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jeudi 29 octobre 2015

Retour en Île-de-France

La politique du tout automobile des années 1960 et 70 provoque des encombrements de plus en plus importants.Les politiques d'élargissement des rues, souvent au détriment des piétons, ou de création de nouveaux parcs de stationnement ne permettent pas d'endiguer cette hausse constante, ces aménagements amenant encore plus de véhicules dans un cycle devenu infernal.Le réseau d'autobus est lui aussi victime de cette paralysie croissante de la voirie et ne constitue plus une solution alternative efficace. Toutefois, la mise en place des premiers couloirs réservés donne des résultats encourageants.

Après le premier choc pétrolier de 1973, une réflexion est menée sur la politique des transports urbains. En 1975, le rapport de Marcel Cavaillé, secrétaire d'Etat aux Transports, marque une date importante dans le renouveau du tramway en France. Ce dernier est envoyé aux villes de Bordeaux, Grenoble, Nancy, Nice, Rouen, Strasbourg, Toulon et Toulouse, et leur demande d'étudier la création de lignes de tramway en site propre. Dans le même temps, un concours est lancé pour la conception du tramway français standard auprès de plusieurs constructeurs de matériel roulant ferroviaire. Mais c'est, en fin de compte, une ville qui n'avait pas été contactée, Nantes, qui devient la pionnière du tramway moderne en France.La première ligne du réseau nantais est mise en service en 1985. Grenoble ouvre sa première ligne en 1987. Toutes les villes concernées ont créé depuis un réseau moderne de tramway, Nancy fait le choix du tramway sur pneumatiques, en dépit de ses inconvénients.

Le schéma directeur d'aménagement et d'urbanisme de la région parisienne évoque en juillet 1976 la création de lignes de rocade au nord et au sud de l'agglomération pour faciliter les liaisons de banlieue en croissance constante. Un schéma directeur des sites propres est dessiné par la RATP à la demande de la direction régionale de l'équipement, notamment le long de la N186 dont le trafic routier doit être, à terme, fortement délesté par la mise en service progressive de l'autoroute A86. En 1977, l'institut d'aménagement et d'urbanisme de la région d'Île-de-France (IAURIF) reçoit pour mission de la direction régionale de l'équipement d'Île-de-France d'étudier la création de deux lignes de rocade structurantes en banlieue, dont une relierait le quartier d'affaires de La Défense, à l'ouest, à la préfecture de la Seine-Saint-Denis, Bobigny, à l'est.L'institut propose le tramway, dont la capacité est supérieure au bus, et dispose de plusieurs autres avantages, dont le faible bruit, l'absence de pollution directe et l'adaptation possible au trafic ainsi qu'aux handicapés grâce au plancher bas. Le tramway semble parfaitement adapté aux liaisons de banlieue, dont le trafic ne justifie pas la création d'une ligne de métro, mais dont le trafic est trop élevé pour une simple ligne de bus.

En 1980, l'IAURIF étudie plus particulièrement la liaison Saint-Denis-Bobigny, première étape de la rocade, en partenariat avec la RATP, qui reste pour sa part assez réservée quant au mode de transport, le seuil de trafic attendu semblant incertain pour assurer la rentabilité d'un tramway. Le conseil général de Seine-Saint-Denis s'engage alors fortement en faveur du projet, d'autant que le changement politique national intervenu en mai 1981 portant la gauche au pouvoir favorise son aboutissement. En 1982, la RATP met en oeuvre avec la DDE 93 une première étude de faisabilité d'un projet de tramway.

La ligne entre Bobigny et Saint-Denis, le département de la Seine-Saint-Denis, est déclarée d'utilité publique et finalement mise en service en deux étapes au cours de l'année 1992 après plusieurs péripéties administratives. La nouvelle ligne 1 du tramway d'Île-de-France, longue de 9km, connaît très vite un important succès et marque le retour du tramway en Île-de-France après 35 ans d'absence.

Les grandes grèves de la RATP de 1995 marquent un tournant. Le maire de Paris de l'époque, se décide pour le retour du tramway dans Paris. Il fait suite à la relance du débat par les membres parisiens de l'ancien parti politique les Verts, et plus particulièrement à l'acharnement du seul élu Vert du conseil de Paris à l'époque, qui, dès sa nomination en juin 1992, se fait le porte-parole de la réintroduction du tramway dans les rues de Paris. Ce dernier organise d'ailleurs le 26 octobre 1993, au sein même de l'hôtel de ville, un colloque sur ce sujet. Pour la première fois, élus (toutes tendances), techniciens, associatifs débattent ensemble de l'avenir du tramway dans Paris.

En 1997, l'ancienne ligne de Puteaux à Issy-Plaine dite ligne des Coteaux, dans les Hauts-de-Seine à l'ouest de Paris, est convertie en ligne de tramway et connaît, elle aussi, un grand succès. Fin 2006, la ligne de Bondy à Aulnay-sous-Bois dite ligne des Coquetiers en Seine-Saint-Denis est à son tour convertie en ligne de tramway. Exploitée par la SNCF, elle est parcourue par du matériel tram-train, permettant les mouvements techniques sur le réseau classique afin d'accéder aux ateliers de maintenance de Noisy-le-Sec. Un mois plus tard, après soixante-neuf ans d'absence, la ligne T3 marque le grand retour du tramway à Paris. Elle est inaugurée le 16 décembre 2006 par le maire de l'époque. Elle est six ans plus tard prolongée et scindée en 2 lignes T3a et T3b.

En 2013, 2 lignes sont ouvertes au public. L'une, la ligne T5, première ligne de tramway sur pneumatiques d'Île-de-France, est mise en service le 29 juillet 2013 entre le marché de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis) et la gare de Garges-Sarcelles (Val-d'Oise). La seconde, la ligne T7, est mise en service le 16 novembre 2013 entre la station de métro Villejuif-Louis Aragon (Val-de-Marne) et Athis-Mons (station Porte de l'Essonne), avant son extension envisagée à Juvisy-sur-Orge à l'horizon 2018. Divers autres projets d'extension ou de création de nouvelles lignes sont par ailleurs en cours.
 

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