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vendredi 17 juillet 2015

Les débuts de la guerre d'Algérie

La semaine des barricades à Alger


La guerre d'Indochine est à peine terminée que commence la guerre d'Algérie. Le 1er novembre 1954, une poignée de nationalistes algériens regroupent en Front de Libération National déclenchent l'insurrection en organisant en Kabylie et dans les Aurès une série d'attentats qui feront 8 morts. Les territoires européens de la République, qui semblaient avoir oublié la répression de la manifestation musulmane de Sétif le 8 mai 1945, réagissent immédiatement. Le gouvernement (Pierre Mendès France) envoie des renforts militaires et prend des mesures répressives.

Le 12 novembre, Mendès-France proclame sa détermination de rétablir l'ordre alors que François Mitterrand, ministre de l'intérieur, affirme que l'Algérie c'est la France et qu'il faut tout tenter pour que le "peuple algérien se sente chez lui, comme nous et parmi nous" et propose même, le 5 janvier 1955, que l'Algérie soit intégrée à la France. Cette intégration remettrait en cause le statut de l'Algérie voté en 1947 qui avait institué une assemblée algérienne comprenant deux collèges de 60 membres-l'un élu par les Français minoritaires, l'autre par les musulmans majoritaires en nombre-qui envoyait six députés à l'assemblée de l'Union française. Ainsi l'idée de remettre en cause les avantages et privilèges de la communauté française provoque un profond mécontentement. Le gouvernement Mendès-France est renversé le 5 février 1955.

Les forces armées, effectivement, augmentent rapidement. Jacques Soustelle est nommé gouverneur général de l'Algérie.La situation s'aggrave et l'état d'urgence et la censure sont proclamés le 3 avril. Cependant l'intégration semble encore possible jusqu'au déclenchement de la grève générale organisée par le FLN qui marque la coupure définitive entre les deux communautés. Guy Mollet, chef de la SFIO, est pressenti, après les élections législatives de 1956 pour former le gouvernement. Il se rend à Alger le 6 février pour investir le général Catroux à la place de Soustelle. Il est accueilli par un climat insurrectionnel (Lagaillarde, Ortiz) et se soumet. Il remplace Catroux par Robert Lacoste, bien vu des militaires. Le 12 mars 1956, l'Assemblée vote les pouvoirs spéciaux au gouvernement. Désormais, Guy Mollet et Robert Lacoste peuvent mettre en place la politique de maintien de l'ordre en Algérie.La spirale des attentats et de la répression s'amplifie.Le pouvoir progressivement passe la main aux militaires. Face à la recrudescence des attentats les parachutistes du général Massu livrent la bataille d'Alger (janvier 1957) au cours de laquelle la torture est souvent utilisée pour avoir des renseignements sur les réseaux. Ce recours à la torture est légitimé par le gouvernement français.

Dans les territoires européens de la République, le fossé se creuse entre partisans de la guerre et opposants (communistes, intellectuels et journaux d'avant-garde). La fraction la plus ultra des partisans est conduite par l'extrême droite (Tixier-Vignancour) relayée par Soustelle et Bidault au sein de l'Union pour le salut et le renouveau en Algérie française (USRAF) qu'ils créent. Les positions se durcissent lors de la prolongation du service militaire porté à 27 mois (1957) et du rappel du contingent libéré. De violentes manifestations et des blocages de convois en partance pour l'Algérie ont lieu à l'initiative de la CGT et des communistes. Sur le terrain, le quadrillage et la répression ainsi que la surveillance des côtés par la marine rendent difficile le ravitaillement en armes du FLN. L'audience du FLN diminue cependant que les désertions dans ses rangs et les engagements dans l'armée française se multiplient. Les militaires obtiennent le droit de poursuite sur le sol tunisien et effectuent un bombardement sur Sakiet Sidi Youssef.Mais la France est aussitôt condamnée par l'ONU, ce qui va l'affaiblir politiquement.

Félix Gaillard président du conseil par intérim confie les pleins pouvoirs en Algérie au général Salan, puis au général Massu qui constitue un Comité de salut public. Félix Gaillard est remplacé par Pierre Pflimlin.Mais celui-ci jugé trop libéral n'a pas la confiance des militaires. Le général Massu, lance alors un appel au général de Gaulle lui demandant de former un gouvernement de salut public. De Gaulle répond au cours d'une conférence de presse, le 19 mai, qu'il est prêt à assumer les responsabilités du pouvoir.

 

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