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lundi 15 février 2016

L'armature urbaine: Bordeaux et les autres unités urbaines

En prenant en compte les unités urbaines, il est possible de dégager les grandes lignes de l'armature urbaine de l'Aquitaine. Celle-ci se caractérise par l'écrasante domination d'une très grande agglomération multicommunale, Bordeaux, qui regroupe un peu plus de 800 000 habitants en 2006, par la présence de deux autres unités urbaines qui approchent 200 000 habitants (Pau et Bayonne), par l'existence d'une poignée d'unités urbaines qui comptent de 50 000 à 100 000 citadins (Agen, Périgueux, Bergerac et Arcachon), par une vingtaine d'autres qui possèdent entre 10 000 et 50 000 résidents, enfin par un nombre plus élevé de petites unités urbaines de moins de 10 000 habitants. Globalement, l'Aquitaine compte une centaine d'unités urbaines lesquelles rassemblent un peu plus de 400 communes.


Sur une période de trente ans, du recensement de 1975 à celui de 2006, une seule unité urbaine a perdu de la population. Il s'agit de celle de Fumel, cité industrielle, lourdement pénalisée par les restructurations qui ont affecté son usine métallurgique (plus de 2 000 suppressions d'emplois) ainsi que d'autres entreprises dans d'autres secteurs d'activités. La petite ville située aux confins du Lot-et-Garonne et du Lot compte aujourd'hui moins de 14 000 habitants contre 15 000 avant la crise.


Pour toutes les autres, la croissance est indéniable, car si on s'en tient aux seules unités urbaines de +10 000 habitants en 2006, leur population urbaine est passée de 1,4 million de personnes à près de 1,9 million. Toutefois, deux cas de figure se présentent: soit la croissance se fait à périmètre constant sur toute la période, soit il résulte aussi de l'agrandissement de l'unité urbaine par incorporation de nouvelles communes dont les constructions nouvelles sont en continuité avec le bâti existant.

Les trois grandes unités urbaines, Bordeaux-Pau-Bayonne, accroissent leur périmètre. Ainsi l'agglomération multicommunale de Bordeaux, passe de 44 communes en 1990 à une cinquantaine en 2006. De même, 20 communes constituent l'unité urbaine de Bayonne contre 17 auparavant. Plus spectaculaire est le changement de périmètre de la capitale du Béarn qui double le nombre de communes qui compose son unité urbaine, ce qui lui permet de devancer très légèrement Bayonne. Toutefois, deux situations sont plus spectaculaires,car l'incorporation de nouvelles communes s'accompagne de l'absorption de petites villes classées jusqu'alors parmi les unités urbaines.Ainsi, l'unité urbaine de Bergerac était composé de quatre communes en 1990, de 21 communes au recensement de 2006, dont la petite ville de Sainte-Foy-la-Grande située en Gironde ce qui porte la population de l'agglomération multicommunale de Bergerac à 63 000 habitants contre 32 600 en 1975. De la même manière, l'unité urbaine de Villeneuve-sur-Lot, ce qui explique en grande partie le doublement de la population entre 1975 et 2006, soit 45 000 citadins dans ce nouveau périmère.


Dans la plupart des autres unités urbaines, le périmètre est resté stable au dernier recensement de la population, ce qui n'exclut pas la poursuite de la croissance démographique et même une accélération spectaculaire pour quelques-unes d'entre elles. Andernos, Arès, Biganos et Capbreton doublent leur population entre les recensements de 1975 et 2006. La croissance durant la même période atteint 70% à Biscarosse, 65% à Hendaye et près de 60% à Arcachon. Toutes bénéficient de la poussée de l'urbanisation sur le littoral.Seule exception parmi celles qui ont une croissance forte, Langon (+62%) en amont de Bordeaux sur la Garonne.



La population des unités de l'Aquitaine en 2006


La lecture de la carte (voir la figure "la population des unités urbaines en 2006) apporte quelques éclairages supplémentaires. Les unités urbaines ne se répartissent pas de manière uniforme au sein de l'espace aquitain. Outre la domination de Bordeaux, on relève que les autres unités urbaines ont une population d'autant plus importante qu'elles sont suffisamment éloignées de la métropole de l'Aquitaine. Ceci se vérifie pour Périgueux et Agen, plus encore pour Pau et Bayonne.


La très grande majorité des unités urbaines se placent sur les grands axes de communication, qui eux-mêmes empruntent les grandes vallées qui traversent le territoire de l'Aquitaine. Il y a un fort contraste entre les alignements de petites villes sur l'axe de la Garonne, de l'Isle ou la Dordogne et du Lot-et-Garonne.Nul étonnement d'observer le faible nombre d'unités urbaines dans le massif landais en raison des faibles densités humaines. L'agglomération de Mont-de-Marsan apparaît bien seule.


On relève enfin le lien très fort entre nombre élevé d'unités urbaines et la proximité d'une très grande agglomération. A ce titre, Bordeaux se détache avec une véritable nébuleuse d'unités urbaines dans un rayon d'une cinquantaine de km. Phénomène tout aussi sensible autour de l'agglomération multicommunale de Bayonne et également dans le cas de Pau, mais à un degré moindre.


Ceci démontre que l'unité urbaine n'a plus une pertinence suffisante pour appréhender les phénomènes d'urbanisation. Statistiquement, on constate que le poids démographique de Bordeaux au sein de l'ensemble des unités urbaines de plus de 10 000 habitants régresse un peu entre 1975 et 2006. Manifestement, l'étalement urbain se développe au-delà du périmètre de l'unité urbaine et profite aussi aux petites villes qui sont dans son orbite.


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