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mercredi 2 décembre 2015

Patrice de Mac Mahon

Portrait officiel du maréchal de Mac Mahon, président de la République.Portrait officiel du maréchal de Mac Mahon

Patrice de Mac Mahon, comte de Mac Mahon, duc de Magenta, né le 13 juin 1808 au château de Sully(Saône-et-Loire) près d'Autun, décédé le 17 octobre 1893 au château de la Forêt, à Montcresson (Loiret), fut un homme d'Etat français, maréchal de France, et le 3e président de la République française, fonction qu'il a occupée du 24 mai 1873 au 30 janvier 1879.

Biographie

Origines familiales

La famille Mac Mahon est d'origine irlandaise, réfugiée en France avec Jacques II Stuart lors de la Glorieuse Révolution de 1689, et se réclamant de la descendance des anciens rois d'Irlande.

Ils revendiquaient une descendance des seigneurs de Munster. Après l'installation définitive de la famille en France, leur noblesse est reconnue par lettre patente du roi Louis XV.

Famille essentiellement militaire (quatorze Mac Mahon ont intégré l'armée), elle s'est établie en Bourgogne (Autun), au château de Sully, qui verra naître le 13 juin 1808 Patrice de Mac Mahon, seizième et avant-dernier enfant de Maurice-François de Mac Mahon (1754-1831),comte de Mac Mahon et de Pélagie de Riquet de Caraman (1769-1819), elle-même descendante de Pierre-Paul Riquet, constructeur du canal du Midi.

Les débuts

En 1820, Patrice de Mac Mahon entre au Petit Séminaire des Marbres à Autun. Il achève ses études au collège Saint-Louis à Paris, puis il entre à l'école spéciale militaire à compter du 23 octobre 1825, il rejoint pour deux ans l'école d'application d'état-major, le 1er octobre 1827.

Sorti de l'Ecole militaire de Saint-Cyr, il entre dans l'armée en 1827, et sert d'abord lors de l'expédition d'Alger, où il se fait remarquer par sa capacité et sa bravoure. Rappelé en France, il attire de nouveau l'attention lors de l'expédition d'Anvers en 1832.

Il devient capitaine en 1833, et cette année-là revient en Algérie. Il mène les raids de cavalerie audacieux à travers les plaines occupées par les Bédouins et se distingue au siège de Constantine en 1837. Depuis cette date jusqu'à 1855, il est presque constamment en Algérie et accède au grade de général de division.

Vie personnelle

Il épouse à Paris le 13 mars 1854 Elisabeth de La Croix de Castries.

De cette union naissent 4 enfants:

1.Patrice (1855-1927), 2e duc de Magenta
2.Eugène (1857-1907)
3.Emmanuel (1859-1930)
4.Marie (1863-1954)

Guerre de Crimée, Sébastapol

Pendant la guerre de Crimée, on lui donne le commandement de la 1re division d'infanterie du 2e corps de l'armée d'Orient et, en septembre 1855, il mène avec succès, pendant le siège de Sébastopol, l'attaque sur les ouvrages fortifiés de Malakoff, où il aurait prononcé son célèbre "J'y suis, j'y reste!" ce qui aboutit à la chute de Sébastopol.

Sénateur, vainqueur en Algérie

Après son retour en France, il est comblé d'honneurs et fait sénateur. Désirant pourtant une vie plus active, il refuse le commandement suprême des troupes françaises, et est une fois encore envoyé, sur sa demande, en Algérie, où il vainc complètement les Kabyles. De retour en France, il vote comme sénateur contre la loi inconstitutionnelle sur la sécurité générale, proposée après l'attentat manqué d'Orsini contre la vie de l'empereur.

Magenta: maréchal de France

Il se distingue particulièrement lors de la campagne d'Italie de 1859. Moitié par chance, moitié par audace et par flair, il pousse ses troupes en avant sans avoir reçu d'ordres à un moment critique lors de la bataille de Magenta, ce qui assure la victoire française.

Pour ces brillants services, il reçoit de Napoléon III le bâton de maréchal, et est titré duc de Magenta.

Gouverneur en Algérie

En 1861, il représente la France au couronnement de Guillaume Ier de Prusse. En 1864, il est nommé gouverneur général d'Algérie.

Son action dans ce poste représente l'épisode le moins réussi de sa carrière. Bien qu'ayant effectivement mis en oeuvre quelques réformes dans les colonies, les plaintes sont si nombreuses que deux fois dans la première moitié de 1870 il présente sa démission à Napoléon III.

Quand le cabinet Ollivier, qui finit si mal, est formé, l'empereur abandonne ses projets algériens et Mac Mahon est rappelé.

La guerre et la Commune

Il participe à la guerre franco-prusienne de 1870, essuie plusieurs défaites en Alsace et lors de la bataille de Sedan où il est blessé dès le début des combats.

Il est fait prisonnier lors de la capitulation de Sedan.

En 1871, il est nommé à la tête de l'armée régulière dite "versaillaise" qui, aux ordres du gouvernement légal, réprime durement la Commune de Paris, tuant ou capturant des milliers de personnes.

Président de la République

Porté par sa popularité, il est élu président de la République par la majorité royaliste de l'époque, après la chute d'Adolphe Thiers le 24 mai 1873. Après avoir limogé le président du Conseil Jules Dufaure, il le remplace par le duc Albert de Broglie, un monarchiste, projetant ainsi une restauration de la monarchie. Mais l'échec de cette restauration le conduit à voter le septennat présidentiel. Cette décision fait monter le cours des emprunts publics à la Bourse de Paris.

Avec le duc de Broglie comme président du Conseil, il prend une série de mesures d'"ordre moral". L'Assemblée ayant, le 9 novembre 1873, fixé son mandat à sept ans, il déclare, le 4 février 1874, qu'il saurait pendant sept ans faire respecter l'ordre légalement établi. Préférant rester "au-dessus des partis", il assiste plutôt qu'il n'y prend part aux procédures qui, en janvier et février 1875, aboutissent aux lois fondamentales qui établissent finalement la République comme le gouvernement légal de la France (voir l'amendement du député Wallon du 30 janvier 1875). Mac Mahon s'estime responsable devant le pays plus que devant la chambre, ce qui amène des conflits avec cette dernière.

Le 26 septembre 1875, il séjourne à Vernon dans l'Eure pendant plusieurs jours, afin de préparer les grandes manoeuvres de la troisième armée. A la suite des élections législatives françaises de 1876, qui sont remportées par une majorité républicaine, il consent avec réticence à la formation des gouvernements Dufaure III, Dufaure IV et Jules Simon, dominés par les Républicains .

Quand les mandements épiscopaux des évêques de Poitiers, Nîmes et Nevers, recommandant à la sympathie du gouvernement français le cas du pape captif Pie IX, sont suivis d'une résolution de la Chambre proposée par la gauche et demandant au Gouvernement de "réprimer les manifestations ultramontaines" (4 mai 1877), Mac Mahon, douze jours plus tard, demande à Jules Simon de démissionner et constitue un gouvernement conservateur sous la direction du duc de Broglie, il convainc le Sénat de dissoudre la Chambre, et fait un voyage à travers le pays pour assurer le succès des Conservateurs aux élections, tout en protestant qu'il ne désire pas renverser la République. C'est ce qu'on a appelé "le coup du 16 mai".

Cependant, les élections suivantes du 14 octobre donnent à la gauche une majorité de 120 sièges, et le ministère de Broglie démissionne le 19 novembre. Mac Mahon tente d'abord de former un gouvernement de fonctionnaires dirigé par le général de Rochebouët, mais la Chambre ayant refusé d'entrer en contact avec lui, Rochebouët démissionne dès le lendemain, et le président se voit contraint de rappeler Dufaure à la tête d'un gouvernement de gauche.

Les élections sénatoriales du 5 janvier 1879 ayant livré cette assemblée à gauche, Mac Mahon, qui ne dispose plus d'aucun soutien parlementaire, préfère démissionner le 30 janvier 1879, après avoir refusé de signer le décret retirant leur commandement à certains généraux.

Le républicain Jules Grévy lui succède huit heures plus tard.

Le maréchal Mac-Mahon, duc de Magenta


Dernières années

De 1887 à 1893, il dirige la Société de Secours aux Blessés Militaires (S.S.B.M), devenue depuis 1940 la Croix-Rouge française.

Patrice de Mac Mahon décéda le 17 octobre 1893 au château de la Forêt, à Montcresson, près de Montargis, après avoir entrepris la rédaction de ses mémoires et est inhumé le 22 octobre aux Invalides, après des obsèques nationales et une messe à l'église de la Madeleine. Les cinq cordons du char funèbre furent tenus par le général Février, grand chancelier de la Légion d'honneur, l'amiral Henri Rieunier, ministre de la marine, le général Loizillon, ministre de la Guerre, Monsieur Merlin, du Sénat et Monsieur Malvy, de la Chambre.

Décorations

.Ordre national de la Légion d'honneur: chevalier (1830), officier (1837), commandeur (1849), grand officier (1853), grand-croix à titre militaire (1855). Il était déjà grand-croix avant d'être élu président de la République et grand maître de l'ordre est qualité en 1873. 
.Médaille militaire en 1857
.Ordre de la Toison d'or (Espagne): chevalier en 1875
.Ordre du Bain (Royaume-Uni): grand-croix
.Ordre de l'Aigle noir (Prusse): grand-croix

Il totalise quatre blessures: en 1837, à la prise de Constantine, une belle perce son uniforme et égratigne les chairs, en 1840, une balle lui enfonce la poignée de son sabre dans les côtes, en 1857, à la bataille d'Icheriden et enfin, grièvement le 1er septembre 1870, devant Sedan

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