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jeudi 3 mars 2016

Le Parc Napoléon à Vichy (03)

Le lac des cygnes au Parc Napoléon III à VichyLe lac des cygnes au Parc Napoléon III à Vichy




En 1861, un décret impérial décide de la création de nouveaux parcs à Vichy. Ces nouveaux parcs, connus sous le nom de Parcs d'Allier se situent sur l'emplacement d'un bras secondaire de l'Allier asséché grâce à la création d'une digue. Ce vaste espace de 13 hectares en forme de croissant est divisé en deux par une route débouchant sur un pont franchissant l'Allier: d'un côté (en amont du pont) le Parc Kennedy et de l'autre (en aval du pont), le Parc Napoléon.Ce vaste espace vert donne un aspect original à la ville en faisant le lien entre la frange urbaine et la nature sauvage des rives de l'Allier.


Aménagé par Jean-François Radoult de Lafoss, ce parc s'inspire largement des influences romantiques de la vague anglaise très en vogue à l'époque. Il est dans la même veine que le Bois de Boulogne, le Bois de Vincennes, les Buttes Chaumont et le parc Montsouris à Paris.



Le Parc Napoléon est la partie la plus ancienne des Parcs de l'Allier correspondant au parc Napoléon III. A l'origine, une rivière artificielle sillonnait le parc mais elle fut supprimée en 1867 pour ne garder que le bassin aux Cygnes.


La conception paysagère du Parc Napoléon est qualifiée de campagnarde (tracé pictural simpliste, sans séquence paysagère définie). Les promeneurs y découvrent une riche collection de plantations botaniques datant de différentes époques. Les plus anciennes se caractérisent par des bosquets mono-spécifiques, composées d'essences locales (acacias, érables, sorbiers, marronniers, bouleaux, tilleuls, pruniers Sainte-Lucie ou peupliers) et des bosquets plus exotiques (catalpas, féviers, arbres de Judée, mûriers, Macluras et savonniers).


Au déclin de ces premières plantations temporaires de création, des végétaux plus rares ou plus prestigieux furent plantés de façon isolée comme des cèdres et des séquoias mais aussi des platanes et des hêtres pourpres en bosquets.


En février 1935, après le passage d'une violente tempête sur la région, les gros peupliers furent décimés sous la fureur des vents. On les remplaça par une collection d'essences issues de tous les continents. cette superposition de plantations et la rareté botanique des essences forment le charme et l'intérêt du Parc Napoléon.


Si les bosquets mono-spécifiques sont aujourd'hui moins présents qu'aux origines, le parc y gagne en diversité. Parmi les éléments remarquables, on peut noter notamment des Gincko billoba, des Sequoiadrendron gignates, des Morus alba..... Au total le parc Napoléon compte 818 arbres.


Les parcs et jardins de Vichy


Vichy, ville-parc par excellence: sur les 585 hectares de superficie qu'elle recouvre, 140 ha sont occupés par les espaces verts qui, ajoutés à ceux de la rive gauche, font un total de 234 ha. Quoi que l'on fasse à Vichy, on se retrouve dans un parc.



Les premiers furent aménagés par les congrégations religieuses: les Capucins, au nord et les Célestins, au sud disposaient de beaux enclos arborés dont plusieurs auteurs ont vanté les charmes. La Révolution ayant eu raison de l'un comme de l'autre, les intendants des eaux se préoccupent rapidement d'aménager de nouvelles promenades. Le Parc des Sources s'impose peu à peu, entre l'établissement thermal et la vieille ville, comme centre mondain mais la recherche de paysages agrestes et d'excursions pittoresques poussent les touristes vers les bords du Sichon, les abords de l'Allier, inondables, restant très marécageux jusqu'à l'endiguement de la rivière.Celui-ci joue un rôle déterminant dans le développement des parcs de Vichy: des terres asséchées, vierges de toute construction, à proximité immédiate des sources se transforment alors en parcs thermaux, à la fois lieu d'agrément, d'animation, de sociabilité mais aussi de circulation. Les d'agrément, d'animation, de sociabilité mais aussi de circulation. Les acteurs locaux, bien conscients de la place occupée par les parcs dans la vie thermale, ne ménagent pas leurs efforts pour les rendre toujours plus attrayants et complémentaires: en effet, chaque parc, à Vichy, a son identité propre.



Le Parc des Sources, le plus ancien, est un parc urbain, il est aussi pendant longtemps le parc le plus "sélect". Les Parcs d'Allier, ainsi que ceux des Célestins et Lardy, ont en revanche un caractère plus champêtre avec des plantations variées, des terrains accidentés, l'usage en est traditionnellement plus familial. Enfin, le Parc omnisports, créé à l'intention de la jeunesse a une orientation nettement plus sportive.... La ville de Vichy, soucieuse de l'entretien et de la mise en valeur de ce fabuleux patrimoine, confie à une équipe de quatre-vingt agents, le soin des parcs, arbres d'alignements de rues et fleurissent des quartiers. Ce savoir-faire explique que la ville (cas unique en Auvergne), soit classée Quatre fleurs depuis 1967 et ait obtenu le Prix européen de l'entente florale en 1979, le Grand prix national de fleurissement en 1989 ainsi que le Prix national de l'arbre en 1996.


Le Parc des Sources


Le Parc des Sources, est comme l'indique son ancienne appellation le plus "ancien parc" de Vichy. Imaginé, dès 1730, entre l'établissement thermal (hall des sources actuel) et le Sichon, alors très prisé des promeneurs, il sera finalement réalisé au sud de l'établissement, en direction de la vieille ville.Les années 1806 et 1808 voient l'acquisition des premiers terrains mais c'est Napoléon Ier, influencé par sa mère Laetitia venue en cure en 1798, qui décrète l'achèvement de la promenade en 1810 et 1812.Un bassin circulaire avec jet d'eau est alors aménagé (supprimé en 1864).Les libéralités de Madame de Mouchy, en 1815, vont permettre l'extension du parc en direction de la Source de l'Hôpital.


La visite de Napoléon III provoque de nouveaux bouleversements avec la construction du Casino ((1865) et de La Restauration (actuel Grand Café, 1870) selon les plans de Ch.Badger. Le renouvellement du bail de la Compagnie fermière en 1898 occasionne de nouvelles transformations dirigées par l'architecte Ch. Le Coeur: agrandissement du Casino, construction du hall des sources à la place de l'établissement thermal, galeries couvertes dessinées par le ferronnier E.Robert. Au sud, la Compagnie rachète les terrains de l'ancien hôpital qu'elle entoure de boutiques construites en hémicycle autour d'un hall de repos de style Louis XV (détruit en 1945). En 1928, une pergola est aménagée devant le hall des sources, les trois grandes allées sont cimentées et bordées de brique rouge et des bancs en ciment (toujours en place) sont installés aux angles des parterres. Depuis, le parc n'a connu que des travaux d'entretien courant. Toujours propriété de l'Etat, il a été classé monument historique en 1994. Des études pour sa réfection et sa mise en valeur, sont en cours.



A sa conception, le Parc des Sources n'est qu'un espace de circulation entre deux pôles urbains: le quartier thermal et le vieux Vichy mais au Premier Empire, il revêt une véritable fonction de parc avec la création d'allées structurées bordées d'arbres, pour devenir définitivement un mail sous Napoléon III. Ce mail couvre une superficie de 4,5 ha. Comme tout univers maillé, sa palette végétale reste assez pauvre. Au début du XIXe siècle, les essences d'arbres étaient majoritairement constituées de tilleuls, ornes et platanes avec plus ponctuellement des érables et des sorbiers des oiseaux.



Le réaménagement de 1928 qui lui a donné sa physionomie actuelle, a renforcé la présence des marronniers et des platanes en remplacement des tilleuls et des ormes. La gestion et l'entretien de ce patrimoine, compte tenu de l'environnement minéral et de la forte densité de plantation (740 arbres), ont conduit le gestionnaire à ordonner des tailles drastiques pour obtenir des formes de houppiers architecturées (taille dite en rideau, favorisant la floraison des massifs) dérivant petit à petit, vers la taille que l'on connaît actuellement.



Le parc Napoléon et Le Parc Kennedy


L'idée de la création des parcs d'Allier remonte à 1856.Plusieurs projets sont alors élaborés, visant à l'extension du Parc des Sources jusqu'au bord de la rivière, mais la spéculation foncière empêchera cette résiliation. Le décret impérial du 27 juillet 1861 impose l'aménagement du parc sur l'emplacement d'un bras secondaire de l'Allier, asséché grâce à la construction de la digue. Les travaux, dirigés par l'ingénieur J.F.Radoult de La Fosse, nécessitent 250 000 m3 de remblais, issus de l'Allier.La conception paysagère est confiée à l'horticulteur moulinois J.Marie.



Jean-François Radoult de Lafosse s'est inspiré du langage esthétique et pittoresque en vogue à l'époque et fut influencé par les quatre grands ensembles créés à Paris entre 1862 et 1867 à savoir le Bois de Boulogne, le Bois de Vincennes, les Buttes Chaumont et le parc Montsouris.



On peut même faire la parallèle avec l'architecture des maisons du Bois de Boulogne édifiées en 1855 et 1857 par Gabriel Davioud, lui même inspiré par l'architecture des manoirs anglais de la Renaissance et de la mode "anglaise" de cette époque.



Si la signature picturale "campagnarde" est résolument d'inspiration "anglaise", l'absence de cadrage des vues, des séquences paysagères et la simplicité du dessin des allées dans une organisation interne non spécifique et sans aménagement défini ne permettent pas de classer scientifiquement ces parcs dans la famille des jardins d'outre-manche. L'ensemble des parcs d'Allier-initialement dénommés "nouveaux", par opposition au "vieux Parc " (des sources)-forme un long croissant boisé de parcs dont la forme générale témoigne des préceptes urbains que Napoléon III a mis en oeuvre. La présence de ces parcs en bordure de rivière en fait un élément original sur le plan urbain et contribue de façon importante au dessin de Vichy. Ils permettent deux fonctions transitives, en étant l'extension des rives de l'Allier dans un contexte de nature rebelle et sauvage d'une part et en exprimant la fonction de ceinture verte en soulignant le tracé de la frange urbaine d'autre part. La localisation judicieuse des parcs témoigne d'une manière de penser l'urbanisme, il réunit ville neuve et vieux Vichy grâce aux voies thermales qui les longent.



Ils constituent l'articulation de l'élément construit et l'élément rivière. Cette transition graduelle oriente l'organisation de la ville sur la ligne définie de l'Allier en épousant la forme de son méandre. Le parc est traversé par diverses voies carrossables et par plusieurs autres allées dont la largeur varie de 2 à 8 mètres. Il est en outre séparé en deux par la route qui franchit l'Allier par un pont achevé en 1870. Aujourd'hui, la partie du parc située en amont est baptisée parc Kennedy, la partie la plus ancienne en aval correspondant au parc Napoléon La serpentine-rivière artificielle qui sillonnait le parc-fut supprimée en 1867. Il ne subsiste alors que le bassin aux cygnes du Parc Napoléon, agrandi entre 1934 et 1936, alors que le bassin du Parc Kennedy ne fut aménagé qu'en 1890. La Compagnie fermière y réalisa une grande campagne de plantation durant les hivers de 1934 et 1937. Une roseraie fut alors créée à proximité du bassin des cygnes.La Ville, qui s'est vue confier la gestion de ces parcs depuis 1979, a rapidement entrepris une grande campagne de restauration achevée au début des années 1990.


La création de ce parc d'une superficie de 13 ha en bordure de l'Allier et épousant un de ses méandres, contribue fortement à la signature paysagère de Vichy par le dessin de ses allées, prolongement des voies thermales nouvellement tracées. Ce parc est une charnière entre l'environnement sauvage et naturel des bords de rivière et la trame urbaine que celui-ci souligne fortement dans une relation visuelle et fonctionnelle. La conception paysagère, d'inspiration anglaise très en vogue à l'époque, se qualifie de campagnarde car le tracé pictural est simpliste, sans séquence paysagère définie. L'eau est l'élément attractif souligné par l'écrin de verdure des parcs vers lesquels convergent les grands axes "haussmanniens" dont le point d'intersection à la gare amorce la découverte de la cité.


Les plantations en bosquets mono-spécifiques, composés d'essences autochtones, comme des acacias, érables, sorbiers, marronniers, bouleaux, tilleuls, pruniers Sainte-Lucie ou peupliers, et d'autres bosquets plus exotiques comme les catalpas, féviers arbres de Judée, mûriers, Macluras et savonniers, caractérisaient le parc.Au déclin de la première plantation d'arbres âgés sensés donner au parc une structure arborée immédiate, des végétaux plus rares ou plus prestigieux comme les cèdres et les séquoias furent implantés en isolés alors que les platanes et hêtres pourpres formaient de nouveaux bosquets.


Dès sa conception, le Parc Napoléon III disposait d'une plus grande variété d'essences que le Parc Kennedy L'Empereur recevant de nombreuses essences rares qui donnèrent à ce parc, cet éclectisme auquel toute une période s'apparente. La troisième grande campagne de plantation, consécutive à la tempête de février 1935 qui avait décimé tous les gros peupliers, fierté de l'époque, renforça cette diversité par l'apport d'une collection d'essences issues de tous les continents. Lors de sa dernière rénovation (1980/1990), le tracé des parcs, bien que fidèle à l'origine, a été simplifié et rationalisé pour satisfaire aux contraintes de gestion: toujours présents, les bosquets mono-spécifiques sont moins dominants. Les 818 arbres du Parc Napoléon III et les 337 du Parc Kennedy, font l'objet d'un suivi individualisé.Le remplacement des végétaux, par nécessité, est réalisé dans le souci de la sauvegarde et la conservation du patrimoine et de l'enrichissement de la palette végétale.


Le parc des Bourins


Les terrains situés en bordure de l'Allier, en amont de l'avenue des Célestins, étaient autrefois des boires (bras secondaires que la rivière active lors de ses crues). Dénommés "Pré Catelan" sous le Second Empire, ils accueillaient alors danses, jeux et concerts.Le dépôt d'ordures y fut ensuite autorisé, favorisant l'assèchement de cette zone. En 1903, le Préfet fit cesser la décharge publique, foyer d'infection et autorisa l'installation de jeux sportifs, prélude à la prolongation du parc, que la Compagnie fermière fut autorisée à réaliser en 1905. A la différence des parcs Napoléon III et Kennedy, le parc des Bourrins vient mourir au plus près de la rivière et grâce aux clairières et à son absence de reliefs, de grandes perspectives sont dégagées, où rivière et jardins se mêlent harmonieusement. 


Le parc des Bourins d'une superficie de 8 ha a été aménagé sur l'ancienne presqu'île du "Pré Catelan". La conception paysagère du parc des Bourins est nettement plus orientée dans une signature picturale anglo-saxonne. Elle comprend un point de vue sur la rivière Allier, les dessins harmonieux d'allées courbes, la présence d'un relief glissant vers l'eau, l'utilisation des jeux d'ombre et de lumière, la vision de perspectives découvertes progressivement pour finir sur un vaste espace engazonné intégré au centre de plantations denses sur son côté urbain, rectilignes et suivant le cours naturel de l'Allier et à l'opposé. Fortement peuplés de conifères, aux feuillages persistants comme une barrière vivante au tumulte de la cité, on trouve des Séquoias Redwood et Wellingtonias introduits en Europe respectivement en 1840 et 1853, des Pseudotsuga (1830), des cèdres et sapins d'Espagne alors que, du côté calme de la rivière, s'effectue la promenade sous les platanes formant de leurs branches une voûte ombragée. En périphérie de ces massifs boisés, s'appuient des arbres rares ou remarquables comme des hêtres pourpres ou pleureurs, chênes d'Amérique ou de Kabylie, Copalme et Sophora. Le parc des Bourins comprend 591 arbres et le parc du Soleil 99 sujets.



LE PARC DES CELESTINS


Le Parc des Célestins et le Parc Lardy sont issus de l'enclos du couvent des Célestins, fondé au XVe siècle par le Duc Louis II de Bourbon. Exploité comme carrière de travertin, après la Révolution, l'enclos est racheté en 1833 par Menot et Lardy, qui découvrent une nouvelle source à l'est du terrain, en 1844. Par ailleurs, assez rapidement, un dépôt d'alluvion éloigne le cours de la rivière et permet l'aménagement d'une chaussée. A cette date, l'enclos est encore en grande partie cultivé.Les premières plantations destinées à l'aménagement d'un jardin aux abords de la source sont effectuées en 1851. Mais en 1862, d'incessants à la division de l'enclos en deux parcs: d'une part, le Parc des Célestins, de l'autre, le Parc Lardy, scindé en deux parcelles par le percement de la rue Lardy. Cette même année, la construction de la digue éloigne définitivement la rivière de la source. Le Parc des Célestins. En 1864, une rampe destinée à racheter la différence de niveau entre les abords de la source et la terrasse qui la domine est aménagée. Exploitant au maximum le cadre naturel, la Compagnie fermière n'hésite pas à utiliser le rocher pour accentuer le caractère pittoresque de ce parc en construisant d'abord un pont rustique, puis en mettant en scène ce rocher dans l'aménagement des buvettes successives. Durant l'hiver 1900-1901, l'adjonction des terrains Lardy, situés à l'ouest de la rue, est l'occasion de nouvelles transformations. Le Parc Lardy situé à l'écart de la ville, il conserva longtemps un caractère champêtre très affirmé. Exploité par des propriétaires privés, il tend à devenir au début du 20e siècle une reproduction miniature du modèle de la Compagnie fermière, regroupant autour des sources, parc, établissement thermal, distractions et animation commerciale....


Le parc des Célestins, d'une superficie de 15000 m, est un jardin qui n'a cessé d'évoluer depuis le XVIIIe siècle. Le dépôt d'alluvions laissé par la rivière au pied du rocher, a augmenté sa surface sur des plans altimétriques contrastés. Sous le Second Empire, les conflits d'intérêts ont eu raison de l'unité de ce parc, représentation idéale d'un demi-hectare au dessin paysagiste anglo-saxon, de son charme pictural et de ses végétaux de collection. D'un point de vue paysager et toutes proportions gardées, le parc peut être comparé aux Buttes Chaumont, par son aspect escarpé évoquant une nature sauvage mais accessible. Une grotte aménagée dans la roche, une plantation d'arbres dense ainsi que des sentiers sinueux s'inscrivent parfaitement dans l'esthétique pittoresque du XIXe siècle.


Les aménagements des années 1901-1902, tant au Parc des Célestins que dans le Parc des Célestins que le Parc Lady, ont favorisé l'augmentation de leur fréquentation, transformant cet espace en lieu de transition entre la ville et les parcs d'Allier. Cette nouvelle affluence a modifié l'usage tranquille et intime de ce parc, où les allées sinueuses rampaient sous les ombrages, par un usage plus sportif avec la création de courts de tennis au dessin paysager nettement plus rectiligne. Aujourd'hui, l'intérêt botanique et paysager du lieu est plus typique à ses entrées. Dans la partie haute, on trouve dans un environnement restreint savonnier, févier, eucommia, érable de Cappadoce, sophara et catalpa. La partie basse, zone située sous l'ancien couvent, conserve une allée discrète et chargée de mystères à l'ouest du bâtiment de la source, secteur planté de hêtres pourpre ou pleureur, micocoulier et bosquet d'Ifs.


Le golf et le sporting


Le golf de Vichy, situé face aux parcs d'Allier, est inauguré en 1908. Souhaité par J.Aletti, directeur de la Société des Grands Hôtels, et ordonné par la Compagnie fermière, le parcours de 9 trous sur 3 km a été dessiné par un célèbre champion de golf, A. Massy. Le terrain de 25 ha fut aplani, les zones marécageuses comblées, une rivière artificielle creusée et des jeux de croquet et de boules aménagés, spécialement à l'intention des dames. Très rapidement, l'affluence est telle qu'il faut agrandir le parcours: il passe à 14 trous en 1912 puis à 18 trous en 1914. En 1922, on y aménage un court de tennis et un deuxième parcours de 9 trous, destiné à l'entraînement, dans les dépendances du champ de courses. Progressivement, le parcours de 18 trous est amélioré, le rendant plus accidenté et plus difficile.


C'est en 1922, que le Sporting-Club est fondé, afin de réunir les principaux sports estivaux sur un même site. Avec les 40 ha du Golf, les installations occupent une surface de 68 ha d'un seul tenant sur les bords de l'Allier. L'aménagement des infrastructures s'échelonnera de 1923 à 1939: ce sont d'abord cinq courts de tennis et une piscine qui prennent place près du pont de Bellerive, puis d'autres courts, des terrains de hockey, basket-ball et football, un bowling, des pistes d'escrime, ainsi qu'une carrière pour l'équitation. La saison 1939 voit l'ouverture au public de la nouvelle piscine, équipée d'un grand plongeoir et ceinturée par un jardin à la française. Aujourd'hui, le site dispose de dix-sept courts dont quatre courts couverts et d'une piscine.


L'entretien des berges, des obstacles et des plantes de toutes sortes demande une vigilance sans faille. Le tapis de gazon est entretenu grâce à un système d'arrosage très perfectionné. Les pelouses ordinaires, ombragées par un rideau d'arbres de haute-tige, sont tondues tous les huit jours, mais chaque green demande une intervention quotidienne, pour maintenir un gazon parfaitement régulier, d'une hauteur de 3 mm. En 1997, un plan de gestion prévoit l'abattage progressif d'une soixantaine de peupliers et d'une vingtaine d'autres arbres, devenus fragiles. De nouveaux spécimens, comme des platanes, hêtres ou pins, sont choisis pour l'obtention d'un arboretum plus diversifié. La tempête de 1999 n'épargna pas de ce beau terrain où l'on déplora la chute d'une quarantaine de résineux et d'une cinquantaine de gros arbres dont de magnifiques cèdres bleus. Si le Golf est un modèle de parc sportif paysager, le Sporting est lui peu végétalisé. L'accrobranche a été installé entre cèdres, platanes, pins douglas, tilleuls et autres acacias.


Le parc omnisports


C'est en 1959 que P. Coulon, maire de Vichy, imagina le Parc omnisports, afin d'attirer à Vichy une nouvelle clientèle. Le but était de réunir, dans le cadre d'eau et de verdure, des installations favorisant les activités de plein air, pour une pratique sportive de masse et l'organisation de compétitions internationales. Le plan originel, d'une surface de 100 hectares, est dressé en 1962 par les architectes Y Tourmaniantz et L. Marol et le paysagiste J.P. Bernard. L'idée directrice est de créer, sur les anciens terrains marécageux de l'Allier endiguée, un parc boisé dans lequel terrains de sports et installations sportives formeraient de vastes clairières. Le plan d'eau, obtenu par la construction du barrage est inauguré en 1963, lors des championnats du monde de ski nautique. En 1964, commence l'installation des différents terrains, cependant, parcours et manège hippiques, fronton de pelote basque, plage, piscine et patinoire, initialement prévus, ne verront pas le jour. Une rivière artificielle est établie pour le canoë-kayak: alimentée par l'Allier, elle serpente en eau calme sur 3 km et se termine en "eau vive" dans un stade de slalom équipé. Aujourd'hui, le parc comprend dix-sept courts de tennis et un mur, neuf terrains de football, un terrain de rugby, un terrain de basket, un boulodrome, un stade d'athlétisme, une zone clôturée de tir à l'arc, un CRAPA, une zone de jeux pour enfants et une piste de modélisme. L'ensemble du parc prend le nom de Pierre-Coulon en 1969: un buste de R.Mermet est inauguré à cette occasion.


Le parc omnisports d'une superficie de 120 hectares est caractéristique de la conception paysagère en vogue dans les années 1960-1970. Son originalité est liée à une certaine forme de modélisation, à la rapidité de la lecture du dessin et à son inachèvement. L'articulation des espaces forme des tableaux successifs, vifs en couleurs mais sans cohésion avec les précédents. On y trouve trois types de plantations: des pelouses, des plantations de type forêt et des bosquets d'arbustes, isolant les disciplines sportives les unes des autres. Un quart de ces massifs est planté en conifères (cèdres, sapins de Nordmann......) de façon à donner au parc un intérêt végétal hiver comme été et à protéger les terrains de sports du vent. Des buttes sont crées pour rompre la monotonie des aires de jeux planes. Seuls les abords des bâtiments et les entrées sont pourvus d'une décoration florale soignée. Le parc Omnisports intègre environ 30 000 arbres composés entre autres de Carya, Ptecarya, Chênes rouges et quelques Cyprès chauvres. Lors de la tempête de 1999, ce parc fut le secteur le plus touché de l'agglomération.



Le parvis de la gare


Lors de l'ouverture de la gare, en 1862, la place n'est pas encore aménagée: fiacres et omnibus s'y côtoient dans un certain désordre. En 1865, la place est enfin matérialisée par l'installation de la statue du "Génie des Eaux", due au sculpteur auvergnat J.Ossaye Mombur. En 1938, le monument est remplacé par un refuge en béton de style Art déco, qui n'est pas sans susciter de vives critiques: un massif floral lui sera rapidement substitué. en 1977, la place est de nouveau modifiée lors de la réfection de la gare mais dès 1994, les autorités locales élaborent un projet d'aménagement de pôle intermodal. L'Atelier du Paysage, conçoit en 2006 un projet soulignant la tradition thermale de la ville, par la création d'un jardin exotique, clin d'oeil aux parcs de Vichy et à son ancienne clientèle cosmopolite et d'une fontaine, faisant référence aux sources.



L'aménagement paysagé, conçu par L. Naiken, comprend une succession de quatre jardins en creux, auxquels on accède par des passerelles traversantes, sur une surface de près d'un hectare. Les végétaux ont été choisis dans une gamme rustique au caractère exotique, tels que les bambous nains, magnolias grandiflora, bananiers....

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