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mercredi 2 décembre 2015

Raymond Poincaré

Portrait officiel du président Poincaré.Portrait officiel du président Poincaré


Raymond Poincaré, né le 20 août 1860 à Bar-le-Duc (Meuse)et décédé le 15 octobre 1934 rue Marbeau, dans le 16e arrondissement de Paris, est un homme d'Etat français. Il est le 10e président de la République française du 18 février 1913 au 18 février 1920.

Ministre à plusieurs reprises, président du Conseil des ministres puis président de la République de 1913 à 1920, Raymond Poincaré fut l'une des plus grandes figures politiques de la IIIe République. Il fut également l'un des personnages centraux de la Première Guerre mondiale, conflit durant lequel il appela "le Tigre", Georges Clemenceau, à la présidence du Conseil, en 1917.

Biographie

Ses origines familiales

Raymond Poincaré est le fils de Nicolas dit Antoni Poincaré (1825-1911), polytechnicien (1845), ingénieur, puis inspecteur général des Ponts et Chaussées.

Par ailleurs, il est l'arrière-petit-fils d'un député ayant exercé ses fonctions sous le règne de Louis-Philippe, il est également le petit-fils du doyen de la faculté de médecine.

Il est enfin le cousin du mathématicien et savant Henri Poincaré.

Les débuts dans la politique

Formé à la politique par Jules Devalle dont il est, pendant dix-huit mois, directeur de cabinet au ministère de l'Agriculture en 1886, élu ensuite conseiller général, du canton de Pierrefitte dans la Meuse, Poincaré se forge une réputation de républicain modéré et conciliant dès son premier mandat de député de la Meuse en 1887. Cela n'empêche pas ce fils de polytechnicien, entré avec réticence sur la scène politique, de s'y imposer rapidement.

Caricature de Poincaré par le Canadien Boardman Robinson (vers 1923)

Après des études à Nancy puis à la faculté de droit de Paris, il entre au barreau de Paris en tant que stagiaire en 1879, il est nommé premier secrétaire de la Conférence du barreau de Paris et devient secrétaire de Mr Henry du Buit, célèbre avocat d'affaires. En 1883, il prononce un discours à l'ouverture de la Conférence des Avocats dans lequel il fait l'éloge du républicain Jules Dufaure, ancien bâtonnier et ex-président du Conseil décédé deux ans auparavant:

"S'il est à souhaiter que l'éloge d'un défunt illustre éveille chez nous le désir de l'imiter, le simple récit de la vie de Dufaure contiendra, je crois, pour notre génération, un précieux exemple de travail, d'indépendance et de dignité".

-Eloge de Dufaure à l'ouverture de la Conférence des Avocats 1883 Barreau de Paris.

En 1895, il ouvre son propre cabinet, qui obtient rapidement un grand succès et détient une clientèle très prestigieuse pour les affaires de presse, les affaires littéraires-il est notamment l'avocat de l'écrivain Jules Verne-et le droit des sociétés. Poincaré a parmi ses clients les plus grandes entreprises industrielles et financières du moment.

La carrière parlementaire

Raymond Poincaré

Il entre en politique en 1887, en se faisant élire député de la Meuse. En 1892, il est rapporteur de la commission des Finances, au moment du scandale de Panama, et est réélu l'année suivante.

A trente-six ans, il a déjà été trois fois ministre: de l'Instruction publique (1893), sous Dupuy, puis des Finances dans le second cabinet Dupuy, après la victoire électorale des modérés (1894-1895), et de nouveau chargé de l'Instruction publique, dans le cabinet Ribot, en 1895. Il est partisan de la laïcité mais éloigné de l'anticléricalisme radical. Il prône en effet une "école neutre", dont la vocation serait de produire de vrais patriotes. Poincaré devient alors l'un des leaders en vue des modérés, qui arborent l'étiquette "progressiste" qui a remplacé l'ancienne appellation d'"opportunisme" utilisée par Gambetta et Jules Ferry. Au fil du temps, ces républicains progressistes" évoluent du centre gauche vers le centre droit, suivant le phénomène du sinistrisme.

Durant l'affaire Dreyfus, il adopte une attitude prudente. Il fait d'abord partie de ceux qui souhaitent étouffer un scandale qu'ils jugent contraire à la raison d'Etat. Il se rallie finalement au camp dreyfusard, plus par légalisme que par conviction.

Bien que républicain et laïque-signe sûr, à la Belle Epoque, d'une appartenance à la gauche-Poincaré demeure cependant prudent envers les gauches, et reste très modéré. En juin 1899, le président de la République Emile Loubet le pressent comme président du Conseil. Mais il n'arrive pas à mettre d'accord les différentes tendances républicaines pour composer un gouvernement, tandis que Clemenceau déclarait:

"Le do de Poincaré n'est pas à dédaigner: c'est l'intelligence. Il pourrait faire remarquablement à côté de quelqu'un qui fournirait le caractère".

Aussi Poincaré conseille-t-il à Loubet d'appeler plutôt Waldeck-Rousseau, qui forme un cabinet de Défense républicaine. Néanmoins, Poincaré s'oppose à celui-ci, et plus encore, après la victoire du Bloc des gauches aux élections de 1902, à la politique anticléricale d'Emile Combes. En tant que membre de l'Alliance libérale démocratique (centre-droit), il soutient cependant, de façon générale, le cabinet combiste.

Plus tard, c'est au Sénat que Poincaré décida de se présenter. Elu sénateur de la Meuse en 1903, il quitte ses fonctions en 1913, date à laquelle il est élu à l'Elysée, puis reprend ses fonctions en 1920 et ce jusqu'en 1934, date de son décès.

En 1906, Clemenceau, qui juge pourtant Poincaré un peu trop mou-c'est lui qui aurait inventé l'expression "poincarisme" dans son hebdomadaire Le Bloc du 15 mars 1902-lui propose néanmoins d'entrer dans son gouvernement Poincaré, peut-être par animosité, s'y refuse.

Belle consécration, il est élu à l'Académie française en 1909, et est également professeur aux écoles HEI-HEP.


Président du Conseil (1912-1913)

En janvier 1912, il est nommé président du Conseil et forme un gouvernement de républicains modérés avec Briand aux Affaires étrangères, Théophile Delcassé à la Marine, Jules Pams à l'Agriculture, Albert Lebrun aux Colonies et Léon Bourgeois au Travail et à la Prévoyance sociale.

Du 6 au 12 août 1912, il est en visite officielle en Russie dans le cadre de l'alliance franco-russe et assiste à des revues militaires.


L'élection présidentielle de janvier 1913


Le Petit Journal annonçant l'élection de Raymond Poincaré


Alors que le mandat présidentiel d'Amand Fallières touche à sa fin, Poincaré se présente comme candidat à l'élection présidentielle de janvier 1913. Le président du Conseil est en lice face au président de la Chambre, Paul Deschanel, et au président du Sénat, Antonin Dubost. Avec Clemenceau, les radicaux soutiennent Jules Pams, le ministre de l'Agriculture, une personnalité considérée comme effacée et dont la candidature vise essentiellement à contrer Poincaré.

Selon la tradition républicaine, un scrutin préparatoire a lieu pour choisir le candidat du "camp républicain", les "modérés" (républicains de droite) d'un côté, de l'autre les socialistes, refusent toutefois d'y participer. Au troisième tour, Pams l'emporte avec 323 voix contre 309 pour Poincaré, classé à gauche à l'époque (dreyfusard, laïc, il s'était marié civilement, puis religieusement en 1912). La discipline républicaine aurait voulu que, battu à ces primaires, il se retire, et c'est ce que lui demande une délégation conduite par Combes et Clemenceau.

Mais Poincaré refuse, sachant que lors du scrutin officiel, il serait soutenu par la droite républicaine: il se présente donc à Versailles, et est élu le 17 janvier 1913 au deuxième tour, avec 482 voix contre 296 à Pams l'emporte avec 323 voix contre 309 pour Poincaré, classé à gauche à l'époque (dreyfusard, laïc, il s'était marié civilement, puis religieusement en 1912). La discipline républicaine aurait voulu que, battu à ces primaires, il se retire, et c'est ce que lui demande une délégation conduite par Combes et Clemenceau.

Mais Poincaré refuse, sachant que lors du scrutin officiel, il serait soutenu par la droite républicaine: il ne présente donc à Versailles, et est élu le 17 janvier 1913 au deuxième tour, avec 482 voix contre 296 à Pams et 69 pour le socialiste Edouard Vaillant. Clemenceau conserva une rancune tenace contre Poincaré pour n'avoir pas respecté la discipline républicaine, que lui-même respectera lors de l'élection présidentielle de 1920.

L'Elysée (1913-1920)

Son mandat de chef de l'Etat va évidemment être marqué par la Première Guerre mondiale, pendant laquelle il est l'artisan de l'Union Sacrée politique et sociale, aux côtés de René Viviani, d'Aristide Briand puis de Georges Clemenceau, et contre Jaurès et la SFIO, il soutient la loi des trois ans, votée en juillet 1913.

Son rôle dans le déclenchement de la guerre est controversé: il aurait poussé à la fermeté la Russie lors de son voyage officiel du 13 au 23 juillet 1914 en Russie, afin de renforcer les alliances deux semaines après l'attentat de Sarajevo. Le 4 août, son message est communiqué aux Chambres par Viviani: la France "sera héroïquement défendue par tous ses fils, dont rien ne brisera devant l'ennemi, l'Union sacrée, et qui sont aujourd'hui fraternellement assemblés dans une même indignation contre l'agresseur, et, dans une même foi patriotique". Il participa à la cérémonie du transfert des cendres de Rouget de Lisle aux Invalides le 14 juillet 1915, dans lequel il prononça un discours célèbre dans lequel il explique sa vision du déclenchement de la Première Guerre mondiale.

Il n'hésite pas, parfois au péril de sa vie, à venir au front (essentiellement dans la Meuse et dans la Meuse et dans la Somme) afin de juger du moral des troupes et des populations déplacées. Il visite à plusieurs reprises la partie de l'Alsace redevenue française dès le 7 août 1914: au Col de la Schlucht, à Thann, Masevaux, Saint-Amarin et Dannemarie entre le 11 février 1915 et le 10 avril 1916.

Fin 1917, il nomme le radical-socialiste Clemenceau, qu'il n'apprécie guère mais dont il admire la fermeté de caractère, comme le président du Conseil. Son rôle devient alors plus discret, et il se plaint même, dans ses écrits, d'être mis de côté. Il conserve toutefois une certaine influence: selon l'historien Michel Winock, une certaine forme de cohabitation se met en place entre les hommes.

Après sa présidence

Tract pour les élections législatives de 1932 faisant référence à la "prophétie" de Raymond Poincaré


Dès 1920, alors que son mandat n'est pas achevé, il se fait élire sénateur de la Meuse. Aristide Briand ayant démissionné de la présidence du Conseil à la suite des critiques subies du fait de ses prises de position en matière de politique étrangère à la Conférence de Cannes, Poincaré accepte de redevenir président du Conseil en janvier 1922, à la demande du président de la République, Alexandre Millerand

Face à l'Allemagne, qui refuse de payer les "réparations de guerre", Raymond Poincaré a recours à la force, faisant occuper la Ruhr. Mais sa politique de rigueur budgétaire le rend impopulaire et, en 1924, après la victoire du Cartel des gauches, il doit présenter sa démission, tout comme le président Millerand.

On le rappelle à la tête du gouvernement en 1926, devant l'ampleur de la crise financière. Il forme alors un cabinet d'union nationale, en conservant Briand aux Affaires étrangères, et en revenant à une politique d'austérité financière, le franc Germinal est remplacé par le franc Poincaré d'une valeur cinq fois moindre, dévaluation qui, se borne à entériner le change réel. Malade et fatigué, il démissionne et se retire de la scène publique en 1929. Décédé à Paris en 1934, il est inhumé à Nubécourt (Meuse), dans son département natal.

Mandats électifs

Poincaré par Pierre-Carrier-Bellevue

.Député de la Meuse (1887-1903)
.Sénateur de la Meuse (1903-1913 puis 1920-1934)
.Président de la République (1913-1920)
.Conseiller général de la Meuse: 1886-1913/1920-1934
.Président du Conseil général de la Meuse: 1910-1913

Fonctions gouvernementales

.Ministre de l'Instruction publique en 1893 puis en 1895
.Ministre des Finances en 1894

Il fut cinq fois président du Conseil:

.du 14 janvier 1912 au 21 janvier 1913, cumule ces fonctions avec les Affaires étrangères
.du 15 janvier 1922 au 29 mars 1924 cumule ces fonctions avec les Affaires étrangères
.29 mars 1924 au 1er juin 1924
.du 23 juillet 1926 au 6 novembre 1928 cumule ces fonctions avec les Finances 
.du 11 novembre 1928 au 20 juillet 1929

Armand Fallières

Portrait officiel du président Armand Fallières.Portrait officiel du président Armand Fallières


Clément Armand Fallières, dit Armand Fallières, né le 6 novembre 1841 à Mézin (Lot-et-Garonne) et décédé le 22 juin 1931 à Villeneuve-de Mézin(Lot-et-Garonne), fut un homme d'Etat français, président de la République française de 1906 à 1913 sous la IIIe République.

Ministre au sein du gouvernement français entre 1880 et 1892, il fut nommé président du Conseil en 1883, mais son gouvernement tombe rapidement. Elu à la présidence du Sénat en 1899 après l'élection d'Emile Loubet à l'Elysée, il lui succède en 1906, après avoir été élu président de la République, pour un mandat de sept ans. Bien qu'étant très respecté, le président Fallières ne sollicita pas un second mandat présidentiel pour se retirer des affaires nationales.

Biographie

Origines, famille et études

Clément Armand Fallières est issu d'une famille relativement modeste, localisée à Mézin (Lot-et-Garonne). Son grand-père paternel, Joseph Fallières (1781-1866), fut forgeron et petit viticulteur, tandis que son père, Pierre Fallières (1810-1874), occupa les fonctions de greffier de justice à Nérac.

Le jeune Armand Fallières débute ses études au lycée Guez de Balzac d'Angoulême. Il devient avocat à Nérac après des études de droit à Toulouse et à Paris. Le 14 janvier 1868, il épouse, au cours d'une cérémonie civile se tenant à la mairie de Nérac, Jeanne Bresson (1849-1939), qui lui donne deux enfants, Anne-Marie Fallières et André Fallières, la même année, Fallières est élu membre du Conseil municipal de Nérac, dont il devient maire en 1871, entrant également au Conseil général de Lot-et-Garonne.

Député de Lot-et-Garonne

En 1876, il entre à la Chambre des députés comme député de Lot-et-Garonne et siège parmi les républicains de gauche. Le 18 mai 1877, il fait partie des 363 parlementaires qui votent la motion de censure contre le duc de Broglie.

Après la dissolution du Parlement par le président de la République, Mac Mahon, les nouvelles élections sont une victoire pour la gauche, et Fallières retrouve son siège.

Membre du gouvernement

En mai 1877, Fallières devint à nouveau maire de Nérac. Il occupera à nouveau cette fonction brièvement, jusqu'en septembre, soit quatre mois après son investiture municipale.

Il entre au gouvernement en tant que secrétaire d'Etat à l'Intérieur dans les cabinets de Freycinet et Ferry, puis ministre de l'Intérieur du 7 août 1882 au 29 janvier 1883 dans le cabinet Duclerc.

Le 29 janvier 1883, il est appelé par le président Grévy, de sorte à diriger un gouvernement, dont il prend le ministère des Affaires étrangères. Après trois semaines à la présidence d'un éphémère cabinet, il présente au président de la République sa démission, le 17 février.

Fallières, par la suite, occupa de nouvelles fonctions ministérielles de premier plan, entre 1883 et 1892, soit pendant neuf ans: ministre de l'Intérieur, puis de la Justice, et, enfin de l'Instruction publique. Fallières est, entre temps, élu sénateur de Lot-et-Garonne, en 1890.

Sénateur

Peu après son élection au Sénat, Fallières prend la décision de s'inscrire dans trois groupes parlementaires: la gauche républicaine, l'union républicaine et la gauche démocratique. Lorsque cette pluralité de groupes n'est plus admise, il choisit finalement le groupe de la gauche démocratique, "le plus avancé des trois" selon le sénateur Fallières.

De 1892 à 1899, Fallières, simple sénateur, fait preuve d'une grande discrétion: il ne prend pas une seule fois la parole en séance publique, même s'il contribue beaucoup au travail parlementaire.

Le 1er mars 1899, il vote contre la "loi de dessaisissement" du président Louis Loew dans l'affaire Dreyfus. Deux jours plus tard, il est président du Sénat au 2e tour de scrutin. Il succédera par ailleurs à l'Elysée, sept ans plus tard.

Fallières est constamment réélu président du Sénat jusqu'en 1906. C'est à ce titre qu'il préside la Haute Cour de justice, qui juge, en 1899, Déroulède, Buffet, Ramel et Godefroy pour l'affaire de la caserne de Reuilly, liée à la tentative du coup d'Etat pendant les obsèques du président Félix Faure.

Président de la République

Portrait du président Fallières par Léon Bonnat (1907)

Elu le 17 janvier 1906, il succède à Emile Loubet en remportant la victoire face à Paul Doumer, 78 voix les séparant. Il devient ainsi le 9e président de la IIIe République. Il entre en fonctions le 18 février.

Evitant d'occuper un rôle politique trop influent, le nouveau président cherche à se faire l'arbitre des classes politiques et souhaite rapprocher la fonction présidentielle des Français. Aussi se déplace-t-il facilement en province, notamment sur ses terres du sud-ouest. En 1907, il inaugure à Marmande (Lot-et-Garonne) le monument commémoratif de Léopold Faye, homme politique local, ancien maire de la ville puis conseiller général et président du Conseil général de Lot-et-Garonne entre 1871 et 1874, décée en 1900.

C'est durant la présidence de Fallières que prend fin l'Affaire Dreyfus. En effet, par la loi du 13 juillet 1906, Dreyfus est réintégré partiellement dans l'armée, au grade de chef d'escadron (commandant). Le 4 juin 1908, les cendres du plus illustre défenseur de Dreyfus, l'écrivain Emile Zola, sont transférées au Panthéon.

Opposant à la peine de mort, il gracie systématiquement les condamnés à mort pendant les premiers temps de son mandat, en 1908, qu'un projet de loi visant à l'abolition de la peine capitale est soumis à la Chambre des Députés par le Garde des Sceaux Aristide Briand. Ce dernier y affronte le député nationaliste Maurice Barrès, farouche partisan. La loi ne sera finalement pas votée, les députés et l'opinion publique y étant d'autant plus hostiles que l'affaire Soleilland (1907) étant encore dans les mémoires. Ce n'est que 73 ans plus tard que la peine de mort sera aboli en France, volonté d'un autre président de la République (François Mitterrand) et d'un autre Grade des Sceaux (Robert Badinter).

Le 25 décembre 1908, en effectuant une promenade sur les Champs-Elysées, un garçon de café, qui fut camelot du roi, nommé Jean Mattis, se jette sur le président Fallières lui tirer sur la barbichette. Mais Armand Fallières réagit un peu brusquement en voyant l'énergumène et fut griffé au cou et à l'oreille droite, Jean Mattis écopa de quatre ans de prison.

La présidence Fallières est également une ère politique marquée par de conséquents progrès: un ouvrier gagne en moyenne 1 100 Francs net annuels, les savoirs fondamentaux-lecture, écriture, calcul-constituent le bagage du plus grand nombre. En 1902, une réforme adapte l'enseignement secondaire aux nécessités de la vie moderne en attribuant une plus grande place aux sciences et aux langues étrangères, après le certificat d'études, plus de la moitié des enfants entrent dans la vie active dès treize ou quatorze ans. Ceci étant, c'est sous la présidence de Fallières que le gouvernement de Georges Clemenceau, "le briseur de grèves", réprime durement certains mouvements, comme la révolte des vignerons du Languedoc.

C'est également sous la présidence d'Armand Fallières et sous le gouvernement du même Clemenceau que les forces de police sont modernisées, notamment par la création des "Brigades du Tigre" (popularisées par la série TV à succès Les Brigades du Tigre).

En 1912, il instaure l'isoloir qui permet d'organiser les votes secrets.

Très populaire, le président est affectueusement surnommé par les Français "le père Fallières" en raison de son apparence bonhomme.

Dans le domaine de politique internationale, le président Fallières travaille au renforcement de la Triple-Entente (France/Russie/Royaume-Uni) face à l'Empire allemand de Guillaume II et à la Triplice (Allemagne/Autriche-Hongrie/Italie).

En 1908, il se rend en visite officielle au Royaume-Uni où il rencontre le roi Edouard VII, oncle de l'Europe. La reine, née princesse de Danemark et soeur de la mère du tsar, est une prussophobe convaincue.

L'année suivante, le 31 juillet 1909, le président rencontre le tsar de Russie Nicolas II lors de manoeuvres de la marine à Cherbourg.

En 1911, sur fond de "seconde crise marocaine" (coup d'Agadir), alors que les troupes françaises commencent à occuper le Maroc que l'Allemagne convoite également, le président Fallières se rend en Belgique et aux Pays-Bas.

En juillet de la même année, il se rend aux Pays-Bas. Ici aussi, la souveraine Wilhelmine est jeune et mariée à un prince Allemand, oncle de la Princesse impériale Cécilie, belle-fille du Kaiser et future impératrice.

En 1912, il commet une gaffe dont les journalistes feront des gorges chaudes: le 17 avril il présente ses condoléances au roi Georges V et au président américain William Howard Taft, en hommage aux nombreuses victimes du naufrage du Titanic. Parti en vacances, il oublie en revanche d'adresser ses condoléances aux familles françaises endeuillées.

La retraite

Le mandat présidentiel d'Amand Fallières se termine en 1913. Après réflexion, le chef sortant choisit de ne pas se représenter pour un second mandat de sept ans, justifiant sa décision par la phrase: "la place n'est pas mauvaise, mais il n'y a pas d'avancement".

Retiré de la vie politique, l'ancien président Fallières prend le temps de se reposer dans sa résidence de Loupillon. Il y décède des suites d'une crise cardiaque, le 22 juin 1931, près de vingt ans après avoir quitté l'Elysée. Son épouse Jeanne décède en 1939.

Dans sa ville natale, une statue de bronze de près d'une tonne fut édifiée, en 1938, en l'honneur du "patriarche de la République", selon l'expression de l'historien Jean-Pierre Koscielniak. Ce monument attira les foudres du gouvernement de Vichy qui souhaita le détruire, en 1942.

Encore de nos jours, Armand Fallières reste une grande figure locale de Lot-et-Garonne: à Mezin, une place porte son nom, de même que le collège, le lycée agricole de Nérac porte aussi son nom.

Fonctions

Mandats électifs

.1871-1874: mai 1877-septembre 1877: maire de Nérac (Lot-et-Garonne)
.1871-1886: conseiller général de Nérac
.1883-1886: président du Conseil général de Lot-et-Garonne 
.1876-1889: député républicaine de Nérac
.1890-1906: sénateur du Lot-et-Garonne 
.1899-1906: président du Sénat
.1906-1913: président de la République

Fonctions gouvernementales

Monument, sculpture en bronze


.Sous-secrétaires d'Etat à l'Intérieur et aux Cultes du 17 mai 1880au 14 novembre 1881 dans les gouvernements Charles de Freycinet 1 et Jules Ferry 1
.Ministère de l'Intérieur du 7 août au 13 septembre 1882 dans le gouvernement Charles Duclerc
.Ministre de l'Intérieur et des Cultes du 13 septembre 1882 au 21 février 1883 dans les gouvernements Charles Duclerc et Armand Fallières 
.Président du Conseil et Ministre des Affaires étrangères (par intérim) du 29 janvier au 21 février 1883 dans le gouvernement Armand Fallières
.Ministre de l'Instruction Publique et des Beaux-Arts du 20 novembre 1883 au 6 avril 1885 dans le gouvernement Jules Ferry I
.Ministre de l'Intérieur du 30 mai au 12 décembre 1887 dans le gouvernement Maurice Rouvier I 
.Ministre de la Justice du 30 novembre 1887 au 3 avril 1888 dans les gouvernements Maurice Rouvier I (par intérim) et Pierre Tirard I
.Ministre de l'Instruction publique et des Beaux-Arts du 22 février 1889 au 17 mars 1890 dans le gouvernement Pierre Tirard II
.Ministre de la Justice et des Cultes du 17 mars 1890 au 27 février 1892 dans le gouvernement Charles de Freycinet IV

Emile Loubet

Portrait officiel du président Émile Loubet.Portrait officiel du président Emile Loubet

Emile Loubet, né le 31 décembre 1838 à Marsanne, dans la Drôme, et décédé le 20 décembre 1929 à Montélimar, dans la Drôme, fut un homme d'Etat français, président de la République de 1899 à 1906 sous la IIIe République.

Avocat de profession, il fut élu député de la Drôme. Ministère des Travaux publics, puis de l'Intérieur, il est appelé, en 1892, à diriger le gouvernement de la France; président du Conseil, son ministère tombé à cause du scandale de Panama.

En 1896, Loubet est élu président du Sénat. Après le décès du président Félix Faure, il est élu président de la République française pour un mandat de sept ans. Il ne concourt pas pour sa propre succession, se retirant des affaires nationales à l'issue de son septennat.

Biographie

Né le 31 décembre 1838, Emile Loubet est le fils cadet d'Augustin Loubet (1808-1882) et de Marie-Marguerite Nicolet (1812-1905), d'une famille de cultivateurs et d'édiles de la Drôme (le père du futur président sera maire de Marsanne). Il a aussi un frère aîné, Joseph-Auguste Loubet (1837-1916), médecin, et une soeur, Félicie Loubet (décédé 1892).

Il épouse à Montélimar, le 18 août 1869, Mari-Louise Picard (1843-1925) qui lui donnera quatre enfants (Marguerite, Denis, Paul et Philbert-Emile) et dont seule la postérité de sa fille, les Soubeyran de Saint-Prix, subsiste.

Avant la présidence

Emile Loubet est un républicain modéré. Pendant ses études de droit (il est, plus tard, avocat au barreau de Montélimar), il fait la connaissance de Léon Gambetta et entre à sa suite en politique. Après avoir été élu maire de Montélimar et conseiller général, il est élu député de la Drôme le 20 février 1876. Il siège à gauche de l'hémicycle de l'Assemblée nationale à partir du 20 février 1876.

Le 18 juin 1877, il fait partie des 363 députés du "Bloc des Gauches" qui votent la défiance au gouvernement d'ordre moral du duc de Broglie. La Chambre est alors dissoute par le président de la République, le maréchal de Mac Mahon, Loubet, comme ses confrères, est sanctionné et perd (momentanément) sa charge de maire. Il demeure député jusqu'en janvier 1885, date à laquelle il est élu sénateur de la Drôme.

Au Sénat, Emile Loubet fait la plus grande part de sa longue carrière politique. Il y est élu en 1885 et devient rapidement un acteur majeur de la gauche républicaine. Il est nommé Secrétaire de la Chambre haute, puis intègre la Commission des Finances en tant que rapporteur général du Budget, la Chambre haute, il s'inscrit au groupe de la gauche républicaine. Elu secrétaire en janvier 1887, il est rapporteur général du budget, à la commission des finances, lorsque, dans le premier ministère constitué après l'élection du président de la République Sadi Carnot, dans le cabinet de Pierre Tirard, il est chargé du portefeuille des Travaux publics. De retour au Palais du Luxembourg en avril 1888, il est appelé par le président Carnot à la présidence du Conseil, responsabilité qu'il exerce de février à novembre 1892. Ministre de l'Intérieur dans le cabinet Ribot, l'affaire du Panama conduit à son remplacement le 1er janvier 1893. Emile Loubet reprend son siège au Sénat et redevient président de la commission des finances.

Le 1er janvier 1896, Emile Loubet devient le président du Sénat après la démission de Paul-Amand Challemel-Lacou. A ce titre, c'est qui annonce le 17 février 1899 la mort du président Félix Faure.

L'élection présidentielle de 1899

Le décès subit de Félix Faure ouvre la course à la présidence de la République. L'élection oppose le camp des antidreyfusards aux dreyfusards. Jusqu'ici, Félix Faure aurait appuyé les adversaires de la révision du procès de Dreyfus.

Très vite, le nom de Loubet s'impose. Pourtant Loubet n'a jamais exprimé d'avis sur l'Affaire. Il est resté systématiquement neutre sur la question. C'est sa non-compromission avec les antidreyfusards qui en fait petit à petit le champion des dreyfusards: Georges Clemenceau en fait son favori. Les républicains souhaitent un candidat commun, mais non radical. Loubet a déjà été pressenti pour succéder à Sadi Carnot. En apprenant la candidature du président du Sénat, Jules Méline retire la sienne.

Emile Loubet est élu président de la République par le Congrès réuni à Versailles le 18 février 1899 par 483 voix contre 279 à Jules Méline (qui, malgré le retrait de sa candidature, obtint des voix). L'élection a deux répercussions immédiates: Paul Déroulède tente sans succès de faire un coup d'Etat pour renverser la Troisième République et Loubet est personnellement agressé à coups de canne par le baron Christiani à la tribune de l'hippodrome d'Auteuil. Le baron est écroué et condamné à 10 ans de prison ferme.

Président de la République française

Le président de Loubet est l'une des plus stables de la Troisième République, ainsi seuls quatre présidents du Conseil furent nommés par Loubet durant son septennat: Charles Dupuy, Pierre Waldeck-Rousseau, Emile Combes et Maurice Rouvier.

Politique intérieure

Du point de vue de la politique intérieure, le septennat d'Emile Loubet se passe dans le strict respect de la tradition républicaine: le président a un rôle de représentation officielle. Son autorité, réduite au minimum, ne s'exerce sur la politique intérieure de l'Etat  que par influence, par persuasion et par conseil.

Le septennat d'Emile Loubet est le théâtre de décisions marquantes dans l'histoire de la République française: grâce du Capitaine Dreyfus, promulgation de la loi sur les associations et, surtout, de la loi sur la séparation des Eglises et de l'Etat.

C'est à son sujet que Le Figaro écrit un article le 5 novembre 1901, décrivant le dépôt d'une gerbe de chrysanthèmes lors de l'inauguration d'un monument. Cet épisode, peut être lu par le jeune Charles de Gaulle ou commenté par son père, est déformé par le Général pour créer l'expression "inaugurer les chrysanthèmes" soulignant l'absence de pouvoirs réels du président des IIIe et IVe Républiques. 

Politique étrangère

C'est dans le cadre de la politique étrangère que le président Loubet fut le plus impliqué. Il conseillait le gouvernement et orientait, dans ses grandes lignes, cette politique.

Le septennat est aussi marqué par une intense activité diplomatique avec d'une part l'alliance franco-russe-il reçoit Nicolas II en septembre 1901, avec les fameuses manoeuvres de Bétheny, et se rend en visite officielle en Russie en 1902-et d'autre part le Royaume-Uni.

Loubet améliora aussi les rapports tendus avec l'Italie, avec laquelle il signa en 1900 un accord qui reconnut les intérêts italiens en Libye en échange de la reconnaissance du protectorat français sur le Maroc. En 1901, il reçut la plus haute décoration italienne, l'Ordre de l'Annonciade et en 1904, suite à la visite du roi Victor-Emmanuel III à Paris, Loubet se rendit à Rome en visite d'Etat. C'était la première visite officielle après la prise de Rome d'un chef d'Etat catholique, et le pape Pie X protesta officiellement. Mais dès son retour à Paris Loubet entreprit, avec l'appui des partis de gauche, une politique anticléricale qui culmina le 9 décembre 1905 avec la Loi de séparation des Eglises et de l'Etat.

A la fin de son mandat présidentiel, il est le premier président de la IIIe République à quitter l'Elysée après avoir accompli un mandat complet (avant lui, Jules Grévy a déjà terminé un premier septennat mais réelu, il n'a pas été au bout du deuxième, devant démissionner suite au scandale des décorations.

Emile Loubet se retire ensuite de la vie politique et décède le 20 décembre 1929 âgé de 90 ans et 11 mois (il est encore aujourd'hui, le président de la République française ayant vécu le plus longtemps). Il est enterré au cimetière Saint-Lazare à Montélimar. 

Carrière politique

A Montélimar

Carte postale pour la venue de Nicolas II en 1901

A Montélimar

.1870-1877: maire de Montélimar
.1878-1899: maire de Montélimar

Au Parlement

.1876-1885: député républicain de gauche de la Drôme
.1885-1899: sénateur de la Drôme
.1896-1899: président du Sénat


Au gouvernement

.12 décembre 1887-3 avril 1888: ministre des Travaux Publics dans le Gouvernement Tirard
.27 février 1892-28 novembre 1892: président du Conseil, ministre de l'Intérieur
.6 décembre 1892-11 janvier 1893: ministre de l'Intérieur du Gouvernement Ribot

A la présidence de la République

.18 février 1899-18 février 1906: président de la République

Félix Faure

Portrait officiel du président Félix Faure.Portrait officiel du président Félix Faure

Félix Faure, né à Paris le 30 janvier 1841 et décédé le 16 février 1899 dans la même ville, est un homme d'Etat français.

Ministre de la Marine de 1894 à 1895, il est élu la même année président de la République française. Il décéda soudainement, quatre ans après son élection, dans des circonstances passées à la postérité.

Biographie

Des origines modestes

Félix Faure est issu d'une famille rhodanienne modeste de menuisiers et d'ébénistes de Meys, par son père Jean-Marie Faure (1809-1889), comme par la première épouse de celui-ci, sa mère Rose Cuissard (1819-1852). Du remariage de son père, il aura un demi-frère germain, Constantin Faure, qui sera officier de marine (1860-disparu en mer,1884).

Le futur président passe les trois premières années de sa vie du Faubourg-Saint-Denis, à Paris. En 1844, la famille déménage au faubourg Saint-Antoine, où son père crée une petite fabrique de meubles.

Il suit sa scolarité au collège communal de Beauvais en 1852-1854), puis à l'école Pompée en 1854-1857, internat privé d'Ivry-sur-Seine, où ses résultats sont en nette amélioration. Un lycée de Beauvais porte aujourd'hui son nom.Alors que Félix Faure n'est âgé que de douze ans, sa mère décède de la tuberculose.

Afin de parfaire sa formation, il part deux ans pour l'Angleterre, où il apprend l'anglais et les notions du commerce. Par la suite, engagé dans les chasseurs d'Afrique, Félix Faure envisage une carrière militaire, mais la campagne d'Italie de 1859 l'en dissuade. En 1861, il effectue un stage de 18 mois à la tannerie d'Amboise.

Le mariage avec Berthe

Il épouse, le 18 juillet 1865 à Ambroise, Marie-Mathilde Berthe Belluot, de laquelle il aura deux filles:

.Lucie Faure (1866-1913), fondatrice de la Ligue fraternelle des enfants de France, épouse sous postérité de l'écrivain Georges Goyau, membre de l'Académie française (1922), Femme de lettre elle-même, elle publiera un certain nombre d'ouvrages sous le nom de "Lucie Félix-Faure Goyau", notamment une biographie d'Eugénie de Guérin,

.Antoinette Faure (1871-1950) qui épouse, en 1892, l'ingénieur René Berge (1862-1948), avec qui, elle a trois enfants et postérité à nos jours (dont le psychanalyste André Berge),

Toutes deux seront amies de jeunesse de Marcel Proust.

Les premiers travaux

En 1863, Félix Faure est employé dans une maison de peausserie du Havre (Seine-Inférieure). En janvier 1867, devenu négociant en cuir, il fonde sa première société, "Félix Faure et Cie": il est ainsi l'un des premiers à acheter des cargaisons avant leur accostage en Europe. Lorsqu'il sera élu président de la République, c'est son cousin germain Marius Cremer qui le remplacera à la tête de la société.

Un franc-maçon notable

Félix Faure est franc-maçon, sa loge "Amnit" au Havre lui délivre le grade d'apprenti en 1865, puis de maître à partir de 1869. Il y tient des conférences en 1883 et 1885 en compagnie de Paul Doumer, autre futur président de la République (élu en 1931).

Sa carrière politique

Débuts

Ffaure.jpg

Premier acte de son engagement en politique, Félix Faure signe avec des opposants à Napoléon III, en 1865, le programme de Nancy en faveur de la décentralisation.

Républicain modéré, de plus enraciné au Havre, il fait pour la première fois acte de candidature aux élections municipales des 6 et 7 août 1870, en pleine guerre franco-allemande. Benjamin, de la "liste démocratique" qui remporte tous les sièges au conseil municipal, Félix Faure est élu au 22e rang.

Le 4 septembre 1870, à la suite de la bataille de Sedan, Léon Gambetta prononce la déchéance du Second Empire: la IIIe République est proclamée au balcon de l'hôtel de ville de Paris et un gouvernement provisoire est formé. Le lendemain, sur ordre du préfet, le conseil municipal du Havre est remanié et Félix Faure, ardent défenseur du nouveau régime, devient le 3e premier adjoint, à l'âge de 29 ans. Chargé de la défense de la ville, menacée par les Prussiens, il négocie notamment l'achat d'armes et de munitions, réquisitionne plusieurs milliers de Havrais, supervise l'installation d'une ligne de défense....

A la Chambre des députés

Félix Faure fut élu député de la Seine-Inférieure de 1881 à 1885, de 1885 à 1889, de 1889 à 1893 et enfin de 1893 à 1895.

Au gouvernement

Il est sous-secrétaire d'Etat aux Colonies dans plusieurs cabinets successifs, puis sous-secretaire d'Etat à la Marine et enfin ministre de la Marine.

La présidence de la République

A la suite de la démission de Casimir-Perier, il est élu président de la IIIe République par 430 voix sur 801 votants contre Henri Brisson 361 voix le 17 janvier 1895.

Le Président Faure contribue au rapprochement franco-russe, recevant le tour Nicolas II dans le cadre de l'Alliance franco-russe et faisant une visite officielle en Russie, en 1897. Il participe à l'expansion coloniale, notamment avec la conquête de Madagascar. Mais les relations avec le Royaume-Uni seront tendues avec la crise de Fachoda.

Le mandat présidentiel de Félix Faure est marqué par l'affaire Dreyfus. Félix Faure demeure par "légalisme commode", hostile à une révision du procès bien que son journal montre que progressivement il est convaincu de l'innocence du capitaine. La presse grinçante le surnomme "Président Soleil" à cause de son goût du faste.

Détail des mandats et fonctions 

.1870: élu au conseil municipal du Havre
.1881-1895: député républicain modéré de la Seine-Inférieure de la circonscription du Havre
.1881-1882: sous-secrétaire d'Etat au Commerce et aux Colonies
.1883-1885, 1888: sous-secrétaire d'Etat à la Marine
.1894-1895: ministre de la Marine
.17 janvier 1895-16 février 1899: président de la République

Jean Casimir-Perier

Portrait officiel du président Jean Casimir-Perier.Portrait officiel du président Jean Casimir-Perier


Jean casimir-Perier, né le 8 novembre 1847 à Paris et décédé le 11 mars 1907 dans le 16e arrondissement, est un homme d'Etat français.

Il est président de la République française du 27 juin 1894 au 16 janvier 1895, date de sa démission. Elu à l'âge de 46 ans, il est le deuxième plus jeune jamais élu à cette fonction, toutes républiques confondues, après Louis-Napoléon Bonaparte. Il détient aussi le record du mandat de président de la République française le plus court, toutes républiques confondues, soit 6 mois et 16 jours.

Biographie 

Origines

Jean Paul Pierre Casimir Casimir-Perier dit Jean Casimir-Perier est le petit-fils de Casimir Perier (1777-1832), président du Conseil sous Louis-Philippe Ier sous la Monarchie de Juillet, et le fils d'Auguste Casimir-Perier (1811-1876), ministre de l'Intérieur dans le gouvernement d'Adolphe Thiers, et de Camille Fontenilliat (1823-1907), fille de Henry Fontenilliat, et le neveu de Gaston d'Audiffret-Pasquier, président de l'Assemblée nationale puis du Sénat de 1875 à 1879. Il appartient à la grande bourgeoisie parisienne. Il étudie au lycée Condorcet.

Mariage et enfants

Il épouse à Paris le 17 avril 1873, sa cousine Hélène Perier-Vitet qui lui donne deux enfants: Claude (1880-1915) décédé pour la France) et Germaine (Mme Sommier, 1885-1968).

Carrière politique

Il entre dans la vie publique comme secrétaire de son père, ministère de l'Intérieur dans le ministère Thiers.

En 1874, il est élu conseiller général de l'Aube, et envoyé par ce département à la chambre des députés lors des élections générales de 1876 et il est toujours réélu jusqu'à ce qu'il devienne président de la République. Malgré les traditions de sa famille, il rejoint le groupe des Républicains de gauche et est un des 363 qui s'opposent au Seize-Mai (1877). Il refuse de voter l'expulsion des princes en 1883 et démissionne comme député quand la loi est promulguée, à cause de ses liens personnels avec la famille d'Orléans.

Le 17 octobre 1883 il devient sous-secrétaire d'Etat à la Guerre, poste qu'il occupe jusqu'au 30 mars 1885 dans le gouvernement de Jules Ferry. De 1890 à 1892, il est vice-président de la Chambre, tout en présidant la commission des Finances. En 1893 il accède au "perchoir", c'est-à-dire à la présidence de la Chambre.

Président du Conseil

Quelques mois plus tard, la victoire des "progressistes" aux élections législatives lui dégage la route vers le pouvoir.Le président de la République, Sadi Carnot, le nomme président du Conseil le 3 décembre 1893. Casimir-Perier se fait longuement prier avant d'accepter le poste. Désireux d'écarter du pouvoir les radicaux comme les monarchistes, il décide de gouverner au centre-droit, dans une majorité ouverte aux ralliés. Son gouvernement est constitué de républicains modérés traditionnels, comme l'ancien gambettiste Eugène Spuller. Il prend pour lui-même le portefeuille des Affaires étrangères.

Le 9 décembre 1893 a lieu l'attentat (aucun décès) d'Auguste Vaillant à la Chambre des députés, point d'orgue de la vague d'attentats anarchistes qui frappe le pays. En réaction le gouvernement vote les "Lois scélérates" destinées à mettre en place une sévère répression de l'anarchisme en France. Vaillant est guillotiné.

Sur le plan diplomatique, c'est sous Casimir-Perier qu'est signée le 4 janvier 1894 l'Alliance franco-russe qui reste un temps secrète.

Le 3 mars, Spuller appelle un discours à la Chambre à la tolérance dans les affaires religieuses. Pour Casimir-Perier ces dernières doivent être examinées dans un "esprit nouveau". Gestes envers les réalités, ces déclarations suscitent surtout l'émoi des anticléricaux qui accusent le président du Conseil de "pactiser avec l'ennemi".

Le cabinet se retrouve alors fragilisé. Lorsque le ministre des Travaux publics Charles Jonnart refuse d'accorder la liberté syndicale aux employés des chemins de fer, la Chambre refuse de voter l'ordre du jour et Casimir-Perier remet sa démission le 23 mai 1894.

Président de la République

Casimir-Perier ne reste pas longtemps inactif puisqu'il retrouve aussitôt la présidence de la Chambre. Le 24 juin 1894, le président Carnot est assassiné à Lyon. Casimir-Perier apparaît comme un successeur plausible du président défunt, qui le considérait d'ailleurs comme son héritier. Mais il se montre très réticent à poser sa candidature, craignant le rôle de représentation qu'on lui ferait jouer à l'Elysée. Il se laisse finalement convaincre.Le 27 juin 1894, soutenu par la droite, il est élu président de la République par 451 voix contre 195 pour Henri Brisson et 97 pour Charles Dupuy. Cette élection est loin de le satisfaire, d'autant qu'il est très vite considéré par les radicaux et les socialistes comme le "président de la réaction".

Il devient immédiatement une des cibles favorites de la gauche, qui l'exècre pour son appartenance à la haute bourgeoisie. Propriétaire de la majeure partie des actions des mines d'Anzin, il est surnommé "Casimir d'Anzin". Les campagnes de presse hostiles se multiplient, tout comme les procès pour offense au chef de l'Etat: le plus célèbre est celui où le journaliste Gérault-Richard est défendu par Jaurès qui, dans sa plaidoirie, dresse un véritable réquisitoire contre Casimir-Perier et sa politique. De tempérament susceptible, le président est atteint par ces attaques.

Très vite, il prend conscience du faible rôle réservé au président de la République. Il tente d'intervenir dans la politique du gouvernement, ce que ni sa fonction ni sa popularité ne lui permettent. Il est dépossédé des affaires étrangères, jusqu'alors domaine réservé du président. Sa grande impopularité ne lui permet pas de réagir. Marginalisé par le président du Conseil Charles Dupuy, il sombre dans l'abattement. Regrettant de s'être présenté, il attend le premier prétexte pour démissionner.

De fait, sa présidence ne durera que 6 mois. La démission du ministère Dupuy le 14 janvier 1895 est suivie de la sienne dès le lendemain. Il explique par le fait qu'il se sent ignoré des ministres, qui ne le consultent pas avant de prendre leurs décisions et ne l'informent pas des événements politiques, surtout dans le domaine des affaires étrangères. Dans le message qu'il adresse aux Chambres, il explique que sa retraite est motivée par l'attitude de la majorité, qui ne lui a pas prêté le concours sur lequel il était en droit de compter.



Message de Casimir-Périer aux chambres


Messieurs les sénateurs, Messieurs les députés,

Je ne me suis jamais dissimulé les difficultés de la tâche que l'Assemblée nationale m'a imposée. Je les avais prévues. Si on ne refuse pas un poste au moment du danger, on conserve une dignité qu'avec la conviction de servir son pays.

La présidence de la République, dépourvue de moyens d'action et de contrôle, ne peut puiser que ans la confiance de la nation la force morale sans laquelle elle n'est rien. Ce n'est ni du bon sens ni de la justice de la France que je doute; mais on a réussi à égarer l'opinion publique: plus de vingt années de luttes pour la même cause, plus de vingt années d'attachement à la République, de dévouement à la démocratie, n'ont affectent de croire que je me ferai l'instrument de leurs passions et de leurs espérances.

Depuis six mois se poursuit une campagne de diffamation et d'injures contre l'armée, la magistrature, le Parlement, le chef irresponsable de l'Etat, et cette liberté de souffler les haines sociales continue à être appelée liberté de penser.

Le respect et l'ambition que j'ai pour mon pays, ne me permettent qu'on puisse insulter chaque jour les meilleurs serviteurs de la patrie et celui qui la représente aux yeux de l'étranger.

Je ne me résigne pas à comparer le poids des responsabilités morales qui pèsent sur moi et l'impuissance à laquelle je suis condamné.

Peut-être me comprendra-t-on si j'affirme que les fictions constitutionnelles ne peuvent faire taire les exigences de la conscience politique: peut-être, en me démettant de mes fonctions, aurai-je tracé leur devoir à ceux qui ont le souci de la dignité du pouvoir et du bon renom de la France dans le monde.

Invariablement fidèle à moi-même, je demeure convaincu que les réformes ne se feront qu'avec le concours actif d'un Gouvernement résolu à assurer le respect des lois, à se faire obéir de ses subordonnés et à les gouper tous dans une action commune pour une oeuvre commune.

J'ai foi, malgré les tristesses de l'heure présente, dans un avenir de progrès et de justice sociale.

Je dépose sur le bureau du Sénat et de la Chambre des députés ma démission des fonctions de président de la République française.

Casimir-Perier


Fin de sa vie

A partir de ce moment, Casimir-Perier abandonne complètement la politique. Il se consacre aux affaires et, surtout, à l'exploitation minière. Lors du procès d'Alfred Dreyfus à Rennes, son témoignage, opposé à celui du général Mercier, est très utile à la cause de l'accusé. En 1899, en pleine crise politique, le président Loubet lui propose la présidence du Conseil, qu'il refuse.

Il décéda dans sa soixantième année en 1907, des suites d'une angine de poitrine, après avoir refusé des obsèques nationales.

Mandats électifs:

.1876-1894: député de Nogent-sur-Seine (centre gauche)
.10 janvier 1893-3 décembre 1893: président de la Chambre des députés
.2 juin 1894-27 juin 1894: président de la Chambre des députés
.27 juin 1894-16 janvier 1895: président de la République

Fonctions gouvernementales

.1877-1879: sous-secrétaire d'Etat à l'Instruction publique, aux Beaux-Arts et aux Cultes
.1883-1885: sous-secrétaire d'Etat à la Guerre
.1893-1894: président du Conseil et ministre des Affaires étrangères
      


Sadi Carnot

Portrait officiel du président Sadi Carnot.Portrait officiel du président Sadi Carnot


Sadi Carnot, né le 11 août 1837 à Limoges et décédé le 25 juin 1894 à Lyon (3e arrondissement), de son complet Marie François Sadi Carnot, est un homme d'Etat français. Il fut président de la République du 3 décembre 1887 au 25 juin 1894, le lendemain de son assassinat.

Haut fonctionnaire de carrière, Sadi Carnot, avant de se faire élire à l'Elysée, avait assumé de nombreuses charges politiques et gouvernementales: députés de la Côte-d'Or, préfet de la Seine-Inférieure, puis sous-secrétaire d'Etat aux Travaux, il fut nommé ministre des Travaux publics, puis des Finances.


Biographie

Origines

Plaque du boulevard Carnot à Limoges


Sadi Carnot est le fils de Lazare Hippolyte Carnot, le petits-fils de Lazare Carnot (le Grand Carnot), le neveu du physicien Sadi Carnot, le frère de Marie-Adolphe Carnot et le père d'Ernest Carnot. C'est à son grand-père que Carnot doit son prénom de Sadi. Lazare, avant d'être révolutionnaire (organisateur de la victoire en 1793), était humaniste, et grand admirateur du poète persan Saadi de Shiraz, chantre des femmes, du vin et des roses. Il décida que ce prénom serait porté par son fils aîné, qui disparut prématurément à l'âge de 36 ans.

La famille maternelle de Sadi Carnot est originaire des départements de la Charente et de la Haute-Vienne, ce qui explique le lieu de naissance du futur président. Sa mère, Jeanne-Marie Dupont-Savignat (1816-1897), est la fille de François Dupont-Savignat (1769-1846), né à Chabanais, frère du général d'Empire Pierre Dupont de l'Etang, aïeul de la famille Panon Desbassayns de Richemont. La famille Savignat a donné son nom à un château près de Chabanais (appelé "Savignac"). Sadi Carnot a d'ailleurs été baptisé en l'église de Grenod. Par sa grand-mère maternelle, Sadi Carnot descend de Jean-Baptiste Nieaud, maire de Limoges à la Révolution française. 

Ses débuts

Sadi Carnot, élève de l'Ecole polytechnique


Il est l'élève du lycée Condorcet puis de l'Ecole polytechnique (Promotion X1857) et enfin de l'Ecole des ponts et chaussées dont il sort major en 1863. Après ses études, il devient ingénieur en chef de la Haute-Savoie, où il conçoit et fait construire vers 1874 le fameux système de régulation de la sortie des eaux du lac d'Annecy, communément appelé "les vannes du Thiou". Joyau technique et architectural, elles ont permis de remonter le niveau du lac (2 759 ha) de 20cm afin d'assurer aux usines un débit constant toute l'année, à eux seuls, ces 20cm permettent d'assurer 16 jours de débit à l'étiage. Il est également de concepteur du pont Carnot qui porte son nom, qui franchit le Rhône entre les départements de l'Ain et de la Haute-Savoie.

Il est élu député de la Côte-d'Or en 1871, et occupe des postes de haut fonctionnaire, notamment au Conseil supérieur des Ponts et Chaussées, puis il est nommé préfet de la Seine-Inférieure.

Le 1er juin 1863, il épouse à Paris, Cécile Dupont-White. De cette union sont issus quatre enfants: Claire (1864-1920) qui épousera Paul Cunisset, Sadi (1865-1948, colonel dans l'infanterie), Ernest (1866-1955, ingénieur civil des mines et députés de la Côte-d'Or (1902-1910) et de la Seine-et-Oise (1910-1914). La fille aînée de François Carnot, Anne Carnot (1898-1985) épousera René Giscard d'Estaing (1891-1945), oncle de Valéry Giscard d'Estaing, et postérité.

Ministre

Sous-secrétaire d'Etat aux Travaux publics puis ministre des Travaux publics, il devient ministre des Finances en 1885 dans le gouvernement de Charles de Freycinet. Ce dernier explique dans ses Souvenirs comment la Commission du budget de la Chambre des députés attaqua le budget présenté par Sadi Carnot, et exigea la suppression des sous-préfets que Freycinet et Sadi Carnot refusèrent évidemment, ce qui provoqua la chute du gouvernement en décembre 1886 et par voie de conséquence la montée du boulangisme.

Président de la République

Arrivée du président Sadi Carnot le 5 mai 1889 à l'école sadi carnotArrivée du président Sadi Carnot le 5 mai 1889 à Versailles


Carte postale pour l'alliance franco-russe et le pont Alexandre III


A la suite de la démission de Jules Grévy, mis en cause dans l'affaire des décorations, Sadi Carnot devance Jules Ferry au premier tour de l'élection présidentielle, puis l'emporte au second tour, le 3 décembre 1887, face au général Félix Gustave Saussier.

Le 5 mai 1889, le président Sadi Carnot se rend à Versailles pour célébrer le centenaire des Etats Généraux de 1789.

Le début de son mandat est marqué par l'agitation boulangiste et le scandale de l'affaire de Panama (1892), ainsi que le rapprochement avec la Russie, dans le cadre de l'alliance franco-russe. Il reçoit avec son ministre de la Marine l'amiral Henri Rieunier en France notamment à Toulon et à Paris, avec faste et lors de fêtes grandioses, du 13 au 29 octobre 1893, l'escadre de l'amiral Avellan, envoyé du tsar Alexandre III, et les marins russes. Il est décoré de l'Ordre de saint-André par Alexandre III.

Assassinat

Dans un contexte d'agitation syndicale et anarchiste (une partie des lois relatives à la liberté individuelle et aux délits de presse visant à réprimer cette agitation, qualifiées de lois scélérates par l'opposition socialiste, venant d'être votées), Sadi Carnot est blessé d'un coup de poignard par l'anarchiste italien Sante Geromino Caserio le 24 juin 1894, alors qu'il quittait, par une issue secondaire pour éviter la foule, un banquet organisé à la Chambre de commerce à l'occasion de l'exposition universelle, internationale et coloniale à Lyon. Le député Gaston Doumergue, futur président de la République, est témoin de la scène. Caserio est guillotiné le 16 août suivant pour le crime.

Le président de la République décéda des suites de ses blessures, peu après minuit, le 25 juin 1894, Sadi Carnot était particulièrement haï dans les rangs anarchistes pour avoir refusé la grâce d'Auguste Vaillant, auteur de l'attentat à la Chambre des Députés.

Son assassinat fait adopter par la Chambre la dernière et la plus marquante des lois scélérates visant les anarchistes et leur interdisant tout type de propagande. Elle a été abrogée en 1992.

Il repose au Panthéon de Paris avec son grand-père Lazare Carnot.

Jules Grévy

Portrait officiel du président Grévy.Portrait officiel du président Grévy


Jules Grévy, né le 15 août 1807 à Mont-sous-Vaudrey (Jura) et décédé le 9 septembre 1891 dans la même commune, est un homme d'Etat français.

Avocat de profession, parlementaire engagé aux côtés des républicains, il est arrêté lors du coup d'Etat de 1851. A la tête de l'Assemblée nationale de 1871 à 1873, il préside ensuite la Chambre des députés. Quatrième président de la République française du 30 janvier 1879 au 2 décembre 1887, il démissionne à la suite du scandale des décorations.

Famille

Jules Grévy est né dans une famille aux convictions républicaines. Son idéal républicain repose sur un pouvoir impersonnel, exercé par une assemblée. Il est le frère d'Albert Grévy et de Paul Grévy.

Jules Grévy se marie le 29 août 1848 à Paris, avec Coralie Fraisse, fille d'un tanneur de Narbonne. Ils ont une fille: Alice (1849-1938). Jules Ferry fut plus tard, le témoin du mariage de sa fille avec Daniel Wilson, en 1881.

Jeunesse

Jules Grévy suit de brillantes études au collège de l'Arc à Dole. Mais lorsqu'en 1823 celui-ci est repris par les Jésuites, son père le retire et l'inscrit au collège de Poligny. Il obtient une licence de droit à Paris et devient avocat. Il publie, en 1836, un recueil général de formules pour les actes judiciaires, Le Procédurier.

Sous la monarchie de Juillet, il plaide lors de procès politiques contre les monarchistes.

Débuts en politique

Sa carrière politique débute à la suite lors de la révolution de 1848: il est alors nommé commissaire de la République dans le Jura par le gouvernement issu de la révolution, puis est élu député du Jura en avril de la même année, à l'Assemblée constituante. Lors des débats relatifs à l'élaboration de la Constitution, il propose "l'amendement Grévy", contre l'élection du président de la République au suffrage universel, qui est repoussé. Cet amendement montrait son refus de légitimer le pouvoir d'une seule personne au-dessus de tout.

En 1849, Jules Grévy est élu à l'Assemblée législative, puis vice-président de celle-ci. Le 2 décembre 1851, lors du coup d'Etat, il est arrêté, puis libéré. Retourné au barreau, il est élu, membre du conseil de l'ordre des avocats du Barreau de Paris en 1862, puis, en 1868, bâtonnier de l'ordre des avocats.

Vers la IIIe République

Jules Grévy revient en politique à la fin du Second Empire: élu député du Jura en 1868, il siège dans l'opposition. Il est hostile, avec Léon Gambetta et Adolphe Thiers, à la déclaration de guerre contre l'Allemagne, en 1870. En février de l'année suivante, il est élu président de l'Assemblée nationale, jusqu'à sa démission en avril 1873. Il confie le pouvoir à Thiers lors de l'insurrection de la Commune, qu'il réprouve. 

Jules Grévy est président de la Chambre des députés à partir du 8 mars 1876 où il est élu président provisoire avec 414 voix. Son élection est confirmée le 13 mars avec 462 voix. Républicain modéré, il est chargé de la direction du parti républicain à la mort de Thiers, en 1877. Il est une première fois candidat à l'élection présidentielle de 1873, sans succès, face au légitimiste Patrice de Mac Mahon.

Président de la République

Premier mandat

La République devient pérenne

Caricature de Jules Grévy en juillet 1879


Le 30 janvier 1879, le président Mac Mahon démissionne, après avoir refusé de signer le décret révoquant certains généraux. Le jour-même, les parlementaires élisent Jules Grévy à la présidence de la République, par 563. Il annonce qu'il n'ira jamais à l'encontre de la volonté populaire, et de fait abandonne l'exercice du droit de dissolution. Les prérogatives constitutionnelles sont mises à l'écart, pour préserver la séparation de la fonction de l'exécutif et du législatif. Léon Gambetta déclare le lendemain de l'élection: Depuis hier, nous sommes en République". On parle alors de "Constitution Grévy" (l'expression est du constitutionnaliste Marcel Prélot), pour l'affaiblissement de l'exécutif (présidents de la République et du Conseil), au profit d'une république parlementaire: la révision de la Constitution a lieu du 19 au 21 juin. Elle porte notamment sur des mesures symboliques mais qui pérennissent les symboles de la République: le 14 juillet et La Marseillaise sont adoptés comme symboles, les chambres parlementaires sont transférées à Paris et le président de la République officiellement au sein du palais de l'Elysée.


Une politique anticléricale incarnée dans les réformes sur l'Education

Le 9 août est votée la "loi Paul Bert", qui crée des Ecoles normales: elles forment désormais les professeurs dans un cadre et une idéologie républicaine. Le président soutient les mesures anticléricales de ses ministres, notamment contre les congrégations religieuses. Le président du Conseil Charles de Freycinet est ainsi fortement opposé à l'Eglise. Le 15 mars 1880 passe la loi de Jules Ferry, qui réforme le Conseil supérieur de l'Instruction publique et qui exclut de fait les ecclésiastiques en ne réservant les places qu'à des professeurs. Trois jours plus tard, une autre loi retire le droit aux universités catholiques de porter le nom de "faculté", ceci dans le but d'attirer les étudiants dans les universités laïques. Mais le coup le plus important porté à l'influence de l'Eglise et  de la religion a lieu le 29 mars, alors qu'une loi interdit aux congrégations non autorisées d'enseigner, en amenant comme les Jésuites à quitter la France.

Le 21 décembre 1880, des collèges et lycées pour filles sont créés, sous l'impulsion de Jules Ferry, à la fois président du Conseil et ministre de l'Instruction publique. Les lois Jules Ferry rendent progressivement l'école gratuite (1881), l'éducation obligatoire et l'enseignement public laïque (1882).

Politique générale

Jules Grévy célèbre la première fête nationale le 14 juillet 1880 à Lonchamp, où il remet de nouveaux drapeaux aux armées françaises. Ses ministères doivent faire face au krach financier de l'Union générale. Le 19 janvier 1882, Gambetta, porté par le succès des élections législatives de 1881, doit pourtant démissionner l'année suivante en raison des oppositions à son projet de réforme de la Constitution. En 1881, la liberté de réunion sans autorisation est accordée et en 1884, les anciens membres de la famille royale déclarés inéligibles aux élections républicaines.

En politique extérieure, le président Grévy se montre très attaché à la paix, ce qui lui vaut un conflit avec le boulangisme naissant, revanchard contre l'Allemagne. Il s'oppose également à l'expansion coloniale, pourtant voulue par Gambetta ou encore Ferry. Ainsi en 1881, un protectorat sur la Tunisie est créé, entre 1883 et 1885 l'Annam et le Tonkin sont occupés et en 1885, un protectorat instauré sur le royaume de Madagascar. Dans L'histoire des Présidents, les auteurs écrivent: "Grévy n'était pas un homme de premier plan mais il exerça une influence certaine quoique discrète. Malgré son autorisation il accepta de laisser gouverner ceux qu'il avait choisis. Mais il évita de confier le soin de former le gouvernement à une personnalité trop forte qui aurait pu lui porter ombrage". Ainsi,sa rivalité avec Léon Gambetta se manifeste dans la mesure où il s'efforce de l'écarter de la présidence du Conseil, celui-ci ne siège ainsi que 73 jours au sein de son "Grand ministère".

Dans les pages qu'il a consacrés à Grévy dans L'Elysée, histoire d'un palais (2010) Georges Poisson évoque le peu de prestige et la pingrerie du personnage: "Le président recevait, en plus de sa liste civile, 600 000 francs de frais de déplacement -sans se déplacer, et des frais de représentation, sans représenter". Henri Rochefort racontait l'histoire d'un jeune homme en tenue de soirée qui avait été arrêté après avoir volé un petit pain et qui s'excusa en disant qu'il sortait d'un dîner chez le président de la République: "Il fut immédiatement relâché et les passants firent une collecte en sa faveur".

Second mandat

Jules Grévy


Jules Grévy est facilement  réélu à la présidence de la République, lors de l'élection présidentielle de décembre 1885.

C'est à l'occasion du décès de Victor Hugo, le 22 mai 1885, qu'il décide de rendre au Panthéon de Paris le statut de temple républicain, statut qu'il a conservé depuis lors. Des funérailles y seront organisées le 1er juin 1885.

En 1887, éclate le scandale des décorations: le gendre du président, Daniel Wilson, est accusé de trafic d'influence. Il mettait à profit sa situation familiale pour trafiquer, contre de l'argent, des nominations dans l'ordre national de la Légion d'honneur. Les chambres appellent alors Grévy à la démission, qui dans un premier temps refuse. Cependant, tous les ministres pressentis se récusent l'un après l'autre et Henri Rochefort ironise férocement en écrivant: "Ceux qui sont résolus à ne pas devenir ministres feront sagement d'écrire sur la façade de leur maison: il est interdit de déposer des portefeuilles le long de ce mur".

Le peuple chante:
"Son austère bienséant
A l'Elysée s'trouve à l'aise,
Y colle au fond  de la chaise,
Qui colle à l'appartement.
Afin d'chasser d'son repaire
L'vieux à son fauteuil ancré
Va falloir foutre par terre
Tout l'faubourg Saint-Honoré".

Il finit par se soumettre, le 2 décembre. Cette affaire a contribué à la décrédibilisation de la République et a alimenté la crise boulangiste.

Par aversion à l'égard de Gambetta, Jules Grévy a faussé le jeu parlementaire en écartant le chef de la majorité de la Chambre des députés et en confiant la présidence du Conseil à des personnalités plus proche de lui. Il est responsable de l'absence d'un pouvoir exécutif fort et, en conséquence, de l'instabilité des gouvernements successifs de la IIIe République.

Décès

Jules Grevy décéda le 9 septembre 1891 à Mont-sous-Vaudrey des suites d'une congestion pulmonaire. Il reste le symbole de la mise en place des idées républicaines dans les institutions politiques. Il a imposé un style dans la manière d'exercer la fonction de président de la République.

Franc-maçon, il a appartenu à la Loge d'Arras "La Constante Amitié", du Grand Orient de France.

Patrice de Mac Mahon

Portrait officiel du maréchal de Mac Mahon, président de la République.Portrait officiel du maréchal de Mac Mahon

Patrice de Mac Mahon, comte de Mac Mahon, duc de Magenta, né le 13 juin 1808 au château de Sully(Saône-et-Loire) près d'Autun, décédé le 17 octobre 1893 au château de la Forêt, à Montcresson (Loiret), fut un homme d'Etat français, maréchal de France, et le 3e président de la République française, fonction qu'il a occupée du 24 mai 1873 au 30 janvier 1879.

Biographie

Origines familiales

La famille Mac Mahon est d'origine irlandaise, réfugiée en France avec Jacques II Stuart lors de la Glorieuse Révolution de 1689, et se réclamant de la descendance des anciens rois d'Irlande.

Ils revendiquaient une descendance des seigneurs de Munster. Après l'installation définitive de la famille en France, leur noblesse est reconnue par lettre patente du roi Louis XV.

Famille essentiellement militaire (quatorze Mac Mahon ont intégré l'armée), elle s'est établie en Bourgogne (Autun), au château de Sully, qui verra naître le 13 juin 1808 Patrice de Mac Mahon, seizième et avant-dernier enfant de Maurice-François de Mac Mahon (1754-1831),comte de Mac Mahon et de Pélagie de Riquet de Caraman (1769-1819), elle-même descendante de Pierre-Paul Riquet, constructeur du canal du Midi.

Les débuts

En 1820, Patrice de Mac Mahon entre au Petit Séminaire des Marbres à Autun. Il achève ses études au collège Saint-Louis à Paris, puis il entre à l'école spéciale militaire à compter du 23 octobre 1825, il rejoint pour deux ans l'école d'application d'état-major, le 1er octobre 1827.

Sorti de l'Ecole militaire de Saint-Cyr, il entre dans l'armée en 1827, et sert d'abord lors de l'expédition d'Alger, où il se fait remarquer par sa capacité et sa bravoure. Rappelé en France, il attire de nouveau l'attention lors de l'expédition d'Anvers en 1832.

Il devient capitaine en 1833, et cette année-là revient en Algérie. Il mène les raids de cavalerie audacieux à travers les plaines occupées par les Bédouins et se distingue au siège de Constantine en 1837. Depuis cette date jusqu'à 1855, il est presque constamment en Algérie et accède au grade de général de division.

Vie personnelle

Il épouse à Paris le 13 mars 1854 Elisabeth de La Croix de Castries.

De cette union naissent 4 enfants:

1.Patrice (1855-1927), 2e duc de Magenta
2.Eugène (1857-1907)
3.Emmanuel (1859-1930)
4.Marie (1863-1954)

Guerre de Crimée, Sébastapol

Pendant la guerre de Crimée, on lui donne le commandement de la 1re division d'infanterie du 2e corps de l'armée d'Orient et, en septembre 1855, il mène avec succès, pendant le siège de Sébastopol, l'attaque sur les ouvrages fortifiés de Malakoff, où il aurait prononcé son célèbre "J'y suis, j'y reste!" ce qui aboutit à la chute de Sébastopol.

Sénateur, vainqueur en Algérie

Après son retour en France, il est comblé d'honneurs et fait sénateur. Désirant pourtant une vie plus active, il refuse le commandement suprême des troupes françaises, et est une fois encore envoyé, sur sa demande, en Algérie, où il vainc complètement les Kabyles. De retour en France, il vote comme sénateur contre la loi inconstitutionnelle sur la sécurité générale, proposée après l'attentat manqué d'Orsini contre la vie de l'empereur.

Magenta: maréchal de France

Il se distingue particulièrement lors de la campagne d'Italie de 1859. Moitié par chance, moitié par audace et par flair, il pousse ses troupes en avant sans avoir reçu d'ordres à un moment critique lors de la bataille de Magenta, ce qui assure la victoire française.

Pour ces brillants services, il reçoit de Napoléon III le bâton de maréchal, et est titré duc de Magenta.

Gouverneur en Algérie

En 1861, il représente la France au couronnement de Guillaume Ier de Prusse. En 1864, il est nommé gouverneur général d'Algérie.

Son action dans ce poste représente l'épisode le moins réussi de sa carrière. Bien qu'ayant effectivement mis en oeuvre quelques réformes dans les colonies, les plaintes sont si nombreuses que deux fois dans la première moitié de 1870 il présente sa démission à Napoléon III.

Quand le cabinet Ollivier, qui finit si mal, est formé, l'empereur abandonne ses projets algériens et Mac Mahon est rappelé.

La guerre et la Commune

Il participe à la guerre franco-prusienne de 1870, essuie plusieurs défaites en Alsace et lors de la bataille de Sedan où il est blessé dès le début des combats.

Il est fait prisonnier lors de la capitulation de Sedan.

En 1871, il est nommé à la tête de l'armée régulière dite "versaillaise" qui, aux ordres du gouvernement légal, réprime durement la Commune de Paris, tuant ou capturant des milliers de personnes.

Président de la République

Porté par sa popularité, il est élu président de la République par la majorité royaliste de l'époque, après la chute d'Adolphe Thiers le 24 mai 1873. Après avoir limogé le président du Conseil Jules Dufaure, il le remplace par le duc Albert de Broglie, un monarchiste, projetant ainsi une restauration de la monarchie. Mais l'échec de cette restauration le conduit à voter le septennat présidentiel. Cette décision fait monter le cours des emprunts publics à la Bourse de Paris.

Avec le duc de Broglie comme président du Conseil, il prend une série de mesures d'"ordre moral". L'Assemblée ayant, le 9 novembre 1873, fixé son mandat à sept ans, il déclare, le 4 février 1874, qu'il saurait pendant sept ans faire respecter l'ordre légalement établi. Préférant rester "au-dessus des partis", il assiste plutôt qu'il n'y prend part aux procédures qui, en janvier et février 1875, aboutissent aux lois fondamentales qui établissent finalement la République comme le gouvernement légal de la France (voir l'amendement du député Wallon du 30 janvier 1875). Mac Mahon s'estime responsable devant le pays plus que devant la chambre, ce qui amène des conflits avec cette dernière.

Le 26 septembre 1875, il séjourne à Vernon dans l'Eure pendant plusieurs jours, afin de préparer les grandes manoeuvres de la troisième armée. A la suite des élections législatives françaises de 1876, qui sont remportées par une majorité républicaine, il consent avec réticence à la formation des gouvernements Dufaure III, Dufaure IV et Jules Simon, dominés par les Républicains .

Quand les mandements épiscopaux des évêques de Poitiers, Nîmes et Nevers, recommandant à la sympathie du gouvernement français le cas du pape captif Pie IX, sont suivis d'une résolution de la Chambre proposée par la gauche et demandant au Gouvernement de "réprimer les manifestations ultramontaines" (4 mai 1877), Mac Mahon, douze jours plus tard, demande à Jules Simon de démissionner et constitue un gouvernement conservateur sous la direction du duc de Broglie, il convainc le Sénat de dissoudre la Chambre, et fait un voyage à travers le pays pour assurer le succès des Conservateurs aux élections, tout en protestant qu'il ne désire pas renverser la République. C'est ce qu'on a appelé "le coup du 16 mai".

Cependant, les élections suivantes du 14 octobre donnent à la gauche une majorité de 120 sièges, et le ministère de Broglie démissionne le 19 novembre. Mac Mahon tente d'abord de former un gouvernement de fonctionnaires dirigé par le général de Rochebouët, mais la Chambre ayant refusé d'entrer en contact avec lui, Rochebouët démissionne dès le lendemain, et le président se voit contraint de rappeler Dufaure à la tête d'un gouvernement de gauche.

Les élections sénatoriales du 5 janvier 1879 ayant livré cette assemblée à gauche, Mac Mahon, qui ne dispose plus d'aucun soutien parlementaire, préfère démissionner le 30 janvier 1879, après avoir refusé de signer le décret retirant leur commandement à certains généraux.

Le républicain Jules Grévy lui succède huit heures plus tard.

Le maréchal Mac-Mahon, duc de Magenta


Dernières années

De 1887 à 1893, il dirige la Société de Secours aux Blessés Militaires (S.S.B.M), devenue depuis 1940 la Croix-Rouge française.

Patrice de Mac Mahon décéda le 17 octobre 1893 au château de la Forêt, à Montcresson, près de Montargis, après avoir entrepris la rédaction de ses mémoires et est inhumé le 22 octobre aux Invalides, après des obsèques nationales et une messe à l'église de la Madeleine. Les cinq cordons du char funèbre furent tenus par le général Février, grand chancelier de la Légion d'honneur, l'amiral Henri Rieunier, ministre de la marine, le général Loizillon, ministre de la Guerre, Monsieur Merlin, du Sénat et Monsieur Malvy, de la Chambre.

Décorations

.Ordre national de la Légion d'honneur: chevalier (1830), officier (1837), commandeur (1849), grand officier (1853), grand-croix à titre militaire (1855). Il était déjà grand-croix avant d'être élu président de la République et grand maître de l'ordre est qualité en 1873. 
.Médaille militaire en 1857
.Ordre de la Toison d'or (Espagne): chevalier en 1875
.Ordre du Bain (Royaume-Uni): grand-croix
.Ordre de l'Aigle noir (Prusse): grand-croix

Il totalise quatre blessures: en 1837, à la prise de Constantine, une belle perce son uniforme et égratigne les chairs, en 1840, une balle lui enfonce la poignée de son sabre dans les côtes, en 1857, à la bataille d'Icheriden et enfin, grièvement le 1er septembre 1870, devant Sedan