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jeudi 25 février 2016

9.Saint-Nectaire (fin)

Thermalisme


La ville thermale actuelle est située à Saint-Nectaire-le-Bas. Elle possède plus de 40 sources, ses eaux arsenicales dont la température va jusqu'à 56 degrés soignent les affections des reins.


Historique

Antiquité


Les sources thermales de Saint-Nectaire-le-Haut, étaient déjà utilisées dans l'Antiquité. On peut y voir des thermes troglodytiques et des vestiges de piscines et des thermes situés sous les bains romains à Saint-Nectaire-le-Bas. Les grottes du Cornadore, devenues site touristique, montrent un tepidarium (salle tiède) et un caldarium (salle chaude), deux baignoires bien préservées, une piscine, et les cuves des bains. Une quarantaine d'auges en béton antique, certaines circulaires, d'autres rectangulaires, de 1m de profondeur, ont été découvertes en 1825 dans des grottes taillées dans le mont Cornadore, il est cependant possible qu'elles n'aient pas servi de piscines thermales mais aient été des instruments d'activité artisanale, peut-être des bacs à foulon.


Renaissance du thermalisme au XVIIIe siècle

La source Gros Bouillon et la source du Tambour, près de Saint-Nectaire-le-Bas, sont mentionnées au XVIIe siècle dans le cadre d'enquêtes sur les sources thermales, mais les installations y étaient à l'époque beaucoup plus rudimentaires que celles de l'époque romaine: leur aménagement respectif consistait en un simple bassin recouvert d'une voûte, sans même un chemin d'accès et sans moyen de loger les malades.


Le premier établissement thermal à Saint-Nectaire-le-Bas est construit vers 1810 par Jacques Mandon, gendre du propriétaire de la source du Tambour. Il comporte des bains rudimentaires peu engageants et deux habitations. Le médecin-inspecteur est le Dr Marcon, nommé en 1812 par le préfet Ramond de Carbonnières. Saint-Nectaire est classé station thermale vers 1817. Les principales catégories de malades sont les enfants et adolescents, les rhumatisants, les femmes atteintes de stérilité (que l'on appelait lesutérines, et pour lesquelles les eaux de Saint-Nectaire jouissaient d'une réputation méritée), et les médecins de cette époque, n'étant pas formés aux analyses biochimiques nécessaires pour ces affections, étaient peu enclins à développer cette capacité et il faut attendre l'arrivée d'une nouvelle génération de médecins pour que la station gagne une bonne réputation dans les soins des affections rénales.


Saint-Nectaire, gravure du XIXe siècle


Vers 1820 Mandon reconstruit ces installations, construction toujours existante, correspondant à la partie inférieure et à la moitié est des bains actuels. Au début des années 1820, un garçon baigneur du nom de Boëtte, employé par Maudon, découvre trois sources: la source du Rocher, la source Boëtte et la source Saint-Cézaire. En 1824 Boëtte fait construire un second établissement de bains, qui gardera son nom jusqu'en 1890, il comporte au rez-de-chaussée une salle avec neuf cabines, et au premier étage les réservoirs de deux sources très chargées en acide carbonique. En 1832 un troisième établissement thermal est construit par M. Serre au Mont-Cornadore et l'hôtel Mandon (futur hôtel Mont-Cornadore) est bâti en son voisinage en 1841 par Joseph Mandon, un fils de Jacques Mandon.


Ces trois thermes restent cependant peu engageants: les installations sont toujours moins développées que des bains romains, on n'y accède que par des raidillons malaisés et des chemins rebutants-même les communications entre les deux groupes thermaux, pourtant proches l'un de l'autre, sont quasi inexistantes, les distractions sont limitées à la visite des grottes environnantes et du dolmen du Mont-Cornadore, la contemplation du marécage des Gravières, du cours erratique du Courançon et d'une montagne dépourvue d'arbre voire de végétation.Les qualificatifs des visiteurs abondent dans le péjoratif: "trou infect", "fort vilain hameau"n et autres du même acabit.


Développement de Saint-Nectaire


En 1870 edouard Versepuy, gendre de Joseph Mandon, reprend les thermes et l'hôtel de Saint-Nectaire-le-Haut. Il fait aménager le raidillon d'accès en un chemin large et de pente plus douce, l'hôtel du Mont-Cornadore s'agrandit de plusieurs étages et entre dans la catégorie luxueuse-de lui on pouvait sans sortir dehors rejoindre les thermes, et il va devenir l'établissement le plus fréquenté de Saint-Nectaire, sont créés une terrasse plantée d'arbres, un petit café, une salle de billard et une bibliothèque. En 1873 Louis-Clémentin Bruyère, architecte des Monuments Historiques, vient à Saint-Nectaire pour restaurer les tours et le clocher de l'église, Versepuy lui fait construire devant les Bains Cornadore un grand hall à fronton triangulaire surmonté d'une voûte en verre. Il organise des spectacles dans les établissements de bains et installe des jardins autour de la ville de la Poste en face des bains, et le long du Maupas. Le pavillon de la Source Rouge est construit le long de la route de Champeix. Les autochtones équipent leurs maisons pour recevoir des curistes, augmentant encore le nombre d'hébergements en sus des hôtels largement agrandis.

Cette prospérité dure environ 20 ans. Mais les propriétaires de la station thermale mettent avant tout l'accent sur le développement des revenus hôteliers, considérant les thermes comme un moyen de remplir les hôtels plutôt que de concevoir ces deux éléments comme liés et donc à développer de concert. Ils s'opposent d'ailleurs à toute nouvelle installation, après avoir fait main basse sur tous les emplacements utiles. Cette vision à court terme va asphyxier Saint-Nectaire-le-Haut.



L'hôtel Beau Site




L'hôtel Beau Site et l'église Saint-Nectaire





Le presbytère





Une vue de Saint-Nectaire-le-Haut




La mairie




Développement de Saint-Nectaire-le-Bas



Jules Mandon, frère de Joseph Mandon, cède les bains de Saint-Nectaire-le-Bas à Boëtte Rochette en 1865. Boëtte Rochette en donne la direction à son gendre Vauzy-Boëtte vers 1879.


Le banquier et financier parisien Brocard propose de transformer Saint-Nectaire-le-Bas en "reine du Massif central", avec rachat du groupe thermal et d'une grande partie des prairies de la plaine de Saillant. Mais certains propriétaires s'y opposent, et Brocard abandonne le projet au profit d'autres stations thermales comme la Bourboule, Royal ou Châtel-Guyon, qui recevront les fruits de ses investissements. De son côté, Vauzy-Boëtte se sépare de son épouse et ne peut mener à bien ses projets pour un nouvel établissement plus moderne en remplacement des Bains Boëtte maintenant vétustes: la liquidation des biens est prononcée, et ils sont soumis à une vente judiciaire vers 1890.


Leur nouveau propriétaire, Jean Giraudon, se donne pour tâche d'attirer les baigneurs mondains et va en moins de dix ans métamorphoser Saint-Nectaire-le-Bas en une véritable ville thermale: construction des Grands Thermes sur l'emplacement des Bains Boëtte, agrandissement des Bains Romains, achat du marécage des Gravières, transformé en parc, construction du Grand Hôtel du Parc-dont les proportions gigantesques atténuent l'impression d'écrasement par la montagne-et de quelques villas à côté du parc des Gravières, achat de la montagne du dolmen, qu'il fait planter en arbres. Construction d'une voie de communication avec un pont-viaduc entre ce nouveau parc et l'autre côté de la vallée, construction près du pont d'un casino en 1890 (ce casino est détruit par un incendie vers 1937), production d'électricité avec la construction d'une petite usine hydro-électrique sur la chute de la Couze, pour alimenter le casino.


La villa Russe




Le Grand Hôtel du Parc, maintenant une résidence privée





La villa le Rocher




Hôtel Régina





Castel Marguerite




Fin du grand thermalisme


Les Grands Thermes
Les Grands Thermes, maintenant office de tourisme




En 1911 un grand projet visant à redonner de l'allant à la station thermale, échoue faute de finances appropriées. En 1921, la Compagnie Thermale des eaux de Saint-Nectaire est rachetée par un groupe hollandais, la société de M. Van Gerdinge, mais leur projet est également trop ambitieux et échoue. Une société belge rachète la Compagnie Thermale et transforme l'hôtel du Parc en centre thermal où l'on soigne principalement les militaires de retour des colonies.Le centre thermal est plus tard cédé à la municipalité.La Seconde Guerre mondiale voit la station thermale décliner peu à peu, les installations se dégradant faute de finances.Les mondains délaissent la station.L'année 1957 voit seulement 4 445 curistes. En 1969 l'hôtel du Mont Cornadore est détruit pour cause de vétusté.


En 1978 un nouvel établissement thermal très moderne pour l'époque est construit pour essayer de relancer la station. Désaffectés, les Grands Thermes sont restaurés en 1993 pour y installer l'office de Tourisme. Puis Saint-Nectaire doit abandonner les cures thérapeutiques.La production est désormais tournée vers des produits de bien-être avec Thermadore, un espace moderne de détente, de beauté et de remise en forme.


Personnalités liées à la commune


.Famille de Saint-Nectaire


.Jean Charles, marquis de Saint-Nectaire, seigneur, marquis de Brinon-sur-Sandres et de Pisani, baron de Didonne et de Saint-Germain-sur-Vienne dans la Marche, seigneur de Brillac et autres terres en Auvergne-Rhône-Alpes, comte de Saint-Victour, maréchal de France.


Héraldique


ArmesLes armes de Saint-Nectaire se blasonnent ainsi: d'azur à cinq fusées accolées d'argent rangées en fasce.

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