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dimanche 14 février 2016

La poussée de l'urbanisation en Aquitaine

Région rurale, l'Aquitaine enregistre avec un certain décalage la poussée de l'urbanisation qui affecte la France comme la plupart des pays industrialisés. En 1954, les communes rurales, celles qui regroupaient moins de 2 000 habitants agglomérés, rassemblaient 55% de la population de l'Aquitaine, soit une situation inverse du territoire national où les communes urbaines (plus de 2 000 habitants agglomérés) totalisaient 55% de la population du pays. Au cours des années 1960, en relation avec l'industrialisation qui renforce l'attractivité des villes, la population urbaine devient majoritaire en Aquitaine: 59% en 1968, 65% en 1982. Si la poussée de l'urbanisation est manifeste, elle demeure moindre que pour l'ensemble du pays.



Poursuivre l'analyse de l'urbanisation pour la période actuelle devient un peu plus complexe, car il est désormais difficile de se contenter de classer les communes en fonction de leur capacité à atteindre 2 000 habitants agglomérés. Entre temps, l'INSEE a dû prendre en compte des effets de l'étalement urbain dans les communes proches du centre urbain, puis dans celles qui sont de plus en plus éloignées. Aux unités urbaines associant la ville-centre et sa banlieue, se sont ajoutées les aires urbaines qui tentent de mieux prendre en compte la périurbanisation en incorporant des communes sous l'influence directe de la ville-centre en prenant en compte les déplacements quotidiens pour le travail.



Sur cette base, l'INSEE propose au recensement de 2006, cette nouvelle répartition entre urbain et rural.


Répartition de la population de l'Aquitaine entre rural et urbain (2006)


70% des Aquitains résident dans des espaces à dominante urbaine contre 30% dans le rural. Par comparaison avec l'ensemble du territoire français, la ruralité de l'Aquitaine est plus marquée, puisque pour la France entière, 82% des habitants appartiennent à des espaces urbains.


Toutefois la ruralité en Aquitaine est une notion qui diffère selon le département auquel on appartient.Ainsi, la part de la population inscrite dans des espaces à dominante urbaine approche 80% dans le cas de Pyrénées-Atlantiques et dépassent 85% dans le cas de La Gironde. En contrepartie, les trois autres départements affichent des valeurs bien plus faibles, si bien qu'il y a toujours plus de ruraux que d'urbains en Dordogne et surtout dans les Landes où l'INSEE totalise 39% d'habitants dans les espaces à dominante urbaine.


En réalité le rapport entre urbain et rural est encore plus complexe. Comme on peut le constater sur le graphique ci-contre, les espaces à dominante urbaine regroupent le pôle urbain (ville-centre et banlieue), des communes monopolarisées, c'est-à-dire sous l'influence de la grande ville, ainsi que des communes multipolarisées, soumises à l'influence de deux agglomération (par exemple, les communes situées entre l'agglomération de Bordeaux et celle d'Arcachon). On est ici dans la logique des aires urbaines. Pour le rural le découpage comprend deux entités: le pôle d'emploi et sa couronne et les autres communes rurales. Or le pôle emploi et sa couronne constitue une ville, le plus souvent classée comme unité urbaine par l'INSEE. Ses habitants sont aussi des urbains. En fait, l'INSEE, a placé en espace à dominante rurale, des ensembles urbains isolés, rayonnant sur des territoires à vocation rurale manifeste. Les petites villes de Ribérac (Dordogne), Lesparre (Gironde), Morenx (Landes) Nérac (Lot-et-Garonne) et Mauléon (Pyrénées-Atlantiques) illustrent cette situation. On peut en revanche s'interroger sur le cas d'autres unités urbaines placées dans les espaces à dominante rurale: Capbreton et Biscarosse (Landes) sont-elles des entités urbaines isolées comme l'a décidé l'INSEE, ou bien des satellites de l'agglomération de Bordeaux et de Bayonne? Nous reviendrons sur ce point plus loin.


En considérant que la population urbaine rassemble les habitants des aires urbaines et des unités urbaines, même si ces dernières sont plus fortement insérées dans un tissu rural, on peut avancer que 80% des aquitains sont des citadins et 20% des ruraux.
     

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