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samedi 24 janvier 2015

Les Carolingiens




 Le Royaume franc sous Charlemagne





Pépin le Bref fait la conquête de l'Aquitaine, devenue indépendante et de la Septimanie, devenue l'une des cinq provinces musulmanes d'al-Andalus de 719 à 759. Il intervient même hors de ses frontières en créant notamment les Etats pontificaux après une campagne contre les Lombards. A sa mort, il partage selon la tradition franque, son royaume entre ses deux fils, Carloman et Charles mais la mort précoce de Carloman permet à Charles de régner sur un royaume des Francs unifié. Le royaume des Francs (regnum francorum) connaît sa plus grande expansion sous Charlemagne. Celui-ci étend le royaume jusqu'en Saxe à l'est, au prix de 20 années de guerre, en Bretagne, en Vasconie, en Lombardie, en Bavière et chez les Avars. Cependant, ces conquêtes en sont pas définitives et de nombreuses révoltes secoueront la Bretagne ou la Vasconie. C'est alors que se mettent en place des "marches" zones, militarisées qui servent à contrôler les attaques des Bretons ou des Vascons (Basques). Roland était maître de la marche de Bretagne (comprenant Angers, Rennes et Nantes). Cette politique de conquête a pour conséquence le couronnement impérial de Charlemagne le 25 décembre 800 par le pape Léon III. Les contemporains ont voulu y avoir une renaissance de l'Empire romain d'Occident. Mais l'Empire carolingien est centré sur la Gaule et la Germanie. Charlemagne se considère d'abord comme un roi franc. Les règnes de Charlemagne et de son fils Louis le Pieux restent cependant, entre deux vagues d'invasions, une période de renforcement du pouvoir royal, de renaissance des arts et de la culture qui a durablement marqué les esprits, "Charlemagne fonde la paix Germanique et Chrétienne, inaugure la législation sociale et rend l'enseignement primaire obligatoire".














Charles le Chauve entouré de deux papes


Louis le Pieux renonce à confisquer les terres de l'Eglise pour les donner en récompenses à ses fidèles. Ce faisant, il est obligé de puiser dans ses propres biens et affaiblit ainsi la puissance foncière des Carolingiens. Ses fils se disputent pour le partage de l'héritage carolingien. Finalement ils arrivent à un accord lors du partage de Verdun de 843. C'est à cette occasion que la Gaule est appelée pour la première fois Francie occidentale (Francia occidentalis en latin). La Francie occidentale concédée à Charles le Chauve, le plus jeune fils de Louis le Pieux donnera naissance au royaume de France à la fin du IXe siècle, après de multiples évolutions territoriales. La Francie occidentale s'étend de la mer du Nord à la mer Méditerranée, elle est grossièrement délimitée à l'Est par la Meuse, la Saône et le Rhône. Elle a pour avantage l'extrême diversité de ses paysages et de ses ressources naturelles.

Les Mérovingiens

Au milieu de ces enchevêtrements de peuples, les Francs saliens installés au Nord de la Gaule et les Francs ripuaires sur les rives du Rhin et de la Moselle, font la conquête d'une grande partie de la Gaule sous l'autorité de leur roi Clovis I (466-511). La grande intelligence de Clovis est d'avoir compris que son pouvoir ne pourrait pas durer sans l'assentiment des peuples romanisés.

 Le baptême de Clovis


Son baptême catholique par l'évêque Rémi de Reims entre 496 et 500 (le débat est toujours d'actualité) permet la collaboration des Francs avec les élites gallo-romaines. Clovis est le fondateur de la première dynastie durable sur le territoire de la France actuelle, la dynastie mérovingienne.

La conversion de Clovis, quant à elle, a été valorisée plus tard par les Capétiens en 987 pour affirmer le principe de la monarchie de droit divin, c'est-à-dire de l'origine divine du pouvoir royal. Ils popularisent la légende de la Sainte Ampoule, apportée par le Saint-Esprit représenté par la colombe, pour oindre le roi baptisé à Reims, ampoule qui sera utilisée pour les sacres des Capétiens jusqu'à la Révolution.

Les Francs ont une vision patrimoniale de leur royaume. Clovis partage son royaume entre ses quatre fils, ce qui favorise les guerres entre les héritiers. La carte du pays évolue au gré des guerres, des crises et des héritages: le royaume de Clovis est vite divisé entre Neustrie, Austrasie et Aquitaine, qui deviennent avec la Bourgogne conquise par les fils de Clovis dans les années 530, les divisions politiques majeures de la "Gaule" au VIe siècle et au VIIe siècle. Les Francs s'étendent à l'est.

Sous les Mérovingiens la période de régression amorcée dès le Bas-Empire continue. La population diminue aux VIe et VIIe siècles sous le coup des épidémies, notamment celles de la peste. La désorganisation liée aux invasions barbares contribue à la disparition des artisans spécialisés qui avaient fait la renommée de la Gaule romaine. Les routes romaines ne sont plus entretenues. Le rare transport des marchandises se fait par voie fluviale. Le grand commerce s'arrête presque totalement et une économie autarcique autour des grands domaines, les Vici, se développe. Beaucoup de paysans perdent leur liberté car ils se "donnent" aux puissants en échange de leur protection. Le terme franc finit par désigner les hommes libres, qu'ils soient d'origine germanique ou gallo-romaine, mais ils sont de moins en moins nombreux.

A partir du début du VIIe siècle, le pouvoir royal s'affaiblit au profit de l'aristocratie franque, et surtout aux "maires du palais" (major domus), sorte de premiers ministres. En effet les rois mérovingiens n'ont plus de terres à distribuer à leurs guerriers et sont donc abandonnés par ceux-ci. La famille des Pippinides originaire d'Austrasie, s'empare des mairies du palais d'Austrasie puis de Neustrie. Elle remet la Provence, la Bourgogne et l'Aquitaine, devenues quasi indépendantes, dans l'orbite mérovingienne et entame la conquête de la Frise au nord du royaume. L'un des plus fameux maires du palais, Charles Martel, repousse en 732 une armée musulmane non loin de Poitiers. Pour récompenser ses fidèles, il confisque les immenses biens fonciers de l'Eglise qu'il leur redistribue. Ceci lui permet de s'assurer de leur fidélité sans se défausser de ses propres biens. Son fils Pépin le Bref fait enfermer dans un couvent le dernier roi mérovingien, Childéric III, puis se fait élire roi par les guerriers francs en 751. Il prend aussi la précaution de se faire sacrer en compagnie de ses deux fils en 754 par le pape. Cela lui donne une légitimité nouvelle, celle de l'élu de Dieu, comme le roi David, élection supérieure à celle des guerriers francs. La dynastie mérovingienne a vécu. Commence le règne de la dynastie carolingienne.


Le Moyen Age et la formation de la France

L'histoire de la France au Moyen Âge de 476 à 1453, se caractérise par plusieurs périodes et événements marquants durant dix siècles de Clovis à Charles VIII: l'affirmation du christianisme, la désintégration de l'Empire romain, la longue genèse du Royaume de France, la grande peste, la guerre de Cent Ans..... La société est marquée par l'essor des campagnes et de la population française, le développement du commerce (foires et marchés) et la renaissance urbaine, l'apparition des universités et la formation de la langue française.

Les Francs, Mérovingiens et Carolingiens (Ve-Xe siècle)

Les Mérovingiens
















Le baptême de Clovis

Au milieu de ces enchevêtrements de peuples, les Francs saliens installés au nord de la Gaule et les Francs Ripuaires sur les rives du Rhin et de la Moselle, font la conquête d'une grande partie de la Gaule sous l'autorité de leur roi Clovis Ier (466-511). La grande intelligence de Clovis est d'avoir compris que son pouvoir ne pourrait pas durer sans l'assentiment des peuples romanisés. Son baptême catholique par l'évêque Rémy de Reims entre 496 et 500 (le débat est toujours d'actualité) permet la collaboration des Francs avec les élites gallo-romaines. Clovis est le fondateur de la première dynastie durable sur le territoire de la France actuelle, la dynastie mérovingienne.

La conversion de Clovis, quant à elle, a été valorisée plus tard par les Capétiens en 987 pour affirmer le principe de la monarchie de droit divin, c'est-à-dire de l'origine divine du pouvoir royal. Ils popularisent la légende de la Sainte Ampoule, apportée par le Saint-Esprit représenté par la colombe, pour oindre le roi baptisé à Reims, ampoule qui sera utilisée pour les sacres des Capétiens jusqu'à la Révolution.

Les Francs ont une vision patrimoniale de leur royaume. Clovis partage son royaume entre ses quatre fils, ce qui favorise les guerres entre les héritiers. La carte du pays évolue au gré des guerres, des crises et des héritages: le royaume de Clovis est vite divisé entre Neustrie, Austrasie et Aquitaine, qui deviennent avec la Bourgogne conquise par les fils de Clovis dans les années 530, les divisions politiques majeures de la "Gaule" au VIe siècle et au VIIe siècle. Les Francs s'étendent à l'est. 

Sous les Mérovingiens la période de régression amorcée dès le Bas-Empire continue. La population diminue aux VIe et VIIe siècles sous le coup des épidémies, notamment celles de la peste. La désorganisation liée aux invasions barbares contribue à la disparition des artisans spécialisés qui avaient fait la renommée de la Gaule romaine. Les routes romaines ne sont plus entretenues. Le rare transport des marchandises se fait par voie fluviale. Le grand commerce s'arrête presque totalement et une économie autarcique autour des grands domaines, les vici, se développe. Beaucoup de paysans perdent leur liberté car ils se "donnent" aux puissants en échange de leur protection. Le terme franc finit par désigner les hommes libres, qu'ils soient d'origine germanique ou gallo-romaine, mais ils sont de moins en moins nombreux.

A partir du début du VIIe siècle, le pouvoir royal s'affaiblit au profit de l'aristocratie franque, et surtout aux "maires du palais" (major domus), sorte de premiers ministres. En effet les rois mérovingiens n'ont plus de terres à distribuer à leurs guerriers et sont donc abandonnés par ceux-ci. La famille des Pippinides originaire d'Austrasie, s'empare des mairies du palais d'Austrasie puis de Neustrie. Elle remet la Provence, la Bourgogne et l'Aquitaine, devenues quasi indépendantes, dans l'orbite mérovingienne et entame la conquête de la Frise au nord du royaume. L'un des plus fameux maires du palais, Charles Martel, repousse en 732 une armée musulmane non loin de Poitiers. Pour récompenser ses fidèles, il confisque les immenses biens fonciers de l'Eglise qu'il leur redistribue. Ceci lui permet de s'assurer de leur fidélité sans se défausser de ses propres biens. Son fils Pépin le Bref fait enfermer dans un couvent le dernier roi mérovingien, Childéric III, puis se fait élire par les guerriers francs en 751. Il prend aussi la précaution de se faire sacrer en compagnie de ses deux fils en 754 par le pape. Cela lui donne une légitimité nouvelle, celle de l'élu de Dieu, comme le roi David, élection supérieure à celle des guerriers francs. La dynastie mérovingienne a vécu. Commence le règne de la dynastie carolingienne.


La paix romaine

Les provinces gauloises dans l'Empire romain au début du IIe siècle






Rien ne semble changer au début de l'occupation romaine. Certes les Gaulois doivent payer leurs tributs, mais ils gardent leurs magistrats et leur manière de vivre. Les voies Romaines reprennent en grande partie les voies gauloises déjà nombreuses et bien entretenues, ce qui explique la grande rapidité de déplacement des légions romaines, la pacification sur le Rhin et en Bretagne favorisent l'essor économique. Pierre Gros résume ainsi l'impact de la présence romaine "la conquête romaine qui a entraîné l'entrée dans les temps historiques, a modelé pour les siècles le paysage rural, établi ou aménagé les principaux axes de communication, urbanisé d'immenses terroirs, défini les territoires administratifs". L'urbanisation généralisée voit le développement de nombreuses cités, organisées sur le mode des municipes italiens, villes qui toutes perdurent encore de nos jours, tandis que les campagnes se couvrent de bourgades (vici) et de grandes exploitations agricoles (villae). La Gaule est alors avec l'Egypte la région la plus peuplé de l'Empire romain, avec une population estimée à 7 millions d'habitants. En 48, l'empereur Claude donne accès au Sénat romain aux notables gaulois, comme le montrent les Tables de Lyon.

Le développement économique bénéficie des siècles de Pax Romana: l'extension des vignes en Aquitaine, dans la vallée du Rhône et de la Saône et même dans celle de la Moselle est telle qu'elle concurrence les vins italiens. Des artisans italiens installés en Gaule créent une industrie de la céramique sigillée prospère (par exemple à La Graufesenque). L'artisanat gaulois produit aussi en abondance des objets en bois, des vêtements de laine et exporte vers les grands centres de consommation en Italie, sur le Rhin et le haut Danube. Les échanges ne se limitent pas aux biens matériels: à côté des cultes populaires du nombreux panthéon gaulois, apparaissent dans les villes d'autres religions d'origine orientale: culte de Mithra, de Cybèle, de Jésus, attesté à partir de 177. Ce dernier culte deviendra prépondérant dans les milieux urbains à partir du IVe siècle.

Cinq siècles de romanisation laissent de profondes marques sur les Gaules: des langues (occitan et français), un droit écrit et dégagé de tout principe religieux, des villes, une religion (le catholicisme), et même des habitudes quotidiennes (le pain, la vigne et le vin).

Les migrations germaniques

Le IIIe siècle voit se succéder les crises et les guerres civiles sur le sol gaulois. Bien que les provinces romaines de Germanie supérieure et de Germanie inférieure avaient été constituées dès le Ier siècle par Domitien, à partir du milieu du IIIe siècle des peuples germaniques Francs et Alamans franchissent le Rhin et pillent la Gaule à plusieurs reprises. Un éphémère empire des Gaules (terme impropre), sans que celui-ci ait un caractère national, est créé par Postumus, bientôt assassiné par ses soldats. La Gaule est touchée par l'affaiblissement démographique, le déclin des villes, le ralentissement du commerce et de la circulation monétaire ce qui amène les premières manifestations des bagaudes. Durant la même période les Romains installent en Gaule des garnisons de Lètes, parmi lesquels des Chamaves et des Hattuaires dans la future Bourgogne. La situation militaire est rétablie à la fin du IIIe siècle, et le dispositif défensif sur le Rhin incorpore de plus en plus de contingents germaniques installées avec leurs familles. Des groupes de France en Gaule Belgique et d'Alamans en Alsace servent comme troupes auxiliaires fédérées, et certains officiers francs mènent de brillantes carrières au sein de l'Empire romain.

Dans la nuit du 31 décembre 406 les peuples vandales, suèves, alains et d'autres peuples germaniques franchissent la frontière sur le Rhin, malgré la défense des auxiliaires francs, puis en 412 les wisigoths franchissent les Alpes et atteignent l'Aquitaine. Le pouvoir impérial romain leur cède des territoires puis disparaît en 476. Les structures de l'Empire se défont en Gaule, le pouvoir politique passe aux mains de royaumes barbares avec leurs propres lois, leur propre religion, l'arianisme ou le polythéisme.

Le danger que représentent les Huns, suscite une alliance temporaire des occupants de la Gaule. En 451, Aetius prend la tête d'une coalition Gallo-romaine et Franque qui stoppe le raid de pillage des Huns commandés par Attila aux champs Catalauniques. Cette bataille, qui fut bien loin d'anéantir les Huns, fut magnifiée par les historiens et enrichie de l'épisode de sainte Geneviève encourageant les Parisiens à la résistance face à Attila.

Au milieu de ces royaumes barbares, wisigoth, alaman,burgonde ou franc, un Romain, Syagrius, parvient à maintenir entre Seine et Loire une portion détachée de l'Empire comme son bien propre et se fait donner le titre de roi des Romains. Des réfugiés Bretons venus de Bretagne chassé par les Angles et les Saxons (l'actuelle Angleterre) s'installent en Armorique, qu'ils rendent indépendante du reste de la Gaule pour plusieurs siècles. Les élites gallo-romaines encore présentes dans les malheurs de l'époque, interlocuteurs du pouvoir militaire des rois germaniques qui se partagent la Gaule et derniers représentants de la culture romaine. Citons parmi ceux parmi ceux-ci Avit de Vienne, Nizier de Lyon, Rémi de Reims, Grégoire de Tours. Sur une médaille d'or de Constantin, datant sans doute de 310, on lit pour la première fois, le mot Francia.
 

Epanouissement de la civilisation gauloise (-250à -52)

La civilisation gauloise connaît une période particulièrement florissante. L'émergence de véritables villes fortifiées (oppida) de dimensions bien plus importantes que les forteresses des périodes antérieures, ou encore l'usage de la monnaie sont des traits caractéristiques de cette civilisation.

Dès la fin du IVe siècle av.J.-C et au début du IIIe siècle av.J.-C., certains Belges (Germini cisrhernani) progressent cependant vers l'Oise, comme en témoigne le sanctuaire de Ribemont-sur-Ancre et celui de Gournay-sur-Aronde, lieux de batailles contre probablement des Armoricains ou des Gaulois belges ayant fait environ mille tués leur permettant ainsi de conquérir des territoires de ces derniers.

Au IIe siècle av.J.C, se met en place une relative hégémonie Arverne caractérisée par une forte puissance militaire et une grande richesse de ses chefs. Au même moment l'emprise romaine augmente dans le Sud de la Gaule. Elle se manifeste d'abord sur le plan commercial. Les fouilles archéologiques ont monté qu'au cours du IIe siècle av. J.C., les amphores italiennes remplacent peu à peu celles venant de Grèce dans le commerce marseillais. A plusieurs reprises les Marseillais font appel à Rome pour les défendre contre les menaces des tribus celto-ligures et les pressions de l'empire arverne.



 
 Une image d'Epinal: Vercingétorix dépose les armes aux pieds de Jules César à l'issue du siège d'Alésia







                           

                               La Gaule après la conquête de Jules César   













Le sud-est de la Gaule, notamment les régions actuelles du Languedoc et de la Provence, est conquis par Rome avant la fin du IIe siècle et forme la province romaine de Narbonnaise. Cette région, qui va des Pyrénées aux Alpes en passant par la vallée du Rhône, est un territoire stratégique pour relier l'Italie à l'Hispanie, conquise lors de la seconde guerre punique. La conquête de ces régions s'achève en -118 après la défaite des Arvernes et des Allobroges et l'alliance de Rome avec le peuple gaulois des Eduens. Après la chute de l'hégémonie arverne sous la pression des Romains, les grands peuples de Gaule-Eduens et Séquanes en particulier-connaissent une forte rivalité.

En -58, Jules César utilise la menace que fait peser la pression germanique sur les Gaulois pour intervenir à l'appel des Eduens, alliés de Rome. La guerre est longue et murtrière en janvier -52, avec l'accession au pouvoir de Vercingétorix, les Arvernes et leur clientèle se soulèvent contre l'armée du proconsul. Jules César fait face à la détermination des Gaulois dont le soulèvement est quasi général. Sièges, incendies de cités, politique de la terre brûlée et massacres, déportation en esclavage sont alors au programme qui s'achève par une victoire romaine face à la fougue gauloise désorganisée. En -50, Jules César laisse une Gaule exsangue. Il laisse aux villes une grande autonomie.

La Gaule romaine

L'empereur Auguste organise la Gaule en quatre provinces: à la Narbonnaise suffisamment romanisée pour devenir une province sénatoriale, il ajoute la Gaule aquitaine, la Gaule lyonnaise et la Gaule belgique. Les limites des Gaules dépassent largement celles de la France actuelle, principalement en ce qui concerne la Gaule Belgique. Lyon est choisie comme capitale des Gaules. Au IIe siècle il existe déjà une communauté chrétienne dans cette ville. Vers la fin du IVe siècle, en Gaule, presque toute la population des villes a basculé du côté du Christ. Peu à peu l'église se ceint d'une administration où un évêque dans chaque cité devient de la communauté.

vendredi 23 janvier 2015

Développement des relations commerciales

Les relations commerciales lointaines se développent. Vers -600, est fondé le comptoir grec de Massalia (Marseille) sur les bords de la Méditerranée par des marins grecs venus de Phocée (lui conférant son surnom toujours usité de "Cité phocéenne"). Lors de cette fondation les Phocéens se heurtent à des tribus celtiques. D'autres comptoirs du même type, avant et après cette date, voient le jour surtout le long du rivage (Antibes dès -680, Alalia (Aleria) vers -565). Massalia prend toutefois un ascendant décisif sur ses rivales vers -550 avec l'arrivée en masse de réfugiés phocées, Phocée étant tombé aux mains des Perses. L'influence grecque se manifeste le long des grandes voies commerciales grâce au rôle actif de Massalia. Les tombes princières montrent la présence de luxueux objets provenant du pourtour méditerranéen (notamment d'Egypte), ce qui atteste la dimension commerciale de la richesse de ces aristocrates.

Interrompues pendant les invasions du Ve siècle, les relations commerciales avec Marseille reprennent avec vigueur à la fin du IVe siècle av.J.C. Au cours de cette période, on trouve des céramiques et des pièces de monnaie grecques dans toute la vallée du Rhône, dans les Alpes et même en Lorraine.

Le temps des Celtes

Des vagues successives de -1300 jusqu'à La Tène (-500)

La colonisation de la future Gaule par les Celtes originaires d'Europe centrale débute vers -1300 avec la civilisation des champs d'urnes pour se terminer vers -700. Les Celtes colonisent l'est du territoire (Germanie supérieure) le plus souvent de manière pacifique. Pasteurs nomades à leur arrivée, ils deviennent des agriculteurs sédentaires entre -1200 et -900. C'est à cette époque qu'apparaissent les premières agglomérations permanentes fortifiées. Vers la fin du VIIIe siècle av.J.C, la métallurgie du fer se répand (âge du fer). Une nouvelle aristocratie guerrière se constitue grâce à l'apparition des épées de fer et au combat à cheval. Elle bouleverse l'organisation sociale des Celtes jusque-là agraire et égalitaire. Les "princes et princesses de la Celtique" (Patrice Brun) se font enterrer avec armes et chariots d'apparat, comme à Vix en Côte-d'Or (-550 à -450) (Bourgogne).


Char gaulois d'apparat

Selon Tite Live, les surabondantes populations des guerriers des Biturgies, Avernes, Eduens, Ambarres, Carnutes et Aulerques sous conduite du légendaire biturige Bellovesos envahissent la plaine du Pô et se joignent aux insubres tribus celtiques qui fondent vers -600 Mediolanum (Milan).

Conséquemment au climat vers la fin de l'âge du bronze danois, les Celtes provenant des régions rhénanes (Rhin-Danuben forêt Hercynienne) font à leur tour la conquête du territoire celtique de la Gaule à la fin du VIe siècle av. J.C. et au début du Ve siècle av.J.C.

C'est le second âge de fer ou période de la Tène. Cette nouvelle période d'expansion correspond à des transformations économiques et sociales. Les guerriers aristocrates peu nombreux sont remplacés par des paysans-soldats regroupés autour d'un chef de clan. L'araire à soc de fer remplace l'araire en bois. Il permet de labourer les terres lourdes du centre et du nord de la France actuelle. Ceci explique en grande partie la colonisation de terres nouvelles, la croissance démographique et les nouvelles invasions qui en ont résulté.

Vers le début du -390 le chef sénon Brennos mène des guerriers celtes (Sénons, Cénomans, Lingons entre autres) en Italie du Nord où ils se joignent à d'autres peuples celtiques, parmi lesquels les Insubres, les Boïens et les Cani. Rome est prise en -390. Les Romains vont contenir ces envahisseurs à partir de la fin de -349.

Le Néolithique

Vers le VIe millénaire av.J.C dans le Sud-Est, entre -5700 et -5500 dans l'Est de la France (voir groupe de La Hoguette, Rubané, Cardinal), apparaissent progressivement la culture des céréales, la domestication des animaux, et les nouvelles techniques artisanales comme la poterie, le tissage, le polissage des pierres. Les groupes humains se sédentarisent, donnant naissance aux premiers villages et aux premiers tombeaux mégalithiques: tumulus, cairns, dolmens, et menhirs. Les menhirs sont très présents en Bretagne, isolés ou en alignement comme à Carnac (4km, 2 935 menhirs), ou cromlech comme au pic de Saint-Barthélemy près de Luzenac en Ariège. Selon Fernand Braudel, c'est à la fin du Néolithique que "l'identité biologique" de la future France avec déjà les diversités de physionomies qui la caractérisent aujourd'hui se met en place.

Les nombreux mélanges ethniques y demeureront et les invasions qui suivront, Celtes, Germaniques, etc...., se perdront peu à peu dans la masse des populations déjà installées tels les Ligures et les Vascons.

La question de savoir si l'agriculture s'est répandue au gré des migrations humaines ou par la diffusion des idées et des techniques agricoles est toujours débattue mais une étude récente de la diversité génétique des populations modernes a quelque peu éclairci la situation. En effet, en janvier 2010, dans cette étude scientifique financée par le Wellcome Trust sur la diversité génétique des populations modernes, des chercheurs de l'université de Leicester au Royaume-Uni ont étudié des échantillons de toute l'Europe, dont des Français de plusieurs régions (Finistère, Pays basque, Vendée, Haute-Garonne...), et établi que la plupart des hommes européens, descendent d'agriculteurs migrants qui sont arrivés du Proche-Orient il y a entre 5 000 et 10 000 ans. Le professeur Mark Jobling, qui a conduit l'équipe de recherche, déclarait ainsi: "Nous avons étudié la lignée la plus répandue du chromosome Y en Europe, qui correspond à environ 110 millions d'hommes: elle montre un gradient régulier du sud-est vers le nord-ouest, atteignant presque les 100% en Irlande. Nous avons étudié la répartition de cette lignée, sa diversité dans les différentes régions d'Europe, et son ancienneté". Les résultats suggèrent que cette lignée R1b-M269 (tout comme les lignées E1b1b et J) s'est répandue avec l'agriculture, depuis le Proche-Orient. Le Dr Patricia Balaresque, auteur principal, déclarait: "Au total, plus de 80% des chromosomes Y des européens viennent de ces agriculteurs. Par opposition, la plupart des ligénes génétiques maternelles semblent venir des chasseurs-cueilleurs. Ceci suggère un avantage reproductif des agriculteurs sur les hommes locaux, lors de l'abandon des pratiques de chasse et de cueillette.

Des origines à la fin de la Gaule romaine

Des premiers groupes humains à l'arrivée des Celtes

Les occupants du Paléolithique



Les galets aménagés découverts à Chilhac dans la Haute-Loire constitueraient les plus anciens témoignages d'occupation humaine sur le territoire français et dateraient de -2 mai. Toutefois, leur ancienneté et même leur caractère anthropique sont fortement contestés. A Lézignan-la-Cèbe dans l'Hérault fut découverte la plus ancienne preuve de trace humaine connue sur le sol français datée entre 1,6 et 1,56 millions d'années mais elle peut remonter encore plus loin par la découverte d'une vingtaine d'artefacts de type pebble culture confectionnés à partir de supports divers (quartzite, basalte, micro-granite.....) datés entre -1,6 et -2,5 millions d'années.

Vers 1Ma, lors de la glaciation de Günz, la grotte du Vallonnet près de Roquebrune dans les Alpes-Maritimes est habitée par des petits groupes d'Homo erectus. Ils occupent ensuite de nombreux sites jusque dans la vallée de la Somme. Vers -400 000 ans, une seconde vague de peuplement arrive de l'est. A Terra Amata près de Nice, les chercheurs ont trouvé des vestiges acheuléens ainsi que l'un des plus anciens foyers attestés. Vers -280 000 ans, les atlanthropes d'Afrique du Nord s'installent en Espagne et en France et passent en Angleterre à pied sec, ils façonnent des outils bifaciaux en amande, à la pointe acérée, fixée au bout d'un manche ou servant de hache.

Du 200e au 35e millénaire av.J.-C., les hommes de Néandertal sont présents sur l'ensemble du territoire correspondant à la France actuelle. Ils taillent le silex selon la méthode Levallois. Sur les sites des Eyzies et du Moustier en Dordogne, de nombreux outils ont été retrouvés: racloirs, bifaces, pics, ciseaux. Il chassent le bison, l'aurochs, le cheval, le loup et le renne. Ils ont laissé les plus anciennes traces de sépultures en France: les morts sont ensevelis dans des fosses de 1,40X1X0,30m, des offrandes sont déposées à côté des corps (rations de viande, objets en silex, etc.).

A partir de -38 000 (l'Aurignacien pendant l'interstade ou oscillation Hengelo-Les Cottès), l'homme de Cro-Magnon peut-être à l'origine des Ligures, venu de l'est peuple les régions occupées par les hommes de Néandertal et les remplace ou les assimile progressivement. Les hommes de Cro-Magnon sont de remarquables artisans. Ils ont laissé des pointes de sagaies en os longues et finement travaillées, les spatules, des poinçons, des lissoirs décorés. Les sites attestant de leur activité sont très nombreux: Bayac (Gravettien), Pincevent, la grotte de Lascaux célèbre pour ses peintures et 1 500 gravures, celles de Cosquer, de Gargas et de Chauvet.... Le site de La Madeleine en Dordogne habité vers le XVIe millénaire av.J.C par des chasseurs de rennes et des pêcheurs a livré des harpons à pointe mobile et a donné son nom à la civilisation de cette période: le Magdalénien, qui succède alors au Solutréen.

Durant l'interstade Bölling-Allerod apparaissent successivement au nord-est les cultures de Hambourg puis Federmesser et ahrensbourgienne. Vers le Xe millénaire av.J.C, le climat se réchauffe. La fin des grandes glaciations amène la disparition du renne et du phoque. Le mésolithique est alors marqué par une culture (le Sauveterrien) qui se répand du sud-ouest français au nord-est plus froid à la poursuite du gibier. L'engloutissement du Doggerland accentué par un mégatsunami causé par l'effondrement de Storegga vers la fin du VIIe millénaire aurait eu comme conséquence un déplacement de population proto-germanique vers l'Ouest jusque dans les Iles Britanniques et vers le Sud jusque dans le nord de la Gaule (Belgique) associé au Tardenoisien.

La France

Histoire de France



L'occupation humaine du territoire correspondant aujourd'hui à la France est fort ancienne. Aux groupes présents depuis le Paléolithique et le Néolithique sont venues s'ajouter, jusqu'au premier millénaire, des vagues de peuplement successives composées de Celtes, de peuples germains-France, wisigoths, Alamans et Burgondes.



Le nom de la France est issu d'un peuple germanique, les Francs, Clovis, roi des Francs saliens, par son baptême à Reims, scelle l'alliance de la royauté franque avec l'église catholique qui se prolongera en France jusqu'à la séparation de l'église et de l'Etat en 1905.


Il unit les tribus franques Salienne et Ripuaire et conquiert un ensemble de territoires en Gaule et en Germanie qui sont agrandis par ses descendants Mérovingiens puis la nouvelle Dynastie des Carolingiens fondée en 751. Charlemagne en particulier conquiert le nord de l'Allemagne (saxe), l'Autriche et L'Italie. L'empire carolingien est finalement partagé en 843 entre ses petits fils par le traité de Verdun qui sépare la Francie occidentale de la Francie orientale, qui deviendra le royaume de Germanie. Le nom de France n'est employé de façon officielle qu'à partir de 1190 environ, quand la chancellerie du roi Philippe Auguste commence à employer le terme de rex Franciae (roi de France) à la place de rex Francorum (roi des Francs) pour désigner le souverain. Le mot était déjà couramment employé pour désigner un territoire plus ou moins bien défini, comme le voit à la lecture de la Chanson de Roland, écrite un siècle plus tôt



Chanson de Roland

Dès juin 1205, le territoire est désigné dans les chartes sous le nom de regnum Franciae, c'est-à-dire royaume de France en latin. Philippe Auguste et ses successeurs donnent une nouvelle impulsion à l'unification territoriale du royaume de France et repoussent les frontières orientales du Rhône sur les Alpes et de la Saône sur le Rhin.

Les Romains avaient été les premiers à unifier l'administration de la Gaule en langue latine qui est devenue celle de l'Eglise. Le concile de Tours réuni en 813 à l'initiative de Charlemagne impose désormais de prononcer les homélies dans les langues vulgaires au lieu du latin. Paris, appelée à devenir la capitale par l'avènement en 987 de la dynastie capétienne, devient un centre universitaire renommé. La culture française connaît un élan nouveau au contact de la renaissance italienne lors des Guerres d'Italie. Elle s'enrichit des débats sur la réforme religieuse et n'est pas par la suite étouffée comme en Italie par une contre-réforme trop rigoureuse. Elle éclot pleinement à compter du XVIIe siècle, développant un classicisme imprégné de cartésianisme. C'est à cette époque que le Français prend sa forme moderne sous l'égide de l'Académie française. Le XVIIIe siècle est le siècle de la philosophie des Lumières, marqué par la promotion de la raison par les philosophes français dans les cours et capitales européennes et qui s'achève par la Révolution française.

L'adoption d'un cadre administratif uniforme (département), le développement rapide du chemin de fer et l'instauration par Jules Ferry de l'école obligatoire et gratuite homogénéisent l'espace national qui connaît dans la seconde moitié du XIXe siècle la révolution industrielle. La recherche et l'industrie française s'illustrent particulièrement dans les transports (automobile et aéronautique), dans la chimie et la santé ainsi que dans l'armement. La croissance économique se traduit par l'urbanisation de la population, le développement du salariat et l'amélioration du niveau de vie. Le mouvement syndical se structure, les assurances sociales apparaissent et se généralisent après la deuxième guerre mondiale. La longue crise des années 1930, l'occupation nazie et la reconstruction suscitent la définition d'une politique économique (Commissariat général du Plan) qui accompagne la formation de grands groupes de taille européenne voire mondiale. L'économie contemporaine est caractérisée par la tertiarisation des activités et la concurrence vigoureuse des pays émergents.

La Liberté guidant le peuple, une des peintures historiques françaises les plus célèbres, Eugène Delacroix, 1830 (aujourd'hui au Louvre-Lens, RF129)

L'organisation de l'Etat s'est faite par étapes: instauration de l'armée et l'impôt permanents à l'issue de la Guerre de Cent Ans, mise en place des intendants dans les provinces par le cardinal de Richelieu, unification du droit (Code civil) et du système judiciaire à la Révolution. Le 17 juin 1789 se constitue, par le Serment du jeu de paume.



la première unité politique se réclamant du peuple français: c'est l'acte de naissance de l'Etat actuel. Une précoce tradition étatique explique le développement d'une administration dotée de puissantes prérogatives et animée par des corps d'officiers puis de fonctionnaires jaloux de leur statut. A l'heure d'une Europe des régions ouverte sur le monde, le redimensionnement de l'Etat français mais aussi le redéploiement de ses missions et de ses moyens sont en question et ont commencé.