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samedi 1 avril 2017

5-Place Stanislas

Vue sur le pavillon de l'Opéra.Vue sur le pavillon de l'Opéra

Subdivision: Nancy, Meurthe-et-Moselle, Lorraine

Type: Culturel

Superficie: 1,31 ha

Zone tampon: 166 ha (secteur sauvegardé)

Numéro d'identification: 229

Zone géographique: Europe et Amérique du Nord

Année d'inscription: 1983 (7e session)


(1) Statue Stanislas - (2) Neptune - (3) AmphitriteStatue Stanislas, Neptune, Amphitrite




La place Stanislas est une place appartenant à un ensemble urbain classique situé à Nancy, dans la région Lorraine, en France, qui est inscrit au patrimoine mondial de l'UNESCO. Voulue par le duc de Lorraine Stanislas Leszczynski, elle a été construite entre 1751 et 1755 sous la direction de l'architecte Emmanuel Héré. Son nom et sa statue centrale ont évolué au gré des bouleversements de l'histoire de France; elle porte son nom actuel depuis 1831.

Appelée familièrement par apocope place Stan', elle est, malgré ses belles proportions (106 mètres sur 124 mètres), de dimension modeste relativement aux 12 hectares du record français de la place des Quinconces à Bordeaux, à Nancy même, la place de la Carrière ou le cours Léopold, par exemple, sont plus étendus. Ce ne sont donc pas ses dimensions qui font l'originalité de la place Stanislas mais son aménagement et son rôle dans l'urbanisme de la cité, reliant deux quartiers autrefois indépendants. L'architecture et les monuments sont plus typiques d'une capitale d'Ancien Régime que d'une simple cité de province. Ainsi la planification urbaine d'une grande cohérence architecturale affirme, lors de sa construction, la persistance du pouvoir du duc de Lorraine, qui bénéficie alors encore de son indépendance.


Localisation

La place est située à la limite nord-est du centre-ville. Bien plus qu'une simple place Royale, elle est en fait au centre d'un plan d'urbanisme regroupant les grandes institutions du duché de l'époque tout en faisant l'union, via la place de la Carrière, entre la Ville-Vieille (médièvale) et la Ville-Neuve (transition XVIe-XVIIe siècle).

Histoire

Dans le cadre des manoeuvres diplomatiques visant à annexer le duché de Lorraine au royaume de France, Stanislas Leszczynski, ancien roi de Pologne et beau-père de Louis XV, avait reçu le duché en viager en 1737.

Le duc Léopold avait entrepris la reconstruction de la Lorraine, ravagée par les guerres du siècle passé. Il s'était entouré d'architectes et d'artistes comme Germain Boffrand qui formera Emmanuel Héré, la famille Mique, Barthélémy Guibal, Lamour....Stanislas trouve donc une équipe d'artistes de grand talent à son arrivée. Important l'art baroque d'Europe centrale, il insuffle une innovation de style en Lorraine qui servira d'inspiration pour des réalisations ailleurs en France.


Le site

Au milieu du XVIIe siècle, une vaste esplanade séparait la Ville-Vieille et la Ville-Neuve construite par Charles III en 1588. Si les fortifications de la Ville-Neuve avaient déjà été remplacées par un simple mur d'octroi, la communication restait difficile entre les deux villes. En effet en 1725-1729, le roi de France avait interdit au duc Léopold d'abattre les remparts de la Ville-Vieille et la Porte Royale, ouverte au XVIIe siècle, formait un véritable goulet d'étranglement. En août 1746, l'accès par la porte avait été néanmoins sensiblement amélioré en remplaçant par une chaussée le pont qui franchissait le fossé.

D'un côté de la porte se trouvait la place de la Carrière: un espace créé au XVIe siècle pour les joutes et tournois. Elle était bordée de maisons sans cohérence architecturale, mais aussi de bâtiments de valeur comme l'hôtel de Beauvau-Craon, édifié par Germain Boffrand. De l'autre côté se trouvait une sorte de terrain vague, avec quelques habitations gagnées sur la zone des anciennes fortifications. Avant le règne du duc Léopold, ce lieu servait à l'exposition des condamnés au pilori.

De chaque côté de la porte s'étendait une courtine reliant les bastions d'Haussonville et de Vaudémont. A l'emplacement de l'actuelle place Vaudémont se trouvait le bastion d'Haussonville et le bastion de Vaudémont était donc celui situé à l'entrée du parc de la Pépinière.

Projets

Projet des places Royales et de la Carrière


C'est en 1751 que Stanislas convoque à Lunéville Nicolas Durival, lieutenant de police de Nancy, pour lui annoncer son projet de construire une nouvelle place.

Destinée à honorer son gendre, le roi Louis XV de France, elle vise d'une part à habituer les Lorrains à leur futur souverain et d'autre part à s'attirer les faveurs du monarque.

Alors que les places royales sont traditionnellement des lieux à l'écart de la foule, comme l'exemple parisien de la place des Vosges, le projet de Stanislas est de rassembler les services administratifs de la cité, ainsi que des lieux de divertissements, au croisement de deux ans majeurs. Au front nord de la Ville-Neuve, deux rues parfaitement alignées suivant un axe est-ouest conduisent à la place Saint-Stanislas et la porte Sainte-Catherine. L'axe nord-sud s'étend du Palais ducal au nouvel hôtel de ville à travers l'arc de triomphe.

Les anciennes fortifications


Lors de la guerre de Succession d'Autriche, les environs de Nancy furent militairement menacés en 1743 et 1744. Le projet d'ouvrir un passage à hauteur de la Porte de France se heurta donc au oppositions du maréchal de Belle-Isle, responsable militaire des Trois-Evêchés, et de Marc-Pierre de Voyer de Paulmy d'Argenson, secrétaire d'Etat à la Guerre, qui souhaitaient que Nancy restât une ville fortifiée.

Face à ces difficultés, Stanislas envisage alors de changer de lieu et de restructurer la place du Marché dans la Ville-Neuve, en détruisant notamment l'hôtel de ville qui se situait alors face à l'église Saint-Sébastien. Ce sont cette fois les commerçants du quartier qui rejettent le projet.

Il arrive finalement à un compromis pour le site qui jouxte la Porte de France, en s'engageant à conserver intacts une grande partie des fortifications et le fossé. La nécessité de les masquer influencera l'architecture de la place. Stanislas prend cependant l'initiative de faire détruire une grande partie du bastion d'Haussonville, bien que le projet initial prévoie de le conserver.

Stanislas éprouve des difficultés à concéder les terrains aux bourgeois de ce qui n'est encore qu'une modeste bourgade de 25 000 habitants et il doit intégralement financer les façades des édifices. Il engage ainsi de nombreuses dépenses: 498 774 francs pour l'hôtel de ville, 272 791 francs pour le collège de médecine, 161 453 francs pour la statue centrale, 140 420 francs pour les basses-faces, 132 430 francs pour l'hôtel des fermes et 15 800 francs pour l'arc de triomphe.


Le chantier

Pendant les travaux


Dans un premier temps le projet est confié à Jean-Nicolas Jennesson, mais son style étant jugé trop classique, il est remplacé par Héré.

Le 18 mars 1752, François Maximilien Ossolinski pose officiellement la première pierre du premier édifice, le pavillon Jacquet. Le chantier qui nécessite la présence de 4 ouvriers simultanément ne dure que trois ans et demi.

La place est recouverte de pavés de couleur rouge avec des lignes de pavés noirs autour de la statue, le long des trottoirs et en diagonale.

C'est le 26 novembre 1755 qu'a lieu l'inauguration solennelle de la place. Stanislas veut frapper les esprits par le faste des célébrations. Le 22 novembre 1755, il quitte Lunéville et s'installe au château de la Malgrange. Le 25 novembre il assiste à une messe à la Primatiale en présence des corps constitués. Nancy est envahi par une foule de Lorrains et d'étrangers venus assister à l'événement.

Le matin du 26, Stanislas assiste à une messe à Bonsecours. Vers midi, il entre à Nancy, en cortège de sept carrosses accompagnés de pages à cheval, par la porte Saint-Nicolas, les honneurs lui sont rendus par les régiments de garde et des tirs d'artillerie.Le lieutenant de police Thibault de Montbois accueille le duc Stanislas et Chaumont de La Galaizière sur la place. Ils se rendent au balcon de l'hôtel de ville où ils assistent à la cérémonie pendant laquelle Guibal et Cyfflé dévoilent au public la statue royale. Alors qu'ils quittent le balcon, un morceau de plâtre se détache d'une corniche. Craignant un attentat, la garde donne l'alerte. S'ensuit un moment de panique vite maîtrisé. Vers 15 heures, ils assistent au théâtre à une représentation donnée par la troupe de Lunéville d'une pièce de Charles Palissot de Montenoy, Le Cercle ou les Originaux. Cette farce, qui moque Jean-Jacques Rousseau, fera scandale dans les cercles philosophiques. Après la pièce, un bal est donné dans une grande salle de l'hôtel de ville. Une fois la nuit tombée, des tonneaux de vin sont disposés devant les fontaines de la place à disposition du peuple qui vient gaiement y boire. Pendant ce temps, rue Saint-Dizier, deux cents opposants manifestent devant un buste du duc Léopold. Le feu d'artifice qui devait clôturer la fête sera reporté à cause de la pluie.


Modifications ultérieures

Etat de la place vers 1896


En 1759, Stanislas fait don de la place Royale, ainsi que de la place Carrière et de la Pépinière, à la municipalité de Nancy. 

En 1792, du fait de la Révolution, la place est fortement endommagée et la statue centrale est détruite. Le 26 avril 1792, elle est renommée place du Peuple. Elle deviendra ensuite place Napoléon sous l'Empire, puis sera renommée place Royale le 2 mai 1814 à la Restauration.

Dès la fin du XVIIIe siècle, les pavés sont tellement dégradés qu'ils doivent être entièrement retirés. Au XIXe siècle, une chaussée pavée fera le tour de la place, le centre restant en terre battue.

Le 14 janvier 1813, un régiment de cosaques entre dans la ville et bivouaque sur la place sans occasionner de dégâts.

En 1831, une nouvelle statue de Stanislas est inaugurée et la place prend son nom définitif de place Stanislas.

Durant les années 1861 et 1862, les trottoirs sont élargis.


Place Stanislas en 1914


Les huit premiers réverbères sont installés en 1836, aux angles de la place et au pied de l'arc de triomphe. On en ajoute bientôt quatre autres, au milieu des côtés. C'est à la même époque qu'on dispose des lanternes accrochées par des consoles en fer forgé aux façades. En 1857, on complète par de nouveaux réverbères et des bornes sur la périphérie.

En 1958, le sol de la place est nivelé pour le rendre horizontal. Les marches qui supportent la statue sont modifiées pour les adapter à la nouvelle configuration du terrain et les grilles qui les entouraient sont supprimées. Le sol est recouvert de pavés mosaïques (8-10cm) et de dalles gris terne, la périphérie et les trottoirs sont bitumés. L'opération est un échec sur le plan esthétique.Ouverte au stationnement, la place dispose de 600 emplacements de parking.

En 1983, le stationnement automobile est interdit.

Restauration pour le 250e anniversaire

Anonyme vers 1760 (huile sur toile)-Tableau dit "de Pange"


De grands travaux de rénovation furent planifiés pour le 250e anniversaire de l'inauguration de la place. L'architecte en chef des monuments historiques, Pierre-Yves Caillault, et l'archéologue René Elter furent chargés de réhabiliter la place dans sa configuration d'origine en se fondant sur un tableau anonyme situé au château de Pange en Moselle (Tableau dit "de Pange", retrouvé en 2003). Ce tableau représente la place originelle entourée de ses lices de bois, ainsi que les deux diagonales de dalles sombres. Le cahier de dépenses du chantier de 1751, eux aussi redécouverts, permirent d'apporter également des éléments indispensables à la restauration.


Candélabre de nuit


Cette rénovation a inclus la piétonnisation de la place et le renouvellement des sols par un pavement ocre clair avec deu diagonales de pavés noirs, comme à l'époque de Stanislas. Elle a aussi été l'occasion de repenser l'éclairage, de restaurer les façades des édifices donnant sur la place et dans les rues adjacentes, de redorer les grilles, d'élargir les trottoirs et de les border de lices. Les travaux durèrent deux ans et occasionnèrent de grosses modifications du plan de circulation automobile. Le budget de 8 millions d'€ a été financé par la ville de Nancy, l'Etat (10%), le conseil régional (28%) et le conseil général (10%). 

La rénovation donne lieu toute l'année à de nombreuses festivités: Nancy 2005, le Temps des lumières. Le 19 mai a lieu l'inauguration en présence de Jacques Chirac, Gerhard Scröder et Aleksander Kwasniewski, à l'occasion d'un sommet du Triangle de Weimar.

Lors de cette rénovation, une boîte destinée aux générations futures est enfouie sous la place le 15 avril 2005. Cette boîte abrite une météorite lunaire (offerte par le laboratoire du CRPG/CNRS de Nancy) ainsi qu'un livre contenant les pensées, maximes et dessins des Nancéens, collectés depuis 2004. La position de cette boîte est signalée par une étoile, à quelques mètres face à Stanislas.

Architecture

La configuration des lieu respecte l'ordonnance classique héritée de Mansart. On y retrouve des bâtiments à étages et façades régulières par exemple sur les places Vendôme ou de la Concorde à Paris ou encore la place Gambetta de Bordeaux. Cependant certains caractères architecturaux, relevant d'un répertoire baroque voire rococo (notamment pour l'Arc Héré), tempèrent cet aspect général classique, en faisant un ensemble étonnamment syncrétique.

L'architecte en est Emmanuel Héré. Elle est entourée de six grilles monumentales en fer forgé rehaussées de feuilles d'or, signées par Jean Lamour. En son centre est située la statue en pied de Stanislas, en lieu et place de celle de Louis XV qui y a trôné de 1755 jusqu'à sa destruction lors de la Révolution française. La statue actuelle date de 1831 et fait suite à une souscription des départements de la Meuse, de la Meurthe et des Vosges. Un arc de triomphe en l'honneur de Louis XV sépare la place de la Carrière. 

Les pavillons de la place sont répartis ainsi:

.l'hôtel de ville, le plus impressionnant des bâtiments;
.les quatre grands pavillons: l'hôtel de la Reine, le pavillon Jacquet, l'Opéra-théâtre (ancien hôtel des fermes puis évêché) et le Musée des beaux-arts (ancienne Académie de médecine);
.deux petits pavillons, moins hauts qui ouvrent la perspective, depuis l'hôtel de ville, sur l'arc de triomphe et la place de la Carrière.


           Panorama après la rénovation 2004-2005


Bâtiments

Les bâtiments qui ceinturent la place ont tous été créés par Emmanuel Héré

L'architecture classique présente un style d'ordre corinthien. Les façades sont ornées d'agrafe et de balcons. Elles sont surmontées d'une balustrade servant de support à des sculptures d'enfants et de pots à feu.

Le rez-de-chaussée, percé d'ouvertures en plein cintre, est séparé des étages par un bandeau mouluré.


Hôtel de ville

Façade de l'hôtel de ville


C'est le plus grand des bâtiments. D'une longueur de 98 mètres, il occupe tout le côté sud de la place. Egalement nommé Palais de Stanislas, il sert de mairie depuis sa construction.

Il a été construit de 1752 à 1755, à la place des hôtels de Gerbéviller et de Juvrécourt qui durent être détruits. Puis l'hôtel de Rouerke, un hôtel particulier voisin, a été démoli en 1890 pour lui permettre de s'agrandir.

Trois avant-corps, au centre et à chacune des extrémités, brisent la monotonie. Le fronton est orné des armes de Stanislas et du blason de la ville de Nancy. L'horloge centrale est encadrée de deux statues allégories de la justice et de la prudence. Plus bas, un bas-relief montre une jeune fille tenant un chardon, symbole de la ville depuis la victoire sur Charles le Téméraire. La rambarde du balcon reproduit les armoiries de la famille Leszczynski. L'intérieur a été réaménagé au fil des ans et seuls subsistent le vestibule, l'escalier et le salon carré du bâtiment d'origine.


Projet de façade tracé par Emmanuel Héré



L'entrée se fait par un vestibule à deux rangs de colonnes. Il abrite un escalier à deux courbures fait par Lamour, la cage et le plafond ont été peints par Jean Girardet. Le décor est inspiré des peintres italiens et allemands, il représente un bosquet et une architecture en trompe-l'oeil qui semble la continuité naturelle de l'escalier. Le mur du fond a été percé au XIXe siècle lors de l'installation d'un musée dans le bâtiment, depuis la fresque a été restituée dans son état initial. Au rez-de-chaussée se trouvaient également des bureaux et la salle des Redoutes où l'on donnait des bals.

Au premier étage, l'escalier débouche sur le salon carré, qui hébergeait autrefois l'Académie de Stanislas. Il est habillé de panneaux encadrés de pilastres de stuc dans un style corinthien. Les panneaux sont surmontés par des fenêtres s'ouvrant sur un balcon et des fresques. Quatre peintures  murales de Girardet évoquent les oeuvres de Stanislas: Appolon pour la création de société des sciences et belles-lettres, Jupiter pour la justice, Esculape pour le collège de Médecine et Mercure pour le soutien au commerçants. Au plafond, Stanislas a été représenté conduisant le char d'Apollon. Le salon carré servait autrefois d'antichambre aux appartements royaux. Ils ont été transformés en Grand Salon en 1866 pour le centième anniversaire du rattachement de la Lorraine à la France. Celui-ci est décoré de peintures de Emile Friant, Aimé Morot et Victor Prouvé.

Le bâtiment a été classé aux monuments historiques par arrêté du 12 juillet 1886.


Hôtel de la Reine


Façade initiale des pavillons latéraux




Hôtel de la Reine à l'heure actuelle



Ce bâtiment est situé sur le côté droit de l'hôtel de ville, au n°2 place Stanislas.

Autrefois pavillon de l'intendant Alliot, du nom de François-Antoine-Pierre Alliot, conseiller aulique et intendant de Stanislas. Ensuite nommé hôtel de l'Intendance, il hébergea l'administration départementale et la préfecture jusqu'à son transfert en 1824 au palais du Gouverneur situé place de la Carrière.

Il a également abrité une école de musique, Marie-Antoinette s'y rendit en 1769 pour y écouter des poésies de Nicolas Gilbert, ce qui inspira le nom actuel de l'établissement. Il devint en 1814 la résidence de l'empereur de Russie.

La façade et la toiture ont été classées aux monuments historiques par arrêté du 18 septembre 1929.

On y trouve aujourd'hui le Grand hôtel de la Reine, un hôtel 4 étoiles comprenant 42 chambres et un restaurant.

Opéra-théâtre

L'Opéra-théâtre

Au n°4 place Stanislas, le pavillon situé près de la fontaine Amphitrite abrite l'Opéra national de Lorraine.

Il a été érigé en 1753 par Jean-François de La Borde.

Autrefois hôtel des fermes, il a été vendu comme bien national en 1798. Il abrite l'évêché de 1802 (décret de messidor an VIII) à 1906.

La même année, le Théâtre de la Comédie, situé de l'autre côté de la place dans l'actuel pavillon du Musée des beaux-arts est détruit dans un incendie. Un concours d'architecte couronne Joseph Homecker pour un projet inspiré du théâtre à l'italienne. L'Etat prend possession du bâtiment en 1909 et les travaux sont lancés. Le 14 octobre 1919, l'inauguration donne lieu à une représentation du Sigurd d'Ernest Reyer. L'architecture en béton est masquée derrière un décor inspiré de l'Opéra Garnier.

L'immeuble a été classé aux monuments historiques par arrêté du 26 décembre 1923.

En 1995, des travaux de restauration sont mis en oeuvre sous la direction de Thierry Algrain.

Pavillon Jacquet

Pavillon Jacquet

Bâtiment initialement alloué à un bourgeois de Nancy, il est demeuré depuis une propriété privée. La ville de Nancy en est aujourd'hui propriétaire, à la faveur d'un droit de préemption exercé dans les années 1950, lors de la cession de l'immeuble. Le rez-de-chaussée abrite des locaux commerciaux. De nombreux services municipaux occupent les étages. Les derniers étages sont occupés par l'agence d'architecture André, Jean-Luc étant le petit-fils d'Emile André, célèbre architecte de l'Ecole de Nancy et locataire du lieu dès 1901, et par le directeur du Musée des beaux-arts voisin, par l'intermédiaire d'un appartement de service aménagé au début des années 1980.

Sur la façade à l'angle de la rue Gambetta se trouve une méridienne, variante de cadran solaire qui indique midi. Elle est l'oeuvre de l'horloger de Stanislas, Michel Ransonnet.

Situé au n°1 place Stanislas, il héberge aujourd'hui deux brasseries: le Foy et le Commerce.

La façade et la toiture ont été classées aux monuments historiques par arrêté du 25 juin 1929. 

Musée des beaux-arts

Musée des beaux-arts de Nancy

Situé au n°3 de la place, près de la fontaine Apollon, on y trouve aujourd'hui le Musée des beaux-arts de Nancy.

Le pavillon accueillait, à l'époque de Stanislas, le Collège de médecine et de chirurgie. Puis il hébergea le Théâtre de la Comédie, construit en 1758 et qui fut totalement détruit par un incendie dans la nuit du 4 au 5 octobre 1906. On y trouvait aussi le café de la comédie et le café du commerce.

Il a ensuite accueilli le Musée de Beaux-Arts à partir de 1793. Une première extension a été réalisée en 1936 par les fils d'Emile André et une seconde en 1995 par Laurent Beaudouin. Le bâtiment actuel a été inauguré le 5 février 1999.

L'immeuble a été classé aux monuments historiques par arrêté du 27 décembre 1923.

Basses faces

Les petits pavillons et l'arc de nuit


En face de l'hôtel de ville se trouvent deux petits pavillons, les basses faces ou trottoirs, moins hauts qui ouvrent la perspective sur l'arc de triomphe et la place de la Carrière.

La place ne devait au départ être bâtie que sur trois côtés seulement, et il fallut l'insistance de Stanislas pour que le quatrième côté soit équipé d'immeubles. Situé au niveau des remparts sur la courtine qui reliait les bastions de Vaudémont et d'Haussonville, ils ont dû être limités à un seul bastions. Ils sont séparés par la rue Héré qui conduit à l'arc de triomphe.

Leur construction a été supervisée par Claude Mique et Claude-Thomas Gentillâtre (1712-1773) et comme le pavillon Jacquet les bâtiments furent alloués à des bourgeois de Nancy.

Ils ont hébergé l'office du tourisme, aujourd'hui dans le pavillon de l'hôtel de ville.La brasserie Jean Lamour au n°7 est partiellement sur l'emplacement du café royal qui existait en 1755 à la création de la place. On trouve également aujourd'hui une galerie Daum vendant des oeuvres de cette cristallerie.

Les façades et toitures donnant sur la place ainsi que leur perpendiculaires dans la rue Héré ont été classées aux monuments historiques le 2 avril 1928.


Arc Héré

Arc Héré



Arrière de l'arc Héré 



L'arc est situé sur le côté nord de la place, à l'extrémité de la rue Héré qui s'ouvre entre les petits pavillons, dans la perspective de la place de la Carrière et du palais du gouverneur.

Il est construit sur l'emplacement de l'ancienne Porte Royale construite par Louis XIV. Celle-ci est détruite en 1752 par Stanislas et les travaux d'édification de l'arc se déroulent de 1753 à 1755. Le thème principal du décor est la guerre et la paix, symbolisées par des branches de laurier et d'olivier, allusions à la bataille de Fontenoy (1745) et au traité d'Aix-la-Chapelle (1748).

A l'origine l'arc était relié aux remparts par des galeries, le sommet de l'arc faisait partie du chemin de ronde pour satisfaire aux exigences du gouverneur militaire le Maréchal de Belle-Isle.Ayant lui-même un rôle de fortification, l'arc est très large. La muraille qui l'entourait a été abattue vers 1772 à l'est (parc de la Pépinière) et en 1847 à l'ouest (place Vaudémont), isolée, la porte devient alors un véritable arc de triomphe.

Il a été dessiné par Emmanuel Héré. Elevé sur un piédestal et d'ordre corinthien, il est inspiré de l'arc de Septime Sévère à Rome. Il reproduit l'arc de la porte Saint-Antoine à Paris dressé en 1660 par Jean Marot.Le monument est percé par une grande arcade en plein cintre encadré par deux proches plus bas, chacun étant est encadré de colonnes. La baie centrale présente une avancée sur la façade.

La face visible depuis la place Stanislas est la plus richement décorée. Sur la corniche, reprenant le thème de la guerre et de la paix, on trouve des statues de Cérès, de Minerve, d'Hercule (copie l'Hercule Farnèse) et de Mars. Au centre de la corniche se trouve un acrotère supportant un groupe de trois personnages en plomb doré et orné d'un médaillon de Louis XV. Le médaillon est soutenu par Minerve, à gauche, ainsi que par une personnification de la paix, située à droite. A l'arrière du médaillon est représentée Fama, déesse romaine de la gloire, qui tient une trompette dans sa main gauche et une couronne de laurier dans sa main droite. Toutes ces statues ont été faites par Guibal.

Détail du groupe de la Renommée

Un premier médaillon de Louis XV en marbre blanc avait été réalisé par Jean Baptiste Walneffer. Présentant un profil du roi à l'antique, il a été détruit à la Révolution. Il a ensuite été remplacé par un médaillon en plomb doré représentant le portrait du souverain. En 1830, le nouveau médaillon est retiré de l'arc pendant la révolution de Juillet et conservé dans un dépôt. Il retrouvera sa place le 26 mars 1852.

Sous la corniche, se trouvent trois bas-reliefs en marbre blanc. Le plus à gauche représente Apollon tirant une flèche contre un dragon ailé qui enlace un homme. Le bas-relief principal montre Mercure et Minerve sous des dattiers et celui de droite Apollon jouant de la lyre accompagné de muses. Ces trois bas-reliefs ont été repris de l'ancienne porte Royale, en considérant Apollon comme une allégorie de Louis XV.

On trouve enfin trois inscriptions écrites sur des tables de marbre noir.Sur la face de l'acrotère portant le groupe de la Renommée, on lit "HOSTIUM TERROR/FOEDERUM CULTOR/GENTISQUE DECUS ET AMOR" ("Terreur des ennemis, artisan des traités, gloire et amour de son peuple"). Sous le bas relief de gauche: "PRINCIPI VICTORI" et sous celui de droite "PRINCIPI PACIFICO". En 1830, à la place de chacune de ces deux inscriptions, on avait peint en jaune "LIBERTE EGALITE" et "LIBERTE FRATERNITE" (devise française). En 1876 les anciennes inscriptions seront restaurées. Il a été classé monument historique le 27 décembre 1923.

Statue centrale

Au centre de la place se trouve le Monument à Stanislas Leszcznski réalisé en 1831. Il a remplacé une statue de Louis XV qui avait été détruite à la Révolution.

Statue de Louis XV

Statue de Louis XV par Barthélemy Guibal et Paul-Louis Cyfflé, gravure de Dominique Collin (1725-1781)


En 1744, le roi Louis XV de France tombe gravement malade et on le croit perdu. Plusieurs villes décident de construire des statues à l'effigie du roi Louis XV: de Bordeaux (1739-1741), Rennes (1756-1751), Paris (1748), Rouen (1758), Reims (1758), Valenciennes (1749-1752).

La statue réalisée en bronze faisait 7 500kg pour 4,66m de haut. Son bras droit tenait un bâton royal dirigé vers le pavillon de l'hôtel des fermes. Sa main gauche appuyée au côté, il regardait vers Paris. Victorieux, il était vêtu à la romaine, cuirassé et drapé dans un manteau royal.

Elle était sur un socle en marbre de Gênes, lui-même posé sur un emmarchement de trois degrés qui sera modifié en 1958. La dédicace de la face principale portait l'inscription, "LUDOVICO XV/TENERRIMI ANIMI/MONUMENTUM" ("à Louis XV monument d'un coeur affectueux"). Sur le socle, quatre médaillons représentaient le mariage du roi, la réunion de la Lorraine, la paix de Vienne et la fondation de Stanislas. Le duc avait composé lui-même les sujets allégoriques qui devaient orner les quatre côtés du piédestal. On en trouve trace dans un manuscrit conservé à la bibliothèque de Nancy. Quatre statues en plomb, allégories de vertus, étaient accoudées à chaque angle du monument. La Prudence et la Justice étaient des eouvres de Guibal, la Valeur et la Clémence étant dues à Cyfflé. Ces mêmes vertus étaient représentées sur le socle du Louis XV à cheval de Bouchardon qui était érigé à Paris. Un piédouche surmontait le socle, il portait un hexamètre sur chaque face:

."Vive Diu Lothari saecla precantur" ("Vis longtemps Louis, les lorrains demandent pour toi des siècles")
."Artificem ducebat amor praestantiae arte" ("L'amour qui l'emporte sur l'art a dirigé l'artiste")
."Principis ex animo plaudit lotharingia votis" ("La Lorraine applaudit de tout coeur aux voeux de son prince")
."Reddit amor soceri muta baec spirantia signa" ("L'amour du beau-père a rendu vivante cette statue").

Lorsque Stanislas lance un appel aux artistes, Barthélémy Guibal présente une ébauche en cire de 29 pouces de hauteur, une fois le projet accepté il réalise un modèle de 2 pieds 9 pouces.

Un premier essai de fonte de la statue échoue. Jean-Joseph Söntgen, qui deviendra le sculpteur de Stanislas après la mort de Guibal, est appelé en Lorraine pour préparer la fonte. La statue est coulée en trois minutes dans le jardin de Guibal à Lunéville le 15 juillet 1755 à 7 heures du soir. L'opération est réalisée par le fondeur Perrin assisté de deux ouvriers.On dit que Basile-Benoît Mathis (1736-1805), le gendre de Guibal qui supervisait la coulée, était tellement inquiet que ses cheveux devinrent tout blanc.

On dit que Stanislas, qui assistait aux opérations, aurait jeté des pièces d'or dans le métal en fusion, mais Nicolas Durival dans sa Description de la Lorraine et du Barrois affirme que celui-ci se trouvait alors à Commercy et qu'il ne fut averti sur succès de la coulée que le lendemain matin.

La statue est transportée à Nancy le 16 novembre par un véhicule construit exprès et tiré par 36 chevaux, le pont sur la Meurthe à Saint-Nicolas-de-Port doit être consolidé. Le 18 novembre à midi, elle est posée sur son piédestal qui déjà accueille trois des quatre vertus. Elle reste masquée par un drap jusqu'à l'inauguration du 26 novembre.

Il a existé une controverse autour du ou des auteurs de la statue. Lors de la présentation du modèle de cire, Stanislas propose à Guibal de se faire assister Paul-Louis Cyfflé, jeune artiste de 25 ans. Celui-ci refuse dans un premier temps, proposant que Cyfflé se limite aux bas-reliefs du piédestal, puis accepte. Selon Guibal, Cyfflé demande à ce que soit inscrite la dédicace "GUIBAL ET CYFFLE FECERUNT", Guibal s'y oppose et envoie un courrier à Stanislas. Le duc tranche pour "GUIBAL FECIT COOPERANTE CYFFLE" et finalement Cyfflé fait retirer les deux derniers mots pour n'avoir plus que l'inscription "GUIBAL FECIT". Après la mort de Guibal, Cyfflé se revendique comme l'auteur de la statue. Il prétend que Stanislas voulait faire inscrire au bas "Fait par Guibal d'un coup de Cyfflé" et se présente comme auteur au roi du Danemark en visite à Nancy en 1769. Il le fait même publier dans les journaux.

Pour défendre le point de vue de leur aïeul plusieurs descendants de Guibal vont prendre la plume. On trouve ainsi une lettre de sa fille Mme Mathis (alors à Moscou) à Nicolas Durival en mars 1786 à propos de la notice sur la statue dans sa Description de la Lorraine et du Barrois. Son fils, notaire à Lunéville mort en 1818, a écrit un mémoire en 1814. Un exemplaire en est conservé à la bibliothèque de Nancy. Son petit-fils Charles-François Guibal (1781-1861), magistrat à Nancy et membre de l'Académie de Stanislas, a également publié une notice en 1860.

On trouve cependant trace de Cyfflé comme coauteur, par exemple dans le livre de comptabilité, "La somme de 41 000 livres aux sieurs Guibal et Cyfflé pour la main-d'oeuvre de ladite statue, bas-reliefs et ornements, relativement à la convention faite avec eux et suivant le certificat de M.Héré, mandement et quittance".

La gloire de Napoléon

Lors de la Révolution française, un décret du 14 août 1792 oblige les municipalités à faire disparaître les emblèmes royaux.Le 2 septembre 1792, 118 citoyens se réunissent à l'église des Carnes. A l'initiative de l'avocat André, ils rédigent une pétition adressée au maire André Dusquenoy lui demandant d'intercéder auprès de l'Assemblée nationale pour suspendre les travaux de démolition de la statue. Celle-ci recueille 672 signatures, mais la statue doit tout de même être descendue de son piédestal et enterrée dans une fosse au milieu de la place.

Le 13 novembre un bataillon de fédérés (appelés les Marseillais) prend la relève de la garde nationale parisienne qui stationnait à Nancy. Ils entreprennent de détruire nombre d'oeuvres faisant allusion à la monarchie ou à Stanislas. Le 14, ils déterrent la statue et la soumettent au feu pour pouvoir la séparer en morceaux, des fragments sont éparpillés. Le 26 novembre 1792 elle est totalement exhumée et déposée à l'hôtel de ville. Le 23 janvier 1793 elle est vendue au poids à la fonderie de Metz.Une réduction en bronze de cette statue, autrefois destinée au château de Chanteheux, est aujourd'hui conservée au musée lorrain. Le 25 messidor an VIII (14 juillet 1800), le préfet Jean Joseph Marquis inaugure la construction de la "colonne de la Meurthe", pour obéir à l'ordonnance du 12 juin qui réclame l'érection d'un monument en honneur des défenseurs de la patrie dans chaque département. La ville de Nancy manque d'argent, la colonne ne sera jamais achevée et le socle de la place du peuple reste vide.


Le 12 septembre 1808 la municipalité commande au sculpteur Joseph Labroise une représentation du Génie de la France réalisée en pierre de Savonnières. Elle représente une femme ailée distribuant des couronnes. Sous l'Empire, l'oeuvre de Labroise est renommée Gloire de Napoléon. Elle est à nouveau modifiée sur ordre de Louis XVIII et est finalement inaugurée le 25 août 1814.

Monument à Stanislas Lesczczynski

Détail du monument à Stanislas Leszczynski (1831) par Georges Jacquot  


Sous le Consulat, la société académique de Nancy projette d'ériger un monument en l'honneur de Stanislas. Les circonstances ne permettront pas de l'exécuter.


Un premier projet de monument à Stanislas Leszczynski est accepté par le préfet Jean Paul Alban de Villeneuve-Bargemon. Il est prévu pour la place de la Carrière. Louis XVIII approuve le projet en 1823, sur les conseils de Corbière.

Un arrêté préfectoral du 12 mars 1823 fixe les conditions d'une souscription dans les départements de la Meurthe, des Vosges et de la Meuse.

Elle est placée sous l'autorité du commandant de la deuxième subdivision de la troisième division militaire: Marie-Jacques Thomas, marquis de Pange. En août 1824, 40 686 francs ont été récoltés, bien moins que les 90 000 escomptés.

Vue depuis l'hôtel de ville


Dans une lettre du 31 mai 1823 Charles-François Guibal propose de dresser le monument sur le socle de la place Royale. La commission choisit Georges Jacquot, un jeune sculpteur. Il présente deux esquisses en argile, l'une représentant un Stanislas guerrier l'autre, plus conforme au cahier des charges, en habits polonais vêtu du manteau royal. La seconde esquisse est choisie le 13 décembre 1825. Un modèle en plâtre est réalisé par Jacquot puis exposé au salon de l'hôtel de ville. 

Le 12 mai 1826, la commande est passée pour 6 000 francs payables en cinq fois au fur et à mesure de l'avancement des travaux, qui devaient durer deux ans au plus.

En septembre 1827, un modèle en plâtre est achevé. La statue de Labroise, qui occupait le socle, est détruite en 1830. La statue de Stanislas Ier, coulée par le fondeur Soyer, n'est réceptionnée que le 22 octobre 1831. Elle pèse 5 400 kg et mesure 4,13m.

Le piédouche de marbre blanc qui surplombait le socle est retiré. Il est utilisé depuis 1830 comme stèle sur le caveau de la famille Antoine, visible au cimetière de Préville.

Les inscriptions du socle ne furent décidées que le 20 octobre 1831 à la suggestion du recteur Jean-Joseph Soulacroix et de Charles Haldat directeur de l'école de médecine, " A/STANISLAS LE BIENFAISANT/LA LORRAINE RECONNAISSANTE/1831 MEURTHE-MEUSE-VOSGES". Le monument est inauguré le 6 novembre 1831 par le préfet Lucien Arnault".

En 1951, elle est descendue de son socle pour le mariage de Otto von Habsburg, héritier de la maison de Lorraine. La grille en fer forgé de Lamour qui entourait le socle est retirée en 1958.

La statue du roi Stanislas était censée pointer, selon le cahier des charges du sculpteur Jacquot, le portrait de Louis XV sur l'arc de triomphe de son index démesuré. Un simple examen visuel montre que le résultat est pour le moins approximatif. Des mesures réalisées par l'IGN le 6 mai 2004, ont montré que l'index pointe vers le Nord-Ouest, en direction de Sedan et Charleville-Mézières. La main de l'ancienne statue de Louis XV, qui a été détruite à la Révolution, désignait elle l'hôtel des fermes alors que son regard était dirigé vers la ville de Paris.

Fontaines

Fontaine de Neptune


Deux fontaines symétriques représentant Neptune et Amphitrite sont disposées dans les angles qui relient les basses face aux pavillons latéraux. Elles sont dans un style rococo qui rompt avec l'architecture classique de la place.

Elles sont surmontées d'un portique en ferronnerie de Jean Lamour, qui permettaient de masquer les remparts et les fossés. Formant un profil concave, dit "en tour creuse", ces portiques présentent une arcade principale flanquée de deux baies latérales plus petites. L'ouverture des cintres est de 15.30m et leur hauteur de 10,40m. Ils forment un avant-plan devant des massifs d'arbres.

Amphitrite (détail)


En 1750, un projet de deux fontaines présentées par Guibal à Stanislas, celui-ci étant jugé trop cher il est décidé de les réaliser en plomb plutôt qu'en bronze. Les fourneaux destinés à la fonte des statues sont construits, avec un certain cérémonial le 29 novembre 1751 sur un terrain de Guibal. La première pierre de ces édifices a été cédée au Musée lorrain par son petit-fils.

Les grilles et fontaines ont été les premiers éléments de la place classés aux monument historique le 12 juillet 1886.

Du côté de l'opéra, à droite quand on regarde l'arc de triomphe, la fontaine Amphitrite est agrémentée d'une statue dont la nudité choquait l'aumônier de Stanislas. Les deux fontaines latérales ont été supprimées en 1771 pour ouvrir un accès vers le parc de la Pépinière.

De l'autre côté, la fontaine Neptune présente une statue du dieu brandissant un trident et surplombant des enfants à cheval sur des dauphins. Les deux baies latérales encadrent deux autres fontaines. Dans la petite fontaine de gauche, on voit un enfant qui pleure. Il avait à l'époque une écrevisse qui lui pinçait le doigt, celle-ci a disparu aujourd'hui. Une reproduction par moulage est exposée au Musée des monuments français du palais de Chaillot.
     

mercredi 29 mars 2017

4-Gare de Metz

Image illustrative de l'article Gare de Metz-VilleLe bâtiment voyageurs de la gare de Metz-Ville, place du Général de Gaulle, en 2014




La gare de Metz-Ville (dénomination officielle donnée par la Société nationale des chemins de fer français pour la différencier des autres gares messines), usuellement appelée gare de Metz, est une gare ferroviaire française située à proximité du centre-ville de Metz, préfecture du département de la Moselle.


Inaugurée en 1908 par la Direction générale impériale des chemins de fer d'Alsace-Lorraine, elle remplace l'ancienne gare de Metz mise en service en 1878. Le bâtiment voyageurs, pour ses façades et toitures (hors verrière), son salon d'honneur, le décor du buffet et son hall de départ, fait l'objet d'une inscription au titre des monuments historiques depuis le 15 janvier 1975.


C'est une gare de la Société nationale des chemins de fer français (SNCF) desservie par des TGV et des trains express régionaux.



Situation ferroviaire


Plan du système ferroviaire de Metz


Etablie à 179m d'altitude, la gare de Metz-Ville est le centre d'un important complexe ferroviaire. Elle est située au point kilométrique (PK) 353,700 de la ligne de Lérouville à Metz-Ville, au PK 154,320 de la ligne de Réding à Metz-Ville (les PK de cette ligne sont en fait comptés depuis Strasbourg) et constitue l'origine de la ligne de Metz-Ville à Zoufftgen.


Elle était également l'aboutissement, au PK 347,0 de la ligne de Conflans-Jarny à Metz-Ville, aujourd'hui déclassée et remplacée par la liaison indirecte de la ligne de Saint-Hilaire-au-Temple à Hagondange, et constituait l'origine de la ligne de Metz-Ville à la frontière allemande vers Uberhern, supprimée aux abords de Metz, et de la ligne de Metz-Ville à Château-Salins, déclassée en totalité.


Histoire

La desserte ferroviaire de Metz, qui débute en 1850, s'articule autour de trois gares qui se succédèrent au cours de la deuxième moitié du XIXe siècle et au début du XXe siècle, la dernière étant la gare actuelle (mise en service en 1908).

Première gare

La première gare de Metz, construite provisoirement en bois, est une gare terminus édifiée vers 1850 à l'extérieur des remparts de la ville (actuellement place du Roi-George).

En 1871, la gare entre dans le réseau de la Direction générale impériale des chemins de fer d'Alsace-Lorraine (EL) à la suite de la défaite française lors de la guerre franco-allemande de 1870 (et le traité de Francfort qu'il s'ensuivit).


Ancienne gare

Ancienne gare, place du Roi-George (bâtiment de 1878)


La première gare est détruite par un incendie en 1872. Une nouvelle gare réalisée par Johann  juin Eduard Jacobsthal (futur architecte de la gare de Strasbourg-Ville), est inaugurée le 17 juin 1878. C'est l'administration impériale allemande qui prend, au début du XXe siècle, la décision de la remplacer par une gare de plus grande ampleur.

Gare actuelle

Le buffet de la gare de Metz au début du XXe siècle 




Aujourd'hui, l'ancien buffet est devenu la librairie de la gare



Le bâtiment voyageurs, long de plus de 300m et dont la tour de l'horloge s'élève à 40m, est édifié de 1905 à 1908 par l'architecte berlinois Jürgen Kröger, assisté des architectes Peter Jürgensen et Jürgen Bachmann ainsi que du sculpteur Schirmer, dans un style néoroman rhénan. La gare est inaugurée le 17 août 1908. Le coût final de la construction ressort à vingt-et-un millions de marks-or, alors que le cahier des charges initial, prévoyait un budget à ne pas dépasser, de 2 190 000 marks-or (Le Lorrain, du 30 juin 1908).

La fonction première de cette nouvelle gare de Metz est militaire, elle est le terminus de la "Kanonbahn Berlin-metz", une ligne de chemin de fer stratégique. Elle doit répondre à un impératif stratégique de l'Empire allemand, dans l'éventualité d'une guerre avec la France, l'Allemagne doit pouvoir acheminer ses troupes sur la frontière occidentale, en particulier dans le secteur de la Moselstellung, en un minimum de temps. Les nouvelles installations doivent permettre à l'empereur de déplacer 20 000 hommes en vingt-quatre heures.Les quais sont larges et longs, et les voies en nombre important. Elle doit permettre le chargement et le déchargement rapide de la logistique et des cheveux d'une armée. Chaque voie dispose d'un quai surélevé pour les voyageurs, à l'origine prévu pour faire embarquer et débarquer les chevaux sans différence de niveau avec les wagons, et d'un quai bas de l'autre côté de la voie, actuellement réservé pour le service, mais à l'origine utilisé pour les personnes et les marchandises. La tour qui se dresse à gauche de la gare est le château d'eau qui, avec une contenance de 300m cubes, servait à alimenter les locomotives à vapeur.


Ancien château d'eau de la gare qui approvisionnait en eau les locomotives à vapeur 


Le 19 juin 1919, la gare entre dans le réseau de l'Administration des chemins de fer d'Alsace et de Lorraine (AL), à la suite de la victoire française lors de la Première Guerre mondiale. Puis, le 1er janvier 1938, cette administration d'Etat forme avec les autres grandes compagnies la SNCF, qui devient concessionnaire des installations ferroviaires de Metz. Cependant, après l'annexion allemande de l'Alsace-Lorraine, c'est la Deutsche Reichsbahn qui gère la gare pendant la Seconde Guerre mondiale, du 1er juillet 1940 jusqu'à la Libération (en 1944-1945).

Le bâtiment de la gare de Metz est inscrit monument historique depuis le 15 janvier 1975, sont protégés, la façade (à l'exception de la verrière) et la toiture sur place, le hall des départs, le salon d'honneur et l'ancien buffet avec le décor intérieur.

La gare a remporté le premier Prix spécial des Gares du Conseil national de villes et villages fleuris (CNVVF) en 2007.


Programme d'investissement stratégique à l'horizon 2015

Entre 2002 et 2012, le trafic en gare de Metz a augmenté de 54%, notamment du fait de l'arrivée du TGV en provenance de Paris en 2006. Afin de faire circuler plus de trains et d'accueillir plus de voyageurs, réseau ferré de France, en lien avec la région Lorraine, a décidé de poursuivre le développement de la gare en ouvrant deux nouveaux quais. Par ailleurs, des travaux de modernisation des voies permettront d'augmenter les cadences entre chaque départ. L'objectif est d'accroître l'offre de transports au sein du sillon lorrain Nancy-Metz-Thionville-Luxembourg et de renforcer la mobilité transfrontalière. Le programme permettra d'absorber 35% de circulation ferroviaire supplémentaire à l'issue des travaux prévue pour mars 2015. Le budget global du projet est de 133,17 millions d'€, financé à hauteur de 18% par la région Lorraine, 25% par l'Etat et 57% par réseau ferré de France.

Architecture

Le télégraphiste actionnant le manipulateur. Détail d'un chapiteau de la façade des arrivées



Vitrail de Charlemagne dans le salon de l'empereur Guillaume II 


La gare de nuit depuis la poste centrale



La façade orientale: vitrail du salon impérial (milieu) et l'entrée du hall des arrivées (droite)


La gare de Metz est l'une des trois gares monumentales, avec les gares de Strasbourg et de Colmar, érigées lors de l'annexion de l'Alsace-Lorraine à l'Empire allemand.

Construite en grès de Niderviller, de couleur gris pâle, elle se distingue des bâtiments du centre ancien faits de calcaire ocre jaune très caractéristique (en pierre de Jaumont). Le projet a été réalisé par la Société de construction lorraine, de Metz. 

Le projet architectural lauréat de Jürgen Kröger, "Licht und Luft", "Lumière et Air", exprimait initialement une facture franchement modern style. Jugé "clair, précis et fonctionnel", son projet dut évoluer pour se conformer à une stylistique romane rhénane qui recueillait l'assentiment de Guillaume II, puissant dans la gloire passée du Saint Empire sa légitimation, la parenté formelle avec une église (partie départ), vue de l'extérieur, est la plus frappante pour une gare. Pour la partie droite (buffet et hall des arrivées), c'est un palais impérial qui est évoqué. La gare réinterprète la symbolique des pouvoirs religieux et temporels de l'empereur au Moyen Âge. Guillaume II qui aimait se rendre dans la cité messine-le Reischsland ElsaB-Lothringen était placé sous son autorité directe-en aurait esquissé le clocheton de l'horloge d'après la presse de l'époque. Le projet conserva toutefois l'organisation et la disposition spatiale et fonctionnelle des volumes.

Attenant au salon d'honneur, le buffet de la gare est l'occasion d'un décor de boiseries travaillées et de frises peintes. Des scènes de victuailles où la représentation sociale des personnages répond avec emphase à la tripartition en classes de voyageurs, viennent s'ajouter aux bas-reliefs illustrant les thèmes du voyage, des moyens de communication et de transports, avec des références orientales. Les figurants émergent des entrelacs courbes de rinceaux sur lesquels ils s'accrochent parfois, les enjambent et vont jusqu'à se donner la main entre deux chapiteaux voisins.

Une profusion de détails sculptés, la statuaire, ou encore les vitraux évoquant la protection de Charlemagne, en écho aux origines locales de la dynastie carolingienne, soulignent la dimension symbolique insufflée à l'édifice. Le vitrail voisin de celui dit "Charlemagne" représentant l'aigle impérial allemand, visible depuis le parvis devant le hall des entrées, disparaît au retour de Metz à la France étant donné la force du symbole. Ceci n'a pas manqué de donner lieu à des mutilations adverses en 1918, puis lors de la deuxième annexion. Ainsi, la statue monumentale placée à l'angle de la tour de la gare représentait, jusqu'en 1919, le comte Haeseler en chevalier Roland. Cette sculpture monumentale fut d'ailleurs reprise par la propagande impériale durant la Première Guerre mondiale pour sa valeur hautement symbolique.

Initialement deux halles métalliques abritaient les quais, une troisième sera ajoutée après l'inauguration de 1908. Les minces voiles de béton qu'elles supportaient s'étant fragilisées et la vapeur des locomotives entraînant la corrosion du métal, les marquises sont démantelées progressivement dès 1955. Une dalle en béton armé s'y est substituée en 1974. Selon les préoccupations urbanistiques de l'époque, elle a ainsi été aménagée en parc de stationnement aérien accessible par une rampe hélicoïdale. 


Longtemps, l'esthétique massive de la gare au discours impérialiste ostentatoire, lui a valu la désaffection de la population. Dès son ouverture, elle lui vaudra une critique de la part de l'écrivain nationaliste français Maurice Barrès qui parlera d'un style "kôlossal", un vocabulaire caricatural qui dépeint relativement bien l'esprit revanchard et germanophobe répandu dans la France de la Belle Epoque.


Néanmoins l'urbanisme du quartier tout entier, dont la gare constitue le point de confluence, est très novateur et d'une grande qualité. Cette composition urbaine s'organise, avec le démantèlement de l'enceinte bastionnée, de part et d'autre d'un boulevard circulaire (actuelle avenue Foch) planté d'arbres, assurant une jonction douce (graduation des gabarits construits) avec les quartiers préexistants.

La gare et son château d'eau (également protégé) prennent assise sur 3 034 pieux de fondation de dix à dix-sept mètres de profondeur, réalisés en béton armé suivant le procédé que venait de mettre au point l'ingénieur français François Hennebique.


Dans les producteurs artistiques

.Dans l'esprit revanchard de son époque, Maurice Barrès donne une description vitriolée de la gare de Metz, blâmant le style didactique et pédagogique du pouvoir impérial allemand, et n'hésitant pas à qualifier de "tourte" au "style colossâl" l'édifice de Jürgen Kröger, où "tout est retenu, accroupi, tassé sous un couvercle d'un prodigieux vert épinard". Le style architectural de la gare est maintenant totalement réhabilité.


.Adrienne Thomas évoque avec émotion la gare de Metz, dans son ouvrage Die Katrin wird Soldat

.Bernard Lavilliers a chanté Le buffet de la gare de Metz dans l'album Le Stéphanois en 1975, évoquant une atmosphère enfumée et étrange de ce rare lieu ouvert tard la nuit.

.Gilles Taurand a relié à la gare de Metz l'énigme du narrateur de son roman publié en 2005, Exécution d'un soldat en gare de Metz.

.L'imagerie d'Epinal a réalisé une image de la façade de la gare


Service des voyageurs

Accueil

Plafond de l'aile gauche du grand hall



Arcade à entrelacs du hall Jean Moulin, ancien hall des départs



Gare SNCF, elle dispose d'un bâtiment voyageurs, avec guichets, ouvert tous les jours. Elle est équipée d'automates pour l'achat de titres de transport. C'est une gare "ACCES TER LORRAINE METROLOR" disposant d'aménagements, d'équipements et de services pour les personnes à mobilité réduite.

Dans le hall prennent place divers commerces et services notamment: deux bars-restaurants-brasseries, un tabac presse, une librairie, une boulangerie, une agence de location de véhicule, un stand de location de vélos, une supérette, diverses boutiques, un distributeur de billets de banque, un photomaton et des toilettes publiques payantes gardées. Une oeuvre contemporaine de l'artiste allemand Stephan Balkenhol rend hommage à Jean Moulin, dont le décès aurait été constaté le 8 juillet 1943 en gare de Metz. elle représente le résistant en pied, entouré de trois résistants. Des historiens affirment cependant que Jean Moulin n'est jamais monté dans un train en partance pour Berlin et qu'il est mort à Neuilly.


En 2015, la SNCF estime la fréquentation de la gare à 7 390 514 voyageurs.


Accès aux voies

Exemple de frise du début du XXe siècle visible dans les passages de la gare


Deux passages souterrains permettent aux voyageurs d'accéder aux 10 voies dont dispose la gare. Ils traversent entièrement la gare dans un axe Nord-Sud. 

Le premier passage baptisé passage Jürgen-Kröger, du nom de l'architecte ayant bâti la gare, relie la place général de Gaulle au quartier de l'Amphithéâtre et au Dépose-Minute Gare Sud. L'extrémité de ce passage avait été condamnée au moment de l'électrification de la gare en 1954. Après 11 mois de restauration, il a été de nouveau ouvert le 5 octobre 2012 à l'occasion de la nuit blanche.

Le second passage baptisé "passage Adrienne-Thomas", du nom d'une aide soignante engagée volontaire en 1915 et 1916, relie la station de Taxis située rue Lafayette au quartier de l'Amphithéâtre et au pôle d'échange multimodal. Une passerelle située sortie sud permet aux voyageurs de rejoindre directement le parvis des droits de l'Homme et le Centre Pompidou-Metz.


Desserte

Pièce commémorant l'arrivée du TGV Est à Metz




Avers de la pièce commémorative précédente



Depuis le 10 juin 2001, la gare bénéficie du service TGV entre la ville et Nice en remplacement du service corail. Le 25 juin 2006, par anticipation du TGV Est, le premier TGV Paris-Metz-Luxembourg circule mais uniquement sur la ligne classique. Depuis le 10 juin 2007 la gare est reliée à Paris en 1h23 via la LGV Est européenne.Entre la gare de Lorraine TGV et la gare de Metz Ville une navette routière fait le trajet en une demi-heure. Avec la réalisation du second tronçon de la LGV Est, un TGV Luxembourg-Thionville-Metz-Strasbourg sera peut-être envisagé. La LGV Rhin-Rhône devrait également améliorer les liaisons vers le sud de la France via Lyon. L'itinéraire entre Metz et Lyon via la LGV est à l'étude pour connaître le meilleur passage entre la ligne via Neufchâteau (comme c'est le cas actuellement) ou la ligne via Epinal.


Depuis le 14 décembre 2008, les trains de nuit versBerlin, Munich et Hambourg font un arrêt dans la gare ainsi que le Transeuropean Express depuis décembre 2011 vers Brest (BY), Minsk et Moscou.Depuis décembre 2012, ces trains ne desservent plus Metz.

Les TER en partance de Metz relient avec une grande fréquence Nancy vers le sud, Thionville vers le nord. De nombreux trains ralliant également Luxembourg, l'Allemagne (Trèves et Sarrebruck) et toutes les autres directions. Par ailleurs, les principales villes des Vosges (Epinal, Saint-Dié et Remiremont) sont desservies par un aller-retour quotidien avec Metz.

La gare possédait un terminal auto/train du service auto-train fonctionnant uniquement en été (du 15 juin au 15 septembre). Les liaisons se faisaient vers Avignon, Fréjus, Nantes, Auray, Bordeaux, Biarritz et Narbonne. L'aller s'effectuait dans la nuit du samedi au dimanche. Ces liaisons ont été supprimées.

Depuis décembre 2009, un aller-retour supplémentaire Paris-Metz a été prolongé vers Thionville et Luxembourg. La desserte de la ville vers Paris devrait être également renforcée le week end. De plus, un aller-retour Metz Ville-Montpellier a été mis en place en TGV à la place d'un train Corail Metz Ville-Lyon Part Dieu et le train Intercités de nuit Metz-Port-Bou a été prolongé jusqu'à Luxembourg.

En 2012 la desserte vers le sud-est a été simplifiée et se résume à trois TGV: un pour Marseille tous ces TGV desservent Nancy, Dijon et Lyon.

Les EuroCity Iris et Vauban, qui reliaient Bâle à Bruxelles via Colmar, Strasbourg, Metz et Luxembourg, sont supprimés le 3 avril 2016 (dernier jour de circulation le 2 avril) en prévision de la mise en service du second tronçon de la LGV Est européenne. Les TER 200 de la relation Bâle-Strasbourg-Metz-Luxembourg (ancien EuroCity Jean Monnet) sont supprimés à la même date.

dimanche 12 mars 2017

3-Palais du gouverneur de Metz

Palais du Gouverneur Metz 08.JPGLe palais du Gouverneur

Type: Palais
Style: Néorenaissance
Construction: 1902-1905
Destination initiale: Palais du gouverneur militaire du XVIe corps d'armée allemand
Statut patrimonial: Inscrit MH (1975)
Adresse: Rue de la Citadelle


Le palais du Gouverneur, appelé autrefois General-Kommando, est une résidence édifiée à Metz, entre 1902 et 1905, pour servir de pied-à-terre à l'empereur Guillaume II. Il est situé square Giraud au sud-ouest du quartier de Metz-Centre, mais reste historiquement lié au quartier impérial plus à l'est. Il est inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques depuis 1975.

Contexte historique

Depuis la Révolution et la conversion du palais du Gouverneur en palais en Justice, le gouverneur ne disposait plus d'un palais digne de ce nom. A la suite de la création à Metz du XVIe siècle corps d'armée, en 1890, Guillaume II décide d'y construire une résidence de fonction pour le commandant de cette unité, le général Stroetzer. Le choix de son emplacement, sur des terrains militaires, bénéficie des projets d'agrandissement de la ville. Baptisé à l'origine "hôtel du général commandant le XVIe corps d'armée", le palais du Gouverneur est symboliquement bâti sur l'emplacement de l'ancienne citadelle de 1552.


Construction et aménagements

Das neue Generalkommand, Absteige -Quartier des Kaisers, carte postale datée du 31 juillet 1917


Les plans de l'architecte berlinois Ferdinand Schönhals, responsable de la section des Bâtiments du ministère de la Guerre à Berlin, sont confiés en 1902 à l'architecte Max Stolterforth. Sur le chantier, l'inspecteur militaire Borowski supervise les travaux, confiés à l'entrepreneur Mungenast. L'emplacement choisi pour la construction se trouve à l'intérieur des anciens remparts romains et médiévaux à proximité du magasin aux Vivres de la Citadelle. En 1902, au moment des travaux de fondation, plusieurs monuments romains sont mis au jour sur le site.

La construction en pierre de Jaumont est de style néo-Renaissance rhénane, et présente un plan en "V" évasé. Schönhals conçoit l'édifice comme un château de la Renaissance dans le style de l'Allemagne du nord. Les travaux de construction, confiée à l'architecte Stotteforth, durent trois ans et se terminent en 1905.

Le palais compte 31 pièces habitables et 70 espaces annexes, dont des tourelles, 400 lampes et 5 pignons à degrés orientés de 5 façons différentes. Les appartements réservés à l'Empereur se trouvaient au premier étage. La façade arrière comporte une loggia et une véranda. Les ornements mêlent les références aux styles gothiques et Renaissance.

L'inauguration de l'hôtel du Général commandant le XVIe siècle corps d'armée a lieu le 19 janvier 1905 en présence du général Stroetzer. L'empereur Guillaume II s'y rendra à plusieurs reprises à partir de mai 1905.


Affectations successives

Palais du commandant du XVIe siècle, corps 


Après la Première Guerre mondiale, la France reprend possession de l'Alsace et de la Moselle. Le général de Maud'huy, nouveau gouverneur de Metz, s'installe au palais en 1919. L'"Hôtel du Général commandant le XVIe siècle corps d'armée" devient "Hôtel du Général commandant supérieur des troupes en Lorraine", puis "palais du Gouverneur" en 1922 avec le général de Lardemelle. Les vitraux aux armes impériales sont remplacés en 1925 par le maître-verrier Michel Thiria. Pendant la seconde annexion, le palais du Gouverneur retrouve sa fonction première de Kommandantur. Ses souterrains sont alors utilisés comme abris anti-aériens, mais aussi poste de commandement durant la bataille de Metz.

Aujourd'hui, l'édifice accueille le commandant de la région militaire Nord-Est. L'état-major interarmées de la zone de défense Est est implanté à Metz et localisé avec l'état-major de la région terre Nord-Est. Ce siège gouverne une zone comprenant le Nord-Pas de Calais, la Picardie, la Lorraine, Champagne-Ardenne, l'Alsace, la Bourgogne et la Franche-Comté et les forces basées en Allemagne.


Ses façades et ses toitures sont protégées par un arrêté du 15 janvier 1975. L'édifice a été restauré en 1994-1995. Dans le parc, se trouvent toujours les vestiges du rempart romain et les immenses salles souterraines de la tour d'Enfer, laquelle formait un angle du rempart médiéval.

Palais du Gouverneur de Metz, façade ouest



Façade ouest


Détail de la façade ouest


Véranda(sud)



Façade sud-est, vue depuis les jardins du palais



Une des salles de réceptions du palais



Détail façade ouest




Conciergerie du Palais