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mercredi 2 décembre 2015

Emile Loubet

Portrait officiel du président Émile Loubet.Portrait officiel du président Emile Loubet

Emile Loubet, né le 31 décembre 1838 à Marsanne, dans la Drôme, et décédé le 20 décembre 1929 à Montélimar, dans la Drôme, fut un homme d'Etat français, président de la République de 1899 à 1906 sous la IIIe République.

Avocat de profession, il fut élu député de la Drôme. Ministère des Travaux publics, puis de l'Intérieur, il est appelé, en 1892, à diriger le gouvernement de la France; président du Conseil, son ministère tombé à cause du scandale de Panama.

En 1896, Loubet est élu président du Sénat. Après le décès du président Félix Faure, il est élu président de la République française pour un mandat de sept ans. Il ne concourt pas pour sa propre succession, se retirant des affaires nationales à l'issue de son septennat.

Biographie

Né le 31 décembre 1838, Emile Loubet est le fils cadet d'Augustin Loubet (1808-1882) et de Marie-Marguerite Nicolet (1812-1905), d'une famille de cultivateurs et d'édiles de la Drôme (le père du futur président sera maire de Marsanne). Il a aussi un frère aîné, Joseph-Auguste Loubet (1837-1916), médecin, et une soeur, Félicie Loubet (décédé 1892).

Il épouse à Montélimar, le 18 août 1869, Mari-Louise Picard (1843-1925) qui lui donnera quatre enfants (Marguerite, Denis, Paul et Philbert-Emile) et dont seule la postérité de sa fille, les Soubeyran de Saint-Prix, subsiste.

Avant la présidence

Emile Loubet est un républicain modéré. Pendant ses études de droit (il est, plus tard, avocat au barreau de Montélimar), il fait la connaissance de Léon Gambetta et entre à sa suite en politique. Après avoir été élu maire de Montélimar et conseiller général, il est élu député de la Drôme le 20 février 1876. Il siège à gauche de l'hémicycle de l'Assemblée nationale à partir du 20 février 1876.

Le 18 juin 1877, il fait partie des 363 députés du "Bloc des Gauches" qui votent la défiance au gouvernement d'ordre moral du duc de Broglie. La Chambre est alors dissoute par le président de la République, le maréchal de Mac Mahon, Loubet, comme ses confrères, est sanctionné et perd (momentanément) sa charge de maire. Il demeure député jusqu'en janvier 1885, date à laquelle il est élu sénateur de la Drôme.

Au Sénat, Emile Loubet fait la plus grande part de sa longue carrière politique. Il y est élu en 1885 et devient rapidement un acteur majeur de la gauche républicaine. Il est nommé Secrétaire de la Chambre haute, puis intègre la Commission des Finances en tant que rapporteur général du Budget, la Chambre haute, il s'inscrit au groupe de la gauche républicaine. Elu secrétaire en janvier 1887, il est rapporteur général du budget, à la commission des finances, lorsque, dans le premier ministère constitué après l'élection du président de la République Sadi Carnot, dans le cabinet de Pierre Tirard, il est chargé du portefeuille des Travaux publics. De retour au Palais du Luxembourg en avril 1888, il est appelé par le président Carnot à la présidence du Conseil, responsabilité qu'il exerce de février à novembre 1892. Ministre de l'Intérieur dans le cabinet Ribot, l'affaire du Panama conduit à son remplacement le 1er janvier 1893. Emile Loubet reprend son siège au Sénat et redevient président de la commission des finances.

Le 1er janvier 1896, Emile Loubet devient le président du Sénat après la démission de Paul-Amand Challemel-Lacou. A ce titre, c'est qui annonce le 17 février 1899 la mort du président Félix Faure.

L'élection présidentielle de 1899

Le décès subit de Félix Faure ouvre la course à la présidence de la République. L'élection oppose le camp des antidreyfusards aux dreyfusards. Jusqu'ici, Félix Faure aurait appuyé les adversaires de la révision du procès de Dreyfus.

Très vite, le nom de Loubet s'impose. Pourtant Loubet n'a jamais exprimé d'avis sur l'Affaire. Il est resté systématiquement neutre sur la question. C'est sa non-compromission avec les antidreyfusards qui en fait petit à petit le champion des dreyfusards: Georges Clemenceau en fait son favori. Les républicains souhaitent un candidat commun, mais non radical. Loubet a déjà été pressenti pour succéder à Sadi Carnot. En apprenant la candidature du président du Sénat, Jules Méline retire la sienne.

Emile Loubet est élu président de la République par le Congrès réuni à Versailles le 18 février 1899 par 483 voix contre 279 à Jules Méline (qui, malgré le retrait de sa candidature, obtint des voix). L'élection a deux répercussions immédiates: Paul Déroulède tente sans succès de faire un coup d'Etat pour renverser la Troisième République et Loubet est personnellement agressé à coups de canne par le baron Christiani à la tribune de l'hippodrome d'Auteuil. Le baron est écroué et condamné à 10 ans de prison ferme.

Président de la République française

Le président de Loubet est l'une des plus stables de la Troisième République, ainsi seuls quatre présidents du Conseil furent nommés par Loubet durant son septennat: Charles Dupuy, Pierre Waldeck-Rousseau, Emile Combes et Maurice Rouvier.

Politique intérieure

Du point de vue de la politique intérieure, le septennat d'Emile Loubet se passe dans le strict respect de la tradition républicaine: le président a un rôle de représentation officielle. Son autorité, réduite au minimum, ne s'exerce sur la politique intérieure de l'Etat  que par influence, par persuasion et par conseil.

Le septennat d'Emile Loubet est le théâtre de décisions marquantes dans l'histoire de la République française: grâce du Capitaine Dreyfus, promulgation de la loi sur les associations et, surtout, de la loi sur la séparation des Eglises et de l'Etat.

C'est à son sujet que Le Figaro écrit un article le 5 novembre 1901, décrivant le dépôt d'une gerbe de chrysanthèmes lors de l'inauguration d'un monument. Cet épisode, peut être lu par le jeune Charles de Gaulle ou commenté par son père, est déformé par le Général pour créer l'expression "inaugurer les chrysanthèmes" soulignant l'absence de pouvoirs réels du président des IIIe et IVe Républiques. 

Politique étrangère

C'est dans le cadre de la politique étrangère que le président Loubet fut le plus impliqué. Il conseillait le gouvernement et orientait, dans ses grandes lignes, cette politique.

Le septennat est aussi marqué par une intense activité diplomatique avec d'une part l'alliance franco-russe-il reçoit Nicolas II en septembre 1901, avec les fameuses manoeuvres de Bétheny, et se rend en visite officielle en Russie en 1902-et d'autre part le Royaume-Uni.

Loubet améliora aussi les rapports tendus avec l'Italie, avec laquelle il signa en 1900 un accord qui reconnut les intérêts italiens en Libye en échange de la reconnaissance du protectorat français sur le Maroc. En 1901, il reçut la plus haute décoration italienne, l'Ordre de l'Annonciade et en 1904, suite à la visite du roi Victor-Emmanuel III à Paris, Loubet se rendit à Rome en visite d'Etat. C'était la première visite officielle après la prise de Rome d'un chef d'Etat catholique, et le pape Pie X protesta officiellement. Mais dès son retour à Paris Loubet entreprit, avec l'appui des partis de gauche, une politique anticléricale qui culmina le 9 décembre 1905 avec la Loi de séparation des Eglises et de l'Etat.

A la fin de son mandat présidentiel, il est le premier président de la IIIe République à quitter l'Elysée après avoir accompli un mandat complet (avant lui, Jules Grévy a déjà terminé un premier septennat mais réelu, il n'a pas été au bout du deuxième, devant démissionner suite au scandale des décorations.

Emile Loubet se retire ensuite de la vie politique et décède le 20 décembre 1929 âgé de 90 ans et 11 mois (il est encore aujourd'hui, le président de la République française ayant vécu le plus longtemps). Il est enterré au cimetière Saint-Lazare à Montélimar. 

Carrière politique

A Montélimar

Carte postale pour la venue de Nicolas II en 1901

A Montélimar

.1870-1877: maire de Montélimar
.1878-1899: maire de Montélimar

Au Parlement

.1876-1885: député républicain de gauche de la Drôme
.1885-1899: sénateur de la Drôme
.1896-1899: président du Sénat


Au gouvernement

.12 décembre 1887-3 avril 1888: ministre des Travaux Publics dans le Gouvernement Tirard
.27 février 1892-28 novembre 1892: président du Conseil, ministre de l'Intérieur
.6 décembre 1892-11 janvier 1893: ministre de l'Intérieur du Gouvernement Ribot

A la présidence de la République

.18 février 1899-18 février 1906: président de la République

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