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mardi 5 janvier 2016

L'identité alsacienne dans la nation française

L'Alsace possède une forte identité culturelle, à la fois française et germanique.La nation contrôlant l'Alsace a toujours cherché à effacer les liens historiques et culturels la reliant à l'autre nation. L'intégration culturelle alsacienne au sein de la nation française est essentiellement marquée par le soutien de la bourgeoisie d'Alsace à la révolution française, puis le rejet de l'Allemagne plus massif après la Seconde Guerre mondiale. Mais beaucoup plus que la Révolution Française l'attachement à la France pour les populations rurales et le petit peuple des villes est confessionnel. Pour les catholiques la France est un pays catholique comme eux. Pour les protestants l'attachement à la France est moindre.

D'après le géographe Paul Vidal de La Blache dans La France de l'Est, l'adhésion de la population alsacienne à la France a été scellée sur une base plus politique que culturelle. A ce titre, la lettre de Fustel de Coulanges adressée à Mommsen du 27 octobre 1870 puis le discours d'Ernest Renan à la Sorbonne le 11 mars 1882 soulignent le caractère politique inhérent à la construction d'une Nation. La confrontation entre la France et l'Allemagne est aussi une lutte entre des conceptions opposées de l'idée de Nation.

Mais jusqu'en 1870, la question de l'identité alsacienne n'était pas à proprement parler un problème. L'intégration à la France, qui commença dès 1648 avec le traité de Westphalie, s'apparentait essentiellement à un changement de souverain, les Alsaciens devenant des sujets du roi de France. Si Louis XIV prenait souvent pour les paysans dans leurs conflits avec les seigneurs, c'est également la stabilité retrouvée et les investissements colossaux réalisés par l'Etat (fortifications Vauban, creusement de canaux dont celui du Rhône au Rhin....), au fondement d'une reprise de l'activité économique, qui permirent de se concilier avec la population.

C'est surtout le célèbre écriteau placé sur le pont du Rhin, à Strasbourg, le 14 juillet 1791, pour la fête de la Fédération, ici commence le pays de la Liberté, qui symbolise l'adhésion de l'Alsace à la communauté nationale française. L'Alsace fournit beaucoup d'officiers à la France sous la Révolution (Kléber, Kellermann), et la Marseillaise fut chantée pour la première fois par Rouget de l'Isle à l'hôtel de ville de Strasbourg. L'Alsace fut un pays de commerçants, d'artisans, de bourgeois indépendants qui soutinrent la Révolution et les Républiques. La masse de la population était surtout concernée par des intérêts purement confessionnels.

Ainsi, les Alsaciens ont conservé leur culture germanique et leur réseau social traditionnel, tout en s'enrichissant de la culture française. La moindre tension franco-allemande suffisait à mettre en doute le sentiment national des protestants. Lorsqu'éclate le conflit contre la Prusse en 1870, c'est en citoyens, sous l'étendard français, que combattent les Alsaciens. La résistance de Belfort, qui ne fut pas annexée par les Prussiens, et la conduite héroïque des troupes françaises en très nette infériorité numérique à la bataille de Froeschwiller-Woerth ne sont pas étrangères à cette considération.

Mais le facteur déterminant de l'attachement à la France n'est pas ethnique ou linguistique mais lié au fait que la nation française, en 1871, est encore fondée sur les valeurs catholiques. A l'apposé, pour les protestants jusque là intégrés dans un Etat catholique, la guerre de 1870-71 et l'annexion à l'Empire Allemand s'annonce comme une revanche. Une phrase courante désignait les protestants comme pro-allemand et les catholiques comme pro-français. Ainsi, lors de l'incorporation des recrues, après octobre 1872, les campagnes catholiques comptent beaucoup de réfractaires, alors que dans le village protestant de Baldenheim, les conscrits défilent dans les rues derrière un drapeau portant l'inscription "Vive Guillaume, Empereur d'Allemagne".
   

Brève chronologie politique

  • ~90: Alsace germanique L'Alsace fait partie de la province romaine de Germanie Supérieure
  • 535: Alsace franque Clotaire annexe une grande partie de l'Alémanie, dont l'Alsace.
  • 843: Alsace germanique L'Empire carolingien, la Francie, est divisée en trois parties. L'Alsace se trouve dans la Francie médiane, la Lotharingie (octroyée en 843 à Lothaire Ier puis en grande partie en 870 à Louis le Germanique qui avait déjà la Francie orientale après 843), qui fera partie du Saint-Empire romain germanique (fondé sous Otton Ier en 962, il durera jusqu'en 1806 sous Napoléon Ier), qui lui, donnera approximativement l'Allemagne.
  • 925: l'Alsace est rattachée au Duché de Souabe
  • 1648: la Haute-Alsace devient française
  • 1697: les quatre cinquièmes de l'Alsace deviennent français (traité de Ryswick). Une grande partie de l'Alsace devient française par les traités de Westphalie en 1648. Strasbourg se rend à Louis XIV en 1681. Toute l'Alsace appartient maintenant à la France, hormis la ville de Mulhouse qui décidera en 1798 de se joindre à la République Française. 1648 et 1675 sont des années-clés de la progression de la conquête de l'Alsace.
  • 1871: Alsace allemande Vaincue, la France cède l'Alsace à l'Empire allemand
  • 1919: Alsace française L'Alsace redevient française après le traité de Versailles
  • 1940: Alsace allemande Victorieux sur la France, le IIIe Reich annexe l'Alsace
  • 1944: Alsace française L'Alsace redevient française
  • 1982: création de la région Alsace
  • 2013 (7 avril): Référendum sur la création d'une collectivité unique en Alsace par fusion de la région et des deux départements. Rejet dans les deux départements. Dans le Haut-Rhin le "Non" l'emporte et dans le Bas-Rhin où le "Oui" est majoritaire mais n'atteint pas le seuil requis de 25% des électeurs inscrits.
  • 2016 (1er janvier): L'Alsace intègrera la nouvelle grande région Est avec la Lorraine et la Champagne-Ardenne lors de la réforme territoriale.

Conséquences de la rivalité hégémonique franco-allemande

L'alternance de la domination franco-allemande, le fait pour la région d'être toujours en première ligne de l'affrontement de ces deux grandes puissances européennes, la crainte permanente de la guerre, les mesures prises par les Français et les Allemands pour "assimiler" la population alsacienne, les répressions, épurations, incorporations de force, déportations, pénuries en temps de guerre, ayant rythmé l'histoire de la région, ont laissé des traces profondes, encore perceptibles chez une partie de la population. La quasi-totalité de la population compte dans sa famille des victimes de la dernière guerre. Le sujet est souvent tabou, surtout en ce qui concerne les incorporés de force: les malgré-nous. La réintégration de l'Alsace dans la République ne s'est pas faite sans difficulté. La perception du dialecte alsacien, très proche de l'allemand, a entraîné de nombreuses maladresses, mal acceptées par la population alsacienne qui ne désire surtout pas être confondue avec ses voisins d'outre-Rhin et appelant leurs compatriotes "les Français de l'intérieur". Une petite partie de la population a également adopté une attitude de rejet, aussi bien envers leurs concitoyens qu'envers les Allemands sans pour autant être indépendantiste. L'usage du dialecte est comme dans de nombreuses régions françaises le moyen de préserver son histoire régionale.

L'Alsace de l'après-guerre

L'Alsace se relève rapidement de ses ruines, poussée essentiellement par sa position géographique. L'amitié franco-allemande instaure pour la première fois de l'histoire une paix durable dans la région.

La pression française

Une fois la guerre terminée, les malgré-nous furent considérés par l'opinion comme des traîtres. Ils ont également été fortement attaqués par les militants du Parti communiste français pour leurs dénonciations de la situation dans les camps d'internement soviétiques.

Les Malgré-nous et l'incorporation de force

Monument en hommage aux Malgré-nous dans le canton d'Obernai (Bas-Rhin)














 Quand fut signé l'armistice du 22 juin 1940, le cas de l'Alsace n'était pas évoqué. Ce territoire restait donc juridiquement français. Le régime nazi l'annexa de fait en juillet suivant sans en faire la proclamation officielle.

La propagande était active pour inciter les jeunes Alsaciens à s'engager dans la Wehrmacht. Beaucoup de jeunes Alsaciens refusaient de s'engager dans l'Armée allemande et de soutenir le régime. Les nazis proclamaient alors à ce moment qu'on n'avait pas besoin des Alsaciens pour gagner la guerre qui devait être rapide.

Alfred Wahl, professeur d'histoire contemporaine à l'université de Metz, écrit: "Seuls les fils des fonctionnaires allemands présents semblent avoir répondu à l'appel: ils furent moins d'nn millier pour les deux départements".

Le Gauleiter responsable du Reichsgau Baden-Elsaß, Robert Wagner, était persuadé que les "frères de race" nouvellement reconquis entendraient vite l'appel de leur sang et se sentiraient rapidement allemands mais constatant le nombre limité d'engagés volontaires, il conclut-non sans cynisme-que les jeunes hésitaient à entrer dans l'armée allemande "par peur de leur famille" et qu'ils seraient heureux de s'y voir forcés.

  • Dès septembre 1940, Marcel Weinum, âgé de 16 ans, organise un réseau de résistance constitué de 25 garçons de 14 à 16 ans et spécialisé dans la propagande, le sabotage et le renseignement appelé La main noire. A la suite d'un attentat contre le Gauleiter Robert Wagner, les membres du groupe sont tous arrêtés et dix d'entre eux sont jugés par un tribunal spécial. Marcel Weinum est condamné à mort et décapité à Stuttgart le 14 avril 1942.

La plaque commémorative apposée sur la façade du Collège épiscopal Saint-Etienne à Strasbourg

Au printemps 1942, à Vinnytsia, il persuada Adolf Hitler, au début fort réticent, d'instaurer l'incorporation de force en Alsace, ce qui fut fait officiellement le 25 août 1942.

100 000 jeunes Alsaciens seront ôtés à leurs familles et envoyés de force, principalement sur le front de l'Est, pour combattre l'armée de Joseph Staline. 30% furent tués ou portés disparus.

De nombreux autres furent faits prisonniers par les Soviétiques. Parmi eux, beaucoup choisirent de déserter la Wehrmacht pour se rendre délibérément à l'Armée rouge et ainsi, en tant que Français, rejoindre le général de Gaulle et la France libre, mais les soviétiques n'avaient, dans leur grande majorité, pas connaissance du drame de ces Alsaciens. Beaucoup furent donc considérés comme des déserteurs ou des espions, et donc fusillés, victimes d'une double méprise.Les autres ont été déportés au camp de Tamboy après un passage dans les mines de charbon de Karaganda. Dans un compte rendu du colloque de Hambourg sur le retour des prisonniers de guerre après 1945 on peut lire:

"Les Alsaciens en uniforme allemand furent concentrés dans le camp de Tambov et subirent le sort de tous les prisonniers de la Wehrmacht, avec des conditions de vie très dures, un taux de mortalité élevé et des campagnes de rééducation antifasciste. Libérés en grande majorité durant l'automne 1945, une partie des "malgré-nous" passe pourtant plusieurs années supplémentaires en captivité. Accusés de crimes de guerre par les Soviétiques, ils se sentent trahis par la France libre, et utilisés comme monnaie d'échange dans les négociations diplomatiques."

Le dernier malgré-nous libéré est Jean-Jacques Remetter, retourné chez lui en 1955.

lundi 4 janvier 2016

Le IIIe Reich

L'Alsace annexée par l'Allemagne nazie


















 

Politique d'assimilation

Le retour de la région dans le giron de la France ne s'est pas fait sans douleur ni maladresse de la part de l'administration française.

Sur le plan culturel, l'administration tenta de développer l'usage du français: l'alsacien est limité à l'école dans les communes à majorité francophone, même si l'enseignement religieux se fait en allemand ou en dialecte et que quatre ou cinq heures hebdomadaires d'allemand sont incluses dans les programmes, les fonctionnaires s'expriment généralement en français. L'ordre est donné d'utiliser la méthode d'enseignement directe dans les écoles, qui consistait à utiliser le français sans transition. Les habitants de l'Alsace en 1918 furent divisés en quatre classes de citoyens, marquées par les inscriptions A-B-C-D sur leurs cartes d'identité. Ce classement des citoyens fut établi en fonction de l'ascendance et d'enquêtes, plus ou moins fiables dans un climat de délation, sur le degré de francophilie. Chaque classe correspond à des droits civiques différents.

Les autorités françaises mettent en place une politique d'épuration. 112 000 personnes seront également expulsées. Au printemps 1919 des commissions de triage sont chargées de l'examen individuel des Alsaciens selon les propos, les positions prises ou leur attitude supposée.

L'Alsace dans la République française

Signature du traité de 1919 dans la galerie des Glaces














  • 1919:l'Alsace redevient française, à la suite de la ratification du traité de Versailles. Landau, cependant, demeura définitivement allemand, seul reliquat de l'Alsace allemande depuis 1815

La Première Guerre mondiale

  • 1914: incursions de l'armée française dans le sud de l'Alsace, combats autour de Mulhouse. Thann devient capitale de l'Alsace française. La majorité des soldats alsaciens font partie de l'armée allemande, hormis quelques milliers de déserteurs qui viennent s'enrôler en France.
  • 1915: combats au collet du Linge et autour de l'éperon rocheux du Hartmannswillerkopf (aussi appelé le vieil Armand) à 17km de Mulhouse, devenu monument national.
  • Pour le restant de la guerre, stabilisation du front sur une ligne Pfetterhouse-Altkicrch-Thann-Hartmannswillerkopf-Munster-Collet du Linge-Col du Bonhomme
  • 1918: entrée des troupes françaises en Alsace après l'armistice du 11 novembre

L'Alsace dans l'Empire allemand

L'Alsace-Lorraine en 1871






















 Le souvenir, statue à Nancy, commémore la perte de l'Alsace-Moselle lors de la guerre franco-allemande de 1870
















  • 1871 (10 mai): par le traité de Francfort, l'Empire allemand annexe l'Alsace, sauf les environs de Belfort ainsi qu'une partie de la Lorraine. Une politique visant à éliminer la francisation menée depuis l'annexion est mise en place.
  • 1872 (28 avril): un rescrit impérial institue l'université allemande de Strasbourg.
  • 1874 (2 février): élection au Reichstag des premiers élus de la terre d'empire. Jusqu'en 1890, date de la disparition de Bismarck, seuls les députés protestataires contestant l'annexion de la région par l'empire allemand seront élus.
  • 1874 (29 octobre): un décret institue une Assemblée régionale d'Alsace-Lorraine.
  • 1902: libération du régime allemand et forte croissance économique: reflux de la contestation anti-allemande
  • La découverte de gisements de potasse en 1904 par Amélie Zurcher et Joseph Vogt amena un nouvel essor dans le sud de la région en propulsant tout le nord de l'agglomération mulhousienne dans l'exploitation minière. La société minière Gewerkschaft Amélie est créée le 13 juin 1906. Le 22 avril 1908, le premier puits est foré et l'exploitation industrielle commence en 1910.
  • 1911 (31 mai): adoption de la Constitution d'Alsace-Lorraine dans le cadre de l'autonomie alsacienne décidée par l'empire allemand. L'unique élection à la diète (Landtag) d'Alsace Lorraine se déroule les 22 et 29 octobre 1911. Le Zentrum (parti catholique) est le premier parti du Reichsland avec 31% des voix, le SPD (social démocrate) le deuxième avec 23,8% des voix. L'Elsass-Lothringischer Nationalbund (parti autonomiste francophile) de Wetterlé n'obtient que 3% des voix et aucun élu.
  • 1913: l'affaire de Saverne montre les tensions grandissantes entre les Alsaciens et Mosellans et l'Empire.
 

De la Révolution française à Napoléon III

L'Alsace participe activement à la révolution contre la monarchie.
  • 1789: la Révolution est accueillie avec enthousiasme par les Alsaciens qui se soulèvent contre la noblesse locale. L'héritage révolutionnaire scelle le lien géo-politique des Alsaciens à la France.
  • 1790: l'Alsace est partagée en deux départements: le Bas-Rhin et le Haut-Rhin. Strasbourg devient la préfecture du Bas-Rhin et Colmar celle du Haut-Rhin.
  • 1793: un certain nombre de territoires étrangers enclavés dans ces départements, appartenant à la noblesse germanique (les "princes possessionnés"), sont annexés à la France par la Convention nationale.
  • 1798: Mulhouse, alors alliée à la Confédération suisse, vote sa Réunion à la République française, qui a lieu le 4 janvier 1798, à l'époque du Directoire.La Stadtrepublik Mülhausen devient la commune de Mulhausen. L'Alsace est à présent intégralement française. La même année, la communauté juive de Dornach rédige le Memorbuch du même nom. Il contient des prières en mémoire des victimes des persécutions en Allemagne, en Autriche, en Bohême, en Espagne, en Pologne et en Hollande.
  • Période napoléonienne: l'Alsace fournit 70 généraux à la Grande Armée de l'Empire français dont les strasbourgeois Kléber et Kellermann ou le rouffachois François Joseph Lefebvre, maréchal d'Empire.
 Episode de la guerre de 1814 (Théophile Schuler, 1870)
  •  1800: les communes de l'ancienne Principauté de Montbéliard ainsi que la commune de Mandeure sont intégrées au département du Haut-Rhin
  • 1803: les catholiques et les juifs peuvent à nouveau s'installer dans Mulhouse.
  • 1815: Landau est annexé par le Royaume de Bavière.
  • 1816: les communes d'Abbévillers, Aibre, Allenjoie, Allondans, Arbouans, Audincourt, Badevel, Bart, Bavans, Bethoncourt, Bretigney, Brognard, Courcelles-lès-Montbéliard, Couthenans, Dambenois, Dampierre-les-Bois, Dasle, Désandans, Dung, Etouvans, Etupes, Exincourt, Fesches-le-Châtel, Grand-Charmont, Issans, Laire, Mandeure, Montbéliard, Nommay, Présentevillers, Raynans, Sainte-Marie, Sainte-Suzanne, Saint-Julien-lès-Montbéliard, Semondans, Sochaux, Taillecourt, Valentigney, Le Vernoy, Vieux-Charmont et Voujeaucourt sont détachées de la région pour être rattachées au département du Doubs
  • 1826: André Koechlin monte une fonderie et se lance dans la construction mécanique en créant André Koechlin&Compagnie (AKC) cette société est l'ancêtre de la SACM et d'Alsthom (devenue Alstom).

Victor Schoelcher, Abolition de l'esclavage

  • 1848: Victor Schoelcher, homme de gauche d'origine alsacienne, est nommé président de la commission d'abolition de l'esclavage, il est l'initiateur du décret du 27 avril 1848 abolissant définitivement l'esclavage dans l'empire colonial français. La même année la commune de Mulhausen est rebaptisée commune de Mulhouse.

L'Alsace dans l'Empire allemand


  • 1852: l'Alsace vote massivement en faveur du plébiscite sur l'Empire de Napoléon III.
  • 12 décembre 1866: Naissance à Mulhouse du futur prix Nobel de chimie Alfred Werner
  • 19 juillet 1870: déclenchement de la guerre franco-prussienne de 1870 
-Bataille de Wissembourg (4 août) et Bataille de Froeschwiller-Woerth, également appelée bataille de Reichshoffen (6 août): la France subit ses premières défaites
-Dès le 23 août 1870, Strasbourg essuie des bombardements-plus de 200 000 obus tombent sur la ville au cours du siège.La destruction de la bibliothèque et de ses 300 000 ouvrages hérités des collections du Gymnase Jean Sturm (XVIe siècle) et de l'historien Jean-Daniel Schoepflin (1694-1771) a un large retentissement au sein de la communauté des savants et des universitaires. Strasbourg se rend le 27 septembre 1870.
-Le Siège de Belfort (novembre 1870-février 1871) se poursuit jusqu'à l'armistice du 15 février 1871 et à la reddition de la place forte, le 18 février 1871, sur ordre du gouvernement de la Défense nationale, présidé par Louis Adolphe Thiers
-L'Alsace (hors arrondissement de Belfort qui restera français) et la Moselle sont annexées en deux temps. Le Traité préliminaire de paix du 26 février 1871 met fin aux combats entre la France et l'Allemagne. Le Traité de Francfort du 10 mai 1871 fixe les conditions de la paix.

  • 18 avril 1871: le comte Friedrich Alexander von Bismarck-Bohlen, gouverneur général d'Alsace-Lorraine, institue l'Obligation scolaire en Alsace.

lundi 28 décembre 2015

L'Alsace dans le Royaume de France

Une difficile et longue conquête française

A partir de 1365, la convoitise française pour une Alsace "riche, opulente et dans le chemin de l'humanisme" éclate au grand jour. Le désir d'y installer une principauté est très fort. De nombreuses incursions françaises militaires et mercenaires sont à noter jusqu'en 1648. En 1444, Louis XI organisa en Haute-Alsace des pillages et laissa derrière lui la misère et la destruction. Ce roi demanda de plus à la ville de Strasbourg si elle voulait devenir française. La réponse alsacienne d'un peuple qui encourageait des villes libres selon l'esprit germanique fut directe: "Niemals...." (jamais).

En 1552, lorsqu'il voulut s'emparer de la ville libre de Strasbourg, Henri II dit à ce propos: "Venez avec moi, je ferai boire vos chevaux dans l'eau du Rhin en signe de triomphe." Bernard Vogler écrit: "En 1850, fort de l'expérience des invasions françaises, un traité conclu entre plusieurs seigneurs et villes de Haute-Alsace proscrit aux veuves et filles de bourgeois d'épouser des Welches compte tenu des risques d'invasion des Français."

 L'Alsace ou conquestes 
Du Roy en Allemagne tant deça
que delà le Rhein,
carte de Guillaume Sanson, à Paris, 1666

















Les difficultés des Français à conquérir l'Alsace font dire au général de Breisach: "Je ne puis m'empêcher de dire que l'autorité du roi va se perdant absolument en Alsace. Les dix villes, bien loin d'être soumises au roi, sont presque ennemies. Il m'a paru de leur part une grande affection pour l'indépendance et un grand désir de demeurer membres de l'Empire. La noblesse de la Haute-Alsace va presque le même chemin. Haguenau a fermé insolemment la porte au nez de M.Mazarin et la petite ville de Münster l'a chassé honteusement il y a quelque temps. Je crois que le roi devrait prendre le temps qu'il jugerait à propos de Colmar et Haguenau à la raison."

Durant les guerres de la Fronde en France, le cardinal Mazarin voulut se réfugier en Alsace mais il dit en ces termes: "Aucune ville d'Alsace ne pouvait me recevoir, soit parce qu'elles sont protestantes, soit parce qu'elles sont autrichiennes de coeur, soit parce qu'elles ont trop souffert des troupes françaises."

Dans un memorandum de 1790, les princes vaincus écrivent: "Les Princes ne sont soumis à la souveraineté de la France que pour se soustraire aux violences continuelles qu'ils n'avaient cessé d'essuyer de la part de cette puissance et contre laquelle le corps germanique n'avait pu les défendre avec succès et dont les territoires n'ont la plupart été enclavés dans cette province que par l'extension usurpatoire que la France a su donner à ses limites originaires."

  • 1648: achèvement des incursions françaises. A la suite du traité de Westphalie, l'Autriche cède au royaume de France une partie de l'Alsace, principalement le sud de la région. La République de Mulhouse conserve son statut de ville indépendante. La noblesse française éprouvera au début des difficultés à asseoir son autorité sur le territoire alsacien.
  • 1681:la ville libre impériale de Strasbourg est assiégée par les troupes du roi de France, Louis XIV, et doit se rendre. La ville de Strasbourg ne doit être occupée par les Français que jusqu'en 1704. Strasbourg n'est annexée par la France qu'en 1697 par le traité de Ryswick. L'Alsace, à l'exclusion de la Stadtrepublik Mülhausen Mulhouse et de l'Alsace Bossue, sera alors à partir de 1697 gouvernée par un intendant siégeant à Strasbourg et par le conseil souverain à Colmar. La région conservera largement son autonomie.
  • 1716: la Compagnie du Mississippi récupère le monopole de la Compagnie de la Louisiane d'Antoine Crozat, première fortune de France, et décide de faire un vaste appel à l'importante émigration alsacienne. Des publicités attirent en Louisiane des Alsaciens, qui fondent la ville Des Allemands (Louisiane).
  • 1746: en parallèle, la République de Mulhouse se lance de manière précoce dans l'ère industrielle avec l'ouverture de la première manufacture d'indienne.La république libre connaîtra alors une croissance exponentielle et deviendra l'un des principaux pôles industriels d'Europe.
  • 26 août 1728: naissance à Mulhouse du mathématicien, physicien et astronome Jean-Henri Lambert.
  • 1772: le Mulhousien Jean-Henri Lambert invente plusieurs systèmes de projection cartographique dont la Protection conique conforme de Lambert et de la Projection azimutale équivalente de Lambert. 

L'Alsace dans le Saint-Empire - l'âge d'or des cités alsaciennes

Saint-Empire romain germanique en 1648
















 Statue de Gutenberg à Strasbourg





















  • 962: l'Alsace fait partie du Saint-Empire romain germanique
  • En 1161, Frédéric Barberousse élève Mulhouse au rang de ville libre de l'Empire, lui conférant ainsi une autonomie quasi totale. Il en fait ainsi une véritable cité, qui ne doit rendre de comptes qu'à l'empereur lui-même.
  •  En 1197, Philippe de Souabe, fils de Frédéric Barberousse est désigné empereur à Mulhouse
  • 1273: le comte Rodolphe IV de Habsbourg, un seigneur politique, allié des bourgeois des villes de Strasbourg et de Zurich, accède, de manière inattendue, au trône impérial sous le nom de Rodolphe Ier de Habsbourg
  • 1347: les Mulhousiens adoptent un fonctionnement républicain par l'élection de Jean de Dornach (Hans Guterolf Von Dornach) à la tête de la cité, la République de Mulhouse (Stadtrepublik Mülhausen) est née. 
  •  1354: fondation de la Décapole, l'Alsace s'organise en une confédération de villes libres qui rassemble dix villes impériales. La Décapole possède pour les historiens et les économistes une particularité extrêmement rare, qui plus est pour l'époque: outre l'alliance militaire, l'entraide est également financière en cas de banqueroute. Cela permet aux cités alsaciennes de peser économiquement sur l'espace rhénan.
  • 1386 (9 juillet): Bataille de Sempach


De nombreux nobles alsaciens qui combattent sous la bannière des Habsbourg sont tués lors de cette bataille. On chiffre ce nombre de tués à 15% de la noblesse alsacienne.


  • 1434: premiers travaux de Gutenberg sur l'impression, à Strasbourg
  • 1444-1445: invasion des Armagnacs, appelés par l'empereur Frédéric III du Saint-Empire pour mettre à mal l'autonomie des cités impériales, après avoir écrasé les cités suisses, ils décident de s'attaquer aux cités alsaciennes. La noblesse alsacienne se joint à eux. Seules les villes fortifiées résistent. A la fin du siège, les Mulhousiens décident de dissoudre la corporation de la noblesse et expulsent les récalcitrants qui quittent la ville avec un profond ressentiment.
  • 1466-1468: Guerre des Six Deniers, la noblesse de Haute-Alsace tente de se venger des Mulhousiens et déclare la guerre à la cité pour un motif futile. Les Mulhousiens sont abandonnés par la Décapole et doivent leur survie à une alliance militaire avec Berne et Soleure appuyée par Schwytz, Uri, Lucerne, Zurich, Zug et Glaris. Le conflit gagne rapidement en intensité et l'empereur Frédéric III du Saint-Empire tente en vain de le faire cesser. Le landvogt prend le parti de la noblesse qui assiège Mulhouse, ce qui provoque l'entrée de troupes de la Confédération en Haute-Alsace.Les Mulhousiens et les Confédérés écrasent la noblesse et ravagent toute la Haute-Alsace, rasant plus d'une centaine de villages sur les terres seigneuriales.

L'imposant dispositif militaire défensif de la République de Mulhouse en 1642 couplé à une rangée de quatre douves parallèles rendant encore plus périlleuse une éventuelle intrusion.







  • 1515: la République de Mulhouse se retire de la Décapole pour s'allier aux cantons suisses auxquels elle était déjà fortement liée depuis la Guerre des Six Deniers. Son destin sera ainsi distinct du reste de l'Alsace pendant plusieurs siècles. Les Mulhousiens ne feront ainsi jamais partie du Royaume de France et connaîtront un fonctionnement républicain quasiment ininterrompu jusqu'à nos jours.
  • 1523: Mulhouse adhère à la Réforme, qui aboutit en 1529 à l'établissement complet et exclusif du culte protestant calviniste. Les catholiques et les juifs ne peuvent plus résider à l'intérieur de la Stadtrepublik et s'installent dans les villages alentour. Les Habsbourg dont les territoires entourent la cité restent fidèles à l'église catholique romaine, cette dernière devient donc une enclave réformée.
  • 1526: guerre des paysans. 25 000 "rustauds" massacrés à Saverne.
  • 1618-1648: la guerre de Trente Ans frappe lourdement la région, l'Alsace est pillée à de nombreuses reprises, les massacres s'enchaînent, les villages sont rasés et brûlés, la famine se répand et la peste touche la région, la population fuit les villes et villages pour se réfugier dans les Vosges et dans les grandes forêts alsaciennes, environ 60% de la population alsacienne est décimée. L'économie est anéantie. La République de Mulhouse, qui comprend également Illzach et Modenheim, est épargné grâce à son statut de cité-Etat. Elle accueille massivement des réfugiés alsaciens dont le nombre est alors bien supérieur à celui des Mulhousiens. Le repeuplement sera conforté par l'arrivée de migrants suisses dont l'anthroponymie garde le souvenir: Schweitz.

jeudi 24 décembre 2015

Etablissement des Alamans

La Germanie supérieure dans l'Empire romain, vers 120














  • 298:l'empereur Constance Chlore repousse au-delà du Rhin d'importantes bandes d'Alamans (plus de vingt mille hommes) qui avaient pénétré dans l'Est de la Gaule après les avoir battues devant Langres

  • 357: le futur empereur romain Julien bat sévèrement les Alamans qui essayaient d'envahir l'Alsace à la bataille de Strasbourg

  • 378: l'empereur Gratien repousse de nouveau les Alamans qui pénétraient en Alsace. 

  • 406: profitant du gel du Rhin, les Alamans et d'autres peuples barbares pénètrent à nouveau en Alsace. Les Romains et leur alliés fédérés francs ont de plus en plus de mal à les contenir. L'évêque Flodoard qui vit au Xe siècle cite une lettre de Jérôme de Stridon qui écrit que de nombreuses villes dont Reims et Strasbourg sont passées en Germanie. La progression des Alamans s'étend rapidement.

  • Vers le milieu du Ve siècle, les Romains finissent par être définitivement chassés de la plaine d'Alsace où les Alamans s'installent pour y répandre leur culture, leur langue (l'alsacien, alémanique) et construire des villes. Ils mettent en place une confédération de petits royaumes appelée Royaume d'Alémanie. Alamanni signifie "tous les hommes" en germanique.

  • Vers 496: les Francs de Clovis battent les Alamans à Tolbiacmais ces derniers restent les plus nombreux en Alsace bien qu'en théorie inféodés aux Francs.

  • 511: l'Alsace est rattachée au royaume franc d'Austrasie

  • VIIe siècle: Christianisation de l'Alémanie

  • 709-712: nouvelle guerre entre les Francs et les Alamans

  • 746: massacre de Cannstatt. Assassinat de la quasi-totalité des nobles du peuple alaman. Cannstatt, anciennement castrum, était l'une des principales localités du duché d'Alémanie fondé par les Mérovingiens.Le carolingien Carloman, maire du palais d'Austrasie, y convoqua une assemblée et fit assassiner la majorité des dirigeants alémaniques sous le prétexte qu'ils auraient participé au soulèvement du duc Theubebald et du duc Odilon de Bavière.
A partir de ce moment, il n'y aura plus d'unité alémanique et les pays alémaniques seront définitivement divisés en plusieurs Etats. Toutefois, la langue et la culture alémaniques subsisteront jusqu'à nos jours.
  • 843: le traité de Verdun, conclu par trois fils de Louis le Pieux, lui-même fils de Charlemagne, après une querelle d'héritage, divise le royaume de Charlemagne en trois. L'Alsace fait désormais partie de la Francie médiane (domaine de l'empereur Lothaire).
  • 855: l'Alsace revient à Lothaire II et fait partie de la Lotharingie
  • 870: la Lotharingie est partagée entre Charles le Chauve et Louis le Germanique. L'Alsace est rattachée à la Francie orientale (domaine de Louis le Germanique agrandi au traité de Meerssen). Elle fera ensuite partie du Saint-Empire romain germanique.
  • 917:naissance en Alsace de Gontran le Riche, plus vieil ancêtre confirmé de la dynastie des Habsbourg.

Période pré-alémanique

Bataille de l'Ochsenfeld opposant César à Arioviste en 58av.J.C













  • Les traces de peuplement humain les plus anciennes(outils en silex découverts à Achenheim) remontent au Paléolithique.
  •  Les premiers "villages" apparaissent au cours du Néolithique, à la suite d'une migration de peuples venant de l'est.
  • IIe millénaire av.J.C.: les Celtes arrivent dans le territoire qui forme aujourd'hui l'Alsace.
  •  Ve siècle-Ier siècle av.J.C.: l'Alsace était divisé entre deux tribus celtes: les Séquanes dans le Sud et les Médiomatriques dans le Nord.
  •  72 av.J.C.: les peuples germaniques (composés majoritairement des Suèves et des Triboques) traversent le Rhin et s'installent en Alsace (estimés entre 137 000 et 275 000 selon l'historien August Meitzen).
  •  58 av.J.C.: bataille de l'Ochsenfeld

Elle vit la victoire des Romains commandés par Jules César, général et proconsul des Gaules, sur le chef suève Arioviste dans le Sud de l'Alsace. Arioviste réussit à s'enfuir de l'autre côté du Rhin, ceux qui ne réussirent pas à faire de même furent massacrés par les romains, le reste de la population fut mélangé aux peuples celtes. C'est une bataille majeure de la guerre des Gaules, victoire à partir de laquelle les Romains vont décider de rester en Gaule et conquérir le pays.

L'Alsace est annexée par la république romaine à l'issue de la bataille de l'Ochsenfeld puis devient une province de l'empire romain en l'an 27. La langue latine supplante progressivement et remplace les langues celtes.

  • 12 av.J.-C.: création du camp fortifié roman d'Argentoratum, anciennement Argentorata en Celte. Naissance de la ville de Strasbourg.
  • 212: tous les hommes libres obtiennent la citoyenneté romaine grâce à l'édit de Caracalla
 
A partir de la seconde moitié du IVe siècle après J.C., de nombreux Germains, notamment des Alamans s'installèrent progressivement dans l'Alsace romaine.

mardi 22 décembre 2015

L'Alsace, un territoire restreint d'une grande diversité

Histoire et culture

Histoire

 Expansion du Royaume d'Alémanie du IIIe siècle au VIe siècle















L'Alsace, zone originelle du peuplement celtique. La zone orange montre la région de la naissance de La Tène. La zone verte suggère une extension probable de l'influence celtique autour de -1000. La zone rouge indique une région celtique possible autour de -400.

A la différence de ses provinces et régions voisines, l'Alsace n'a jamais connu de période d'indépendance ou d'autonomie de forme centralisatrice.L'Alsace a longtemps été caractérisée par le confédéralisme. La région doit sa culture et son dialecte aux Alamans, qui s'établirent dans la région en 378, l'alsacien d'aujourd'hui est un dialecte alémanique.

La région fut sous l'autorité du Saint-Empire romain germanique de 962, date de sa création, jusqu'en 1648, puis elle perdit son autonomie en passant sous contrôle de la France après son annexion progressive au XVIIe siècle.

C'est en Alsace que sont nés les ancêtres de la puissante dynastie des Habsbourg qui régnèrent en maîtres, plusieurs siècles durant, sur toute l'Europe centrale.

La plaine d'Alsace, subissant l'effet de foehn et étant naturellement irriguée, a toujours été une terre fertile et propice à l'agriculture céréalière, les collines sous-vosgiennes, le piémont, était le domaine réservé de la vigne tandis que les vallées vosgiennes et l'Ochsenfeld (champs des boeufs) abritaient d'immense troupeaux de bovins, on y cultivait également du chanvre.Les forêts et le ried (régions de près inondables et/ou de forêts tunnels) étaient fort riches en gibier. Le tout, réparti le long du Rhin, l'axe fluvial majeur européen, qui permettait ainsi un commerce soutenu et des revenus réguliers. L'Alsace a donc de tout temps été une région riche qui a suscité les convoitises des grandes puissances européennes. L'histoire de l'Alsace fut donc rythmée par les guerres et les annexions.
  

mardi 8 décembre 2015

Topographie

Radôme au sommet du Grand Ballon à 1 424m d'altitude
















 Image satellite de l'Alsace avec les principales aires urbaines




















L'Alsace couvre une surface de 8 280km² (190m de long sur 50km de large soit 1,23% de la superficie de la France), ce qui en fait la plus petite des régions administratives de France métropolitaine, la Corse ayant une surface de 8 680km². Elle s'étend du sud au nord le long du Rhin qui la borde à l'est.

Depuis 1815, elle est limitée au nord par la rivière Lauter, où commence le Palatinat allemand, et à l'est par le Rhin, à l'est duquel s'étend le Bade-Wurtemberg, au sud par la Suisse, au sud-ouest par la France-Comté et à l'ouest par la Lorraine. 

Son espace est découpé en plusieurs ensembles de relief:

.dans l'Est, la plaine d'Alsace drainée par l'Ill et consacrée à la grande culture céréalière. La forêt y occupe encore des espaces importants: forêt de Haguenau au nord et celle de la Hardt et du Nonnenbruch au sud,

.entre le Rhin et l'Ill, le Ried. Cette zone marécageuse et humide conserve ses caractères naturels remarquables façonnés par le vieux fleuve autrefois sauvage (forêts rhénanes parcourues par les bras du Rhin, prairies inondables, sources phréatiques, rivières).

.dans l'Ouest dominent les Vosges, ou massif vosgien, entaillées de larges vallées des affluents de l'Ill, ici ce sont les pâturages d'attitude (Hautes Chaumes) qui alternent avec la forêt, le Grand Ballon 1 424m (ex-ballon de Guebwiller) est le point culminant d'Alsace, il est situé dans le Haut-Rhin,

.les collines sous-vosgiennes font le lien entre les deux ensembles.Le piémont vosgien est la zone où s'étend le vignoble alsacien, la limite supérieure de culture de ce dernier atteint 467m au sud de Mulhouse.

.le Jura alsacien dans l'extrême Sud de la région avec pour point culminant le Glaserberg à 816m.Le Jura alsacien occupe l'extrémité nord du massif du Jura. C'est dans ce massif que l'Ill prend sa source.

 Vignoble alsacien


 

L'Alsace, un territoire restreint d'une grande diversité

Présentation générale du territoire

Le Pays de l'Ill ou le pays des eaux

L'étymologie du nom d'Alsace n'est pas établie et continue à faire l'objet de recherches. Plusieurs théories existent, mais aucune n'est satisfaisante d'un point de vue scientifique.La région étant une zone de contact linguistique, une raison à ces difficultés étymologiques pourrait être que le nom est le résultat de transformations successives apportées par chacune des langues celtiques, latines, tranques et alémaniques.

L'étymologie fondée sur l'hypothèse alémanique est séduisante de par sa simplicité: dans cette acceptation "Alsace" serait issu directement d'Elsass, anciennement écrit Elsaß

.El-viendrait de l'alémanique Eli qui désignait l'Ill, la principale rivière alsacienne qui traverse la région du sud au nord.

.saß viendrait du verbe sitzen (se trouver, être assis) (prétérit de l'allemand: saß-prétérit du vieil anglais:sæt

Dans cette logique, Elsass signifierait "le pays au bord de l'Ill" ou le "pays de l'Ill".

Toutefois, selon Michel Paul Urban, auteur en 2003 d'un dictionnaire étymologique des toponymes alsaciens, le nom de l'Alsace proviendrait de la racine paléo-européenne AL-i(S) qui indique le "mouvement d'une eau qui dépasse" en référence au phénomènes des sources et résurgences qui apparaissent en maints endroits dans les marécages du Ried. Ainsi, il y aurait bien une origine hydronomique au nom "Alsace", mais plutôt pour désigner ce qui était une étendue de petits cours d'eau et de marécages.



 

jeudi 3 décembre 2015

1. L'Alsace

Logo





















 Blason




















Drapeau


Préfecture: Strasbourg

Départements: Bas-Rhin (67) et Haut-Rhin (68)

Chefs-lieux: Strasbourg, Colmar

Arrondissements: 9

Cantons: 40

Communes: 904

Population: 1 859 869hab. (2012)

Densité: 225 hab./km²

Langues: Alémanique et Alsaciens

Superficie: 8 280km²


La cigogne, symbole alsacien














L'Alsace est une région culturelle, historique et administrative de l'Est de la France. Région de l'Europe rhénane, elle se trouve au coeur de la "Banane Bleue". Avec une densité de 224 habitants au km², c'est la troisième région la plus densément peuplée de France métropolitaine mais c'est aussi la plus petite par sa superficie. L'Alsace est la troisième région française en valeur de PIB par habitant, la deuxième quant au revenu disponible brut des ménages, enfin, c'est une des régions de France où le taux de chômage est le plus bas, derrière la Bretagne et les Pays de la Loire. Des difficultés économiques sont cependant apparues depuis le début des années 2000.

L'Alsace fait partie de l'espace culturel de l'Europe centrale. L'alsacien, variante de l'alémanique, est la troisième langue autochtone de France après le français et l'occitan.La région historique était subdivisée en trois entités: la Haute-Alsace, la Basse-Alsace et la République de Mulhouse. Cette dernière se lance dans l'aventure industrielle dès 1746 et vote sa réunion à la France en 1798. En 1815, la Bavière annexe Landau, ainsi que les territoires au nord de la Lauter.L'Alsace est le berceau de La Marseillaise, elle a vu naître les généraux révolutionnaires Kléber et Kellermann et le capitaine Dreyfus. L'implication des Alsaciens dans la Révolution française ainsi que dans l'affaire Dreyfus ont scellé leur attachement à la République française. Après la défaite de 1871, l'Alsace est amputée du Territoire de Belfort et fait partie des "provinces perdues". Le revanchisme qu'elles inspireront accompagnera toute la Troisième République. Tout d'abord Terre d'Empire (Reichsland), la région est finalement dotée d'une constitution en 1911 qui lui donne une certaine autonomie, ce régime est cependant suspendu dès le début de la Grande Guerre. A l'issue de celle-ci, l'Alsace réintègre la République française en 1919, puis est annexée par l'Allemagne nazie en 1940 et redevient française en 1945. Cette histoire houleuse est une clé essentielle à la compréhension de certains particularismes locaux. Ainsi, de nombreux domaines sont régis par un droit local qui prime sur le droit général français.

Aujourd'hui, l'Alsace est divisée en deux départements, le Bas-Rhin au nord et le Haut-Rhin au sud. Le conseil régional siège à Strasbourg, qui est aussi la plus importante des cinq grandes agglomérations de la région devant Mulhouse, Colmar, Haguenau et Saint-Louis (banlieue française de Bâle). Deux Alsaciens sur trois vivent au sein de ces cinq aires urbaines. Strasbourg et Mulhouse sont respectivement les septième et vingt-sixième agglomérations les plus peuplées de France. De tradition industrielle forte, Mulhouse est la ville de France métropolitaine qui a la plus forte proportion de jeunes de moins de 19 ans européen et le Conseil de l'Europe.

Dans le cadre de la réforme territoriale, la région administrative va être fusionnée avec les régions Lorraine et Champagne- Ardenne pour former la région alsace-Champagne-Ardenne-Lorraine.

Les régions françaises

Les régions françaises sont:

1.Alsace

2.Aquitaine

3.Auvergne

4.Bourgogne

5.Bretagne

6.Centre-Val de Loire

7.Champagne-Ardenne

8.Corse

9.Franche-Comté

10.Ile-de-France

11.Languedoc-Roussillon

12.Limousin

13.Lorraine

14.Midi-Pyrénées

15.Nord-Pas-de-Calais

16.Basse-Normandie

17.Haute-Normandie

18.Pays de la Loire

19.Picardie

20.Poitou-Charentes

21.Provence-Alpes-Côte d'Azur

22.Rhône-Alpes

Entre entité administrative et appartenance territoriale

Le découpage actuel des régions suscite régulièrement des débats, entre partisans de régions physiques et culturelles, et objecteurs de divisions administratives.

En 2009, le Comité pour la réforme des collectivités locales, dirigé par l'ancien premier ministre Edouard Balladur, a proposé de ramener le nombre de régions françaises de 22 à 15. Les compétences des départements et des régions devraient être redéfinies. De nombreuses voix se sont fait entendre depuis longtemps pour dénoncer le "millefeuille" administratif français. Il a déjà été évoqué, dans le passé par le rapport de la commission Attali, comme une piste d'étude, la suppression des départements au profit des régions, ce qui permettrait d'éviter de remanier les régions et de toucher ainsi aux identités régionales.

Les nouvelles immatriculations de véhicules terrestres, du type SIV, en vigueur depuis avril 2009 en France, reflètent le sentiment d'appartenance à un département et à une région: la proposition de faire disparaître la référence au département (et donc à la région) sur la plaque d'immatriculation, fut soumise à controverse, à la suite de cela, il fut décidé d'inclure dans la partie droite de ces plaques, le numéro du département de son choix ainsi que le logotype de la région correspondante.

Régions, collectivités territoriales

La loi du 2 mars 1982 a institué l'élection des conseillers régionaux au suffrage universel direct, dans le cadre des départements, pour un mandat de six ans renouvelable, et a doté les régions de compétences bien définies.La première élection a eu lieu le 16 mars 1986, soit le même jour que les élections législatives.Les régions sont devenues des collectivités territoriales au même titre que les départements et les communes.

Le gouvernement de Jean-Pierre Raffarin, Premier ministre du président Chirac de 2002 à 2005, a transféré aux régions la gestion de certaines catégories de personnel non-éducatifs de l'Education nationale.Les critiques de ce plan assurent que les régions n'ont pas eu les ressources financières nécessaires pour supporter cette charge et qu'une telle mesure aggraverait les inégalités entre régions.

Régions, établissements publics

Le 27 avril 1969, l'échec d'un référendum visant entre autres à élargir le rôle des régions conduit à la démission de Charles de Gaulle de la présidence de la République.

Le décret n°70-18 du 9 janvier 1970 porte à 22 (vingt-deux) le nombre des régions métropolitaines en séparant la Corse de la Provence-Côte d'Azur.

La loi n°72-619 du 5 juillet 1972 portant création et organisation des régions crée, dans chaque circonscription d'action régionale, un établissement public: la région ou établissement public régional. Chaque région est administrée par un conseil régional assisté d'un comité économique et social. La région est investie de peu de pouvoirs. D'autre part, le préfet de région est chargé de l'instruction des affaires et de l'exécution des délibérations du conseil régional. La loi de décentralisation de 1982, impulsée par Gaston Defferre, ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, consacre le terme de région et en fait des collectivités territoriales à part entière.

Naissance des régions modernes

Des revendications régionalistes émanent des légitimistes quand ceux-ci comprirent, dans les années 1890, que la République avait définitivement vaincu par les urnes et que seul le pouvoir local était encore à leur portée.

Les premières mesures allant dans le sens de la création de régions n'ont lieu qu'à l'occasion du premier conflit mondial. A la suite d'une circulaire du ministère du Commerce du 25 août 1917 (lui-même inspiré par les théories régionalistes), un premier arrêté ministériel institua des groupements économiques régionaux dits "régions Clémentel" le 5 avril 1919. Ces "régions économiques" regroupaient des chambres de commerce, à leur volonté, sur le territoire de la métropole. Les chambres de commerce étant libres d'adhérer à la région de leur choix et d'en changer librement, les 17 régions prévues initialement furent bientôt portées à 21, et administrées par un Comité régional composé de deux délégués par chambres, auxquels étaient adjoints les préfets et sous-préfets qui avaient voix consultative. Elles étaient à géométrie variable: par exemple, la IIIe (devenue VIe) région économique (Rennes) devait regrouper en 1917 les chambres de commerce des Côtes-du-Nord, du Finistère, d'Ile-et-Vilaine et du Morbihan, mais en 1920 la chambre de commerce de Lorient (Morbihan) préféra rejoindre la Ve région (Nantes).

Sur ce modèle, en septembre 1919, les fédérations de syndicats d'initiative formèrent 19 "régions touristiques" dont les limites librement décidées selon une logique géographique, ethnographique, historique et touristique, traversaient certains départements, comme le Loiret, le Var ou la Lozère.

Des propositions de loi accompagnèrent ce mouvement dès 1915, puis en 1920 (proposition de loi Hennessy) et 1921 (proposition de loi Charles Rebel, projet de loi Millerand-Doumer) pour une décentralisation administrative avec constitution de régions et élection d'assemblées régionales. Ces projets n'aboutissent pas. 

A partir de la Première Guerre mondiale donc, le développement des transports et la facilité à se déplacer loin conduisit certaines personnes à s'interroger sur l'opportunité de créer des divisions administratives plus grandes que les départements.

Dans le champ des idées, de nouvelles revendications régionalistes s'identifièrent au pays réel prôné par Charles Maurras, disciple de Frédéric Mistral, intellectuel de l'Action française et de la Révolution nationale du gouvernement de Vichy. C'est, notamment sur ce fondement idéologique monarchique, dont lui-même était issu, que le Maréchal Pétain entérina une recomposition territoriale régionale dessinée par son secrétaire d'Etat aux Finances, Yves Bouthillier. Le décret publié le 30 juin 1941 attribuait à certains préfets les pouvoirs des préfets régionaux et portrait division du territoire pour l'exercice de ces pouvoirs en application de la loi du 19 avril 1941, par un découpage regroupant des départements. Ce découpage préfigurait le découpage des régions programmes en respectant des critères économiques et surtout le lien au chef-lieu par les transports terrestres. Elles étaient à peu de choses près l'actuel découpage-régional.

Cette organisation ne survécut pas à la chute du régime de Vichy et fut abrogée dès 1945.

Mais dans le possible chaos de la Libération qui s'annonçait, le général de Gaulle voulait garder la maîtrise de l'administration locale. Or, il manquait de personnel préfectoral, il savait qu'il allait avoir besoin de nommer des préfets s'occupant de plusieurs départements à la fois. Aussi décida-t-il, par ordonnance du 10 janvier 1944, de l'organisation administrative accompagnant la future libération du territoire et instaura des régions administratives. Elles étaient placées sous l'autorité d'un commissaire de la République. Celles-ci sont dissoutes à son départ à son départ du pouvoir, en janvier 1946.

La loi du 21 mars 1948 met en place des Inspecteurs généraux de l'administration en mission extraordinaire (IGAME) chargés de coordonner au sein de 13 circonscriptions (les igamies) l'action des régions de défense et des préfets de départements.

Parallèlement, des voix s'élevaient s'inquiétant de l'hypertrophie parisienne, (le livre à succès de Jean-François Gravier, Paris et le désert français, date de 1947). A la tête de l'Etat, on se préoccupait donc d'aménagement du territoire. Cette préoccupation fut aiguillonnée par l'exode rural accéléré de l'après-guerre. Cela consista alors à établir une liste de villes destinées à faire contrepoids à la capitale, et à leur allouer des regroupements de départements. On espérait ainsi retenir dans ces régions, puissamment charpentées par des villes majeures et à équipement complet, le plus possible de migrants potentiels vers la région parisienne.

Dans cette optique, le décret Pflimlin du 30 juin 1955 décida du lancement de "programmes d'action régionale" en vue de "promouvoir l'expansion économique et sociale des différentes régions". Il renvoyait à un arrêté ministériel, qui sera signé le 28 novembre 1956, pour définir les circonscriptions de ces programmes d'action régionale, 24 à l'origine (dont 22 en métropole-la Corse faisait partie de la région de Provence et Corse, mais on distinguait une région des Alpes d'une région du Rhône), circonscriptions qui auraient été délimitées par Jean Vergeot, commissaire général adjoint au Plan. D'usage officiellement administratif, ces régions furent aussi utilisées comme cadre aux grandes opérations d'aménagement du territoire.Pour la première fois depuis la Révolution, des régions, ne correspondant pas aux anciennes limites provinciales mais rationnellement construites, étaient utilisées en France. C'est cette préoccupation qui fit d'Amiens une capitale régionale, dans l'espoir que celle-ci, pourvue de l'Aisne et de l'Oise, contrebalance le fort attrait de Paris immédiatement au nord. C'est ainsi encore que la région Midi-Pyrénées, ne correspondant pas davantage à une réalité historique que les Pays de la Loire, fut constituée, la présence centrale et puissamment attrayante de Toulouse la justifiait.

En 1960, un décret du 2 juin se rapporte (pour la métropole) aux limites des régions sur lesquelles ont été instaurés les programmes d'action régionale pour en faire des circonscriptions d'action régionale (avec quelques modifications: les régions Alpes et Rhône sont fusionnées, les Basses-Pyrénées passent de Midi-Pyrénées à l'Aquitaine, et les Pyrénées-Orientales de Midi-Pyrénées au Languedoc). Désormais, ces territoires ne sont pas seulement les terrains de programmes économiques, mais c'est l'ensemble des administrations qui doivent calquer leurs subdivisions sur ces circonscriptions-elles pourront éventuellement construire au cas par cas des unités administratives couvrant plusieurs régions ou au contraire subdivisant une région en plusieurs parts, mais les limites de ces unités doivent coïncider avec des limites de régions. Ces circonscriptions d'action régionale sont dotées d'un préfet de région par un décret du 14 mars 1964. Une nouvelle étape de la déconcentration régionale est alors franchie par ce décret qui institue une commission de développement économique régionale (CODER), assemblée consultative, composée pour moitié de socioprofessionnels et pour l'autre moitié de personnalités désignées par les conseils généraux et le Premier Ministre. Elle assiste le préfet de région chargé de coordonner les actions de l'Etat dans la région
 

Premiers assemblages des géographes

Durant la deuxième moitié du XIXe siècle, les géographes, Pierre Foncin ou Paul Vidal de La Blache se penchent sur la question " d'assemblages géographiques" afin de regrouper certains départements sur critères géographiques.

Foncin établit ainsi une division en "treize ensembles" en reprenant les limites départementales (les territoires d'Alsace-Lorraine, alors allemands, forment un ensemble classé à part):



 



       Proposition de Paul Vidal de La Blache, en 1903
Les "treize ensembles" de Pierre Foncin, en 1891


      Plaines du Nord (Nord, Pas-de-Calais, Somme)
  1.      Plaines de Paris et de la Champagne (Oise, Aisne, Marne, Haute-Marne, Aube, Yonne, Seine-et-Marne, Seine, Seine-et-Oise, Eure-et-Loir)
  2.      Plateau Lorrain (Ardennes, Meuse, Meurthe-et-Moselle, Vosges)
  3.      Plaines et Collines de Normandie (Seine-Inférieure, Eure, Calvados, Manche, Orne)
  4.      Bretagne, Vendée et Poitou (Loire-Inférieure, Finistère, Côtes-du-Nord, Morbihan, Ille-et-Vilaine, Vendée, Vienne, Deux-Sèvres)
  5.      Plaines de la Loire (Mayenne, Sarthe, Maine-et-Loire, Indre-et-Loire, Loir-et-Cher, Loiret, Cher, Indre, Nièvre)
  6.      Le Massif Central (Allier, Creuse, Haute-Vienne, Dordogne, Lot, Tarn, Aveyron, Lozère, Haute-Loire, Loire, Puy-de-Dôme, Corrèze, Cantal)
  7.      Plaines du Sud-Ouest (Charente-Inférieure, Charente, Gironde, Lot-et-Garonne, Gers, Landes)
  8.      Pyrénées (Basses-Pyrénées, Hautes-Pyrénées, Pyrénées-Orientales, Haute-Garonne, Ariège, Aude)
  9.      Jura & Saône (Belfort, Haute-Saône, Doubs, Jura, Côte-d'Or, Saône-et-Loire, Ain)
  10.      Alpes (Haute-Savoie, Savoie, Hautes-Alpes, Basses-Alpes, Alpes-Maritimes, Var, Corse)
  11.      Plaine du Languedoc (Rhône, Isère, Ardèche, Drôme, Vaucluse, Bouches-du-Rhône, Gard, Hérault)