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mercredi 15 juillet 2015

La guerre de religion

Nuit de la Saint-Barthélémy, d'après François Dubois


Les règnes des trois fils d'Henri II, François II (1559-1560), Charles IX (1560-1574) et Henri III (1574-1589) sont marqués par les guerres de religion entre protestants et catholiques. La Réforme s'est progressivement répandue en France à partir de 1520, au point qu'en 1562, date du début des huit guerres de religion, un dixième de la population était devenue protestante. Cette guerre civile est marquée par le massacre de la Saint-Barthélémy, le 24 août 1572 et les jours suivants, où les protestants sont attaqués dans leurs propres maisons par la Ligue, faisant plusieurs milliers de victimes à Paris et en province. La guerre civile est aussi une grande menace pour l'unité territoriale. Les protestants et les ligueurs font des promesses aux souverains étrangers pour obtenir leur aide. Par exemple, les réformés promettent à Elisabeth Ire d'Angleterre de lui restituer le Calaisis en échange de son intervention. De plus les troubles permettent à chacun des partis en présence de s'arroger des parcelles du pouvoir régalien. Les princes catholiques sont tout puissants dans les régions dont ils ont obtenu le gouvernement comme les Guise en Bourgogne, les Montmorency en Languedoc. L'édit de Beaulieu de 1576 permet aux protestants de célébrer leur culte publiquement partout sauf à Paris. Ils peuvent occuper huit places fortes et bénéficient de chambres mi-partie dans les parlements. Ils constituent alors un véritable Etat huguenot dans l'Etat. L'édit de Nantes de 1598 ne revient qu'en partie sur ces privilèges.

Après l'assassinat commandé par Henri III du duc de Guise, chef de la Ligue catholique en France, l'université de théologie de la Sorbonne décrète, lors d'une assemblée tenue le 7 janvier 1589, la déchéance du roi tyran. Cette même assemblée fait savoir que "le peuple français était délié du sommet de fidélité prêté à Henri III et qu'il pouvait s'armer pour la défense de la religion". Cela suffira au moine Jacques Clément à assassiner le roi six mois plus tard. Le trône, ne possédant plus d'héritier dans la branche des Valois, passe alors à une branche cadette, les Bourbons, en la personne d'Henri IV, auparavant roi de Navarre. Mais celui-ci étant protestant, il n'est pas reconnu par les ultracatholiques de la Ligue. Il lui faut reconquérir son royaume et se convertir au catholicisme, ce qu'il fait en 1593. Une fois son pouvoir consolidé, Henri IV met un terme aux Guerres de religion en promulguant l'édit de Nantes de 1598. Aidé de son ministre Sully, Henri IV tâche de remettre sur pied le royaume durement éprouvé par les guerres de religion. Lorsque Henri IV est assassiné par Ravaillac, un catholique fanatique en 1610, il lègue à son fils Louis XIII un royaime considérablement renforcé.
 

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