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jeudi 11 février 2016

Chimie, pharmacie et plastique

Les industries chimiques en Aquitaine en 2008

L'essor de la production d'électricité, la découverte et l'exploitation du gisement de gaz de Lacq ont permis le développement d'une industrie chimique en Aquitaine. Cependant, on retiendra l'échec des projets d'une plateforme chimique fondée sur le pétrole importé et sur l'usage de l'électricité. La crise pétrolière du milieu des années 1970, suivi d'une crise économique, a condamné l'opération. En outre, l'arrêt de la production de gaz naturel dans le gisement de Lacq provoque une recomposition des activités chimiques. Dans le même temps, trois établissements assurent l'essor de l'industrie pharmaceutique: deux (Labaz et Sarget) s'implantent dans l'agglomération de Bordeaux, UPSA à Agen.

Cette histoire conditionne la localisation actuelle de l'industrie chimique et para-chimique. Deux grands foyers s'imposent, celui de l'agglomération bordelaise et surtout l'ensemble allant du sud des Landes au gisement de Lacq qui associe les entreprises héritières de l'industrie de la gemme et celles fondées sur le pétrole et le gaz de Lacq. En dehors de ces deux pôles, seuls émergent les sites de Bergerac et Agen. 

Malgré l'épuisement du gisement de gaz naturel, la fermeture de la centrale thermique, le bassin de Lacq conserve une industrie chimique dominée par la chimie de base assortie d'une diversification en chimie fine. Il est possible de distinguer quatre plateformes au sein de ce que certains considèrent comme un complexe chimique. Le site de Mont est spécialisé dans les matières plastiques. Total, qui a pris le contrôle d'Elf d'Aquitaine, reste présent sur la plateforme de Lacq. Sur la commune de Pardies sont valorisés les produits et sous-produits du gaz naturel. Enfin Mourenx accueille plutôt des entreprises orientées dans la chimie fine. Cet ensemble est traversé par des restructurations, le fait le plus marquant étant la fermeture en 2009 d'Acetex, principale usine du bassin de Lacq. Pour autant l'existence d'un complexe autorise des espoirs, la presse annonçant fin 2011 la venue du japonais Toray qui pourrait installer une unité de production de fibre de carbone.

Entre Soustons et Dax dans le sud des Landes, plusieurs établissements interviennent dans la chimie de base et la parachimie. Trois d'entre eux comptent plus de 200 salariés. Variplast Packaging France, implanté à Soustons, est spécialisé dans les emballages en plastiques pour l'industrie agroalimentaire. MLPC International, à Rion-des-Landes, filiale d'Arkema, est orienté dans la production d'agents de vulcanisation pour le marché de la transformation du caoutchouc. Finalement, seule la société DRT, localisée à Dax dès 1932, toujours aux mains de capitaux familiaux, conserve une activité héritée de la transformation de gemme. Mais l'approvisionnement se fait dans le monde entier, le groupe a deux usines en Asie et l'essentiel des ventes se fait à l'international.

Le pôle chimique bordelais est le plus diversifié, plus orienté désormais dans la parachimie et la pharmacie que dans la chimie de base. Cette dernière se concentre plutôt sur les bords de la Garonne de Bassens à Ambès. Outre la production d'engrais, la principale unité est l'unité est l'usine Simorep filiale de Michelin qui livre depuis 1964 du caoutchouc synthétique aux usines du groupe Michelin. De 20 000 tonnes par an au début, on est passé à 150kt/an ce qui mobilise près de 400 salariés. Une partie de l'industrie chimique satisfait la demande du complexe aérospatial. C'est notamment le cas de la SNPE spécialisée dans la production de poudre et d'explosifs implantée à Mérignac, une des plus importantes usines de l'agglomération avec un millier de salariés. Trois des plus importants laboratoires pharmaceutiques ont connu des fortunes diverses. Né de l'esprit d'entreprise d'un pharmacien local, les laboratoires Sarget localisés à Mérignac ont été intégrés dans le groupe allemand Degussa qui lui fournissait le sargénol et lui ouvrait le marché de la Bétadine, avant d'appartenir désormais au groupe suédois Meda AB. Labaz à Ambarès, aujourd'hui propriété de Sanofi, est une usine de fabrication et de conditionnement de formules sèches et de produits injectables sous formes d'ampoules. Enfin, CEVA Santé Animale à Libourne, fort de plus de 500 employés, initialement créé par Sanofi, aujourd'hui propriété de ses salariés, est (selon la société) le neuvième groupe pharmaceutique vétérinaire mondial.

Bergerac a été pendant longtemps animé par l'activité de l'usine Bergerac NC appartenant au groupe SNPE, orientée dans la production de nitrocellulose. Progressivement la production s'est contractée et les emplois aussi. En 2011, la SNPE devait vendre son unité à la société espagnole Maxam, ce qui devrait se traduire par une perte d'une centaine d'emplois.

La situation est diamétralement différente à Agen où l'entreprise UPSA (Union Pharmaceutique des Sciences Appliquées) fondée par un médecin local (le docteur Camille Bru), vendue au groupe américain Bristol-Myers Squibb (BMS) en 1994, demeure un des plus gros employeurs local et régional avec 1 400 salariés.Deux usines et une plate-forme logistique permettent de livrer sur le marché toute la gamme des antalgiques depuis l'aspirine et le paracétamol jusqu'à la morphine. Depuis 1994, le groupe américain a investi régulièrement dans ses deux unités agenaises qui livrent la moitié de leur production à l'exportation.
    

   

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