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mercredi 24 avril 2019

Pays d'Ouche

Le pays d'Ouche est un pays normand qui comprend le nord-est du département de l'Orne et le sud-ouest de celui de l'Eure. Centrée sur la vallée de la Risle en amont de Beaumont-le-Roger, centre région naturelle est délimitée par la Charentonne au nord et par l'Iton à l'est. Elle confine au pays d'Auge, à la campagne de Falaise et à la campagne d'Alençon à l'ouest, au Perche et au Thymerais au sud, à la campagne de Saint-André à l'est, au Lieuvin et à la campagne du Neubourg au nord. La ville la plus peuplée du pays d'Ouche est L'Aigle.

Paysage et activités

Le pays d'Ouche est une région agricole aux paysages de bocage assez sévères, relativement pauvre (sol d'argile à silex, produit de la décalcification du substrat crayeux, recouvert de limons des plateaux d'origine éolienne (loess), d'épaisseur variable, des affleurements de grès ferrugineux mélangé de silex (appelé "grison"), qui comprend également de grandes forêts (forêt de Breteuil, forêt de Conches, forêt de Beaumont). Ces forêts sont caractérisées par la fréquence du chêne, la rareté du hêtre, surtout dans la partie sud, en raison notamment d'une pluviométrie insuffisante. Par contre, le sapin (appelé localement sap, Cf. Le Sap-Mêle, Le Sap-André, la Sapaie, la Sapaie à Grandchain et à Gisay-la-Coudre) y serait présent depuis le dernier âge glaciaire d'après les botanistes.

Le pays d'Ouche a une solide tradition d'élevage bovin, mais de nombreuses exploitations se sont reconverties dans la production de céréales. C'est aussi une région industrielle (tréfileries à Rugles).

Urbanisation

Les villes sont l'Aigle, Breteuil-sur-Iton, Conches et Rugles.

Parmi les principaux bourgs, on peut citer La Barre-en-Ouche, La Neuv-Lyre, La Ferrière-sur-Risle, Montreuil-L'Argillé et Broglie.

C'est une région peu urbanisée dans son ensemble.

Limites du pays d'Ouche

Sont inclus dans le pays d'Ouche:

Canton de Conches-en-Ouche, en totalité
Canton de Beaumesnil, en totalité
Canton de Bernay-Est, sauf Carsix, Menneval, Saint-Léger-de-Rôtes et Serquigny
Canton de Broglie, sauf Capelle-les-Grands et Grand-Camp
Canton de Rugles, en totalité
Canton de la Ferté-Frênel, en totalité
Canton de L'Aigle-Ouest, en totalité
Canton de L'Aigle-Est, sauf Vitrai-sous-L'Aigle, Crulai, Irai
Nord du Canton de Verneuil-sur-Avre
Le Sap-André dans le canton de Gacé.

Toponymie

Le pays d'Ouche est qualifié d'Uticus Pagus en latin médiéval. La plus ancienne mention est Uticus, terme utilisé pour désigner l'abbaye de Saint-Evroult dans un diplôme de Charles le Simple en l'an 900: monasterio qui vocatur Uticus, Utica en 1048, Occa en 1088. On trouve également mention d'Otth-a sans doute pour *Otthica dans un rôle (Rôle des biens tombés en main du Roi en la baillie de Lisieux après la conquête de la Normandie par Philippe Auguste au XIIIe siècle).

Ouche est issu plus précisément du féminin Utica, de sens obscur, qui pourrait être une forme normande de l'adjectif "douce", peut-être employé comme nom de personne féminin, sans rapport avec le terme roman ouche issu du bas latin olca d'origine gauloise que l'on retrouve sous cette forme en provençal olca.

Ultica dérive de la racine ot-/ut-, thème prélatin (d'origine gauloise), suivi du suffixe *-ika. Ce suffixe semble permettre la substantivation, ce qui se vérifie ici. On compare avec *Aremorika, Armorique et *Pertika, Perche.

La racine ot- se retrouve au masculin dans le nom de l'ancienne paroisse d'O, rattachée à Mortrée et au féminin dans le nom de la forêt d'Othe et pourrait avoir une signification en rapport avec la forêt. Si le thème est préceltique, il peut avoir été adapté en gaulois, comme le montre la suffixation en -ica, la Normandie étant exempte d'éléments préceltiques identifiés avec certitude.

Il est tentant de mettre en parallèle une *silva Utica à la silva Perica (Perche) située au sud-est, sans que l'on connaisse exactement la nature de cette opposition.

Histoire


La contrée est habitée au moins depuis le Néolithique, comme en témoignent de nombreux mégalithes (menhirs et dolmens), dont certains sont classés à l'Inventaire des monuments historiques.

Dolmen d'Ambenay, dit "de Rugles" (classé M.H.)
Menhir de Landepereuse (="lande pierreuse" en dialecte), dit "la longue pierre" (classé M.H.)
Menhir de Montreuil-l'Argillé
Menhir de Neaufles-Auvergny, dit "la pierre de Gargantua" (classé M.H)
Menhir de Thevay
Dolmen de Verneuses, dit "la grosse pierre" (classé M.H)

A l'âge de la Tène celtique commence à se développer la métallurgie qui va perdurer jusque l'époque moderne, comme le montrent des noms de lieux celtiques ou gallo-romains dérivés sur l'élément isarnon, fer, cf breton houarn (comme Cernay de *(I)sarnako avec un suffixe-ako de localisation ou Cernières de *Sarnerias avec un suffixe latin). Le territoire d'Utica où le fer affleure et où le bois de chauffe pour les fours se trouve à profusion, favorise cette industrie. Le cours sud de la Risle marquait-il comme au nord, la limite du territoire des Lexovii (ou Lixovii), peuple celtique dont la civitas d'époque gallo-romaine Noviomagos deviendra Lisieux? On peut penser que la Charentonne, affluent de la Risle constituait cette limite au sud, mais sans certitude, laissant l'ouest, c'est-à-dire la majeure partie du pays d'Ouche aux Aulerci Eburovici. Toujours est-il qu'Utica se trouvait à cheval sur le territoire de deux peuples qui, avec les Unelli du Cotentin, participèrent au soulèvement contre Rome et ses partisans gaulois en 52 av. J.C.

Le pays d'Ouche resta sans doute une marche boisée, entre le territoire des Lexoviens et des Eburovices. La toponymie celtique et gallo-romaine est assez pauvre dans ce "pays", tout autant que celle d'époque mérovingienne et carolingienne. Cela laisse penser que l'occupation humaine a dû rester très faible sur ces périodes. Malgré tout, on note quelques traces linguistiques de petits établissements germaniques. Par exemple, aux Bottereaux, les restes d'une motte féodale du Haut Moyen Âge à l'emplacement de l'actuel Manoir de Rebais, qui doit probablement son nom au germanique (ainsi Rebels, Seine-Maritime, Rosbacium 854, Rabelais, Seine-et-Marne, Resbacis 635 ou encore Rebecq, Belgique, Rosbacem 877, etc.), non loin de là, le village de Neaufles (Nealfle 1214) suggère la présence possible d'un lieu de culte païen (les Francs et les Saxons étaient restés attachés à leurs religions d'origine, lorsqu'ils s'installèrent en Gaule), en effet, ce type de noms se rencontre exclusivement au nord de la France, composé du germanique *neuja "neuf" et alach "maison, temple" et que l'on retrouve dans Bouafles. On rencontre aussi des anthroponymes germaniques de type rare, de telle sorte qu'on peut les attribuer à des colons et non pas à un phénomène de mode comme les Bernard ou Gérard, etc.., en vogue au Haut Moyen Âge et aussi devenus noms de baptême. Il s'agit par exemple d'un *Rothradus dans Rubremont, Sigebertus dans Sébécourt, qui se perpétue dans le nom de famille Sébert (uniquement normand Anzeray, fort rare et uniquement attesté dans l'actuelle Haute-Normandie au Moyen-Âge (autre exemple en toponymie dans Angerville-Bailleul, Seine-Maritime, Anseredivilla fin XIIe siècle, Anserville jusqu'au XVIIe siècle). Cependant, les nouveaux venus vont probablement être trop peu nombreux pour assimiler les indigènes gallo-romains, ils vont au contraire adopter le bas latin, même un peu influencé par leurs propres idiomes. Ils vont marquer la culture locale, donnant naissance à une civilisation gallo-franque. Des toponymes gallo-romans (pour partie restés gaulois) témoignent de la permanence du peuplement antique, tels Ambenay, Cernay, Thevray, Chambray, même si leur petite quantité, tout comme celle des toponymes germaniques, plaide plutôt en faveur d'une région faiblement habitée à l'origine.

Plus tard, le moine Orderic Vital, dans son Histoire de la Normandie évoque une certaine dépopulation pendant l'Âge des Vikings: "A cette époque, ravagé par les Danois, le territoire d'Ouche ne fut plus cultivé que par un petit nombre d'habitants". Ainsi, des parcelles auraient tout de même été mises en culture depuis une certaine antiquité,avant d'être plus ou moins abandonnées.

Cependant, au Xe siècle, la région ne connaît pas d'implantation massive des colons anglo-scandinaves comme c'est les cas dans le Roumois, la Campagne du Neubourg et le nord de l'Evrecin. Quelques seigneurs, dont le nom est un indice de l'origine nordique marquent la contrée, tel ce Heugon au XIe siècle, qui va épouser une fille d'Ernaud Giroie, seigneur d'Echauffour et de Montreuil-l'Argillé et qui va hériter du titre par décision ducale. Ce seigneur laisse son nom à Saint -Martin-le-Heugon, aujourd'hui Heugon. A peine note-t-on quelques toponymes marginaux caractéristiques de cette époque: Corneville-la-Fouquetière, composé avec le nom de personne norrois Korni, Le Chamblac c'est-à-dire "le champ de Blakkr", nom de personne norrois, l'Etelon (Beaumesnil) du vieil anglais stegili (en pente) et norrois lundr (bois) devenu souvent -lon, -ron, -non en fin de mot, la forme complète étant londe, terme utilisé dans le dialecte normand jusqu'au XVe siècle, Quincarnon homonyme d'Ecaquelon dans le Roumois et signifiant "bois des voleurs". On le voit, encore des références à l'aspect boisé des lieux.

Ensuite, avec le développement de l'économie au XIe siècle et son corollaire, l'augmentation de la population, on constate des défrichements importants à partir de cette époque. Là-encore, la toponymie médiévale nous renseigne sur les conquêtes d'espace à cultiver. Les bois et bosquets laissés par ces essartages sont nombreux comme en témoignent: Bosc-Renoult-en-Ouche, Bois-Anzeray, Le Bocage, etc..

De la même manière, l'action des monastères dans le défrichage est attestée par les nombreux lieux de Saints: Saint-Aubin-le-Vertueux, Saint-Aubin-sur-Risle, Saint-Aubin-des-Hayes, La Haye-Saint-Sylvestre, etc... Haye (moderne haie) signifiant "lisière de forêt" à l'origine. En effet, quatre monastères bénédictins partageaient leur influence sur le pays d'Ouche où ils possédaient des forêts, des domaines ruraux, des moulins et des bourgs: l'abbaye de Saint-Evroult, l'abbaye Saint-Pierre et Saint-Paul de Conches et l'abbaye de Lyre.

L'exploitation du fer

La qualité du fer est sans doute pour beaucoup dans le développement industriel du pays d'Ouche dès la fin du Moyen Âge. Les fonderies connaissent un essor important au XVe siècle et cela jusqu'au XVIIe siècle. Les cours d'eau comme la Charentonne ou la Risle permettent l'installation de moulins à eau dont les roues à aube actionnent la machinerie qui sert à activer les soufflets, les marteaux et les rouleaux des forges. La ville de Rugles est la seule qui maintiendra une activité de ce type jusque dans les années 1960: la fabrication d'épingles, la ferronnerie et la quincaillerie pour des équipements automobiles et des selliers-bourreliers.

mardi 23 avril 2019

Pays d'Auge

Le pays d'Auge est une région naturelle et traditionnelle de Normandie. Il est divisé principalement par les départements modernes du Calvados et de l'Orne, ainsi que par l'ouest de celui de l'Eure.

Le pays d'Auge est labellisé pays d'art et d'histoire depuis l'an 2000.

Toponymie

Le nom du pays d'Auge est mentionné dès le IXe siècle sous la graphié Algia, forme latinisée correspondant peut-être à un dérivé d'une hypothétique racine pré-latine en relation possible avec la notion d'humidité. Au XIe siècle, on rencontre la forme romane Alge qui deviendra ensuite Auge. Ce radical pré-latin semble être également présent dans le nom de l'ancien territoire d'Augerons dans l'Eure (Algerum 1050), divisé vers le XIIe siècle en deux paroisses: Saint-Aquilin-d'Augerons et Saint-Denis-d'Augerons. Le radical °alg pourrait représenter un élargissement d'une racine pré-indo-européenne °al- que l'on pense retrouver dans le nom de l'Algot (Alegot 1108), affluent rive droite de la Vie à Saint-Loup-de-Fribois.

La gentilé du pays d'Auge est Augeron (féminin Augeronne), son parler est l'augeron.

Géographie

Limites et divisions administratives

Le pays d'Auge est délimité par le bassin versant de la Touques à l'est, la Dives à l'ouest, la Côte Fleurie au nord et les collines d'Argentan au sud.

Le pays d'Auge comprend les cantons de: Blangy-le-Château, Cabourg, Cambremer, Cormeilles pour partie (vallée de la Calonne), Dozulé, Exmes, Gacé, Honfleur, Lisieux, Livarot, Mézidon-Canon, Orbec, Pont l'Evêque, Saint-Pierre-sur-Dives, Troarn Trouville-sur-Mer, Thiberville et Broglie pour partie, Trun et Vimoutiers.

De nos jours, le Calvados et l'Orne faisant partie de la région moderne de Basse-Normandie, il s'y trouve donc inclus, hormis quelques communes sont: Asnières, Bailleul-la-Vallée, Le Bois-Hellain, La Chapelle-Bayvel, La Chapelle-Gauthier, La Chapelle-Hareng, Cormeilles, Fatouville-Grestain, Fiquefleur-Equainville, Fontaine-la-Louvet, La Lande-Saint-Léger, Manneville-la-Raoult, Piencourt, Les Places, Saint-Germain-la-Campagne, Saint-Pierre-de-Cormeilles, Saint-Pierre-du-Val et Saint-Sylvestre-de-Cormeilles.

Description physique

Il appartient géologiquement au bassin parisien et son sous-sol est essentiellement du type calcaire oolithique de couleur jaune.

Le littoral est bordé de falaises d'élévation moyenne (moins de 50m de hauteur) entrecoupées de vallées aux larges estuaires: embouchure de la Touques, embouchure de la Dives. Ces falaises sont sujettes à une forte érosion qui fragilise les constructions directement situées sur le littoral, notamment entre Cricqueboeuf et Trouville-sur-Mer. Les plages sont recouvertes de sable fin, précédé d'un cordon de dunes au niveau des estuaires. L'estuaire de la Touques était constitué de marais, dont la plus grande partie a été asséchée. Cependant, les marais de la Touques sont encore présents sur une vaste superficie de 1 500 hectares, entre la commune de Saint-Arnoult et celle de Pont-l'Evêque. Le site des marais est un atout majeur pour la biodiversité et notamment l'avifaune avec plus de 220 espèces déjà recensées.

Ces marais ont une valeur paysagère et naturelle d'ordre départemental, national et même européen.

L'histoire géologique a composé un paysage de collines qui fait contraste avec les plaines du Roumois et la campagne de Caen avoisinantes. De même, le paysage a été aménagé à une époque ancienne en bocage composé de haies d'arbres ou de buissons autour d'herbage humides.

Le climat de type océanique assure une répartition assez égale des pluies tout au long de l'année. Les températures sont modérées par l'influence du Gulf Stream. Il s'avère donc favorable au maintien de près et de prairies qui permettent d'alimenter un élevage bovin et équin abondant.

En revanche, la culture des céréales y est encore peu répandue, bien qu'on y cultive de plus en plus de maïs pour nourrir le bétail en hiver et que la tendance à un retour aux cultures s'affirme de manière croissante. C'est en partie lié à la crise que connaît l'élevage bovin.

Ce pays était jadis couvert de forêts, dont il ne reste plus que quelques espaces boisés (forêt de Saint-Gatien, forêt de Gouffern, etc..) et de nombreux bois qui couronnent souvent le sommet des collines. L'exploitation du bois motivée par l'importance des chantiers navals et l'architecture traditionnelle à pans de bois explique partiellement ces déboisements.

Occupation du sol

L'habitat traditionnel du pays d'Auge est de type dispersé, de sorte que l'on y dénombre une grande quantité de hameaux et de lieux-dits. De manière historique, il n'existe pas de grande ville capable de rivaliser avec celles d'autres pays de Normandie.

Lisieux est la principale ville du pays d'Auge. Située en son centre, et peuplée d'un peu plus de 20 000 habitants, elle connaît également une vocation touristique et est un lieu de pèlerinage grâce à sa basilique Sainte-Thérèse de Lisieux.

Plusieurs de ses villes, Lisieux ou Orbec, de ses ports, Honfleur ou Trouville-sur-Mer, de ses stations balnéaires, Cabourg, Deauville, Houlgate ou Villers-sur-Mer et de ses villages ou villes, Camembert ou Pont-l'Evêque ont une renommée nationale et même internationale.

Histoire

Sous l'Ancien Régime, avant le découpage de la France en départements à la Révolution française, le pays d'Auge était localisé dans la partie réputée haut normande de la province de Normandie, délimitée alors à l'ouest par la Dives.

L'Auge était alors le siège d'une vicomté, l'un des vicomtes fut le cardinal Richard Olivier de Longueil.

Le pays d'Auge s'est aussi agrandi depuis le XVIIIe siècle (carte jointe de 1716), annexant une partie du Lieuvin (dont Orbec, Lisieux et Cormeilles), pour former aujourd'hui la région archétype de la Normandie décrite dans cet article.


Image illustrative de l’article Pays d'AugeCarte du pays d'Auge (1716)

C'est dans le sud du pays d'Auge que la bataille de Normandie prit fin, en août 1944. Le dernier épisode de cette bataille fut en effet celui de la poche de Falaise (ou poche de Chambois-Mont-Ormel). Le mémorial de Coudehard-Montormel, dans l'Orne, est dédié à cette bataille.

Le pays d'Auge est classé Pays d'Art et d'histoire.

Dans le Pays d'Auge comme le département de l'Eure qui lui est voisin subsiste la tradition des Confréries de charité.

lundi 22 avril 2019

Le Bocage Normand

Vaches Prim'Holstein à la pâture, paysage typique du bocage normand (Montpinchon)


Le Bocage normand est un vaste ensemble bocager s'étendant sur tout le flanc ouest de la région Basse-Normandie.

Géographie

Bien que la majorité de la superficie bas-normande soit bocagère (pays d'Auge, pays d'Ouche, Perche), le nom propre "Bocage" ou "Bocage normand" couvre la partie à l'ouest de la plaine de Normandie entre Caen et Alençon.

Plus précisément, il s'agit de la moitié sud de la Manche, du Bocage virois et du Bocage ornais.

Armand Frémont resserre un peu cette région qu'il nomme "bocages profonds", couvrant les Bocages virois et ornais, l'Avranchin et le Mortainais.

Fleuves et rivières

Le Bocage normand est parcouru par de nombreuses fleuves et rivières: la Vire, la Sienne, la Sée, la Sélune....


Régions naturelles

Le bocage normand est un vaste ensemble géographique regroupant plusieurs régions naturelles. Ces régions naturelles peuvent être elles-mêmes subdivisées entre plusieurs petites régions.

le Coutançais et le Pays Saint-Lois
le Bessin
le Pré-Bocage
l'Avranchin et le Mortainais
le Bocage ornais (pays d'Houlme, pays d'Andaine, Domfrontais, bocage flérien)
le Bocage virois
la Suisse normande

Urbanisation

Un maillage de villes moyennes:

Cherbourg, Coutances, Valognes, Saint-Lô, Granville, Vire, Villedieu-les-Pôeles, Avranches Flers, la Ferté-Macé, Villers-Bocage, Aunay-sur-Odon, etc...

une quantité de petits bourgs ruraux assurant la vie dans ce milieu:

Exemples: Les Pieux, Périers, Cahagnes, Noyers-Bocage, Le Bény-Bocage, Lessay....

Des villes reconstruites au début des années 1950:

Mortain, Sourdeval, Aunay-sur-Odon et Villers-Bocage.


Patrimoine naturel

Deux parcs naturels régionaux contribuent à la valorisation du paysage naturel:


-Parc naturel régional des Marais du Cotentin et du Bessin
-Parc naturel régional Normandie-Maine

Cascades de Mortain, plus grandes cascades du Massif armoricain
Cascades du Pont aux Retours à Maisoncelles-la-Jourdan/Roullours
La tourbière du Pré-Maudit de Gathemo
Le dolmen de la Pierre Dialan
Forêt d'Andaine
Suisse normande

Patrimoine culturel

Architecture

-Le Mont-Saint-Michel 
-Cathédrale Notre-Dame de Coutances
-Cathédrale Saint-André d'Avranches
-Château de Flers
-Abbaye Blanche de Mortain 
-Collégiale Saint-Evroult et sa salle du trésor à Mortain
-Château médiéval de Domfront
-Château de Carrouges
-Abbaye Notre-Dame de Saint-Sever Calvados
-Donjon de Vire

Musées, parcs d'attractions

-Zoo de Jursques
-Zoo de Champrepus
-Musée dédiés à la mémoire du débarquement de Normandie, plages du Débarquement, site historique de la bataille de Normandie (Sainte-Mère-Eglise, contre-attaque de Mortain, opération Bluecoat...)
-Village enchanté de Bellefontaine

Thermalisme

-Bagnoles-de-l'Orne

Plus beaux villages de France et Concours des villes et villages fleuris

-Bagnoles-de-l'Orne
-Bayeux
-Coutances
-Domfront
-Granville
-Le Mont-Saint-Michel
-Saint-Fraimbault
-Valognes

Région Basse-Normandie

Image illustrative de l'article Basse-NormandieLogo de la région Basse-Normandie


La Basse-Normandie est une ancienne région administrative française, qui regroupait les 3 départements du Calvados, de la Manche et de l'Orne. Elle correspondait à la partie occidentale de l'ancienne province historique de Normandie et d'une partie du Perche. La notion de Basse-Normandie était déjà une réalité au XVIe siècle, voire dès le XIVe siècle, sans couvrir précisément le même territoire.

Dans le cadre de la réforme territoriale de 2014, la Basse-Normandie a fusionné avec la Haute-Normandie le 1er janvier 2016, pour former la région Normandie.

Administration et politique

Circonscription législatives

La Basse-Normandie compte au total 13 circonscriptions (soit une moyenne de 113 000 hab. par circonscription).

Considérée comme conservatrice, la Basse-Normandie a longtemps envoyé des députés centristes ou de droite, quelques bassins ouvriers comme Caen, Cherbourg et Argentan-Flers faisant figurent d'exception notamment à partir de 1973. Lors des élections législatives de 1986 (au scrutin proportionnel), le RPR et l'UDF remportent ensemble 8 sièges (4 sièges chacun) contre 6 sièges au PS et divers gauche. Lors des élections législatives de 1993, Louis Mexandeau est le seul député socialiste élu dans toute la région tandis que lors des élections législatives de 1997, 6 députés de gauche et éputés de droite sont élus à l'assemblée nationale. En 2002, la droite réalise le grand chelem dans les 13 circonscriptions de la région avant de concéder 3 députés à la gauche en 2007. Lors des élections législatives de 2012, la gauche bas-normande réalise un score historique en s'emparant de 9 des circonscriptions.


Calvados
Manche
Orne
        1re circonscription-Caen-Ouest
1re circonscription-Saint-Lô
1re circonscription-Alençon-La Ferté-Macé-Domfront
           2e circonscription-Caen-Est
2e circonscription-Avranches
2e circonscription-Mortagne-au-Perche-L’Aigle
         3e circonscription-Lisieux-Falaise
3e circonscription Coutances-Valognes
3e circonscription-Argentan-Flers
         4e circonscription-Trouville-sur-Mer-Deauville
4e circonscription-Cherbourg-Octeville

         5e circonscription-Bayeux-Ouistreham


           6e circonscription-Vire




Géographie

La Basse-Normandie correspond à la partie occidentale de l'ancienne province de Normandie et à la partie nord de l'ancien comté du Perche. Elle est bordée au nord et à l'ouest par la mer de la Manche, au nord-est par la région Haute-Normandie, au sud-est par la Centre-Val de Loire, au sud par la région Pays de la Loire et au sud-ouest, sur une petite portion, par la Bretagne.


Cinq ensembles assez distincts composent la région. D'abord, sur tout le flanc, ouest, le Bocage normand. Au centre, de Caen jusqu'à Alençon, une grande plaine, la plaine de Normandie. Au nord-est, le pays d'Auge. Au centre-est, le pays d'Ouche ornais. Au sud-est, le Perche ornais.



  • Bocage normand: "puzzle" de régions naturelles, comprenant le Cotentin, le Bessin, l'Avrachin, le Mortainais, le Bocage virois, la Suisse normande et le Bocage ornais (Pays d'Houlme, pays d'Andaine et Domfrontais).
  • Plaine de Normandie: divisée en quatre sous-ensembles. Du nord au sud: plaine de Caen, campagne de Falaise, campagne d'Argentan et campagne d'Alençon. Les Alpes mancelles débordent sur le territoire normand au sud-ouest d'Alençon.
  • Pays d'Auge: grand ensemble uniforme allant de la Côte Fleurie (au niveau de Deauville)jusqu'au pays du camembert (au nord-est d'Argentan). La ville de Lisieux est située au centre du pays d'Auge.
  • Pays d'Ouche: pays normand à cheval sur l'Orne et sur l'Eure, donc à cheval sur les deux régions administratives normandes. La partie bas-normande est organisée autour de L'Aigle.
  • Perche: région naturelle historiquement non-normande mais entité distincte ou faisant partie du Maine ou encore de l'Orléanais. Le Perche s'étend sur trois régions administratives (Basse-Normandie, Pays de la Loire et Centre-Val de Loire). La partie bas-normande, forme le sud-est du département de l'Orne, autour de Mortagne-au-Perche et de Bellême.
Les 470 km de littoral de la Basse-Normandie offrent de nombreuses zones humides, comme la baie des Veys ou du mont Saint-Michel, mais elles sont aussi terrestres, comme les marais arrière-littoraux ou de fonds de vallées alluviales mais également tourbières et prairies humides.Pendant le XXe siècle, ces zones humides ont perdu 65% de leurs superficies.

On appelle Cotentin la presqu'île qui s'avance dans la mer de la Manche ainsi que les terres un peu plus en arrière, avec pour extrémité la pointe de Cherbourg.


Caen, située sur sa plaine, est arrosée par l'Orne qui se jette dans la Manche 10 km plus loin. Sur ces 10 km séparent Caen de la mer, l'Orne est adjointe du canal de Caen à la mer.

Le point culminant de Basse-Normandie (même de l'ensemble du Grand Ouest) est le signal d'Ecouves. Le mont des Avaloirs, située à quelques kilomètres au sud-ouest, mais en Mayenne, culmine exactement à la même altitude. On dit parfois que les deux sommets sont frères jumeaux. 

Trois parcs naturels régionaux ont des terres bas-normandes:


  • La Suisse normande, arrosée par l'Orne,
  • Les Alpes mancelles (seulement la partie nord, le reste se dans les Pays de la Loire), arrosées par la Sarthe.
Ces régions plus ou moins montagneuses (collines de Normandie) se sont donc vues donner les surnoms de "Suisse" et d'"Alpes".

Langues

Le normand n'a pas le statut de langue officielle. Elle est classée par l'UNESCO comme étant sérieusement en danger.

Environnement

A l'interface entre terre et mer, la région joue un rôle important pour la trame verte et bleue nationale, qui doit s'y décliner aux échelles locales via le SRADT et la trame verte et bleue régionale/SCRE (Schéma Régional de Cohérence Ecologique), conformément à la loi Grenelle II.

Transports

L'axe Cherbourg-Octeville-Caen-Paris est devenu l'"épine dorsale", de la Basse-Normandie, tant ferroviaire (Trains Grandes lignes) que routière (A13/N13). Cette voie de communication principale relie les territoires les plus peuplés et économiquement les plus dynamiques (agglomération cherbourgeoise, région caennaise, pays d'Auge), aux dépens d'un sud bas-normand plus rural. Cette structuration oriente dès lors la région davantage vers Paris et la basse Seine (Rouen et Le Havre) que vers les capitales du Grand Ouest (Rennes, Nantes).

Autoroutes et voies rapides


  • A13 (autoroute de Normandie), de Paris à Caen par Rouen, prolongée jusqu'à Cherbourg par la RN13 en voie rapide, en attendant que ce tronçon de Caen à Cherbourg soit mis aux normes autoroutières,
    • A132, autoroute de quelques kilomètres connectée à l'A13 et aboutissant aux villes de Deauville et de Trouville-sur-Mer.
    • A29, se connecte à l'A13 au sud du Havre, dessert Honfleur et aboutit sur le Pont de Normandie. Derrière celui-ci, l'autoroute se prolonge et forme l'Arc Picard (Le Havre-Amiens-Saint-Quentin),
  • A28, de Rouen à Alençon puis vers le Mans et Tours, et par prolongement de Calais à Bayonne (projet du Grand contournement de Paris),
  • A88, de Caen à Sées (au niveau de l'A28), et par extension Caen-Alençon-Le Mans-Tours,
  • A84, de Caen à Rennes, via le Mont-Saint-Michel, partie de l'Autoroute des Estuaires, 
  • N12, de Paris à Rennes (puis vers Brest), section Alençon-Rennes et Alençon-Le-Mont-Saint-Michel (ex-N176) en 2X1 voies
  • N174, de l'A84 à la N13, desservant Saint-Lô, section A84-Saint-Lô en 2X2 voies.

Voies ferrées

  • Ligne Paris-Caen-Cherbourg, véritable drain de la Basse-Normandie vers Paris (Gare de Paris-Saint-Lazare)
  • Ligne Paris-Argentan-Granville, seconde ligne effectuant des liaisons de la Basse-Normandie vers Paris (Gare de Paris-Montparnasse)
  • Ligne Caen-Alençon-Le Mans-Tours, radiale, passé par Argentan
  • Ligne Caen-Rennes, via Saint-Lô, Coutances, Avranches et Pontorson-Mont Saint-Michel.
Aéroports

L'aéroport de Caen-Carpiquet est le plus important de Normandie pour ce qui est du nombre de passagers. Des lignes régulières vers Lyon permettent des liaisons internationales.

L'aéroport de Deauville-Normandie assure quelques liaisons avec l'Angleterre.

Ports maritimes

Les ports passagers de Caen-Ouistreham et de Cherbourg permettent de lier par ferry l'Angleterre et l'Irlande à la Normandie.

Les ports de Grancille et de Barneville-Carteret (Manche) permettent la desserte des îles Anglo-Normandes (Jersey, Guernesey et Chausey).

Spécialités régionales

La position géographique de la Normandie détermine sa cuisine qui bénéficie de ses fertiles terroirs lui fournissant à foison les produits agricoles tandis que la mer la pourvoit généreusement en poissons et crustacés divers.

La Normandie aime la bonne chère et sa cuisine se distingue essentiellement par sa production agricole et piscicole. Les produits laitiers y tiennent le haut pavé: l'usage fait par les Normands du beurre et de la crème dans leur cuisine est quasi-légendaire.


Entrées et soupes:


  • Fondue normande
  • Oeufs à la normande
  • Omelette à la mère Poulard
  • Salade normande
  • Soupe de saumon du Mont-Saint-Michel
  • Soupe paysanne de Mortain
  • Tarte de boudin noir aux pommes
  • Tarte au camembert

Viande, produits de la mer et charcuterie:

  • Agneau de pré-salé 
  • Demoiselles de Cherbourg
  • Huîtres (d'Isigny-sur-Mer, de Saint-Vaast-la-Hougue, de la Côte de Nacre,...)
  • Moules (de Barfleur,...)
  • Crevettes (de Honfleur)
  • Jambon du Cotentin
  • Andouille de Vire
  • Andouillette d'Alençon
  • Sanguette d'Alençon
  • Tripes à la mode de Caen
  • Tripes en brochette de la Ferté-Macé
  • Tripes à la crème de Coutances
  • Tripes à la mode d'Authon-du-Perche
  • Tripes à la mode de Logny
  • Boudin noir de Mortagne
  • Boudin blanc d'Essay
  • Boudin blanc d'Avranches

Fromages, beurres et crèmes:

  • Angelot
  • Camembert de Normandie (AOC)
  • Camembert au Calvados
  • Camembert fermier
  • Coutances
  • Livarot (AOC)
  • Pavé d'Auge
  • Pavé d'Isigny
  • Le Pavé du Plessis (fait dans la Haute-Normandie)
  • Pont-l'Evêque (AOC)
  • Trappe de Bricquebec
  • Gruyère de Carrouges
  • Beurre d'Isigny (AOC)
  • Beurre de Sainte-Mère-Eglise
  • Beurre de Valognes
  • crème de Normandie (crème fraîche), dont la Crème d'Isigny (AOC)

Fruits et légumes:

  • Carottes de Créances
  • Poireau de Créances, Poireau monstrueux de Carentan
  • Pomme
  • Pomme Calville
  • Poiré du Domfrontais
  • Poiré doyenné
  • Choux, choux-fleur, oignons, navets, salades, poireaux, pommes de terre, tomates, céleris, brocolis, persil, ciboulette et autres plantes aromatiques, etc...

Boulangerie, pâtisserie et confiseries:

  • Baguette argentanaise
  • Berlingots de Falaise
  • Brioche de Moulins-la-Marche
  • Brasillés (nature ou pommes)
  • Bouchons d'Alençon
  • Caramels d'Isigny
  • Confiture de fruits
  • Confiture de lait
  • Chiques à la menthe de Bayeux
  • Douceur argentanaise
  • Etriers normands
  • Fallue
  • Flan normand
  • Fouace de Caen
  • Gâche de Normandie
  • Galette de Lisieux
  • Galette de Normandie
  • Galette de pomme de Gacé
  • Gâteau fouetté de Saint-Lô
  • Gâteau de lait
  • Macarons de Bellême
  • Miel
  • Pain de Cherbourg
  • Pain garrot du Cotentin
  • Sablés d'Argentan
  • Sablés d'Asnelles 
  • Sablés de Bayeux
  • Sablés de Caen
  • Sablés de Deauville
  • Soufflé normand
  • Tarte normande (aux pommes)
  • Terrine normande
  • Teurgoule 

Boissons:

  • Calvados
  • Calvados du Domfrontais (AOC)
  • Calvados du pays d'Auge (AOC)
  • Cidre normand
  • Poiré du Domfrontais (AOC)
  • Pommeau de Normandie
  • Flip
  • Grog normand
  • Jus de pomme

Religions:

Pour l'Eglise catholique, la Basse-Normandie fait partie, avec la Haute-Normandie, de la province ecclésiastique de Rouen. Le territoire régional est divisé entre les diocèses de Bayeux-Lisieux, Coutances-Avranches et Séez.