La villa Majorelle à Nancy
Présentation
Type: Maison de maître
Style: Art nouveau
Architecte: Henri Sauvage et Lucien Weissenburger
Construction: 1902
Statut patrimonial: Classé MH (1996)
Géographie
Pays: France
Région: Lorraine
Commune: Nancy
Adresse: 1 rue Louis-Majorelle
La villa Majorelle est une maison de maître, construite de 1901 à 1902, située à Nancy. C'est une pièce maîtresse de l'architecture, typique de l'Art nouveau français.
Contexte historique
En 1898, l'ébéniste Louis Majorelle employa Henri Sauvage, un jeune architecte parisien influencé par Hector Guimard, pour une collaboration avec Lucien Weissenburger sur la construction de sa propre maison, connue comme la "villa Jika" (d'après l'acronyme du nom de Jeune fille de la femm de Majorelle, Marie Léonie Jane Kretz), mais plus communément appelée villa Majorelle, à Nancy. Majorelle, comme de nombreux industriels de Nancy, a placé sa villa sur la rue de son entreprise, mais dans une zone relativement nouvelle de la ville, sur une grande parcelle de terre dont l'agencement la fait ressembler à une vrai ville. Cette maison et cette entreprise étaient situées sur la terre qui leur fut donnée par sa belle-mère, Madame Kretz.
Architecture
Entrée
La conception de la villa aux trois étages, par Sauvage et Weissenburger représente l'exemple du déploiement de l'architecture Art nouveau dans Nancy, avec plusieurs fenêtres en demi-cercles et des motifs floraux couvrant les extérieurs. Majorelle produisit lui-même les ferronneries ainsi que le mobilier intérieur, les lambris ou encore le majestueux escalier. Louis Majorelle choisit d'installer son studio au troisième étage de la villa, sous le toit à pignons, avec une somptueuse baie vitrée arquée aux formes évoquant les branches d'un arbre.
L'architecture se veut légère, lumineuse et asymétrique. L'intérieur présente, aux milieux de vastes volumes ornés de motifs floraux évoquant par exemple la monnaie-du-pape, si chère à l'Ecole de Nancy, thème repris sur certains vitraux de la villa, dessinés par Jacques Grüber. Les peintures de la salle à manger sont l'oeuvre de Francis Jourdain, et d'Henri Royer pour le reste des frises. Une monumentale cheminée en céramique, créée par Alexandre Bigot, trône au centre de la salle à manger.
L'architecte parisien adopte ici une démarche analytique nouvelle, faisant éclater la structure classique cubique. Les matériaux utilisés traduisent une grande originalité. Des poutrelles de fer, profilées en I et brutes de fabrication, soutiennent le balcon de l'atelier. Dessinées par Sauvage, leur galbe rappelle celui des montants de l'oriel du magasin Génin-Louis. L'architecte a visiblement joué sur le jeu de lignes verticales et courbes offert par ce support ductile.
Le métal employé aussi dans la ferronnerie architecturale de Majorelle prend une importance considérable. Les éléments fonctionnels, habituellement négligés, participent à l'identité de l'ensemble. Ainsi, les tuyaux de descente des eaux pluviales, en fonte, sont maintenus par des attaches de métal forgé et plié, imitant des feuilles de plantes aquatiques. La porte d'entrée principale, vitrée, à armature de fer, porte des monnaies-du-pape en tôle découpée à cru. Ce motif végétal dominant se retrouve sur les grilles des fenêtres du rez-de-chaussée. Au-dessus de la porte, de frêles branches d'orme en fer supportent une marquise de verre. Le portail et la porte de clôture utilisent la même technique de fabrication que celle employée pour la clôture de l'immeuble Biet.
Postérité
La villa est détruite partiellement par un bombardement allemand en 1916. A la mort de Louis Majorelle, elle est vendue à l'Etat. Son mobilier est dispersé, mais celui de la chambre à coucher est conservé au musée de l'Ecole de Nancy.
La villa Majorelle se visite sur réservation en partenariat avec le musée de l'Ecole de Nancy.
Cette villa remarquable, considérée à sa construction comme un véritable événement architectural, n'influencera pas le milieu nancéien. Mais elle prouve que la ferronnerie peut contribuer activement à l'unité architecturale d'un édifice.
Protection
Dans un premier temps, la villa Majorelle a fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques, par arrêté du 15 janvier 1975. Elle a ensuite été classée (y compris le mur de clôture et le portail), par arrêté du 28 novembre 1996, ce dernier arrêté annulant le précédent. Elle est donc automatiquement labellisée "patrimoine du XXe siècle".
L'architecture se veut légère, lumineuse et asymétrique. L'intérieur présente, aux milieux de vastes volumes ornés de motifs floraux évoquant par exemple la monnaie-du-pape, si chère à l'Ecole de Nancy, thème repris sur certains vitraux de la villa, dessinés par Jacques Grüber. Les peintures de la salle à manger sont l'oeuvre de Francis Jourdain, et d'Henri Royer pour le reste des frises. Une monumentale cheminée en céramique, créée par Alexandre Bigot, trône au centre de la salle à manger.
L'architecte parisien adopte ici une démarche analytique nouvelle, faisant éclater la structure classique cubique. Les matériaux utilisés traduisent une grande originalité. Des poutrelles de fer, profilées en I et brutes de fabrication, soutiennent le balcon de l'atelier. Dessinées par Sauvage, leur galbe rappelle celui des montants de l'oriel du magasin Génin-Louis. L'architecte a visiblement joué sur le jeu de lignes verticales et courbes offert par ce support ductile.
Le métal employé aussi dans la ferronnerie architecturale de Majorelle prend une importance considérable. Les éléments fonctionnels, habituellement négligés, participent à l'identité de l'ensemble. Ainsi, les tuyaux de descente des eaux pluviales, en fonte, sont maintenus par des attaches de métal forgé et plié, imitant des feuilles de plantes aquatiques. La porte d'entrée principale, vitrée, à armature de fer, porte des monnaies-du-pape en tôle découpée à cru. Ce motif végétal dominant se retrouve sur les grilles des fenêtres du rez-de-chaussée. Au-dessus de la porte, de frêles branches d'orme en fer supportent une marquise de verre. Le portail et la porte de clôture utilisent la même technique de fabrication que celle employée pour la clôture de l'immeuble Biet.
Postérité
La villa est détruite partiellement par un bombardement allemand en 1916. A la mort de Louis Majorelle, elle est vendue à l'Etat. Son mobilier est dispersé, mais celui de la chambre à coucher est conservé au musée de l'Ecole de Nancy.
La villa Majorelle se visite sur réservation en partenariat avec le musée de l'Ecole de Nancy.
Cette villa remarquable, considérée à sa construction comme un véritable événement architectural, n'influencera pas le milieu nancéien. Mais elle prouve que la ferronnerie peut contribuer activement à l'unité architecturale d'un édifice.
Protection
Dans un premier temps, la villa Majorelle a fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques, par arrêté du 15 janvier 1975. Elle a ensuite été classée (y compris le mur de clôture et le portail), par arrêté du 28 novembre 1996, ce dernier arrêté annulant le précédent. Elle est donc automatiquement labellisée "patrimoine du XXe siècle".
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