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mardi 28 juillet 2015

Histoire

La Seine était autrefois un vaste fleuve qui recouvrait une large part de l'actuel 8e arrondissement: tout le boulevard Haussmann, la gare Saint-Lazare et ses abords, la place Saint-Augustin, la rue La Boétie, le rond-point des Champs-Elysées et toute la partie sud de l'arrondissement depuis la place de l'Alma jusqu'à la place de la Concorde étaient alors recouverts par les eaux. Seuls les environs du faubourg Saint-Honoré entre la rue Royale et Saint-Philippe-du-Roule et la partie méridionale des boulevards entre la place de l'Etoile et la place de Clichy étaient émergés. La même situation se reproduisit à peu de choses près lors de la crue de la Seine de 1910.

Le retrait progressif du fleuve transforma une bonne partie du secteur en un vaste marécage, traversé par un petit ruisseau qui descendait de Ménilmontant pour se jeter dans la Seine à la hauteur de l'actuel pont de l'Alma. Ces marécages constituaient une défense pour la population car ils étaient difficiles à franchir par d'éventuels assaillants. Ainsi, en 52 avant Jésus-Christ, l'armée gauloise de Camulogène dut contourner ces marais par le nord avant de livrer dans la plaine de Grenelle ou sur les contreforts de Passy la désastreuse bataille de Lutèce contre le lieutenant de Jules César, Labienus.

Dans les premiers temps de la dynastie capétienne, une grande partie du territoire de l'actuel 8e arrondissement dépendait de la paroisse de Saint-Germain-l'Auxerrois, l'une des plus anciennes et, à l'époque, des plus vastes paroisses de Paris. En 1223, l'acte appelée forma pacis reconnaissait la suzeraineté de ces domaines à l'évêque de Paris, le roi se réservant les droits de justice sur les principales routes qui les traverseraient.

Dès la fin du XIe siècle, le nord de l'ancien marécage est alloué aux chanoines de Sainte Opportune qui se chargent de l'assainir et de le mettre en culture. La zone comprise entre la rue de Chaillot et la rue Montmartre est ainsi transformée en terres céréalières, puis bientôt cultivée de fruits et de légumes verts, cultures plus logique à proximité d'une ville puisqu'elles ne supportent pas les longs transports. Le 8e devient ainsi, dès le Moyen Âge, une zone de maraîchage fournissant Paris en produits frais.

A la fin du Moyen Âge, on trouve dans cette zone, couverte de bois et de garennes le long de la Seine, des champs et des jardins parsemés de quelques habitations au nord, trois hameaux:

.un faubourg le long de la rue Saint-Honoré, appelé la Ville l'Evêque, en référence à la       suzeraineté de l'évêque de Paris, desservi par l'église de la Madeleine de la ville l'Evêque,

.le village du Roule, desservi par l'église Saint-Jacques-Saint-Philippe,

.le village de Chaillot

Leurs habitants, essentiellement des membres des couvents de Sainte-Marie-de-Chaillot et des Oratoriens, étaient connus pour exploiter des cultures maraîchères. Le ruisseau qui descendait de Ménilmontant s'est transformé en un égout à ciel ouvert, le Grand Egout.

En 1916, la régente Marie de Médicis décide de faire aménager une longue allée bordée d'arbres en alignement avec le jardin des Tuileries sur l'axe qu'empruntaient à cheval les premiers rois Capétiens à partir du Louvre pour aller chasser dans la forêt de Saint-Germain-en-Laye: le cours la Reine.

En 1667, le paysage André Le Nôtre, à la demande du jeune roi Louis XIV, prolonge cette coulée verte que l'on nommera Champs-Elysées à la fin du règne en 1709.

Jusqu'au milieu du XVIIIe siècle, l'"esplanade du Pont-Tournant", en référence à un pont de bois qui enjambait alors le fossé entre la terrasse des Tuileries et l'esplanade, reste encore un bourbier avant son aménagement à partir de 1755 sous le règne de Louis XV.

L'esplanade sera d'ailleurs renommée "place Louis XV" en 1772, puis "place de la Révolution" en 1792, avant que Louis XVI et 1 119 autres personnes y soient guillotinées lors de la Révolution française. Avec la fin de la Terreur, le gouvernement décide de rebaptiser la place de la Révolution en place de la Concorde en 1795. La même année, la ville de Paris est divisée en douze arrondissements, la plupart du 8e actuel se situait alors dans l'Arrondissement de l'époque.

L'ouest parisien devint au XIXe siècle un lieu d'extension de la ville et de formidable spéculation immobilière, les financiers et la haute bourgeoisie se disputaient les hôtels particuliers du parc Monceau, du Faubourg Saint-Honoré et des Champs-Elysées, rejoints par les membres des milieux politiques, puis l'aristocratie qui désertait le Marais. On peut citer comme exemples le duc et surtout son épouse la duchesse d'Alençon, membres des familles royales de France et de Bavière, soeur de l'impératrice d'Autriche ("Sissi") et proche des dominicains de la rue du Faubourg-saint-Honoré, laquelle périt en 1897 lors de l'incendie du Bazar de la Charité qui se tenait rue Jean Goujon. Le couple demeurait alors Avenue de Friedland tandis qu'à la même époque le futur bienheureux Charles-Eugène de Foucauld de Pontbriand, avant de devenir l'ermite du Sahara, était paroissien de l'église Saint-Augustin et demeurait avec sa famille rue de Miromesnil.

Avec l'annexion des faubourgs situés à l'extérieur de la ligne de fortifications en 1860 par la loi du 16 juin 1859, Paris passa de 12 à 20 arrondissements, divisés chacun en quatre quartiers. C'est le début du 8e arrondissement actuel reprenant une large moitié de l'ancien 1er arrondissement, avec les quartiers des Champs-Elysées, du Faubourg-du-Roule, de la Madeleine et de l'Europe.
 

  


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