La France des années trente
La France n'est touchée par la Grande Dépression qu'en 1931. La France entre assez tardivement dans la crise, dont elle a apparemment été protégée durant quelques années, lorsque la chute de l'activité économique des autres pays affecte fortement ses exportations. Quand le gouvernement britannique décide de dévaluer la livre, les prix français sont trop élevés à l'exportation.La crise entraîne une baisse assez longue de la production industrielle. Entre 1929 et 1935 la production industrielle recule de 25%. Si la France est plus tardivement et moins profondément touchée par la crise, elle commence plus tard à en sortir, contrairement aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni. En outre, elle ne met pas en place des politiques de relance comme l'ont fait les Etats-Unis avec le New Deal. En 1938, la France n'a toujours pas retrouvé son niveau de production d'avant la crise.
La France se dote d'un gouvernement de gauche en 1936, le "Front Populaire", et de nombreux droits sociaux, tels les congés payés ou les conventions collectives, sont institués. Cependant, la France se trouve impuissante face aux bouleversements qui touchent au même moment plusieurs pays d'Europe. Elle entame une large politique d'alliance, qui ne mènera nulle part. Elle refuse d'intervenir dans la guerre d'Espagne. Bien plus, traumatisée par la Première Guerre mondiale, elle n'ose pas s'opposer à la politique extérieure agressive de l'Allemagne nazie dont le chef d'Etat Adolf Hitler, veut revenir sur le traité de Versailles de 1919 et réunir à son Reich les peuples germaniques limitrophes, en vertu des idées pangermanistes. Coup sur coup, la France laisse l'Allemagne opérer son réarmement (1934-1935), remilitariser la Rhénanie (1936) et annexer l'Autriche (1938). L'état d'esprit pacifiste français atteint un sommet en 1938 avec la signature des accords de Munich permettant à Hitler de prendre possession du territoire des Sudètes sans combattre (au mépris de ces accords, Hitler progressera plus loin en Tchécoslovaquie, quelques mois plus tard, en mars 1939). La paix à tout prix était alors le mot d'ordre, mais la signature des accords de Munich marque la dernière concession faite à Hitler par les diplomaties françaises et britanniques, enfin unies sur ces sujets.
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