sud du transept et sa tout aussi belle rosace. Il mourut en 1267. Pierre de Montreuil avait également achevé les chapelles et la porte rouge. De même, il débuta le remplacement des arcs-boutants du choeur.

Son successeur Pierre de Chelles construisit le jubé et commença les chapelles du chevet en 1296. Ces dernières furent achevées par Jean Ravy qui fut maître d'oeuvre de 1318 à 1344. Jean Ravy débuta la construction des admirables arcs boutants du choeur d'une portée de 15m. Il commença aussi la confection de la clôture du choeur. En 1344, son neveu Jean le Bouteiller lui succéda jusqu'en 1363. Après son décès, son adjoint Raymond du Temple termina les travaux, et notamment la superbe clôture du choeur.


 Les arcs-boutants de la nef auront bientôt huit siècles d'âge. Ils datent des environs de l'an 1230.

XVe et XVIe siècles

Les artistes de la Renaissance se détournèrent de l'art gothique considéré comme l'oeuvre de barbares,aussi n'hésitèrent-ils pas à camoufler les piliers, recouvrir les murs et arcades d'immenses tapisseries et tentures. La statuaire baroque envahit les nefs changées déjà de nombreux autels et pupitres, de tombeaux et cénotaphes.

XVIIIe et XVIIIe siècles

En 1625 est construite la fontaine du Parvis Notre-Dame par l'architecte Augustin Guillain, elle est destinée à alimenter les habitants de l'île de la Cité en eau courante. En 1699, selon le souhait de Louis XIV et le voeu de son père Louis XIII, on opéra de profondes transformations dans la décoration intérieure de la cathédrale, notamment au niveau du choeur.L'architecte Robert de Cotte démolit le jubé (qui fut remplacé par une somptueuse grille en fer forgé doré à la feuillure d'or), une partie des hauts-reliefs des clôtures afin d'ouvrir le choeur sur le déambulatoire en les remplaçant par des grilles, ainsi que des tombeaux pour permettre le réaménagement complet du choeur dans le goût de l'époque, à l'instar de bon nombre d'autres cathédrales gothiques dans toute l'Europe, au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. De nouvelles stalles furent réalisées, ainsi qu'un nouveau maître-autel pour lequel furent confectionnées les statues qui l'ornent encore aujourd'hui, représentant Louis XIV renouvelant le voeu de son père Louis XIII, tous deux agenouillés devant la Pietà. Puis, en 1756, les chanoines jugeant l'édifice trop sombre demandèrent aux frères Le Vieil de détruire les vitraux du Moyen Âge et de les remplacer par du verre blanc, après quoi on badigeonna les murs de la cathédrale. Les rosaces furent cependant conservées. Enfin, à la demande du clergé, Soufflot, architecte de l'église de Sainte-Geneviève, fit disparaître le trumeau et une partie du tympan du portail central, orné du célèbre Jugement Dernier, pour laisser passer plus aisément le dais des processions.

Au cours de la Révolution française, de nombreux actes de vandalisme visèrent la cathédrale: les rois de Juda de la galerie des Rois de la façade furent décapités et enlevés-on croyait qu'il s'agissait des rois de France représentés pour exalter la monarchie capétienne. On a retrouvé 21 des 28 têtes originales ainsi que de nombreux fragments en 1977, et ces têtes se trouvent actuellement au musée national du Moyen Âge. Entre autres déprédations, presque toutes les grandes statues des portails furent anéanties et le trésor pillé. L'intégralité des autels furent détruits, et le mobilier du culte, statues, tableaux, garnitures, tentures, anéanti ou dispersé. Le Culte de la Raison fit son apparition à Notre-Dame de Paris le 10 novembre 1793, avec la fête de la Liberté, par décret, la cathédrale devient un temple de la Raison. Ce culte fut organisé Par Pierre-Gaspard Chaumette, et le maître-autel se vit ainsi transformé en autel de la déesse Raison. Fin novembre de cette année, le culte catholique fut d'ailleurs interdit à Paris. La cathédrale fut ensuite transformée en entrepôt.

Restauration du XIXe siècle

La cathédrale fut ensuite rendue au culte (définitivement le 18 avril 1802, peu après la signature du concordat de 1801). On procéda rapidement à quelques réfections d'urgence si bien qu'en décembre 1804, Napoléon Bonaparte put s'y sacrer empereur des Français, en présence du pape Pie VII. L'édifice avait été blanchi à la chaux pour la circonstance, puis dissimulé sous des décors de Charles Percier et François-Léonard Fontaine.Les drapeaux d'Austerlitz avaient été accrochés aux murs afin de marquer le pitoyable état de l'édifice.

Une fois la paix retrouvée, la cathédrale était dans un tel état de délabrement que les responsables de la ville commencèrent à envisager la possibilité de l'abattre totalement. Le grand romancier Victor Hugo, administrateur de l'édifice, écrivit alors son roman Notre-Dame de Paris (publié en 1831) qui eut un énorme succès et avait notamment pour but de sensibiliser le public à la valeur d'un tel monument, d'autant plus que l'année de la publication de son roman des émeutes anti-légitimistes pillèrent la sacristie et son trésor, brisèrent les vitraux et dévastèrent l'archevêché. Il réussit à créer un large mouvement populaire d'intérêt en faveur de la cathédrale. Son roman avait rendu vie à un monument alors marginalisé et l'avait rendu plus familier aux Parisiens. A cela s'ajoutait le poids du nouveau courant européen appelé romantisme qui s'efforçait de donner aux hommes une nouvelle conception du monde. Par son roman, Victor Hugo contribua largement à sauver le chef-d'oeuvre meurtri d'un destin fatal.

Le sort de Notre-Dame focalisa différents courants de pensée: les catholiques bien sûr qui désiraient réconcilier la France avec la piété et la foi d'antan, les monarchistes aussi qui s'efforçaient de renouer avec un proche passé, mais aussi le courant laïc.


Le ministre des Cultes de l'époque décida d'un grand programme de restauration. L'architecte Godde chargé jusqu'alors de l'entretien de l'édifice et dont les méthodes de restauration faisaient l'unanimité contre elles fut écarté.  On se tourna vers Jean-Baptiste-Antoine Lassus et Eugène Viollet-le-Duc qui s'étaient distingués sur le chantier de la Sainte-Chapelle. Ces derniers déposèrent un projet et un rapport, et ayant emporté l'appel d'offres en 1844, présentèrent en 1845 un budget de 3 888 500 francs, qu'ils durent réduire à 2 650 000, pour la réfection de la cathédrale et la construction d'une sacristie. 

L'Assemblée nationale vota une loi accordant cette somme et c'est ainsi qu'après de longues années d'attente, la restauration put vraiment débuter. Le maigre budget fut épuisé en 1850. Les travaux s'arrêtèrent. Viollet-le-Duc dut présenter à plusieurs reprises de nouvelles propositions afin que les travaux puissent se terminer. Au total plus de douze millions de francs furent ainsi octroyés. Lassus étant décédé en 1857, c'est lui seul qui termina la restauration le 31 mai 1864.

La construction de la sacristie se révéla un gouffre financier. Il fallut en effet descendre à neuf mètres avant de rencontrer un terrain stable. Des maîtres-verriers pastichèrent des vitraux du XIIIe siècle en réalisant les verrières des fenêtres hautes du choeur ou des baies des chapelles, tels Antoine Lusson ou Adolphe Napoléon Didron.

L'état lamentable des maçonneries de la cathédrale était généralisé, la porte rouge par exemple était en ruines. On ne comptait plus les pinacles brisés, les gables effondrés. Quant à la grande statuaire des portails et de la façade, il n'en restait plus grand-chose. Les restaurateurs durent effectuer un profond travail de recherche afin de restituer (à l'identique si possible, ce qui l'était rarement à l'époque) les parties dégradées, ce dont témoignent les écrits et dessins de Viollet-le-Duc. 

C'est la restitution du programme sculpté de la cathédrale qui constitue la principale réussite des deux cathédrales qui constitue la principale réussite des deux architectes. Ils ont d'emblée voulu reconstituer toute l'ornementation sculpturale détruite en s'inspirant ou copiant des oeuvres de la même époque et restées intactes (Amiens, Chartres et Reims). Pour ce faire les architectes réunirent une équipe d'excellents sculpteurs sous la direction d'Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume. Beaucoup d'entre eux provenaient de l'atelier de David d'Angers et se connaissaient. Plus de 100 grandes statues furent ainsi créées à destination de l'extérieur, dont les douze statues en cuivre entourant la base de la flèche, oeuvres de Geoffroi-Dechaume lui-même, qui témoignent du grand talent de ce sculpteur. Viollet-le-Duc apporta un très grand soin à la réalisation de ces statues. Elles étaient d'abord dessinées par ses soins, puis une maquette grandeur nature en plâtre était réalisée. On apportait alors les corrections nécessaires jusqu'à ce que l'oeuvre soit jugée satisfaisante. A ce moment seulement, on procédait à la réalisation de la statue définitive en pierre. Aucune liberté de création n'était autorisée de la part des sculpteurs dont le travail était totalement contrôlé par les architectes.

Lors de la restauration, la cathédrale fut quelque peu remaniée. La rosace sud par exemple fut pivotée de quinze degrés afin de la faire reposer selon un axe vertical, modification qui, parfois critiquée, était motivée par la nécessité de consolider l'ensemble dont la maçonnerie s'était affaissée. Enfin quelques statues sorties de l'imagination de l'architecte furent édifiées, telles les impressionnantes chimères contemplant Paris du haut de la façade. Le parvis de Notre-Dame est dégagé dans les années 1860-1870 par des travaux voulus par le Baron Haussmann, lors des transformations de Paris sous le second Empire, les préoccupations hygiénistes d'Haussmann se conjuguant avec une nouvelle conception artistique qui isole la cathédrale sur une place et dégage des perspectives. Ces travaux nécessitent la démolition de l'ancien Hospice des Enfants-trouvés du XVIIIe siècle, devenu siège de l'Administration de l'Assistance-publique, et de l'ancien Hôtel-Dieu. Après la construction de la Crypte archéologique, les contours des rues médiévales et d'anciens bâtiments, comme l'église Sainte-Geneviève des Ardents disparue en 1747, ont été matérialisés sur le sol du parvis par des pavés de couleurs claires.

Depuis la restauration du XIXe siècle

Peu de temps après, la Commune de 1871 faillit anéantir l'édifice. Des émeutiers mirent le feu quelques bancs et chaises, mais l'incendie fut vite maîtrisé et ne causa que des dégâts très légers.

La cathédrale passa les deux guerres mondiales sans problème notable. En 1965, les douze fenêtres hautes de la nef et les douze fenêtres hautes de la nef et les douze petites rosaces à alvéoles des tribunes furent garnies de 24 vitraux colorés remplaçant les verres gris et ternes implantés par les chanoines au XVIIIe siècle. Non figuratifs, ils furent l'oeuvre du peintre-verrier Jacques Le Chevallier qui utilisa les produits et couleurs du Moyen Âge. L'ensemble utilisait une quinzaine de tons, à dominante rouge et bleue (la graduation allant d'ouest en est du bleu vers le rouge).

Dans les années 1990, les procédés modernes ont permis de redonner à la pierre extérieure de la cathédrale noircie par les siècles, sa pureté et une blancheur supposée d'origine. On distinguait deux couches distinctes de pollution qui noircissait la pierre:

.une partie brune correspondant à la partie de la pierre exposée à l'air et aux rayons du soleil,
.une couche noire de surface constituée de gypse (sulfate hydrate de calcium) qui attirait les particuliers issues de la pollution de l'air de Paris.

La crasse, représentant un danger pour la pierre, a été éliminée.Les sculptures ont été traitées par laser, micro-gommage et compresses humides afin de pulvériser la poussière sans altérer la patine du temps. Les pierres trop détériorées ont été remplacées par d'autres, identiques, prélevées en région parisienne dans les gisements de calcaire coquillier. De plus, un réseau de fils électriques, invisibles depuis le sol, a entraîné le départ des pigeons responsables d'altérations importantes au niveau des pierres. 

A l'occasion du jubilé du 850e anniversaire de la cathédrale, des travaux d'envergure sont menés dans la cathédrale pour marquer son entrée dans le XXIe siècle. Les éclairages de la nef sont restaurés largement, permettant de créer des ambiances propres aux visites, aux messes et aux concerts en soirée. Le grand orgue voit dans une première phase sa console totalement informatisée en 2013. Dans un deuxième temps, en 2014, ses 12 000 tuyaux seront tous nettoyés. Un système de prévention des incendies est mis en place, avec de nouvelles serrures aux portes et un câblage spécifique installés. Les fils traînant ici ou là à l'intérieur et à l'extérieur sont également masqués en grande partie pour permettre une meilleure unité architecturale. Enfin, les tours de Notre-Dame sont garnies de huit nouvelles cloches, dont un bourdon, qui sonnèrent pour la première fois le 23 mars 2013. Elles donnent aussi un nouvel ensemble campanaire semblable à celui existant au Moyen Âge.

De nombreux 2012 à décembre 2013, une structure provisoire, le "Chemin du jubilé" est installé sur le parvis, suivant l'ancienne rue Neuve Notre-Dame et débouchant sur un belvédère et un gradin de 600 places donnant une vue inédite de la façade de la cathédrale. Elle est garnie des prénoms des employés de la cathédrale et des saints de la liturgie chrétienne.



Le maître-autel, oeuvre de Nicolas Coustou, encadré par les statues de Louis XIII

Evénements historique importants

Notre-Dame est le lieu historique d'un grand nombre d'événements religieux et politiques de l'histoire de France.

.En 1229, le jeudi saint Raymond VII de Toulouse y fait amende honorable.
.Saint-Louis, y dépose la couronne d'épines du Christ en 1239, en attendant l'achèvement de la construction de la Sainte-Chapelle.
.Philippe le Bel y ouvre les premiers Etats généraux du Royaume de France en 1302.
.Couronnement du roi Henri VI d'Angleterre en 1431, vers la fin de la guerre de Cent Ans (1337-1453), à l'âge de dix ans. Il ne fut jamais reconnu. Charles VII avait déjà été couronné roi de France en 1429 à Reims.
.En 1447, Charles VII célèbre par un Te Deum la reprise de Paris.
.Ouverture du procès de réhabilitation de Jeanne d'Arc en 1456.
.Mariage de Marie Stuart, reine d'Ecosse et du dauphin François (futur François II), le 24 avril 1558
.Mariage par procuration d'Elisabeth de France avec Philippe II, roi d'Espagne, le 22 juin 1559
.Mariage de Maguerite de Valois et de Henri de Navarre (futur Henri IV), le 18 août 1572 (six jours avant le massacre de la Saint-Barthélemy)
.Henri IV y rend grâce pour la reconquête de Paris après cinq ans de soulèvement ligueur, le 22 mars 1594
.En 1660: Te Deum célébré à l'occasion du mariage de Louis XIV. Le duc de Luxembourg, futur maréchal, surnommé le tapissier de Notre-Dame, apporte ici les drapeaux ennemis.
.Adjuration par Turenne de sa foi protestante en 1668.
.Bossuet y prononce l'éloge funèbre du grand Condé en 1687
.Le décadi 20 brumaire an II (10 novembre 1793), Notre-Dame est transformée en Temple de la Raison par la Commune de Paris, afin d'y pratiquer le culte de la Raison et de l'Être suprême.
.Napoléon Bonaparte s'y sacre empereur des Français, en présence du pape Pie VII le 2 décembre 1804
.Baptême du Roi de Rome en juin 1811
.Le 8 mars 1835, à la demande de Mgr de Quélen, eut lieu la première conférence d'Henri Lacordaire dans le cadre des Conférences de Carême de Notre-Dame, spécialement destinées à l'initiation de la jeunesse au christianisme. Celles-ci, interrompues en 1836, reprennent à partir de 1841 et se poursuivent jusqu'à nos jours.
.Mariage de Napoléon III le 30 janvier 1853
.Baptême du Prince impérial en 1856
.Le 19 juillet 1896, obsèques du Marquis de Morès tué par des rebelles en Tunisie
.Accueil solennel du maréchal Pétain, en avril 1944, par le cardinal Suhard, archevêque de Paris. Célébration des obsèques de Philippe Henriot, par le même archevêque , en juin 1944
.Le 26 août 1944 un Magnificat est chanté pour la Libération de Paris, en présence du général de Gaulle et du général Leclerc.
.Le 9 mai 1945, le cardinal Suhard, accueille le général de Gaulle ainsi que les membres du gouvernement et les ambassadeurs des Etats-Unis, d'URSS et de Grande-Bretagne à la cathédrale. L'archevêque y célèbre un office au cours duquel un Te Deum d'action de grâces pour la victoire est chanté, suivi de l'exécution de la Marseillaise aux grandes orgues.
.Funérailles nationales de: Maurice Barrès (1923), maréchal Foch (1929), maréchal Joffre (1931), Raymond Poincaré (1934), maréchal Leclerc de Hautecloque (1947), maréchal de Lattre de Tassigny (janvier 1952), Paul Claudel (février 1955), maréchal Juin (1967)
.Cérémonies d'hommage national: Charles de Gaulle (le Le), Georges Pompidou (avril 1974), François Mitterrand (janvier 1996)
.1980 et août 1997, visites du pape Jean-Paul II
.26 janvier 2007, funérailles de l'abbé Pierre
.Septembre 2008, visite du pape Benoît XVI
.22 octobre 2008, messe de Requiem le jour des obsèques de Soeur Emmanuelle
.Cérémonie oecuménique le 3 juin 2009 pour les victimes du vol 447 Air France Rio-Paris
.Célébration du 850e anniversaire de la cathédrale du 12 décembre 2012 au 24 novembre 2013
.Le 21 mai 2013, l'écrivain essayiste Dominique Venner se suicide en se tirant une balle dans la tête devant l'autel. Ces faits, très rares, ne sont pourtant pas une première: le 11 février 1931, une jeune intellectuelle mexicaine en exil à Paris se tire une balle en plein coeur dans la cathédrale, le 6 février 2013, un homme est découvert un couteau planté en travers de la gorge agenouillé en position de prière.

Structure et dimensions

 Plan de la cathédrale, dans le Dictionnaire raisonné de l'architecture française du XIe au XVIe siècle


Comme la plupart des cathédrales françaises, Notre-Dame de Paris a un plan en forme de croix latine. La nef comporte dix travées, le choeur cinq. L'axe de celui-ci est légèrement dévié vers la gauche (nord) par rapport à l'axe de la nef. L'abside est semi-circulaire à cinq pans.

La nef est flanquée de doubles collatéraux qui se prolongent par un double déambulatoire, le tout avec chapelles latérales (sauf sur les trois premières travées) et rayonnantes (soit 29 au total, comportant un total 37 travées quadrangulaires).

La cathédrale peut contenir jusqu'à 9 000 personnes dont 1 500 dans les tribunes.

  • longueur : 127 mètres
  • largeur : 48 mètres
  • hauteur des tours : 69 mètres
  • hauteur de la flèche : 96 mètres
  • largeur de la façade : 43,5 mètres
  • hauteur de la façade sans les tours : 45 mètres
  • longueur du chœur: 38 mètres
  • largeur du chœur: 12 mètres
  • longueur de la nef : 60 mètres
  • largeur du vaisseau central de la nef : 13 mètres
  • largeur de chacun des collatéraux : 5,9 mètres
  • hauteur sous toit de la nef : 43 mètres
  • hauteur sous voûte de la nef et du chœur : 33 mètres
  • hauteur sous voûte des collatéraux extérieurs : 10,1 mètres
  • hauteur sous voûte des collatéraux intérieurs : 10,5 mètres
  • hauteur sous voûte des tribunes : 8 mètres
  • hauteur des clochers : 69 mètres
  • profondeur (largeur) des tribunes : 5,9 mètres
  • longueur du transept: 48 mètres
  • largeur du transept : 14 mètres
  • nombre de fenêtres : 113
  • nombre de colonnes et piliers : 75
  • superficie intérieure : 4 800 m2
  • superficie totale : 5 500 m2 (à comparer aux 7 700 m2 d’Amiens)
  • superficie des points d'appui : 816,4 m2
  • diamètre des rosaces nord et sud : 13,10 mètres (contre 13,36 mètres pour la grande rosace de Notre-Dame de Chartres)
  • diamètre de la rosace ouest : 9,70 mètres

Quoique construite après le choeur, la nef relève du premier style gothique, avec voûtes sexpartites, cependant sans alternance de piles fortes et de piles faibles comme on le voit à la cathédrale Saint-Etienne de Sens.

Le transept, bien identifiable de l'extérieur du monument, ne fait pas saillie par rapport aux collatéraux et aux chapelles latérales. Il n'a pas de collatéraux.

Hormis le transept, l'élévation intérieure est à trois niveaux, avec grandes arcades, tribunes et fenêtres hautes. Dans les deux premières travées des deux bras du transept, l'élévation est cependant à quatre niveaux. Aux XIXe siècle, le restaurateur Viollet-le-Duc entreprit de "corriger" la dixième travée de la nef, en y recréant les quatre niveaux tels qu'ils se présentaient avant les modifications apportées dans les années 1220 au plan initial. Depuis lors, certains spécialistes estiment que cette dixième travée est l'oeuvre de Viollet-le-Duc, affirmation peut-être exagérée dans la mesure dans la mesure où seule la partie supérieure a été transformée. Cette modification délibérée a justifié des vives critiques à son encontre.

Les façades nord et sud du transept présentent de magnifiques rosaces ornées de vitraux, parmi les plus grandes d'Europe (diamètre:13,1m).

Eléments architecturaux extérieurs

Parvis

Le parvis est la grande zone ouverte se trouvant juste devant la façade ouest. Le mot parvis vient du latin paradisius, paradis. Lorsque la cathédrale fut construite, le parvis était assez étroit. La cathédrale était située parmi d'innombrables bâtiments en bois de petite taille, telle que des maisons, boutiques et auberges. Une fontaine s'y trouvait de 1625 à 1755.Le parvis conserva des dimensions modestes jusqu'au XVIIIe siècle, époque à laquelle l'architecte Beaufrand l'agrandit. Il fut remodelé à plusieurs reprises par la suite, notamment depuis 1960.

Le kilomètre 0 des routes françaises se trouve sur le parvis, à quelques mètres à peine de l'entrée de la cathédrale. Depuis le XIXe siècle, de nombreuses fouilles archéologiques ont été entreprises sous le parvis de Notre-Dame de Paris, dont deux campagnes plus importantes: la première eut lieu en 1847 et fut menée par Théodore Vacquer, la seconde plus récente de 1965 à 1967 fut dirigée par Michel Fleury. Ces fouilles ont permis de mettre au jour d'importants vestiges gallo-romains et du haut Moyen Âge, et notamment les fondations d'un grand édifice religieux de forme basilicale à cinq nefs. Ces vestiges seraient et du haut Moyen Âge, et notamment les fondations d'un grand édifice religieux de forme basilicale à cinq nefs. Ces vestiges seraient ceux de la basilique Saint-Etienne, construite au IVe siècle ou au VIe siècle et qui constitue la cathédrale précédant l'édifice actuel de Notre-Dame. Une crypte a été aménagée afin de préserver l'ensemble de ces substructions et de les rendre accessibles au public: on l'appelle Crypte archéologique du parvis Notre-Dame. Depuis l'été 2000, elle est gérée par le musée Carnavalet.

Le point zéro







Panorama en projection stéréographique du parvis de Notre-Dame de Paris 


Tours

Voûtes de la salle du premier étage de la tour nord (début du XIIIe siècle), là où les touristes peuvent s'approvisionner en livres et brochures. Les baies que l'on voit s'ouvrent sur le parvis (ouest), juste à côté de la rosace. Elle est l'oeuvre du troisième architecte de la cathédrale (1190-1225) dont le nom ne nous est pas parvenu.

Les deux tours de la façade occidentale ne sont pas exactement jumelles. La tour nord (gauche) est légèrement plus forte et plus large que la tour sud, ce qui se remarque facilement en observant l'ensemble depuis le centre du parvis. A cette différence correspond, au niveau de l'étage du balcon de la Vierge situé sur la façade, une largeur nettement plus importante du contrefort nord de la tour nord par rapport au contrefort sud de la tour sud.

Au fil des ans, il a été suggéré à plusieurs reprises que les plans originaux de Notre-Dame, que nous ne possédons plus, prévoyaient deux flèches qui s'élèveraient des tours. Les solides clochers auraient pu sans aucun doute supporter de telles structures. Mais ce n'est pas pour autant qu'ils étaient censés être dotés de flèches. La cathédrale d'Amiens ainsi que d'autres cathédrales suivirent le modèle de Notre-Dame et ne possèdent pas non plus de flèches (il est vrai que la cathédrale de Reims aurait dû en posséder, selon les plans initiaux, mais elles ne furent jamais achevées. Quant à la cathédrale d'Amiens, les tours n'ayant qu'une profondeur de 6m ne pouvaient supporter de telles structures).

Pendant la restauration qui eut lieu entre 1844 et 1864, l'idée des flèches fut à nouveau suggérée. Le restaurateur Viollet-le-Duc, voulant faire échouer le projet, dessina un plan très précis de la cathédrale avec de telles flèches afin de montrer à la population le résultat peu esthétique auquel ce projet aboutirait.Certains experts ont affirmé depuis, sur la base de ses plans et de ses écrits, que Viollet-le-Duc était lui-même en faveur de ces flèches.

Entre les deux tours, à l'arrière de la galerie supérieure de la façade d'une colonnade, et à l'avant du pignon de la nef, il existe une sorte d'esplanade, toit plat qu'on appelle l'aire de plomb ou la cour des réservoirs. Des plaques de plomb la recouvrent, et des bassins y ont été aménagés qui contiennent de l'eau utilisable rapidement en cas d'incendie. En arrière de l'aire de plomb s'élève le grand pignon triangulaire qui termine à l'ouest le comble de la nef: sur sa pointe, un ange sonne la trompette.

Les tours de la cathédrale, hautes de 69m, sont accessibles au public et offrent une vue imprenable sur Paris.

La tour sud abrite un escalier de 387 marches. Au premier étage, au niveau de la galerie des rois et de la rosace, se trouve une grande salle gothique comportant un comptoir d'approvisionnement pour touristes et visiteurs. On peut y voir en plus diverses statues originales de la cathédrales ainsi que des toiles de Guido Reni, Charles André van Loo, Etienne Jeaurat et Lodovico Carracci.

Façade ouest

La façade correspond en grande partie à la vision d'Etudes de Sully, évêque de Paris de 1197 à 1208. Sa construction dura un demi-siècle, de 1200 à 1250. Sa composition architecturale est une conception géométrique simple. Elle a une largeur de 43,5m (135 pieds-du-roi) et une hauteur de 45m (141 pieds), mis à part la hauteur des tours. Elle comporte, de bas en haut, l'étage des trois portails et des quatre statues dans les niches sur les contreforts (diacre saint Etienne, allégories de l'Eglise et de la Synagogue, évêque saint Denis), la galerie des rois, puis un étage occupé au centre par la rosace ouest, avec des côtes sous les tours, des fenêtres géminées surmontées de petites rosaces sous un arc en tiers-point, enfin un dernier étage de colonnades reliant les deux tours et qui se prolonge sur les quatre faces de ces dernières.Au-dessus de l'ensemble, au nord et au sud, se trouvent les tours elles-mêmes, à toit plat.

  La façade ouest: la foule des visiteurs se presse sur le parvis


La façade, à la fois rigoureuse et linéaire, met en valeur de façon étonnante le cercle du vitrail de la rosace inscrit au centre d'un carré de plus de 40m de côté. De nombreux observateurs ont remarqué que l'effet général de cette dernière est semblable à celui d'une hostie. Juste au niveau surplombant les trois portails, on observe la galerie des Rois de Juda (et non pas des rois de France). Ces reconstitutions sont l'oeuvre de Viollet-le-Duc (il s'y est d'ailleurs lui-même représenté) et les fragments originaux peuvent être observés au musée national du Moyen Âge à l'hôtel de Cluny à Paris. La façade est soutenue à l'extérieur par quatre contreforts, deux pour chaque tour, encadrant les trois portails. Sur ces contreforts, des niches abritent quatre statues refaites au XIXe siècle par l'équipe de restaurateurs de Viollet-le-Duc. Il s'agit, de gauche à droite de saint-Etienne, puis de deux allégories, l'Eglise à gauche, la Synagogue à droite et enfin (contrefort sud) d'un évêque, très vraisemblablement saint-Denis.

Portail du Jugement Dernier

Il s'agit du portail principal de la cathédrale.

La sculpture du tympan date des années 1210. Elle représente d'une manière étendue les scènes du jugement dernier-lorsque, selon la tradition chrétienne, les morts ressuscitent et sont jugés par le Christ. Sur le linteau inférieur, on peut voir les morts sortir de leurs tombes. Ils sont réveillés par deux anges qui, de chaque côté, sonnent de la trompette. Parmi ces personnages, tous vêtus, on peut voir un pape, un roi, des femmes, des guerriers, et même un noir d'Afrique.

  Statues du piédroit de gauche:les Apôtres saint-Barthélémy, saint Simon, saint Jacques le Mineur, saint André, saint Jean et saint Pierre


Le tympan du portail du Jugement Dernier



Au piédroit de droite: saint Paul, saint Jacques le Majeur, saint Thomas, saint Philippe, saint Jude et saint Matthieu



Au-dessus, l'archange saint Michel utilise une balance pour peser les péchés et les vertus. Deux démons essayent de faire pencher l'un des plateaux de leur côté.Les élus sont à gauche, tandis qu'à droite les damnés enchaînés sont menés en enfer, poussés par d'autres démons, laids, cornus et aux regards diaboliques. Les expressions de ces damnés sont rendues avec un rare talent: la terreur et le désespoir se lisent sur leur visage.
Sur le tympan supérieur, le Christ, le torse à moitié nu pour montrer ses plaies, préside de cette cour divine. Deux anges, debout, à droite et à gauche, tiennent les instruments de la Passion. De chaque côté, la Vierge Marie et saint Jean sont placés à genoux et implorent la miséricorde du Christ.
Les claveaux inférieurs des voussures sont occupées, du côté des damnés par des scènes de l'enfer et du côté des élus, par les patriarches, parmi lesquels on voit Abraham tenant les âmes dans un repli de son manteau. Il s'agit là d'une démonstration bien concrète de l'imagerie chrétienne développée au Moyen Âge par l'Eglise, qui influence alors grandement le peuple. Encore, à cette époque la scène était entièrement peinte et dorée. Groupé au paradis sur les premières voussures, l'ensemble des anges qui regardent la scène du Jugement a plutôt l'ai curieux et étonné de voir ce qui se passe. L'impression générale qui se dégage de l'imagerie est loin d'être pessimiste. L'enfer n'occupe qu'une très petite partie de l'ensemble et tout est fait pour souligner la miséricorde du Seigneur. La Vierge Marie et les saints du paradis, symbolisés par saint Jean, intercèdent pour nous, et l'image de jésus, qui domine la scène montrant ses plaies, nous rappelle qu'il est venu sur terre en tant que Rédempteur, pour racheter nos péchés.
La scène du Jugement Dernier figure également sur de nombreuses autres cathédrales gothiques et notamment à la cathédrale de Chartres, ainsi qu'à celles d'Amiens, de Loan, de Bordeaux et de Reims. Ce portail, dont la magnifique scène du Jugement qui le surmonte, connut d'importantes déprédations au cours de la seconde moitié du XVIIIe siècle.
Vue d'ensemble du portail du Jugement Dernier


En 1771, sur commande du clergé, Soufflot le mutila sérieusement, supprimant les trumeaux et entaillant les deux linteaux en leur centre. Lors de la restauration du XIXe siècle, Viollet-le-Duc enleva les parties latérales restantes des linteaux et les déposa au musée. Puis il reconstitua de manière admirable l'ensemble du Jugement Dernier, y compris les parties de la scène date du XIIIe siècle, les deux parties inférieures étant modernes. Par contre les voussures entourant le tympan, et leurs sculptures sont d'époque, elles aussi.
Le trumeau fut également reconstitué par l'équipe de restaurateurs. La grande statue qui y figure, celle du "Beau Dieu" est l'oeuvre d'Adolphe-Victor Geoffroy-Dechaume d'après le dessin-maintes fois remanié-de Viollet-le-Duc. Il est placé sur un socle où sont sculptés les arts libéraux. Quant aux douze grandes statues des Apôtres installées sur les deux piédroits du portail (2X6 statues), fracassées en 1793 par les révolutionnaires comme presque toutes les autres grandes statues de la cathédrale, elles sont également des reconstitutions du XIXe siècle, d'ailleurs admirablement refaites. On reconnaît successivement à gauche saint Barthélemy, saint Simon, saint Jacques le Mineur, saint André, saint Jean et saint Pierre. A droite: saint Paul, saint Jacques le Majeur, saint Thomas, saint Philippe, saint Jude et saint Matthieu.
Représentation de l'enfer au bas des quatre dernières voussures de droite: remarquez sur la cinquième voussure le diable couronné et grassouillet écrasant trois damnés: un riche, un évêque et un roi


Au piédroit gauche, du côté du Paradis, figurent les vierges sages, alors qu'au piédroit opposé, on peut voir les vierges folles. Les sculptures de ces vierges ont également été refaites au XIXe siècle. Sous les grandes statues des piédroits on peut admirer deux bas-reliefs conçus sous forme de médaillons, l'un à gauche, l'autre à droite, superposant des représentations des Vertus et des Vices, et ce d'après des scènes de la vie, facilement compréhensibles par le peuple chrétien de l'époque. La Douceur par exemple utilise le symbole du mouton, la Force est représentée par une armure, la versatilité nous montre un moine jetant son froc aux orties, etc.... Cette thématique est reprise dans la rosace ouest. Toutes ces scènes ont également près de huit siècles d'âge.

On serait incomplet en ne mentionnant pas le fait que ce portail est de loin l'endroit le plus populaire, le plus visité et le plus admiré de toute la cathédrale, ce dont témoignent le innombrables photographies qui en sont prises. Tout concourt en effet à attirer les foules, chrétiennes ou non, du monde entier: l'admirable équilibre et l'extrême lisibilité du sujet, au centre d'une façade perçue à juste titre comme de toute beauté. Ajoutons à cela l'incontestable réussite de la restauration du XIXe siècle qui fait qu'à part les spécialistes et les initiés, il est presque impossible de distinguer ce qui date du XIIIe siècle, de ce qui fut recréé à l'époque de Viollet-le-Duc et de son équipe, et qui, respectueux de l'esprit de l'époque, se fond presque parfaitement dans l'ensemble voulu au Moyen Âge.

Portail de la Vierge


Le tympan du portail de la Vierge

Ce portail est dédié à la Vierge Marie. Il est un peu plus ancien que le portail du Jugement Dernier et date des années 1210. Gravement endommagé en 1793 (les neuf grandes statues avaient été détruites), il a fait l'objet d'une remarquable restauration au XIXe siècle, grâce à une abondante documentation qui a servi de base à la restitution des statues. Dans le mur de la façade, autour des arcs du tympan, on remarque une cannelure pointue. Les bâtisseurs voulaient que ce portail soit différent des autres en l'honneur de la Vierge, à laquelle la cathédrale est dédiée.

Le portail comporte deux linteaux. Au linteau inférieur, des rois d'Israël et des prophètes entourent l'Arche d'alliance. Celle-ci se trouve juste au-dessus du dais recouvrant la statue de la Vierge à l'enfant, foulant aux pieds le serpent, symbole de Satan, et située au trumeau du portail (refaite au XIXe siècle). Le linteau supérieur représente la "dormition" (mort) de la Vierge. Deux anges la sortent-ou la mettent?-du tombeau, en présence du Christ qui bénit sa mère et montre de la main gauche le ventre où la Parole de Dieu prit chair. Les apôtres y compris saint Paul entourent la défunte. Aux deux extrémités, saint Paul et saint Jean sont représentés abrités respectivement par le figuier et l'olivier.

Au sommet du tympan, on assiste au couronnement de la Vierge Marie. Celle-ci est assise à la droite du Christ, et un ange, se trouvent au-dessus d'elle, place une couronne en or sur sa tête.

Les voussures encadrent le tympan sont occupées par des prophètes, des rois, des anges et des patriarches.

Les grandes statues des piédroits représentent notamment des saints parisiens. A gauche se trouvent un empereur (non identifié) et saint Denis décapité, portant sa tête et entouré de deux anges. A droite: saint Jean-Baptiste, saint Etienne, sainte Geneviève et le Pape Sylvestre. Les bas-reliefs mutilés des niches situées sous ces statues représentent des scènes de leur vie respective.

Particularité intéressante de ce portail: les faces latérales du trumeau, ainsi que les parties centrales des piédroits situées près des vantaux sont constituées d'une série de bas-reliefs représentant le zodiaque, les travaux des mois chez les pauvres et chez les riches, les saisons et les âges de la vie, le tout magnifiquement traité.

Lilith et le péché originel

La tentation d'Adam au jardin d'Eden par le diable, en l'occurrence la diablesse Lilith, grande séductrice dotée d'une queue de serpent
Enfin la partie inférieure du trumeau, sous les pieds de la Vierge est ornée d'un superbe bas-relief en trois séquences représentant le passage d'Adam et Eve au jardin d'Eden ou paradis terrestre, et la tentation d'Adam suivie du péché originel. La première scène sous montre Dieu prélevant une côte à Adam endormi au pied d'un arbre, et transformant la côte en Eve, afin qu'il eût une compagne "semblable à lui" comme dit le texte....
La seconde partie du bas-relief représente le péché originel. Le couple se trouve aux pieds de l'arbre de la connaissance du bien et du mal aux fruits défendus. Le diable a la forme d'une femme séduisante munie d'une longue queue de serpent. Il s'agit en fait de Lilith, rabbiniques du Talmud de Babylone. D'après la tradition juive, elle serait la première épouse d'Adam qui aurait quitté le paradis terrestre à la suite de son refus de se soumettre à ce dernier en adoptant la position inférieure lorsqu'il faisaient l'amour. Elle refusa ensuite d'obéir à Dieu qui lui intimait l'ordre de se soumettre à Adam. Chassée de la surface de la Terre, cette séductrice perverse finit par devenir diablesse et favorite de Lucifer. Elle revint tenter le couple dont elle était jalouse, afin de précipiter leur malheur.
Enfin la dernière scène de ce bas-relief représente l'expulsion des premiers hommes hors du jardin d'Eden. Il s'agit du mythe expliquent le passage de la Nature à la Culture, (selon Lévy-Strauss) l'Homme quittent là le statut animal. Dieu avait averti le serpent que la femme serait dorénavant sa pire ennemie et lui écraserait la tête. Le fait d'avoir précisément placé cette scène sous les pieds de la Vierge Marie, elle qui réhabilite totalement la femme et est nommée "nouvelle Eve", est hautement symbolique.

Portail Sainte-Anne

Le portail Sainte-Anne est dédié à la vie de Sainte-Anne, la mère de la Vierge. Il est en fait récupéré de l'église antérieure à la cathédrale actuelle. Il est constitué en grande partie de pièces sculptées vers 1140-1150 pour un portail plus petit. On peut donc distinguer dans l'ornementation du portail Sainte-Anne des pièces du XIIe siècle (le tympan et la partie supérieure du linteau, deux tiers des sculptures des voussures de l'archivolte, les huit grandes statues des piédroits, le trumeau), et d'autres du XIIIe siècle (partie inférieure du linteau et les autres statuts des voussures de l'archivolte). Ces dernières ont été sculptées pour faire le raccord. 

Le trumeau du portail présente une grande statue de saint Marcel, évêque de Paris, foulant aux pieds le dragon de la légende. C'est en fait une copie effectuée au XIXe siècle. L'original se trouve dans la salle haute aménagée dans la tour nord. En 1793, la statue de saint Marcel du trumeau fut mutilée (visage) et les huit statues des piédroits déposées. Les couronnes furent également endommagées. 

Fort heureusement certains fragments furent redécouverts plus tard (dont un grand nombre en 1977), si bien qu'aujourd'hui on a pu reconstituer plus ou moins au musée de Cluny le portail d'avant la Révolution. Les huit grandes statues des piédroits que l'on peut admirer actuellement datent du XIXe siècle. Elles représentent de gauche à droite et successivement: Elie, la veuve de Sarepta, Salomon et saint Pierre. Puis saint Paul, David, la sibylle#Les sibylles, "prophètes" du Christ et Isaïe.

Les deux linteaux ont été très visiblement sculptés à des dates différentes et par des sculpteurs de style fort différent. Le linteau inférieur constitue une pièce de raccord entre les deux portions du portail datant de l'époque de l'église antérieure. Il a été ajouté lorsque le portail fut remonté au début du XIIIe siècle. Il présente une série de personnage aux formes lourdes possédant une tête disproportionnée et vêtus de draperies trop grandes. Sur le linteau supérieur se trouvent des scènes de la vie de sainte Anne et de la Vierge. Au-dessus des deux linteaux, le tympan présente une Vierge en majesté. Ce portail est connu principalement en raison de la polémique concernant deux des personnages figurant sur ce tympan. Autour du groupe comprenant la Vierge majestueuse tenant Jésus-Christ enfant dans ses bras et deux anges, se trouvent deux personnages: un évêque et un roi. La tradition veut que ces personnages représentent l'évêque Maurice de Sully, fondateur de Notre-Dame, et Louis VIIn roi de France à l'époque. Mais certains experts mettent en doute cette théorie et soutiennent que le personnage religieux est saint-Germain, évêque de Paris au VIe siècle, et que le roi est Childebert Ier, fils de Clovis. D'autres experts affirment même que ces personnages ne peuvent pas être identifiés.

Enfin les deux vantaux de la porte sont dotés d'admirables pentures, chefs-d'oeuvre de la serrurerie-ferronnerie du XIIe siècle.

Entre les portails

Les trois portails sont bordés de quatre statues (une statue entre chaque portail). Aux deux côtés du portail du Jugement dernier on peut reconnaître, à gauche, l'Eglise, et à droite, la Synagogue. Cette dernière est une caricature des autres Synagogues (statues des cathédrales de Reims et de Strasbourg) dans le sens où son bandeau sur les yeux est un......serpent!

Galerie des rois

  Partie basse de la façade ouest, avec les 28 rois ayant précédé le Christ


A vingt mètres du sol, une série de vingt-huit personnages royaux représente les vingt-huit générations des rois de Judée qui ont précédé le Christ. Chaque statue mesure plus de trois mètres cinquante de haut. Les têtes des statues datent du XIXe siècle et sont le produit des ateliers de sculpture du restaurateur Viollet-le-Duc. En effet, les statues d'origine furent décapitées en 1793 pendant la Révolution française par les sans-culottes, qui, à tort, croyaient qu'elles représentaient des souverains du royaume de France. Il ne reste aujourd'hui que des fragments des statues médiévales.

Vingt-et-une têtes originales ont été retrouvées en 1977, à l'occasion de travaux entrepris pour la rénovation de l'hôtel Moreau, rue de la Chaussée-d'Antin dans le 9e arrondissement de Paris, et sont actuellement exposées au musée national du Moyen Âge (musée de Cluny). Bien que mutilées par leur chute, elles ont conservé des traces de polychromie (du rose sur les pommettes, du rouge pour les lèvres, du noir pour les sourcils, etc....).

La galerie penche de 30cm à droite comme à gauche, le sous-sol très instable étant probablement à l'origine d'une instabilité de l'édifice dès le début du XIIIe siècle.

Balcon de la Vierge

Cette statue de la Vierge consacre la totalité de la façade à ma mère du Christ. Elle fut commandée par Viollet-le-Duc pour remplacer la statue originale de l'époque médiévale, sévèrement endommagée par les années et les conditions climatiques.La rosace ouest se trouvant derrière cette statue constitue une auréole magnifique. Viollet-le-Duc plaça également des statues d'Adam et Eve devant les baies de chaque côté de la rosace. Il s'agit là, d'après la plupart des experts, de l'erreur principale de Viollet-le-Duc dans une restauration qui, sinon, peut être qualifiée de remarquable. Tout semble prouver qu'aucune statue n'ait existé à cet emplacement. Les statues d'Adam et Eve auraient en fait dû être placées dans les niches de la façade intérieure du bras sud du transept.

Rosace ouest



 Le balcon de la Vierge et la rosace ouest
 Rosace ouest










Cette rosace semble énorme, mais bien qu'elle soit de dimension non négligeable, il s'agit en fait de la plus petite des trois rosaces de la cathédrale. Elle mesure neuf mètres soixante de diamètre. Elle fut presque entièrement refaite par Viollet-le-Duc lors de la grande restauration du XIXe siècle. Au centre: la Vierge. Tout autour on peut voir les travaux des mois, les signes du zodiaque, les Vertus et les Vices ainsi que les prophètes.

Façades latérales de la cathédrales
 Les grands arcs-boutants de Notre-Dame de Paris, d'une portée allant jusqu'à 15m, sont construits d'une seule volée.L'édification de tels arcs-boutants est très rare dans l'architecture gothique. Ils nécessitent en effet une culée particulièrement massive. On les retrouve autour de la nef.

La construction de la nef commença en 1182, après la consécration du choeur. Certains pensent même que les travaux débutèrent dès 1175, avant la consécration. Les travaux s'arrêtèrent après la quatrième travée laissant inachevée la nef tandis qu'on commença l'édification de la façade en 1208. L'édification de la nef fut reprise en 1218 afin de contrebuter la façade.
A la fin des années 1220, le quatrième architecte de Notre-Dame entreprit de modifier totalement le plan initial au niveau de la partie supérieure de l'édifice, alors que celui-ci était encore en cours de construction. L'obscurité de Notre-Dame, jugée trop importante dès le début de la construction, était devenue insupportable, surtout par comparaison avec la clarté dans laquelle baignaient les sanctuaires plus récents encore en construction. Une mise à niveau devenait indispensable si l'on désirait que la cathédrale reste la référence et ne soit pas considérée comme archaïque. On procéda donc à d'importantes modifications. L'architecte entreprit alors l'allongement des baies vers le bas par suppression de l'ancien troisième niveau, celui des roses de l'ancien édifice donnant sur les combles des tribunes. On supprima dès lors ces combles au profit d'une terrasse coiffant ces tribunes et formée de grandes dalles. 

Se posait alors le problème de l'évacuation des eaux de pluie qui risquaient de stagner à la suite de la suppression du toit incliné des tribunes. L'architecte dut de ce fait introduire un élément nouveau dans l'architecture, dont nous sommes aujourd'hui encore héritiers: recueillir les eaux de pluie sous la toiture par un système de chéneaux, et les évacuer de proche en proche par des conduits verticaux vers un système se terminant au niveau de longues gargouilles destinées à les projeter au loin de l'édifice. Cela constituait un système tout à fait nouveau de gestion des eaux de pluie au sommet des bâtiments.

En corollaire toute une série d'autres modifications durent être effectuées au niveau supérieur de l'édifice (parties hautes du vaisseau principal): reprise de la toiture et de la charpente, remontée des murs gouttereaux, création de chéneaux. Surtout on remplaça les arcs-boutants supérieurs à double volée par des grands arcs-boutants à simple volée lancés au-dessus des tribunes.

Grands arcs-boutants de la nef

Ces grands arcs-boutants sont remarquables et témoignent du génie de l'architecte de l'époque. Ils sont d'une seule longue volée, lancés au-dessus des collatéraux et leur tête soutient le haut des murs gouttereaux de la cathédrale. Ces têtes s'appuient au droit de conduis verticaux destinés à évacuer l'eau des chéneaux de la toiture de la nef. L'extrados des arcs-boutants est creusé d'une gouttière qui traverse le sommet de la culée et se termine par une longue gargouille. Ces arcs-boutants n'étaient pas essentiellement destinés à contrebuter l'édifice, mais à régler le problème de l'évacuation des eaux de pluie, devenu fort important après la transformation de la toiture des tribunes en terrasse. C'est ce qui explique la faiblesse relative de ces arcs. Leur construction est incontestablement une prouesse, ce qui se manifeste par leur grande longueur, mais aussi par leur minceur. Leur rôle étant faible dans le soutien de la voûte du vaisseau principal, l'architecte s'est permis d'être audacieux.

Il faut souligner que la grande portée de ces arcs-boutants est tout à fait exceptionnelle dans l'architecture gothique du Moyen Âge. En effet dans les édifices de l'époque, bordés de doubles bas-côtés ou de doubles déambulatoires, les culées de ces énormes arcs-boutants devaient prendre un terrain considérable en dehors des églises. Or le terrain était chose à épargner dans les villes du Moyen Âge, dont la superficie était rendue inextensible par les murs qui enserraient les cités. Les arcs-boutants de la cathédrale de Paris, qui franchissent d'une seule volée les doubles bas-côtés de la nef comme le double déambulatoire du choeur, sont un exemple unique. Ordinairement, dans ce cas, les arcs-boutants sont à deux volées, c'est-à-dire qu'ils sont séparés par un point d'appui intermédiaire qui, en divisant la poussée, détruit une partie de son effet et permet ainsi de réduire l'épaisseur des contreforts extérieurs ou culées. C'est ainsi que sont construits les arcs-boutants de la cathédrale Notre-Dame de Chartres, ceux de la cathédrale Saint-Etienne de Bourges, ainsi que ceux du choeur de celle d'Amiens, ces trois derniers édifices sont eux aussi dotés soit de doubles bas-côtés soit d'un double déambulatoire.

Face sud de la cathédrale: vue des grands arcs-boutants de la nef ainsi que du système d'évacuation des eaux de la grande toiture: conduites verticales, chaperons des arcs-boutants, sommets des culées et enfin longues gargouilles


Façade sud et portail Saint-Etienne

Vue de la façade sud, de sa rosace et du remarquable pignon qui la surmonte

 Commencé par Jean de Chelles en 1258, le portail Saint-Etienne fut terminé par Pierre de Montreuil. Il se situe au niveau du bras sud du transept. Le tympan du portail Saint-Etienne est occupé par des bas-reliefs qui racontent la vie du premier martyr chrétien, saint Etienne, selon les Actes des Apôtres. Divisé en trois registres horizontaux superposés, le décor du tympan se lit de bas en haut et de gauche à droite: saint Etienne prêchant le christianisme et saint Etienne mené devant le juge au registre inférieur, la lapidation de saint Etienne et sa mise au tombeau au registre médian, et le Christ bénissant entouré de deux anges au registre supérieur. Le trumeau est occupé par une grande statue de saint Etienne, oeuvre de Geoffroi-Dechaume exécutée au XIXe siècle.

La triple voussure de l'Intrados de la porte est sculptée de pas moins de vingt et un martyrs, auxquels des anges offrent des couronnes. On retrouve là saint Denis sans tête, saint Vincent, saint Eustache, saint Maurice, saint Laurent avec son gril, saint Clément, saint Georges, et d'autres dont l'identité n'a pu être déterminée clairement. De chaque côté du portail trois statues d'apôtres, elles aussi modernes, destinées à remplacer celles fracassées par les vandales de la Révolution. Au-dessus du portail se trouve un beau gable ajouré surmonté de la magnifique rosace sud de la cathédrale offerte par saint Louis. 

Comme sa soeur du nord, la rosace sud, voit son diamètre atteindre 13,1m, et, si l'on y ajoute la claire-voie sous-jacente, la hauteur totale de la verrière atteint presque 19m.

Cette rosace fut redressée par Viollet-le-Duc au XIXe siècle, ce qui entraverait l'impression de rotation de la rosace. La raison de cette modification semble être que la rosace avait souffert au cours des siècles et surtout de l'incendie de l'archevêché déclenché par les insurgés de 1830. L'architecte-restaurateur constata de plus un affaissement important de la maçonnerie, et dut en conséquence reprendre entièrement cette façade. Il fit pivoter la rosace de 15 degrés à seule fin de lui donner un axe vertical robuste pour la consolider définitivement et éviter un affaissement ultérieur. Le maître verrier Alfred Gérente restaura à cette occasion les vitraux du XIIIe siècle et reconstitua dans l'esprit du Moyen Âge les médaillons manquants.

Vue d'ensemble de la façade sud


Au dernier étage de la façade, un remarquable pignon s'élève au-dessus de la rosace. C'est un des plus beaux exemples des pignons construits à l'époque (1257). Il est lui-même percé d'une rose ajourée, qui éclaire le comble du transept. Sur l'archivolte de la rosace est posé un entablement portant une balustrade, derrière laquelle court une galerie. Ceci permet le passage depuis les galeries supérieures de l'est de la cathédrale vers celles de l'ouest, galeries qui longent les toitures. Le pignon proprement dit s'élève de ce fait un peu en retrait par rapport à la rosace, et son épaisseur est de 70cm. Il est allégé par la rose qui éclaire le comble et par des écoinçons. Deux grands pyramidions le flanquent formant les parties supérieures des contreforts qui contrebutent la rosace. Trois statues décorent le sommet et les deux angles inférieurs du pignon. Celle du sommet représente le Christ apparaissant en songe à saint Martin et saint Etienne. Le tout donne une impression de grande harmonie. La rose du comble est d'une proportion parfaitement en rapport avec la grande rosace du transept. D'après Viollet-le-Duc, la grande beauté de cette construction ne fut pas surpassée ailleurs dans l'architecture gothique.

Façade nord et portail du Cloître

Le portail du Cloître se situe au niveau du bras nord du transept, et a été construit vers 1250 par l'architecte Jean de Chelles. La construction de la façade nord est en effet un peu antérieure à celle de la façade sud.

Presque toujours dépourvue d'ensoleillement et située dans une rue animée, cette façade nord a moins de succès auprès des touristes et des visiteurs que sa soeur cadette sud. Un peu moins décorée, elle est cependant presque tout aussi belle et son portail présente l'énorme avantage de pouvoir être franchi pour accéder rapidement au coeur du sanctuaire. Elle est divisée en trois étages, en léger retrait les uns par rapport aux autres. Le niveau inférieur est celui du portail surmonté de son grand gable. Le niveau moyen est constitué d'un gigantesque verrière comprenant l'impressionnante rosace, merveille du XIIIe siècle, surmontant une claire-voie. Enfin l'étage supérieur est celui du pignon triangulaire masquant l'extrémité des combles du bras nord du transept.

Au trumeau du portail, une statue de la Vierge sans enfant. Cette statue a pu échapper à la destruction en 1793, mais l'enfant Jésus qu'elle portait a été brisé. On dit que c'est l'épouse de saint Louis, Marguerite de Provence, qui aurait servi de modèle au sculpteur. Les six grandes statues des piédroits détruites à la Révolution n'ont pas été reconstituées au XIXe siècle, lors de la grande restauration menée par Eugène Viollet-le-Duc. La partie inférieure du tympan, le linteau, représente des scènes de l'enfance du Christ. Ces sculptures sont parmi les plus belles oeuvres sculptées sur ce thème. Elles montrent le rôle de Marie dès l'enfance de Jésus. Les quatre scènes représentées sont la naissance de Jésus dans une humble crèche, l'offrande au temple de Jérusalem après la naissance de Jésus, la persécution des enfants par le roi Hérode et la fuite en Egypte de Joseph et Marie pour protéger l'Enfant.

La partie supérieure du tympan présente le très populaire Miracle de Théophile, un des "Miracles de la Vierge" dont le Moyen Âge tardif était friand. Il s'agit d'une histoire "faustienne" du Moyen Âge. Théophile, clerc de l'évêque d'Adana en Asie Mineure, était jaloux de ce dernier. Pour le supplanter, il vend son âme au diable. Le pacte est consigné sur un parchemin que ce dernier emporte. Avec l'aide du diable, Théophile parvient à humilier son évêque. Mais il se repent et, ne sachant comment sortir de la situation où il s'est mis, il implore la Vierge. Celle-ci menace le diable et le force ainsi à remettre le parchemin.

La façade du croisillon nord présente les mêmes éléments architecturaux que celle du croisillon sud: un beau gable surmonte le portail, et une galerie de vitraux ou claire-voie occupe l'espace entre l'étage du portail et celui de la rosace. Celle-ci, grand chef-d'oeuvre de l'architecture religieuse gothique, mesure plus de 13m de diamètre, comme la grande rosace sud. Le tout est surmonté d'un pignon richement décoré et analogue à celui du sud, sans être identique. Il est percé d'une rose éclairant les combles du transept nord, ainsi que de trois oculi. A la base, de chaque côté, s'élève un grand pinacle peu sculpté (contrairement aux voussures) ayant la forme d'un élégant clocheton, surmontant chacun un des deux puissants contreforts encadrant la façade.

La façade nord de Notre-Dame, largement privée de soleil et ne bénéficiant pas de la proximité du fleuve, n'a pas la même popularité que la façade sud souvent baignée de lumière. Formant la bordure sud de la rue du Cloître-Notre-Dame, elle gagne cependant à être admirée. On y retrouve un visage moins connu de Notre-Dame. Les gigantesques arcs-boutants, dotés de longues gargouilles grimaçantes et appuyés sur de massives culées, montrent clairement que la cathédrale est aussi une lourde et impressionnante construction de pierre. C'est au niveau de la face nord de la tour nord (16m de largeur à la base) que cet aspect apparaît le plus nettement. La partie inférieure de la tour, haute de plus de 30m, avec ses trois contreforts massifs, presque sans décorations ni ornements, avec ses blocs de pierre taillés avec rigueur et continuellement à l'ombre, donne même à l'édifice un aspect quelque peu écrasant.

Porte rouge

Le maître d'oeuvre Pierre de Montreuil construisit cette petite porte sans trumeau, appelée pour des raisons évidentes "le portail rouge" (couleur rouge de ses vantaux), vers 1270. Elle avait été commandée par Louis IX, mieux connu sous le nom de Saint Louis. Cette porte était réservée aux chanoines du chapitre, pour améliorer leur circulation entre Notre-Dame et l'"Enclos Cannonial", quartier de l'Île de la Cité réservé aux demeures des chanoines et situé au nord-est de la cathédrale entre le fleuve et cette dernière.

Saint-Louis est représenté sur le tympan à gauche de la Vierge, couronnée par un ange. L'épouse de Saint-Louis Marguerite de Provence, se trouve à droite du Christ. Aux voussures entourant le tympan on peut voir des scènes de la vie de saint Marcel, évêque de Paris. La porte rouge s'ouvre dans la cathédrale tout près du choeur, par une des chapelles latérales nord du choeur.

Bas-reliefs des chapelles du choeur

A gauche de la porte rouge, au niveau du mur extérieur des chapelles latérales du choeur se trouvent sept bas-reliefs du XIVe siècle-époque où ces chapelles furent construites-dont cinq se rapportent à la Vierge: sa Mort, son Ensevelissement, sa Résurrection, son Assomption et son Couronnement. Les deux derniers sont un Jugement Dernier avec Marie intercédant auprès du Christ, et une représentation du miracle de Théophile.

Chevet de la cathédrale

Le chevet est constitué par un demi-cercle situé dans la partie la plus à l'est de la cathédrale. Il correspond à l'abside de l'intérieur de l'édifice, entourée du rond-point du déambulatoire et des chapelles absidiales. Le chevet est la partie la plus ancienne du sanctuaire. Il fut bâti durant la première phase de construction, de 1163 à 1180. Une série d'admirables grands arcs-boutants dotés d'élégants pinacles soutient son mur supérieur arrondi.

On ne sait pas si des arcs-boutants soutenaient dès le début le chevet et le choeur. Le fait est qu'on n'en trouve actuellement nulle trace. Aux XIXe siècle, Viollet-le-Duc n'en fit pas mention non plus, et aucune source antérieure ne nous aide. L'opinion la plus généralement admise est donc qu'il n'en existait pas, tout comme les actuels bras du transept n'ont jamais été soutenus par des arcs-boutants. Les divers contreforts suffisent à soutenir l'ensemble. Les premiers arcs-boutants auraient dès lors été construits peu avant 1230, par le quatrième architecte de la cathédrale, et ce chronologiquement peu avant ceux de la nef. Comme pour la nef, leur fonction de soutien de l'édifice aurait été mineure au regard de leur rôle dans l'évacuation des eaux de pluie.

Ces arcs-boutants du début du XIIIe siècle furent remplacés au début du XIVe siècle par de nouveaux. Ceux-ci, d'une portée de 15m furent lancés par Jean Ravy pour soutenir le choeur et son chevet. Ils sont au nombre de quatorze autour du choeur, dont six pour le chevet proprement dit. Comme ceux du début du XIIIe siècle, ils paraissent particulièrement minces et audacieux. En effet, en plus de leur minceur source d'une apparente faiblesse, ces arcs-boutants, à l'inverse de ceux de la nef, sont percés d'un trilobe accentuant leur relative fragilité.

Le chevet est décoré de sculptures et de panneaux représentant entre autres des épisodes de la vie de la Vierge.

Pentures des portes, chefs-d'oeuvre de ferronnerie

Une penture est un morceau de fer plat replié en rond à une extrémité de manière à y former un oeil destiné à recevoir le mamelon d'un gond, et qui attaché sur la surface d'une porte, est destiné à la suspendre et à la faire mouvoir, tout en la maintenant bien stable. Les pentures sont clouées et boulonnées aux vantaux des portes.

Les portes de Notre-Dame de Paris sont décorées de pentures en fer forgé d'une exceptionnelle beauté. Les vantaux de la porte Sainte-Anne par exemple sont garnis d'admirables pentures, qui les recouvrent presque entièrement et sont de petits chefs-d'oeuvre de ferronnerie. Elles forment d'amples arabesques fines et légères, des dessins de fleurs et de feuillages, et même des formes animales. Ce sont des témoins de premier plan de l'art consommé de la serrurerie aux XIIe et XIIIe siècles. De plus, elles ressortent magnifiquement sur l'enduit dont on a recouvert les vantaux. De tout temps les Parisiens furent fascinés par ces petites merveilles en fer forgé. Et bientôt des légendes se formèrent. L'une d'entre elles affirmait qu'un artisan parisien nommé Biscornet fut chargé d'habiller les vantaux des portes de la cathédrale de ferronneries et autres serrures. Devant l'enjeu de la tâche, il invoqua le Diable pour le soutenir, et l'esprit du Mal l'aida si bien qu'il fallut avoir recours à de l'eau bénite pour faire fonctionner les clés! Biscornet mourut peu de temps après l'accomplissement de son oeuvre, et emporta son secret dans sa tombe. Mais le métal est si particulier qu'aujourd'hui encore, parait-t-il, les spécialistes n'expliquent pas la manière dont ont été ouvragées ses fameuses ferronneries, toujours visibles sur les portes de la façade principale. Il s'agit pourtant de reproductions réalisées au XIXe siècle, les originales ayant été détruites à la Révolution....Il y a en hommage au serrurier-forgeron une rue Biscornet à Paris, près de la Bastille. Suivant une autre légende, les pentures des portails auraient été forgées par le diable lui-même dans les forges de l'enfer.

Les pentures des deux portes (nord et sud) du transept qui dataient du Moyen Âge ont été remplacées au XVIIIe siècle par des pentures de style gothique tel qu'on l'imaginait à l'époque. Quant au portail du Jugement, à la suite de l'intervention de Soufflot fin du XVIIIe siècle, les portes en furent remplacées par deux vantaux de bois adaptés aux nouvelles dimensions données à la porte à cette époque, et sculptés de deux effigies grandeur nature du Christ et de la Vierge. Viollet-le-Duc déposa les portes de Soufflot et reconstitua le portail tel qu'il était au Moyen Âge. Entre 1859 et 1867, le ferronnier d'art Pierre François Marie Boulanger effectua tous les travaux de serrurerie de la sacristie, il restaura les portails latéraux et réalisa les merveilleuses pentures du portail du Jugement Dernier. Pour perpétuer le souvenir de ce travail remarquable et prouver que le diable n'y était pas intervenu, derrière chacune des pièces du milieu, il a gravé l'inscription suivante: "Ces ferrures ont été faites par Pierre-François Boulanger, serrurier, posées en août 1867, Napoléon III régnant, E. Viollet-le-Duc, architecte de Notre-Dame de Paris".

Les bandes de ces pentures ont une largeur de 16 à 18cm, sur une épaisseur de 2cm environ. Elles sont composées de plusieurs bandes réunies et soudées de distance en distance au moyen d'embrassés. Celles-ci non seulement ajoutent une grande résistance à l'ensemble, mais permettent de recouvrir les soudures des branches.

Toit

Dans son testament, Maurice de Sully laissa la somme de cinq mille deniers pour le toit de la cathédrale, qui n'était recouvert que de matériaux  temporaires jusqu'à sa mort en 1196. Le toit est recouvert de 1 326 tuiles de plomb de 5mm d'épaisseur. Chacune a dix pieds-du-roi de long sur trois de large (1 pied-du-roi= 32,484cm et une toise=6 pieds-du-roi). Le poids total en est évalué à 210 000kg soit 210t.

Charpente

Sous le toit se trouve la charpente construite totalement en bois de chêne et non pas de châtaignier comme on le pense souvent. La charpente actuelle date de l'époque de la construction de la cathédrale au début du XIIIe siècle (on admet généralement 1220), Notre-Dame ayant eu la chance de ne pas connaître d'incendie majeur depuis lors. Elle a donc près de huit siècles d'âge. On l'appelle familièrement la "Forêt de Notre-Dame". Ses dimensions sont de 120m de longueur, 13m de largeur dans la nef, 40m de longueur dans le transept et 10m de hauteur. Au total la charpente de bois a été constituée de 1 300 chênes, ce qui représente plus de 21ha de forêt.

Avec l'architecture gothique, la construction des ogives a nécessité des toitures à forte pente. Celles de Notre-Dame de Paris sont de 55°. Au moment de l'édification de la charpente, les gros troncs se faisaient rares étant donnés les défrichements de l'époque. Les charpentiers ont ainsi dû utiliser des bois à section plus réduite et donc plus légers qui ont permis l'élévation des charpentes et l'accentuation de leur pente.

Dans le choeur construit en premier, il a existé une charpente antérieure avec des bois abattus vers 1160-1170. Cette première charpente a disparu, mais certaines de ses poutres ont été réutilisées dans la seconde charpente mise en place en 1220. A cette date en effet on a procédé au rehaussement du mur gouttereau de 2,70m dans le choeur, afin de le porter au même niveau que celui de la nef. Les fenêtres hautes ont également été agrandies.

Gargouilles du Moyen Âge et chimères de Viollet-le-Duc

On confond souvent chimères et gargouilles.

Gargouilles

Les gargouilles de Notre-Dame sont célèbres. Elles ont été mises en place à l'extrémité des gouttières pour évacuer l'eau de pluie de la toiture et ne désignent que les extrémités des conduits d'écoulement des eaux. Comme elles dépassent dans le vide, les masses d'eau parfois impressionnantes des averses sont rejetées loin des murs de la cathédrale qui ainsi ne s'abîment pas. Elles ont souvent la forme d'animaux fantastiques, voire effrayants. Elles datent du Moyen Âge. De fort belles gargouilles se trouvent notamment au niveau des grands arcs-boutants du choeur. Le système d'écoulement des eaux du toit de l'abside se termine par une canalisation sur le sommet des arcs-boutants puis par de longues gargouilles. Pour avoir une idée de leur utilité, il faut aller les voir fonctionner un jour de forte pluie sur Paris.

Chimères

Les chimères par contre sont des statues fantastiques et diaboliques et souvent grotesques. Elles n'ont qu'un effet décoratif. On les retrouve au haut de l'édifice au sommet de la façade, au niveau de la balustrade couronnant la galerie supérieure qui relie les deux tours et qui se prolonge sur les quatre faces de celles-ci, la Galerie des chimères. Tous les angles de cette balustrade servent de support ou de perchoir à des démons, des monstres et des oiseaux fantastiques. Ces éléments n'existaient pas au Moyen Âge et sont des ajouts incorporés par l'architecte Eugène Viollet-le-Duc. 

Ces statues monumentales, grotesques certes, mais surtout effrayantes, étaient destinées à recréer l'atmosphère fantastique dans laquelle baignait le Moyen Âge. Ces oeuvres furent conçues par Viollet-le-Duc lui-même qui les dessina, s'inspirant des caricatures d'Honoré Daumier, d'une édition illustrée de Notre-Dame de Paris en 1844, de ses propres illustrations des Voyages pittoresques et romantiques dans l'ancienne France et des obsessions du XIXe siècle (eugénisme, homophobie, physiognomonie et théorie de la dégénérescence): singes et hommes sauvages, crétin unicorne, figures de la propagande antisémite (mythe du juif errant). Les statuts furent réalisées par les membres d'une équipe de 15 sculpteurs remarquables du XIXe siècle (le principal étant Victor Pyanet) rassemblés autour de Geoffry-Dechaume. A propos de ces statues, c'est "pour se protéger des démons qu'il est chargé de sculpter que l'artiste médiéval les tourne en dérision" selon l'historien d'art Michael Camille.

C'était là un pari bien audacieux de l'architecte. On ne peut nier que ce fut un grand succès. L'architecte-restaurateur ne se bornait plus à restituer les sculptures détruites, mais montrait par là qu'il était aussi un brillant créateur, doué d'un génie inventif personnel. Aux adversaires du travail de Viollet-le-Duc qui dénoncent une sorte de contrefaçon, on répondra que de tout temps on a ajouté des décorations et ornements aux vieux édifices, et que les vitraux modernes qui ornent actuellement bien des sanctuaires gothiques, y compris Notre-Dame de Paris, sont la preuve que ce mouvement d'embellissement continue. Notre-Dame n'est pas un monument figé dans le passé, ni un musée, mais une cathédrale vivante. Confortablement installées au haut de la cathédrale, ces créatures monstrueuses semblent contempler la grande ville et se régaler de toutes les turpitudes qu'elles y découvrent. Parmi elles, la plus célèbre est sans doute la Stryge, esprit nocturne malfaisant semblable au vampire, déjà redouté des Romains, qui fut popularisé par le graveur Charles Meryon qui en publia une célèbre gravure en 1850.

Histoire des gargouilles de Notre-Dame

Au début de la construction de la cathédrale (XIIe siècle), l'eau des toits s'écoulait directement sur la voie publique grâce à la saillie donnée aux corniches. Lors de l'achèvement du choeur en 1190, il n'y avait pas de chéneaux ni de gargouilles. On construisit bientôt des chéneaux sur les toits de l'édifice, mais vers 1210 encore, les eaux des chéneaux s'écoulaient sur la saillie des larmiers, au moyen de rigoles situées à intervalles réguliers. Les gargouilles n'apparaissent que vers 1220, sur certaines parties de la cathédrale de Laon. Ces gargouilles étaient larges, peu nombreuses, composées de deux parties, l'inférieure formant rigole, l'autre la recouvrant.

Déjà, cependant, ces gargouilles prennent la forme d'animaux fantastiques, lourdement taillés. Bientôt, les architectes du XIIIe siècle comprirent qu'il y avait de grands avantages à diviser les écoulements d'eau, et donc d'accroître le nombre des gargouilles. Cela, en effet, évitait les longues pentes dans les chéneaux et réduisait chacune des chutes à un plus mince filet d'eau ne pouvant nuire à l'intégrité des constructions inférieures. On multiplia donc les gargouilles et en les multipliant, on put les tailler plus fines, moins lourdes, plus élancées, et faisant de plus longues saillies dans le vide pour rejeter l'eau au plus loin. Bientôt les sculpteurs firent de ces pierres saillantes un motif de décoration des édifices.

Sur les corniches supérieures de Notre-Dame, refaites vers 1225, on voit apparaître alors, des gargouilles, courtes encore, robustes, mais déjà fort habilement taillées.

Celles qui sont placées à l'extrémité des caniveaux des arcs-boutants de la nef, et qui sont à peu près de la même époque, sont déjà plus longues, plus sveltes, et soutenues par des corbeaux, ce qui a permis de leur donner une très grande saillie en avant de la face extérieure des culées des arcs-boutants.Les gargouilles furent posées systématiquement sur les structures hautes de Notre-Dame vers 1240. Certains calcaires du bassin de la Seine (les liais) se prêtaient parfaitement à la sculpture de ces longs morceaux de pierre en saillie sur les constructions. Il fallait, en effet, une matière assez dure et assez résistante pour faire face à toutes les causes de destruction susceptibles de causer leur ruine. Aussi est-ce Paris, ou dans d'autres contrées où l'on trouve des liais, que l'on peut encore actuellement admirer les plus beaux exemples de gargouilles. D'ailleurs l'école de sculpture de Paris, au Moyen Âge, avait sur celles des provinces voisines une supériorité incontestable, surtout en ce qui concerne la statuaire, ce qui se comprend aisément, la grande ville concentrant à la fois la matière première idéale et les grands chantiers et donc les artisans expérimentés, lesquels propageaient leur savoir-faire notamment par le biais de leurs apprentis.

Flèche

La première flèche fut construite au-dessus de la croisée du transept au XIIIe siècle, vraisemblablement entre 1220 et 1230. Des flèches aussi hautes souffrent du vent qui plic et affaiblit leurs structures. La flèche est déformée lentement, les solives se faussent, jusqu'à l'écoulement total. La flèche d'origine fut démontée en 1786, après plus de cinq siècles d'existence. La cathédrale resta sans flèche jusqu'à la restauration dirigée par Viollet-le-Duc et réalisée par les Ateliers Monduit au milieu du XIXe siècle. Elle est en chêne recouvert de plomb et pèse 750t.

Cette flèche est gardée par les statues, réalisées en cuivre repoussé, des 12 apôtres (disposées en quatre rangées-une à chacun des points cardinaux-de trois apôtres, ceux-ci étant placés les uns en dessous des autres). Chaque groupe d'apôtres est précédé par un animal symbolisant l'un des quatre évangélistes. Le boeuf pour Luc, le lion pour Marc, l'aigle pour Jean et l'homme (ou l'ange) pour Mathieu.

Ces statues sont l'oeuvre de Geoffroi-Dechaume, et constituent un remarquable ensemble en pleine harmonie avec l'esprit du XIIIe siècle. Les apôtres sont tous tournés vers Paris, excepté l'un d'eux, saint Thomas patron des architectes, lequel se retourne vers la flèche. Celui-ci ressemble étrangement à Viollet-le-Duc, l'architecte de la flèche se retournant comme pour contempler une dernière fois son oeuvre. Il s'agit là d'une petite plaisanterie historique de l'architecte-restaurateur.

Enfin, il faut savoir que le coq situé au sommet de la flèche contient trois reliques: une petite parcelle de la Sainte-Couronne d'Epines, une relique de saint Denis et une de sainte Geneviève. Ces reliques furent placées à cet endroit en 1935, au temps de monseigneur Verdier. Le coq constitue ainsi une sorte de "paratonnerre spirituel" protégeant tous les fidèles qui oeuvrent et pratiquent selon la loi de Dieu, dans le cadre de la cathédrale.

Cloches

En 1769, la cathédrale comporte huit cloches dans la tour nord, deux bourdons dans la tour sud (Emmanuel et Marie) et sept cloches dans la flèche. Les huit cloches de la tour nord ainsi que le bourdon Marie sont descendues et fondues entre 1791 et 1792 pour fabriquer les canons dont a besoin l'armée révolutionnaire. Seul le bourdon Emmanuel dans le beffroi sud a échappé à sa destruction, il a été replacé en 1802.

La grande cloche dont parle François Villon dans son Grand Testament, daté de 1461, avait été donnée en 1400 à la cathédrale par Jean de Montaigu, frère de l'évêque de Paris, qui l'avait baptisée Jacqueline, du nom de sa femme Jacqueline de La Grange. Jacqueline est refondue une première fois en 1680 puis, une nouvelle fois en 1682 par Florentin Le Guay. Le parrain de la cloche fut le roi Louis XIV et la marraine, son épouse Marie-Thérèse d'Autriche. C'est pourquoi on lui donna le nom Emmanuel-Louise-Thérèse, du nom d'un des petit-fils de Louis XIV, à moins qu'il ne s'agisse du chanoine Emmanuel qui a supervisé la fonte de la cloche. Comme en atteste son inscription, une dernière refonte de la cloche est menée à bien en 1685 par les maîtres fondeurs Chapelle, Gillot et Moreau car elle ne trouvait pas d'accord avec les autres cloches. Et tandis que Jacqueline ne pesait que quinze milliers de livres (7 500kg), Emmanuel en pèse près du double, soit 13 271kg, le battant à lui seul pesant 490kg.

Sonnant en fa dièse (fa#2), cette cloche est considérée par bien des campanologues comme l'une des plus belles en Europe et n'est sonnée qu'en de rares occasions (à Noël, à Pâques, à la Pentecôte, à l'Assomption ou encore pour la mort du Pape). Elle a un diamètre à la base de 2,62m, une hauteur réputée identique et une épaisseur maximum de 21cm. En 1856, quatre cloches, appelées les Benjamines, sont réalisées par la fonderie Guillaume et Besson à Angers et installées dans la tour nord. Elles ont accompagné la vie religieuse et patriotique parisienne pendant plus de 150 ans. Mais mal accordées et usées prématurément, elles ont été descendues le 20 février 2012 avec un treuil, à travers une succession d'oculi, jusque sur les dalles du narthex, pour ensuite être entreposées. Il est prévu de les fondre, mais cela provoque des contestations de personnes voulant les préserver, notamment d'une communauté religieuse proposant de leur offrir une deuxième vie. Propriété de la direction régionale des affaires culturelles d'Île-de-France, elles sont finalement exposées rue du Cloître-Notre-Dame à proximité de la cathédrale à partir du 18 février 2014.

La nouvelle sonnerie des 850 ans de la cathédrale
Pour les 850 ans de la cathédrale, le conseil de fabrique de la cathédrale a décidé de recréer la sonnerie de 1769. Les cloches ont été coulées par la fonderie Cornille-Havard à Villedieu-les-Poêles, le second bourdon a été réalisé le 14 septembre 2012 par la fonderie Royal Eijsbouts, aux Pays-Bas. Elles ont été bénies le 2 février 2013 par le cardinal André Vingt-Trois. La première sonnerie a eu lieu la veille du dimanche des Rameaux, le 23 mars 2013.
Le site officiel de la cathédrale nomme et explique les sonneries (angélus, offices, heures et autres) sur une page dédiée à l'ordre de sonnerie des cloches (http://www.notredamedeparis.fr/spip.php?article1627) et indique les horaires et dates des sonneries particulières et entre autres celle du Grand Bourdon Emmanuel dans la rubrique actualités (http://www.notredamedeparis.fr/spip.php?rubrique8).

Cet ensemble campanaire est complété par trois cloches situées dans la flèche de la cathédrale. Leur installation eu lieu en 1867. Elles sonnent le sol 3, le sib 3 et le ré 4. Elles ont été munies, en 2012, de marteaux électroniques leur permettant de sonner en "fausse volée" (la cloche sonne sans bouger, un marteau vient la frapper avec une cadence réglée, imitant ainsi le balancement de la cloche). Jusqu'au 23 mars 2013, les deux plus petites sonnaient alors les messes, à défaut d'autres cloches. Dorénavant, ces trois cloches sonneront l'élévation avec celles du comble lors des grands offices, pourront jouer des mélodies en accord avec les dix cloches des tours, et la plus petite, la cloche dite "du chapitre" sonnera trois minutes au début de chaque office directement lié au chapitre.
Enfin, trois petits timbres d'horloge (de forme hémisphérique) sonnant le la 4, le do#5 et le ré 5 sont installées dans les combles. Elles tintent lors des offices pendant la consécration et ne sont pas audibles de l'extérieur. Elles servaient jadis à sonner les quarts et les heures, elles retrouvent cet usage une fois par an, pour sonner minuit lors de la nuit de Noël, et lancer la procession de la Solennité de la Nativité du Seigneur.
   
D'une hauteur de 312m à l'origine, la tour Eiffel est restée le monument le plus élevé du monde pendant 41 ans. Le second niveau du troisième étage, appelé parfois quatrième étage, situé à 279,11m est la plus haute plateforme d'observation accessible au public de l'Union européenne et la deuxième plus haute d'Europe, derrière la Tour Ostankino à Moscou culminant à 337m. La hauteur de la tour a été plusieurs fois augmentée par l'installation de nombreuses antennes. Utilisée dans le passé pour de nombreuses expériences scientifiques, elle sert aujourd'hui d'émetteur de programmes radiophoniques et télévisés.

Présentation générale

Le bas de la tour Eiffel derrière des immeubles





Carte du 7e arrondissement de Paris situant la tour Eiffel et le Champ-de-Mars


Contestée par certains à l'origine, la tour Eiffel fut d'abord, à l'occasion de l'exposition universelle de 1889, la vitrine du savoir-faire technique français. Plébiscitée par le public dès sa présentation à l'exposition, elle a accueilli plus de 200 millions de visiteurs depuis son inauguration. Sa taille exceptionnelle et sa silhouette immédiatement reconnaissable en ont fait un emblème de Paris.

Imaginée par Maurice Koechlin et Emile Nouguier, respectivement chef du bureau des études et chef du bureau des méthodes d'Eiffel&Cie, la tour Eiffel est conçue pour être le "clou de l'Exposition de 1889 se tenant à Paris". Elle salue également le centenaire de la Révolution française; Le premier plan est réalisé en juin 1884 et amélioré par Stephen Sauvestre, l'architecte en chef des projets de l'entreprise, qui lui apporte plus d'esthétique.
Le 1er mai 1886, le ministre du Commerce et de l'Industrie Edouard Lockroy, fervent défenseur du projet, signe un arrêté qui déclare ouvert "un concours en vue de l'exposition universelle de 1889". Gustave Eiffel remporte ce concours et une convention du 8 janvier 1887 fixe les modalités d'exploitation de l'édifice. La galerie Vittorio Emanuele II, au centre de Milan, fut une source d'inspiration, pour sa structure métallique.

Construite en deux ans, deux mois et cinq jours, de 1887 à 1889, par 250 ouvriers, elle est inaugurée, à l'occasion d'une fête de fin de chantier organisée par Gustave Eiffel, le 31 mars 1889. Sa fréquentation s'érode rapidement, la tour Eiffel ne connaîtra véritablement un succès massif et constant qu'à partir des années 1960, avec l'essor du tourisme international. Elle accueille maintenant plus de six millions de visiteurs chaque année.

Sa hauteur lui a permis de porter le titre de "plus haute structure du monde" jusqu'à la construction en 1930 du Chrysler Building à New York. Située sur le Champ-de-Mars, près de la Seine, dans le 7e arrondissement de Paris, elle est actuellement exploitée par la société d'exploitation de la tour Eiffel (SETE). Le site, sur lequel travaillent plus de 500 personnes (dont plus de 250 directement employés par la SETE), est ouvert tous les jours de l'année.

La tour Eiffel est inscrite aux monuments historiques depuis le 24 juin 1964 et est inscrite au patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1991, en compagnie des autres monuments parisiens.

Panorama à 360° de Paris depuis la tour Eiffel



Données techniques



Dimensions de la tour Eiffel

Voici les principales dimensions de la tour Eiffel

.Fondations

-Hauteur du sol (au-dessus du niveau de la mer): 33,50m
-Longueur de l'écart intérieur entre 2 piliers: 74,24m
-Longueur de l'écart extérieur entre 2 piliers: 124,90m

.1er étage

-Hauteur du plancher au-dessus du sol: 57,63m
-Hauteur du plancher au-dessus du niveau de la mer: 91,13m
-Côté extérieur (au niveau du plancher): 70,69m
-Superficie (au niveau du plancher): 4 200m²

2e étage

-Hauteur du plancher au-dessus du sol: 115,73m
-Hauteur du plancher au-dessus du niveau de la mer: 149,23m
-Côté extérieur (au niveau du plancher): 40,96m
-Superficie (au niveau du plancher): 1 650m²

.3e étage

-Hauteur du plancher au-dessus du sol: 276,13m
-Hauteur du plancher au-dessus du niveau de la mer: 309,63m
-Côté extérieur (au niveau du plancher): 18,65m
-Superficie (au niveau du plancher): 350m²

."4e étage" (second niveau du 3e étage)

-Hauteur du plancher au-dessus du sol: 279,11m
-Hauteur du plancher au-dessus du niveau de la mer: 312,61m
-Côte extérieur (au niveau du plancher): 18,65m
-Superficie (au niveau du plancher): 350m²
.Flèche

-Hauteur totale avec antennes (mesure 2000): 324m
-Hauteur totale avec antennes (mesure 1994): 318,70m
-Hauteur totale avec antennes (mesure 1991): 317,96m
-Hauteur totale avec drapeau (mesure 1889): 312,27m
-Hauteur totale sans drapeau (mesure 1889): 300m
Description de la tour étage par étage

Les informations ci-dessous décrivent les principales données techniques de chaque étage, ainsi que les principales curiosités qui s'offrent au visiteur, une fois sur place.

La base

La tour s'inscrit dans un carré de 125m de côté, selon les termes mêmes du concours de 1886. Haute de 324m avec ses 116 antennes, elle est située à 33,5m au-dessus du niveau de la mer.

Des fondations aux appuis

Les deux piliers situés du côté de l'Ecole militaire reposent sur une couche de béton de 2m, qui elle-même repose sur un lit de gravier, la fosse faisant en tout 7m de profondeur. Les deux piliers côté Seine sont situés en dessous du niveau du fleuve. Les ouvriers travaillèrent dans les caissons métalliques étanches dans lesquels était injecté de l'air comprimé (procédé Triger).

16 massifs de fondation soutiennent 16 arbalétriers inclinés à 54 degrés par rapport au sol, qui forment les arêtes des quatre piliers. D'énormes boulons d'ancrage de 7,80m de long fixent un sabot en fonte, qui contient un contre-sabot en acier moulé, lequel sert d'appui à l'arbalétrier. Durant les travaux, un vérin hydraulique amovible placé entre le sabot et le contre-sabot permettait de les faire coulisser de quelques centimètres l'un par rapport à l'autre, et éventuellement d'ajuster les cales en fer qui règlent leur espacement. Ce dispositif, ajouté aux boîtes à sable des pylônes provisoires soutenant les parties hautes des arbalétriers durant les travaux, permettait au contremaître de montage d'effectuer les réglages nécessaires, en particulier lors du raccordement des quatre piliers avec les poutres horizontales du premier étage, tout en parant à l'éventualité d'un tassement des maçonneries ou du sol.

Suivant les calculs des ingénieurs, la pression sur les sommiers en pierre de taille de Château-Landon placés directement sous les sabots est de 18,70kg/cm², compte tenu des efforts dus à la fois au poids de la tour et aux vents. La pression exercée sur les fondations de béton sur le sol, composé de sable et de gravier, n'est plus que de 4,9 à 5,3kg/cm² suivant les piles.

Entrée du pilier Est, entre les appuis de deux arcs décoratifs, devant le soubassement en pierre factice, février 2009

Soubassements

Le Champ de Mars étant orienté du sud-est au nord-ouest, chacun des quatre piliers est orienté en direction d'un point cardinal. Les bases des quatre piliers sont abritées dans des soubassements carrés de 25m de côté et de 4m de hauteur, composés d'une ossature en fer et de pierres factices en béton comprimé. Ils furent réalisés du 28 septembre 1888 au 4 janvier 1889.

De nos jours, les caisses pour l'achat des billets occupent les piliers nord et ouest, les ascenseurs sont accessibles depuis les piliers est et ouest. Les escaliers (ouverts au public jusqu'au deuxième étage, et comprenant au total 1 665 marches jusqu'au sommet) sont accessibles depuis le pilier est. Et enfin, le pilier Sud comprend un ascenseur privé, réservé au personnel et aux clients du restaurant gastronomique Le Jules Verne, situé au deuxième étage.

Les arcs

Tendus entre chacun des quatre piliers, les arcs s'élèvent à 39m au-dessus du sol et ont un diamètre de 74m. Bien que très richement décorés sur les croquis initiaux de Harry Bellod, ils le sont beaucoup moins de nos jours. Leur rôle est "purement décoratif".

Le premier étage

Situé à 57m au-dessus du sol, d'une superficie de 4 220m² environ, il peut supporter la présence simultanée d'environ 2 500 personnes.

Une galerie circulaire fait le tour du premier étage et permet d'embrasser une vue à 360° sur Paris. Cette galerie est ponctuée de plusieurs tables d'orientation et longues-vues permettant d'observer les monuments parisiens. Face à l'extérieur sont inscrits en lettres d'or les noms de soixante-douze personnalités du monde scientifique des XVIIIe et XIXe siècles (Français ayant vécu entre 1789 et 1889).

Ce premier étage abrite le restaurant 58 Tour Eiffel qui s'étend sur deux niveaux. Celui-ci offre d'un côté, une très belle vue panoramique sur Paris, et de l'autre, une vue sur l'intérieur de la tour.

Le premier étage depuis la base


On peut également voir certains vestiges liés à l'histoire de la tour Eiffel, notamment un tronçon de l'escalier en colimaçon qui, à l'origine du monument, montait jusqu'au sommet. Cet escalier a été démonté en 1986, lors des très importants travaux de rénovation de la tour. Il a été ensuite découpé en 22 tronçons dont 21 ont été vendus aux enchères, et achetés pour la plupart par des collectionneurs américains.

Enfin, un observatoire des mouvements du sommet permet de retracer les oscillations de la tour sous l'effet du vent et de la dilatation thermique. Gustave Eiffel avait exigé qu'elle puisse supporter une amplitude de 70cm, ce qui ne fut jamais le cas puisque dans les faits, lors de la canicule de 1976, l'amplitude de l'oscillation a été de 18cm et de 13cm lors de la tempête de fin décembre 1999 (vent de 240km/h). Pierre Affaticati et Simon Pierrat ont d'ailleurs su remédier à ce problème d'amplitude en 1982 en incorporant des matériaux composites à l'armature connexe. Une des particularités de la tour est qu'elle "fuit le Soleil". En effet la chaleur étant plus importante du côté ensoleillé, le fer se dilate de ce côté et le sommet s'oriente légèrement à l'opposé.

Le deuxième étage

Situé à 115m au-dessus du sol, d'une superficie de 1 650m² environ, il peut supporter la présence simultanée d'environ 1 600 personnes.

C'est de cet étage que la vue est la meilleure, l'altitude étant optimale par rapport aux bâtiments en contrebas (au troisième étage, ils sont moins visibles) et à la perspective générale (nécessairement plus limitée au premier étage).

A travers le plancher, des hublots vitrés ont été installés afin de permettre une vue plongeante sur le sol en contrebas. Des grillages métalliques de protection sont présents afin d'empêcher toute tentative de saut dans le vide, qu'il s'agisse d'un suicide ou d'un exploit sportif.

Le restaurant Le Jules Verne est un restaurant gastronomique d'une capacité de 95 couverts, récompensé d'une étoile par le guide Michelin, d'un 16/20 et trois toques au guide Gault et Millau.Le restaurant a été repris en main par le groupe d'Alain Ducasse et a rouvert ses portes fin décembre 2007 après 120j de travaux, coordonnés par Patrick Jouin. Un ascenseur "privé" (il sert aussi au personnel d'entretien de la tour), situé dans le pilier sud, mène directement à une plate-forme d'environ 500m², à exactement 123m de hauteur.

La tour Eiffel, vue des 3 étages, en mai 2014


Situé à 276,13m au-dessus du sol, d'une superficie de 350m², il peut supporter la présence simultanée d'environ 400 personnes.
L'accès se fait obligatoirement par un ascenseur (l'escalier est interdit au public à partir du deuxième étage) et donne sur un espace fermé ponctué de tables d'orientation. En montant quelques marches, le visiteur arrive ensuite sur une plate-forme extérieure, parfois dénommée "quatrième étage" culminant à près de 279m.
On peut apercevoir à cet étage une reconstitution du type "musée de cire" montrant Gustave Eiffel recevant Thomas Edison, qui renforce l'idée selon laquelle Gustave Eiffel aurait utilisé l'endroit comme bureau. La réalité historique est différente: l'endroit a d'abord été occupé par le laboratoire météorologique, puis dans les années 1910 par Gustave Ferrié pour ses expérimentations de TSF.
Tout en haut de la tour, un mât de télédiffusion a été installé en 1957, puis complété en 1959 pour couvrir environ 10 millions de foyers de programmes hertziens. Le 17 janvier 2005, le dispositif a été complétée par le premier émetteur TNT français, portant à 116 le nombre d'antennes de télédiffusion et radiodiffusion de l'ensemble.
Contexte
The Centennial Tower est le premier projet crédible d'une tour d'environ 300m, imaginé en 1874 pour l'Exposition universelle de 1876


Dès la première exposition universelle (Great Exhibition of the Works of Industry of All Nations, Londres, 1851), les gouvernants s'aperçoivent que derrière l'enjeu technologique se profile une vitrine politique dont il serait dommage de ne pas profiter. En démontrant son savoir-faire industriel, le pays accueillant l'exposition signifie son avance et sa supériorité sur les autres puissances européennes qui règnent alors sur le monde.

Dans cette optique, la France accueille à plusieurs reprises l'exposition universelle, comme en 1855, 1867 et 1878. Jules Ferry, président du conseil de 1883 à 1885, décide de relancer l'idée d'une nouvelle exposition universelle en France. Le 8 novembre 1884, il signe un décret instituant officiellement la tenue d'une exposition universelle à Paris, du 5 mai au 31 octobre 1889. L'année choisie n'est pas innocente, puisqu'elle symbolise le centenaire de la Révolution française.

C'est aux Etats-Unis que naît l'idée d'une tour de 300m: lors de l'exposition universelle de Philadelphie en 1876, les ingénieurs américains Clark et Reeves imaginent un projet de pylône cylindrique de 9m de diamètre maintenu par des haubans métalliques, ancrés sur une base circulaire de 45m de diamètre, d'une hauteur totale de 1 000 pieds (environ 300m). Faute de financement, ce projet ne voit jamais le jour, mais est décrit en France dans la revue Nature.

A partir d'une idée émise aux Etats-Unis de "tour-soleil" en fer éclairant Paris, l'ingénieur français Sébillot et l'architecte Jules Bourdais, qui fut à l'origine du Palais du Trocadéro pour l'exposition universelle de 1878, conçoivent un projet de "tour-phare" en granit, haute de 300m. Cette tour, concurrente de celle de Gustave Eiffel, connaît plusieurs versions, mais ne sera jamais construite.

L'élaboration du projet

Convention signée le 8 janvier 1887 entre Edouard Lockroy, ministre du Commerce et de l'Industrie, Eugène Poubelle, Préfet de la Seine et Gustave Eiffel, ingénieur-constructeur, qui précise l'emplacement, ainsi que les modalités de construction et d'exploitation de la Tour de 300. 

En juin 1884, deux ingénieurs des entreprises Eiffel, Maurice Koechlin et Emile Nouguier, respectivement chef du bureau d'études et chef du bureau d'études et chef du bureau des méthodes,se penchent à leur tour sur un projet de tour métallique de 300m. Ils espèrent pouvoir en faire le clou de l'Exposition de 1889.

Premier croquis du pylône de 300m qui deviendra plus tard la tour Eiffel, réalisé par Maurice Koechlin


Le 6 juin, Maurice Koechlin dessine le premier croquis de l'édifice. Le dessin représente un haut pylône de 300m, où les quatre piles incurvées, se rejoignant au sommet, sont reliées par des plates-formes tous les 50m. Gustave Eiffel voit cette esquisse, dit ne pas s'y intéresser, mais concède toutefois à ces concepteurs l'autorisation de poursuivre l'étude.
Stephen Sauvestre, architecte en chef des entreprises Eiffel, est sollicité et redessine complétement le projet pour lui donner une autre envergure: il rajoute de lourds pieds en maçonnerie et consolide la tour jusqu'au premier étage par le truchement d'arcs, réduit le nombre de plates-formes de cinq à deux, surplombe la tour d'une "coiffe" la faisant ressembler à un phare, etc....

Cette nouvelle mouture du projet est à nouveau présentée à Gustave Eiffel qui, cette fois-ci, se montre enthousiasmé. A tel point qu'il dépose, le 18 septembre 1884, en son nom et ceux de Koechlin et Nouguier, un brevet "pour une disposition nouvelle permettant de construire des piles et des pylônes métalliques d'une hauteur pouvant dépasser 300m". Et bien vite, il rachètera les droits de Koechlin et Nouguier, pour détenir les droits exclusifs sur la future tour, qui par voie de conséquence portera son nom.

Gustave Eiffel n'a donc pas conçu le monument, mais s'est appliqué à faire connaître son projet auprès des gouvernants, des décideurs et du grand public, pour pouvoir construire la tour, puis, une fois que cela fut fait, à en faire, aux yeux de tous, plus qu'un simple défi architectural et technique ou encore un objet purement esthétique (ou inesthétique selon certains). Il a aussi financé avec ses propres fonds quelques expériences scientifiques menées directement sur ou depuis la tour Eiffel, qui auront permis de la pérenniser.

Champ-de-Mars en 1887, avant la construction de la Tour Eiffel

Pour commercer, il va s'employer à convaincre Edouard Lockroy, le ministre de l'Industrie et du Commerce de l'époque, de lancer un concours ayant pour objet "d'étudier la possibilité d'élever sur le Champ-de-Mars une tour en fer à base carrée de 125m de côté à la base et de 300m de hauteur". Les modalités de ce concours, qui eut lieu en mai 1886, ressemblent beaucoup au projet défendu par Gustave Eiffel, même si ce dernier ne les a pas écrites.
                           

Paris est la capitale de la France. Elle se situe au coeur d'une vaste plaine fertile au climat tempéré, le Bassin parisien, sur une boucle de la Seine, entre les confluents de celle-ci avec la Marne et l'Oise. Ses habitants s'appellent les Parisiens.

Paris est également le chef-lieu de la région île-de-France et l'unique commune française qui est en même temps un département. Comme les villes françaises de Lyon et de Marseille, elle est divisée en arrondissements*, au nombre de vingt, et possède un préfet de police.

*Les 20 arrondissements de Paris


Les arrondissements de Paris sont des divisions administratives intracommunales qui partagent Paris, la capitale de la France, en vingt arrondissements municipaux. Ils sont assimilés statistiquement et administrativement au niveau national à des cantons, mais il n'y a pas d'élections départementales à Paris, les conseillers de Paris ayant à la fois les compétences de conseillers municipaux et de conseillers généraux.

La division de Paris en arrondissements date de 1975 (loi du 19 vendémiaire au IV), avec alors un découpage en douze arrondissements. Les arrondissements, dans leur état actuel, ont été délimités par la loi du 16 juin 1859, qui a porté leur nombre de douze à vingt dans le cadre de l'annexion des faubourgs situés entre les fortifications de l'enceinte de Thiers et le mur des Fermiers généraux.

Ces arrondissements municipaux ne doivent pas être confondus avec les arrondissements départementaux, qui sont un autre type de subdivision administrative à l'échelle du département. En France, les communes de Lyon et Marseille sont également subdivisées en arrondissements municipaux.

Administration:

Chaque arrondissement dispose d'un conseil d'arrondissement, au fonctionnement similaire à celui d'un conseil municipal mais doté de très peu de pouvoirs.

Conformément aux dispositions de la loi PLM, ses membres sont élus, lors des élections municipales, selon la même procédure que dans les communes de plus de 3 500 habitants.

Les premiers élus de chaque liste (les conseillers de Paris) siègent également au Conseil de Paris, les suivants (conseillers d'arrondissement) seulement au Conseil d'arrondissement.

Lors de sa première séance, chaque conseil d'arrondissement élit son maire d'arrondissement.

Depuis juillet 2013, une nouvelle répartition des sièges des conseillers de Paris est en vigueur


Arrondissement
1er
2e
3e
4e
5e
6e
7e
8e
9e
10e
11e
12e
13e
14e
15e
16e
17e
18e
19e
20e
Nombre d’élus
Conseillers de Paris de 1983 à 2014
3
3
3
3
4
3
5
3
4
6
11
10
13
10
17
13
13
14
12
13
163
Conseillers de Paris depuis 2014
1
2
3
2
4
3
4
3
4
7
11
10
13
10
18
13
12
15
14
14
163
Conseillers d’arrondissements avant 2014
10
10
10
10
10
10
10
10
10
12
22
20
26
20
34
26
26
28
24
26
354
Conseillers d’arrondissement depuis 2014
10
10
10
10
10
10
10
10
10
14
22
20
26
20
36
26
24
30
28
28
364
Nombre d’élus par arrondissement avant 2014
13
13
13
13
14
13
15
13
14
18
33
30
39
30
51
39
39
42
36
39
517
Nombre d’élus par arrondissement depuis 2014
11
12
13
12
14
13
14
13
14
21
33
30
39
30
54
39
36
45
42
42
527
Diminution du nombre de conseillers
Augmentation du nombre de conseillers

Histoire

Anciens arrondissements de 1795 à 1860

Paris fut divisée pour la première fois en 12 arrondissements le 11 octobre 1795. Cette division persista jusqu'en 1860, lorsque l'annexion des faubourgs de Paris entraîna le redécoupage des arrondissements.

Il existait neuf arrondissements sur la rive droite de la Seine et trois sur la rive gauche, numérotés plus ou moins par ordre croissant d'ouest en est et du nord au sud. Leurs tailles étaient très diverses et leurs formes nettement moins régulières que celles des arrondissements actuels.

Chacun d'entre eux était divisé en quatre quartiers, héritage des sections révolutionnaires créées en 1790.

Extension de Paris en 1860

Evolution du projet

Le Baron Haussmann, préfet de la Seine depuis 1853, était soucieux des embouteillages de voitures et de cavaliers qui affluaient chaque jour vers le Bois de Boulogne et songea dès 1856 à annexer des terrains de Passy et Neuilly pour agrandir la place de l'Etoile et déplacer l'octroi vers la porte Maillot.

Napoléon III, quant à lui, rêvait d'un "Grand Paris" qui engloberait l'ensemble du département de la Seine ainsi que les communes de Meudon et Sèvres. Il créa une commission, présidée par le Comte Henri Siméon, dont le rapport préfigura les aménagements de la capitale et son agrandissement.

La construction de l'enceinte de Thiers, quelques années plus tôt, avait engendré une situation particulière, certaines communes étant coupées en deux par le mur. En outre, le Ministre de l'intérieur de l'époque, arguait que les territoires compris entre l'enceinte de Thiers et le mur des Fermiers généraux ne devaient leur prospérité qu'à la ville de Paris.

En 1859, un projet visant à attribuer les numéros d'arrondissements de gauche à droite et de haut en bas sur la carte a été abandonné, car il conduisait à attribuer à l'actuel 16e arrondissement le numéro 13, perçu comme péjoratif: l'expression "se marier à la mairie du 13e arrondissement" (c'est-à-dire, avant 1860, dans un arrondissement qui n'existait pas) signifiait "vivre en concubinage", donc hors des bonnes conventions, ce qui ne convenait pas à certains habitants influents de l'ouest de Paris, en particulier à ceux de Passy. Le maire de l'époque, proposa de numéroter les arrondissements en suivants une spirale partant du centre de Paris, le numéro 13 étant désormais attribué aux quartiers plus populaires du sud-est de Paris.

Loi d'extension

Malgré l'opposition de certaines communes limitrophes, la décision fut prise de porter la limite de Paris depuis le mur des Fermiers généraux jusqu'à l'enceinte de Thiers. Ce fut chose faite par la loi du 16 juin 1859, composée de 11 articles:

"Les limites de Paris sont portées jusqu'au pied du glacis de l'enceinte fortifiée".

Selon l'article 2, la commune de Paris comprenait désormais vingt arrondissements, qui formaient autant de cantons.
L'organisation administrative fut déterminée par l'article 3 de cette loi, composant un conseil municipal de soixante membres, dont au moins deux par arrondissement.

Paris s'agrandit ainsi de 4 365ha, passant de 3 438ha en 1859 à 7 802ha en 1860 (respectivement de 3 228ha à 7 088ha si l'on défalque l'emprise de la Seine).

La date communément retenue pour cette extension est celle du 1er janvier 1860. Néanmoins, cette conception est partiellement fausse. En effet, la loi ayant été promulguée le 3 novembre 1859, elle entrait en vigueur dès le 5, la loi ne prévoyait qu'une seule disposition entrant en vigueur le 1er janvier: l'extension du régime de l'octroi jusqu'aux nouvelles limites de la ville, selon son article 4.

L'exemption de taxes fut cependant accordée pendant cinq ans pour les usines et commerces implantés dans la couronne. L'objectif politique était de dissuader les industriels de demeurer ou de s'implanter dans Paris, afin de diminuer l'importance de la classe ouvrière. Pour le même motif, l'ancienne commune de Belleville et le faubourg Saint-Antoine firent coupés en deux.

Le classement parmi la voirie parisienne des voies qui appartenaient auparavant aux communes annexées est confirmé par un décret du 23 mai 1863, elles sont au nombre de 733.

Délimitations

Le 1er janvier 1860, en application de la loi du 16 juin 1859, les faubourgs de Paris situés au-delà de l'ancien mur des Fermiers généraux jusqu'à l'enceinte de Thiers furent annexés, ce qui conduisit au redécoupage complet des arrondissements. Vingt arrondissements furent créés, sur des limites totalement nouvelles, et le numérotage en spirale fut institué.

Vingt-quatre communes furent concernées par l'extension. Quatre de ces communes furent supprimées et leurs territoires entièrement absorbés par Paris, où leurs noms servirent à désigner des quartiers. Sur les vingt qui de fait étaient coupées en deux par l'enceinte de Thiers, la loi en supprima sept, en répartissant les territoires entre Paris et les communes voisines.Les treize autres communes furent amputées de la partie de leur territoire située à l'intérieur de l'enceinte mais conservent leur nom.

Les communes suivantes furent annexées (on trouve entre parenthèses, le numéro de l'arrondissement et, éventuellement, les communes ayant récupéré leurs territoires):

.Absorbées en totalité par Paris:
-Belleville (19e et 20e)
-Grenelle (15e)
-Vaugirard (15e)
-La Villette (19e)

.Partagées entre Paris et d'autres communes:
-Auteuil (16e et Boulogne)
-Passy (16e et Boulogne)
-Batignolles-Monceau (17e et Clichy)
-Bercy (12e et Charenton)
-La Chapelle (18e, Aubervilliers, Saint-Denis et Saint-Ouen)
-Charonne (20e, Bagnolet et Montreuil)
-Montmartre (18e et Saint-Ouen)

.Partiellement annexées
-Aubervilliers (19e)
-Bagnolet (20e)
-Gentilly (quartiers de Glacière, dans le 14e, et de Maison-Blanche, dans le 13e)
-Issy (quartier de Javel dans le 15e)
-Ivry (13e)
-Montrouge (quartier du Petit-Montrouge dans le 14e)
-Neuilly (quartier des Ternes dans le 17e)
-Pantin (19e)
-Le Pré-Saint-Gervais (19e)
-Saint-Mandé (quartiers du Bel-Air et de Picpus dans le 12e)
-Saint-Ouen (18e)
-Vanves(14e)

Modifications ultérieures

Pour l'essentiel, les arrondissements parisiens n'ont pas changé depuis 1860. Seules les limites extérieures des arrondissements extérieurs ont été repoussées en même temps que Paris s'est légèrement étendu conformément aux termes de la loi de déclassement des fortifications de Paris en date du 19 avril 1919:

.en 1925 (décret du 3 avril 1925), absorption des territoires zoniers des communes de Boulogne, Issy-les-Moulineaux, Malakoff, Vanves, Montrouge et Gentilly,

.en 1929 (décret du 18 avril 1929), absorption des territoires zoniers de certaines autres communes, ainsi que du bois de Boulogne (846ha, 16e arrondissement) et du bois de Vincennes (995 ha, 12e arrondissement),

.en 1930 (décret du 27 juillet 1930), absorption des territoires zoniers de Levallois-Perret, Clichy, Saint-Ouen, Saint-Denis, Aubervilliers, Pantin, le Pré-Saint-Gervais, Les Lilas, Bagnolet et Montreuil.

Paris atteint ses limites actuelles en 1954, date depuis laquelle la superficie de la commune est de 10 540 ha, contre 7 802ha en 1860, et 3 438ha en 1859.

21e arrondissement de Paris 

La presse parle régulièrement de "21 arrondissement" pour qualifier certains quartiers d'affaires de la proche banlieue de Paris (La Défense, La Plaine Saint-Denis,....). Pour des raisons commerciales, les entreprises établies dans ces quartiers d'affaires ou les aéroports de Paris peuvent si elles le souhaitent se faire adresser leur courrier à "Paris" si le code Cedex correct est mentionné (de 92031 à 92999, de 93211 à 93634, de 95701 à 95978). Ces quartiers s'étendent souvent sur plusieurs communes. Cependant les pouvoirs publics ne souhaitent pas amputer le territoire de communes de banlieue, ni même-en 2012-ériger ces quartiers de communes nouvelles.

Certaines des plus petites communes de France jouxtent Paris (Le Pré-Saint-Gervais, Les Lilas, Saint-Mandé, Gentilly, Vanves....), mais leur rattachement à l'arrondissement parisien le plus proche pourrait nécessiter un référendum local.

Quartiers

Chaque arrondissement est subdivisé administrativement en quatre quartiers, qui correspondent en général aux quarts nord-ouest, nord-est, sud-ouest et sud-est de l'arrondissement.

  

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