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vendredi 9 octobre 2015

Seize ligne

Le réseau métropolitain de Paris est composé de seize lignes dont deux lignes dites "bis".

Ligne
Parcours
Mise en service
Longueur en km (en surface)
Nombre de stations
Matériel
Voitures par rame
Rame (en pointe)
Millions voyageurs (2004)
(1)
1900
16,6 (0,6)
25
MP 05
6
45
219 (2009)
(2)
1900
12,3 (2,2)
25
MF 01
5
37
92,1
(3)
1904
11,7
25
MF 67
5
40
87,6
(3bis)
1921
1,3
4
MF 67
3
4
Cf ligne 3
(4)
1908
12,1
27
MP 89 CC
6
40
171 (2010)
(5)
1906
14,6 (2,5)
22
MF 67
MF 01
5
45
86,1
(6)
1907
13,7 (6,1)
28
MP 73
5
37
100,7
(7)
1910
18,6
38
MF 77
5
60
120,5
(7bis)
1911
3,1
8
MF 88
3
6
Cf ligne 7
(8)
1913
23,4 (4,1)
38
MF 77
5
50
89,1
(9)
1922
19,6
37
MF 67
5
57
130 (2010)
(10)
1913
11,7
23
MF 67
5
22
41,5
(11)
1935
6,3
13
MP 59
MP 73
4
20
48,3 (2008)
(12)
1910
15,3
29
MF 67
5
37
72,1
(13)
1911
24,3 (2,4)
32
MF 77
5
50
126,8 (2010)
(14)
1998
9,2
9
MP 89 CA
6
(à terme :8)
18
64,1


 

Deux cent dix-huit kilomètres

Le réseau métropolitain de Paris, d'une longueur de 218,4km, a été conçu pour assurer une desserte fine de Paris intra-muros: les stations dans Paris sont très rapprochées-548m en moyenne mais 465m pour la ligne 4 et plus d'1km pour la ligne 14- assurent un quadrillage serré de Paris intra-muros. La proche banlieue n'est en revanche desservie que par les prolongements des lignes imposant de passer par Paris intra-muros pour aller d'une commune de banlieue à une autre. La faible vitesse commerciale interdit pratiquement la desserte de la grande couronne (banlieue éloignée de Paris).

Le métro parisien est essentiellement souterrain (198,4km sur 218,4): les tronçons en surface comprennent des sections en viaduc dans Paris intra-muros (lignes 1, 2, 5 et 6) et au niveau de la surface car la nature du sol parisien, très hétérogène, n'a pas permis de creuser des tunnels à grande profondeur, il existe quelques exceptions imposées par le relief (Butte Montmartre, Ménilmontant). Du fait de cette faible profondeur le tunnel est obligé de suivre l'axe des rues: il en découle des tracés souvent sinueux, le cahier des charges du métro établi en 1900 impose un rayon de courbure minimum de 75m, déjà très faible pour le monde ferroviaire, et qui n'a pas toujours pu être respecté (Bastille, Notre Dame de Lorette....).

Le métro circule sur des lignes, qui ne comportent que deux voies ce qui interdit le roulement de trains express comme à New-York: les rames desservent toutes les stations. Seules les lignes 7 et 13 possèdent des embranchements qui sont desservis alternativement par les rames. Les voies, lorsqu'elles sont souterraines, sont pratiquement toujours posées dans un tunnel unique. La circulation des trains s'effectue sur la droite comme dans la plupart des autres métros et tramways français mais à la différence de ce qui se pratique pour les trains de la SNCF. Les autres caractéristiques entrent dans la norme de ce mode de transport: l'écartement des rails est de 1,435m (écartement standard). L'alimentation électrique se fait par troisième rail latéral et la tension électrique est de 750 Volts en courant continu. 

Réseau actuel

Le plan du réseau métropolitain parisien (mars 2013)















Le réseau métropolitain de Paris est long de 219,9km, composé de seize lignes en site propre, essentiellement souterraines, qui dessert au total 303 stations.

Le métro parisien est bien plus dense (303 stations), développé (16 lignes) et étendu (219,9km de voies) que celui de Berlin (10 lignes, 173 stations et 146km de voies). Le métro de Londres (11 lignes, 270 stations et 402km) est comparativement bien moins dense en centre-ville, mais les lignes desservent l'essentiel de l'agglomération (sauf vers le sud où le réseau ferroviaire de banlieue est très dense) contrairement au réseau parisien, concentré dans le centre et ne desservant pas la grande banlieue. Comme Paris, ni Londres, ni Madrid ne font fonctionner leur métro toute la nuit. Le métro de Berlin circule en continu les nuits du vendredi au samedi et du samedi au dimanche. Le métro de New York et celui de Chicago fonctionnent au contraire en permanence pour certaines lignes, celles-ci étant dotées de 4 voies afin de pouvoir assurer l'entretien de l'infrastructure sur les 2 voies inutilisées la nuit.
  

Modernisation du matériel roulant

De mai 2011 à mars 2013, la RATP a procédé du transfert des rames MP 89 CC de la ligne 1 sur la ligne 4 au fur et à mesure des mises en service des rames automatiques MP 05, profitant ainsi du processus d'automisation de la ligne 1 en cours. L'objectif recherché était de remplacer les rames MP 59 sur la ligne.

Par rapport aux rames MP 59, les MP 89 possèdent un espace intérieur qui est d'un seul tenant. Elles ne comportent, en effet, aucune séparation entre les voitures, ce qui permet une meilleure répartition des voyageurs. Leurs excellentes performances pourraient permettre d'augmenter le débit de la ligne et de légèrement réduire le temps de parcours.

Le processus avait démarré le 23 mai 2011 avec la réception du premier MP 89 CC pour prendre fin en mars 2013 à l'occasion de l'ouverture du prolongement à Montrouge. Cependant, les derniers MP 59 de la ligne 4 ont circulé pour la dernière fois sur la ligne 4, en service commercial, le 21 décembre 2012. Les MP 59 ont ainsi complètement disparu de cette ligne, après 45 années d'utilisation sur celle-ci, et 49 années depuis leur mise en service sur la ligne 1.

De novembre 2011 à février 2013, la RATP a procédé à la mise en service progressive de nouvelles rames automatiques, commandées auprès d'Alstom pour permettre d'assurer l'exploitation intégralement automatique de la ligne 1.

Dénommées MP 05, elles sont basées sur les MP 89 actuellement en circulation sur la ligne 14 et se distinguent des trains actuellement en circulation sur la ligne 4 par l'absence de cabine de conduite. En effet, à l'instar des MP 89 CA de la ligne 14, elles sont entièrement automatiques et possèdent un pupitre de conduite de secours.

Les MP 05 ont été, à partir du 3 novembre 2011, progressivement mises en service commercial sur la ligne 1 en remplacement des MP 89 CC progressivement mutées sur la ligne 4.

Automisation de la ligne 1

Une rame MP05 pelliculée de la ligne 1 sur le point de Neuilly, en novembre 2011.













Pour augmenter sa capacité, la ligne 1, qui est la plus fréquentée du réseau, est en cours d'automatisation afin de la rendre intégralement automatique, c'est-à-dire sans conducteur. Décidée en 2005 par la RATP, cette automatisation se fait avec seulement de rares interruptions de trafic, ce qui est une performance pour une ligne très fréquentée et en exploitation.

Les travaux d'automatisation ont commencé en 2006, avec entre autres la rénovation de la signalisation latérale, et la transformation de l'ancienne boucle terminus de Porte Maillot, un temps utilisée comme espace de réception, en atelier de maintenance des rames. Dans l'ensemble des stations de la ligne, des portes palières à mi-hauteur (1,8m) ont été installées, afin de la rendre hermétique. Elles permettent d'éviter les incidents sur les voies, intrusions et autres suicides sur cette ligne historique qui traverse tout Paris en suivant son axe est-ouest (Nation, Bastille, Louvre, Concorde, Champs-Elysées, Arc de Triomphe et même La Défense).

Toutefois, ils ne sont pas exempts d'incidents, avec parfois de longues coupures de trafic à la suite d'une panne électrique ou de signalisation. Le 13 janvier 2011 par exemple, le trafic a été totalement interrompu durant 2h30 en pleine pointe du matin en raison de disjonctions.

La RATP a décidé d'équiper la ligne en rames automatiques MP 05, afin de pouvoir assurer le service intégralement automatique de la ligne. Les premières navettes automatiques sont entrées en service commercial le 3 novembre 2011, donnant le coup d'envoi à la période transitoire d'exploitation mixte manuelle/automatique. Cette dernière a duré jusqu'au 22 décembre 2012, date à partir de laquelle la ligne est exploitée en mode automatique intégral, à l'instar de la ligne 14.
 

Réalisation de la ligne 14

Une rame MP89 CA de la ligne 14 en station de Gare de Lyon, en juin 2006.














Le 15 octobre 1998 est inaugurée une ligne véritablement nouvelle: la ligne 14, initialement entre les stations Bibliothèque François-Mitterrand et Madeleine, faute de budget, le STIF finançant en même temps le projet EOLE (RER E) et Meteor, puis jusqu'à Saint-Lazare et enfin Olympiades.

La ligne 14 est la première ligne du métro parisien à mettre en oeuvre la conduite automatisée sans conducteur grâce au système d'automatisation de l'exploitation des trains (SAET) fourni par Siemens Transportation Systems. Des portes palières garantissent la sécurité. La ligne se caractérise également par des distances interstations plus proches de celles du RER, permettant d'atteindre une vitesse commerciale particulièrement élevée. La ligne, les rames de métro ainsi que les dimensions et la décoration des stations en font la vitrine de la RATP et des entreprises Alstom et Siemens Transportation Systems. Les stations permettent d'accueillir des rames de 8 voitures mais celles actuellement utilisées n'en comportent que 6.
 

Créations et extensions de lignes

Une rame MF67 à la station Gambetta (ligne 3 bis), en janvier 2010
















La station Pointe du Lac (ligne 8), en octobre 2011












Le nombre de lignes de métro s'accroît désormais uniquement du fait de l'isolement de l'embranchement le moins fréquenté de la ligne 7 et de la déviation de la 3, qui deviennent ainsi des lignes indépendantes: 7 bis (en 1967) et 3 bis (en 1971), puis, ce nombre se réduit à 15 en raison de la fusion, dans les années 1970, des lignes 13 (partie nord de l'actuelle ligne 13) et 14 (ancienne ligne reliant Invalides à Porte de Vanves) après achèvement de la liaison entre Saint-Lazare et Invalides.

Des prolongements destinés à assurer une meilleure desserte de la petite couronne sont progressivement mis en service à compter de 1967:

19 septembre 1970: Prolongement de la ligne 8 de Charenton-Ecoles à Maisons-Alfort-Stade,

2 avril 1971: Prolongement de la ligne 3 de Gambetta à Gallieni,

27 avril 1972: Prolongement de la ligne 8 de Maisons-Alfort-Satde à Maisons-Alfort-Les Juilliottes,

24 septembre 1973: Prolongement de la ligne 8 de Maisons-Alfort-Les Juilliottes à Créteil-L'Echat,

10 septembre 1974: Prolongement de la ligne 8 de Créteil-L'Echat à Créteil-Préfecture,

21 mai 1976: Prolongement de la ligne 13 de Carrefour Pleyel à Saint-Denis-Basilique,

9 novembre 1976: Prolongement de l'ex-ligne 14 tout juste devenue ligne 13 de Porte de Vanves à Châtillon-Montrouge,

4 octobre 1979: Prolongement de la ligne 7 de Porte de la Villette à Fort d'Aubervilliers,

9 mai 1980: Prolongement de la ligne 13 de Porte de Clichy à Gabriel Péri-Asnières-Gennevilliers,

3 octobre 1980: Prolongement de la ligne 10 de Porte d'Auteuil à Boulogne-Jean-Jaurès

2 octobre 1981: Prolongement de la ligne 10 de Boulogne-Jean Jaurès à Boulogne-Pont de Saint-Cloud,

10 décembre 1982: Débranchement de la ligne 7 de Maison Blanche à Kremlin-Bicêtre,

25 avril 1985: Prolongement de la ligne 5 de Eglise de Pantin à Bobigny-Pablo Picasso,

28 février 1985: Prolongement de la ligne 7 de Kremlin-Bicêtre à Villejuif-Louis Aragon,

6 mai 1987: Prolongement de la ligne 7 de Fort d'Aubervilliers à La Couronne-8 Mai 1945,

1er avril 1992: Prolongement de la ligne 1 de Pont de Neuilly à La Défense,

25 mai 1998: Prolongement de la ligne 13 de Basilique de Saint-Denis (anciennement Saint-Denis-Basilique) à Saint-Denis-Université

15 octobre 1998: Ouverture de la ligne 14 de Madeleine à Bibliothèque François-Mitterrand,

16 décembre 2003: Premier prolongement de la ligne 14 de Madeleine à Saint-Lazare,

27 juin 2007: Second prolongement de la ligne 14 de Bibliothèque François-Mitterrand à Olympiades,

14 juin 2008: Prolongement de la ligne 13 de Gabriel Péri (anciennement Gabriel Péri-Asnières-Gennevilliers) à Asnières-Gennevilliers-Les Courtilles,

8 octobre 2011: Prolongement de la ligne 8 de la ligne de Créteil-Préfecture à Pointe du Lac,

18 décembre 2012: Prolongement de la ligne 12 de Porte de la Chapelle à Front Populaire,

23 mars 2013: Prolongement de la ligne 4 de Porte d'Orléans à Mairie de Montrouge
 

Modernisation du réseau

Une rame MP59 de la ligne 1 en livrée d'origine, quittant la station Bastille, en 1963.







Les deux décennies entre 1952 et 1972 sont une période noire pour le métro de Paris: le transport individuel a la priorité et aucune extension n'est construite faute de moyens et de volonté politique. Les seuls investissements notables concernent l'arrivée du métro articulé et du matériel sur pneu (MP55 puis MP 59) sur quelques lignes ainsi que le renouvellement partiel de la décoration des stations. A compter de 1962, démarrent les travaux de la ligne A du RER, nouveau mode de transport en commun complémentaire du métro.

En 1967, démarre le renouvellement des rames Sprague par le nouveau matériel MF67. La ligne 3 est la première équipée avec des rames à adhérence totale (toutes les voitures sont motrices) permettant de bonnes accélérations. L'adhérence totale sera abandonnée par la suite. les rames Sprague sont définitivement retirées du service en 1983.

Le premier choc pétrolier relance l'activité du métro à partir de 1972.

Entre 1969 et 1973, les poinçonneurs chargés du contrôle des billets sont progressivement remplacés par les tourniquets.

En 1978, les nouvelles rames MF77 entrent en circulation. A l'ergonomie particulièrement soignée, elles doivent permettre de desservir les lignes comportant des antennes importantes en banlieue nécessitant de bonnes vitesses de pointe.

Premiers prolongements en banlieue

Une rame Sprague-Thomson de la ligne ligne 5 arrivant en station terminus d'Eglise de Pantin, vers 1942

En 1929, les autorités de la Préfecture de la Seine décident le prolongement du métro en proche banlieue sur quinze axes pour permettre le transport d'une population qui est désormais presque aussi nombreuse à résider en banlieue (2,5 millions) qu'à Paris intra-muros (3 millions. La construction de trois nouvelles lignes est également décidée.

En 1939, plusieurs stations sont fermées par souci d'économie dans le contexte de la Seconde Guerre mondiale, ce qui n'empêche pas le métro de transporter un million et demi de personnes en 1941, la pénurie d'essence et de pneus clouant les autobus au garage.

En 1949, en application du plan de 1929, le réseau comporte neuf prolongements en banlieue: la ligne 1 atteint Neuilly à l'Ouest et Vincennes à l'Est, la ligne 3 arrive à Levallois-Perret, la ligne 5 à Pantin, la ligne 7 à Ivry-sur-Seine, la ligne 9 à Boulogne-Billancourt, la ligne 11 aux Lilas et la ligne 12 à Issy-les-Moulineaux.

Le 1er janvier 1942, la CMP fusionne avec la Société des transports en commun de la région parisienne (STCRP) qui gérait les transports de surface, leur réseau sera repris en 1949 par la RATP, créée par une loi du 21 mars 1948. Le métro de Paris est toujours géré et exploité par cet établissement public à caractère industriel et commercial (EPIC) qui ne fonctionne plus en régie. La RATP gère également le funiculaire de Montmartre, des lignes de bus, de tramway, ainsi qu'une partie des lignes A et B du réseau express régional d'Île-de-France.
 

Naissance du métro

Développement du métro de Paris avant 1949 1900-1910, 1910-1914, 1914-1930, 1930-1939, 1939-1949


Le projet initial comporte une ligne circulaire Etoile-Nation-Etoile et deux lignes transversales, une Nord-Sud (Porte de Clignancourt-Porte d'Orléans) et une Est-Ouest (Avenue Gambetta-Porte Maillot).

La première ligne (Porte de Vincennes-Porte Maillot) est ouverte au public le 19 juillet 1900 afin de desservir les épreuves des jeux Olympiques d'été de 1900 au bois de Vincennes. Les édicules sont conçus par l'architecte emblématique de l'art nouveau.
















Construction du métro aérien 1905












Construction d'un caisson entre 1902 et 1910 pour une section située sous la nappe phréatique (station Saint-Michel, ligne 4).


















Station Gare de Lyon avec piliers d'origine, en fonte, peints en jaune (ligne 1)








"Une journée sanglante", titre Le Matin du 31 juillet 1908: la construction du métro ne va pas sans conflits sociaux importants. Ainsi, sous Clemenceau, une grève de carriers éclate à Draveil-Villeneuve-Saint-Georges alors que les compagnies sont largement bénéficiaires grâce aux travaux du métro.



Trois techniques furent utilisées pour la construction: pour les parties du tunnel peu profondes la construction à ciel ouvert qui nécessitait d'éventrer la chaussée de la rue situé au-dessus (technique du cut-and-cover), les boucliers qui avaient initialement la faveur des constructeurs mais qui furent peu utilisés à cause de l'inconsistance et de l'hétérogénéité du sous-sol de Paris, et la technique ancienne du boisage utilisée dans les mines qui fut finalement la plus utilisée. La ligne 1 fut construite en un temps record (30/3/1898-19/7/1900).

La ligne est inaugurée de manière très discrète car la CMP souhaitait une montée en charge progressive. Les Parisiens furent tout de suite séduits par ce nouveau moyen de transport qui permettait des gains substantiels de temps dans des conditions de confort meilleures que les moyens de transport disponibles en surface. Il fallut rapidement augmenter les fréquences et allonger les rames qui passèrent en 2 ans de 3 voitures à 8 voitures sur les sections les plus fréquentées.
En 1900, il y a deux classes, le prix de la première est fixé à 25 centimes et celui de la seconde à 15 centimes, quel que soit le parcours.

Les voitures à essieux sous-motorisées montrèrent rapidement leurs limites face au trafic. L'incendie d'une rame à la station Couronnes (84 morts), déclenché par des circuits défectueux et une technologie inadaptée, entraîna l'abandon rapide des voitures à essieux au profit de voitures à bogies plus longues puis à compter de 1908 des rames à caisses métalliques avec un système permettant de commander à distance les voitures motrices.

Une seconde convention est passée le 31 janvier 1904 qui confie à une autre compagnie, la Société du chemn de fer électrique souterrain Nord-Sud de Paris (Nord-Sud), la ligne entre Montmartre (en fait Notre-Dame-de-Lorette) et la Porte de Versailles. L'inauguration de celle-ci, le 4 novembre 1910 sera retardée par la crue de la Seine de janvier 1910.

Les deux compagnies, CMP et Nord-Sud, coexisteront jusqu'en 1929 date à laquelle elles seront réunies dans la CMP. Elles utilisent des matériels compatibles mais se différencient par des décorations différentes de leurs rames comme de leurs stations. Des stations différentes portaient le même nom sur chacun des deux réseaux (deux stations Grenelle, par exemple). En 1913, le métro comporte déjà 10 lignes: huit de la CMP et deux du Nord-Sud (l'actuelle ligne 12 et la ligne 13 au nord de la station Saint-Lazare). De 55 millions en 1901, le nombre annuel de voyageurs est passé à 467 millions en 1913. Le réseau continue de s'agrandir pendant la Première Guerre mondiale. Pendant l'entre-deux-guerres, les lignes 9, 10 et 11 seront ouvertes. En 1929, la CMP absorbe les deux lignes de la compagnie Nord-Sud qui n'a jamais pu équilibrer ses comptes.
 

Histoire du métro de Paris

Prémices












Fulgence Bienvenüe, le père du Métro de Paris



Vers 1845, la ville de Paris et les compagnies de chemin de fer envisagent d'établir un réseau de chemin de fer dans Paris. Il s'agit à l'époque de véhiculer des marchandises. En 1871, à la suite des premières élections municipales de Paris, le sujet est remis à l'ordre du jour au cours d'une session du Conseil Général de la Seine: le projet évoqué concerne la création d'un chemin de fer local qui doit desservir l'ensemble du département de la Seine, c'est-à-dire un mode de transport intermédiaire entre les omnibus et tramways hippomobiles assurant alors la desserte de Paris et le réseau existant de chemin de fer à vocation nationale et régionale. A l'époque, la voie ferrée dans Paris se limitait aux neuf gares terminus en cul-de-sac et aux six gares de passages interconnectées par la Petite Ceinture, lign circulaire ouverte aux voyageurs et comprenant 21 gares.

Par la suite deux conceptions vont s'opposer: la municipalité parisienne souhaite réaliser un réseau placé sous tutelle locale et assurant une desserte de la ville répondant en priorité aux besoins de ses habitants tandis que les compagnies de chemin de fer et les services de l'Etat (Préfecture, Ponts et Chaussée, Conseil d'Etat) axent le futur réseau sur des prolongements des lignes existantes aboutissant dans les gares parisiennes (gares Saint-Lazare, du Nord, de l'Est, de la Bastille, de Lyon, d'Austerlitz, d'Enfer, des Invalides et Montparnasse) reliées entre elles par la ligne de Petite Ceinture. Le conflit est renforcé par de profondes divergences politiques (la municipalité de Paris est à gauche alors que le gouvernement est longtemps entre les mains des conservateurs) et compliqué par l'absence d'autonomie de la municipalité parisienne placée sous la tutelle de la Préfecture.

Entre 1856 et 1890, plusieurs projets sont élaborés sans qu'aucun n'aboutisse. Sur le plan technique à côté de projets farfelus s'opposent les propositions de réseau aérien, à la manière des premiers métros américains, et de réseau souterrain. Les projets aériens sont contestés par ceux qui redoutent une dégradation des plus belles perspectives parisiennes, tandis que les projets souterrains suscitent des craintes pour la sécurité et la santé des voyageurs.

Durant cette période les villes de Londres et New York, confrontées au même choix, créent un premier réseau consistant à prolonger les lignes de chemin de fer dans la ville avant de créer par la suite un réseau spécial (avec un gabarit différent): ainsi Londres met en service en 1863 une ligne circulaire desservie par des trains à vapeur et assurant l'interconnexion des gares londoniennes. En 1867, New York met à son tour en service un réseau de chemin de fer à vapeur dans la ville perché sur des viaducs métalliques (le premier vrai métro-l'IRT au gabarit plus réduit-sera mis en service en 1904). En 1890, la première ligne de vrai métro londonien-souterrain et électrique, au gabarit surbaissé- (le "Tube") est inaugurée. Enfin en 1896, Budapest inaugure une ligne de tramway entièrement souterraine, le "Földalatti".

La combinaison de plusieurs facteurs finit par débloquer le projet parisien: on peut citer la pression de l'opinion publique mobilisée par les échecs précédents, la croissance démographique parisienne, l'exemple des capitales étrangères, l'arrivée d'hommes nouveaux à des postes clés de la municipalité, du gouvernement et des services techniques de l'Etat, le changement des équilibres politiques, l'apparition de lobbies industriels (les compagnies électrotechniques) favorables au métro et l'approche de l'exposition universelle et des Jeux olympiques d'été de 1900. Tous ces facteurs décident les autorités à lancer enfin la construction du métro. La solution de la ville de Paris est retenue. L'Etat concède à celle-ci la conception et la réalisation de l'ouvrage.

Après l'adoption le 20 avril 1896 du projet de réseau de Fulgence Bienvenüe et d'Edmond Huet, le "chemin de fer métropolitain" est déclaré d'utilité publique par une loi du 30 mars 1898: le décret prévoit la construction d'une première tranche de 6 lignes avec une option pour 3 autres lignes. Les travaux sont lancés le 4 octobre 1898 dans le cadre d'une convention passée entre la Ville de Paris et la Compagnie du chemin de fer métropolitain de Paris (CMP), propriété en Belgique. Cette concession sera nationalisée après la Deuxième Guerre mondiale par la loi du 21 mars 1948 entraînant une indemnité pour rupture de concession au 1er janvier 1945 ainsi que la destruction des archives, effaçant toute trace de la fondation et de l'exploitation du métro de Paris par le secteur privé.

Dès l'origine, le cahier des charges de la construction du métro de Paris précise que celui-ci sera souterrain, à traction électrique, avec une voie à écartement normal et un gabarit de 2,40m qui interdit toute circulation des trains normaux. Le but est que le métro de Paris ne puisse franchir les portes de la capitale et aussi qu'aucun convoi venant de l'extérieur ne puisse pénétrer dans la ville en souterrain, les raisons de ces obligations étant pour les militaires, stratégique, et pour la municipalité, politique, afin de garantir l'indépendance du réseau entièrement sous contrôle de la ville de Paris et de ne pas le donner en concession aux Rothschild ou Wendel comme pour les chemins de fer. Le cahier des charges impose de construire des voies avec une déclivité maximale de 40mm/m et un rayon de courbure minimal de 75m. La longueur des stations est fixée à 75m. Elle sera portée par la suite à 90m (effectif sur l'ensemble des lignes 1 et 4) puis 105m (généralisé sur aucune ligne).
 

Métro de Paris

Le métro de Paris est un des système de transport en commun desservant la ville de Paris et son agglomération). Exploité par la Régie autonome des transports parisiens (RATP), il comporte seize lignes en site propre, essentiellement souterraines, totalisant 219,9km. Devenu un des symboles de Paris, il se caractérise par la densité de son réseau au coeur de Paris et par son style architectural homogène influencé par l'Art nouveau. En 2009, le métro transportait environ 4,05 millions de voyageurs par jour (1,479 milliard par an).

La première ligne du métro de Paris a été construite à l'approche de l'Exposition universelle de 1900. Elle est inaugurée quelques mois après le début de l'exposition. Le réseau s'est ensuite rapidement densifié dans Paris intra-muros jusqu'à la Seconde Guerre mondiale. Après une pause durant les "décennies voitures" (1950-1970), plusieurs lignes existantes ont été prolongées en proche banlieue. Les choix effectués à sa conception (faibles distances entre les stations, capacités réduite des rames) limitent aujourd'hui les possibilités d'extension du réseau. Le métro de Paris a cependant inauguré à la fin du siècle dernier une nouvelle ligne entièrement automatisée, la ligne 14, destinée notamment à soulager la ligne A du RER.

La desserte de Paris et de son agglomération est également assurée par d'autres moyens de transport en commun: le Réseau express régional d'Île-de-France (RER) (451 millions de voyageurs en 2006 sur ce réseau RER RATP), le Transilien (réseau de trains de banlieue, 655 millions de voyageurs incluant le réseau RER SNCF), cinq lignes de tramway en site propre (85 millions de voyageurs dans sa configuration de 2006) ainsi que trois lignes utilisant un véhicule automatique léger (VAL) et assurant une desserte locale des aéroports.
 

Métro de Paris





Situation: Paris et petite couronne

Type: Métro

Entrée en service: 1900

Longueur du réseau: 219,9km

Lignes: 16

Stations: 303

Fréquentation: 1,479 milliard (2009) soit 4,05 millions de voyageurs par jour:

Ecartement des rails: 1 435mm

Propriétaire: RATP (stations et infrastructures STIF (Matériel roulant)

Exploitant: RATP

Vitesse maximale: 70km/h (80km/h sur la ligne(14))

Lignes du réseau: (1) (2) (3) (3bis) (4) (5) (6) (7) (7bis) (8) (9) (10) (11) (12) (13) (14)



Réseaux connexes: TC en Île-de-France:

(M) Métro de Paris
(RER) RER d'ïle-de-France
Transilien Transilien
(T) Tramway d'ïle-de-France
(BUS) Autobus d'ïle-de-France


   Le réseau métropolitain de Paris