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mardi 30 mai 2017

Réseau routier de la région Midi-Pyrénées

Autoroutes:

A9-E15-E80 (La Languedocienne, La Catalane: Orange-Frontière espagnole)
A20-E9 (L'Occitane: Vierzon-Toulouse)
A54-E80 (La Camarguaise: Nîmes-Salon-de-Provence)
A61-E80 (Autoroute des Deux-Mers: Narbonne-Toulouse)
A62-E72 (Autoroute des Deux-Mers: Toulouse-Bordeaux)
A64-E80 (La Pyrénéenne: Toulouse-Bayonne)
A66-E9: (Toulouse-Pamiers)
A68 (Autoroute du Pastel: Toulouse-Albi)
A75-E11 (La Méridienne: Béziers-Clermont-Ferrand)
A620: (Périphérique ouest de Toulouse)
A621 (Fil d'Ariane: Toulouse-Aéroport de Toulouse-Blagnac)
A624 (Toulouse-Colomiers)
A645 (A64-Montréjeau)
A680 (A68-Verfeil)
A750 (Clermont-l'Hérault-RN 109)


Routes nationales

RN 20-E9: Pamiers-Espagne
RN 21: Limoges-Lourdes
RN22: L'Hospitalet-près-l'Andorre-Andorre
RN 88: Lyon-Albi
RN 100: Avignon-Remoulins
RN 106: Nîmes-Balsièges
RN112: Mazamet-Castres
RN 116: Perpignan-Espagne
RN 122: Aurillac-Figeac
RN 124: Toulouse-Mont-de-Marsan
RN 125: Montréjeau-Espagne
RN 126: Toulouse-Castres
RN 224: L'Isle-Jourdain-Blagnac
RN 320: L'Hospitalet-près-l'Andorre-Porté-Puymorens
RN 524: Langon-RN 124
RN 580: Bagnoles-sur-Cèze-A9

Géographie de la région Pyrénées

Etat actuel

Midi-Pyrénées est une région située au sud de la France. Elle est la plus vaste de France métropolitaine, avec une superficie de 45 348km² comparable à celle du Danemark, et plus grande que celles de pays tels que la Belgique ou la Suisse. La limite sud est constituée par la frontière avec l'Espagne et la principauté d'Andorre. Midi-Pyrénées est limitrophe avec quatre régions françaises: l'Aquitaine à l'ouest, le Limousin au nord, l'Auvergne au nord-est et le Languedoc-Roussillon à l'est.

Midi-Pyrénées compte huit départements:

-L'Ariège
-L'Aveyron
-La Haute-Garonne
-Le Gers
-Le Lot
-Les Hautes-Pyrénées
-Le Tarn et
-Le Tarn-et-Garonne

Son chef-lieu est Toulouse, qui est aussi le chef-lieu du département de la Haute-Garonne. La Garonne est le fleuve principal avec ses cinq affluents: le Gers, l'Ariège, Le Lot, La Save et Le Tarn. Il y a deux massifs montagneux importants en Midi-Pyrénées: les Pyrénées au sud et le Massif central au nord-est de la région. Les Pyrénées ne constituent pas forcément une frontière naturelle avec l'Espagne: le Val d'Aran en Espagne, également de culture occitane et frontalier avec la région Midi-Pyrénées, se situe versant nord des Pyrénées et constitue le prolongement naturel de la haute vallée de la Garonne.

Projet de refonte des régions de Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon

Les propositions du gouvernement français pour simplifier la structure administrative incluent la diminution du nombre de régions. Dans ce contexte, il est envisagé de fusionner les régions Midi-Pyrénées et Languedoc-Roussillon. Une telle fusion reconstituerait peu ou prou le territoire du comté de Toulouse, augmentés du Gers, des Hautes-Pyrénées, du Comminges et du Couserans.

lundi 29 mai 2017

Administration de la région Midi-Pyrénées

Les départements issus de l'ancien comté et ancienne province royale française ainsi que la partie ouest du Languedoc (actuel département de la Haute-Garonne et du Tarn), nord et ouest de la Gascogne et du Tarn), nord et ouest de la Gascogne (actuel département de l'Aveyron, du Gers, du Lot, des Hautes-Pyrénées et de Tarn-et-Garonne) et du Comté de Foix (actuel département de l'Ariège) furent inclus dans la région administrative de Midi-Pyrénées qui recouvre les départements de l'Ariège, de l'Aveyron, de la Haute-Garonne, du Gers, du Lot, des Hautes-Pyrénées, du Tarn et de Tarn-et-Garonne.

Midi-Pyrénées

.Superficie: 45 348km²

.Population: 2 926 592 habitants(2012)

.Préfecture régionale: Toulouse

.Préfectures: Foi, Rodez, Auch, Cahors, Tarbes, Albi, Montauban

.Densité: 64hab./km²

.Population active: 1 695 050 habitants

.Spécialités industrielles: aérospatiale, aéronautique, pharmaceutique, agroalimentaire

.Agriculture: vin, fruits, légumes et céréales



Histoire de la région de Midi-Pyrénées


Carte de la région avec ses départements, montrant les pays et provinces qui existaient sur son territoire au XVIIIe siècle


Instituée sous la Ve République, la région Midi-Pyrénées est une ancienne région administrative française de huit départements méridionaux, centrée sur Toulouse qui en est la préfecture.

La région Midi-Pyrénées est à cheval sur les provinces de l'Ancien Régime du Languedoc(administré par l'intendant de Montpellier) et la Gascogne (à Auch) 

-toutes deux sous le ressort du parlement de Toulouse-mais diffère quelque peu de ces provinces:

Le Midi est amputé du Bas-Languedoc méditerranéen, d'où provenaient les influences et aspirations historiques de la région, ce qui entraîne une translation du rayonnement de l'antique Narbonnaise de Narbonne vers Toulouse.

Les Pyrénées sont amputées de Collioure, du Massif des Albères (qui ont donné le nom à la chaîne au travers de la Mythologie grecque, voir Pyrène, Hercule et Cerbère) et du Béarn (autrefois attaché aux états pyrénées gascons de Foix, du Comminges, de la Bigorre et de l'Armagnac) de l'intrépide Gaston Phébus.

C'est le creuset le plus latin de la civilisation française. La persistance de l'imprégnation romaine, développé dans la culture dite occitane, visible dans le tracé des lacets antiques des cols pyrénéens du Tour de France aussi bien que dans les paysages des vignobles de Gaillac et de Cahors ou même dans l'anecdotique histoire du roquefort, connu déjà des Empereurs Romains: une fêta qui a mal tourné à la suite d'une histoire très romantique.....

Préhistoire

La mandibule de Montmaurin fut pendant un temps considérée comme le fossile humain français le plus ancien. Son âge a toutefois été revu à la baisse et est estimé aujourd'hui à environ 130 000 ans avant le présent. Attribuée à une forme archaïque d'Homme de Néandertal, elle reste l'un des plus anciens fossiles humains découverts sur le territoire de Midi-Pyrénées.

Toutes les périodes de la Préhistoire sont présentes, depuis l'Acheuléen connu par de nombreuses sites des terrasses de la Garonne et du Tarn. La Paléolithique moyen est également bien représenté, dans le Quercy (Coudoulous, La Borde)en Aveyron (Le Rescoundudou) ou dans le piémont pyrénéen (Mauran, Grotte du Noisetier).

Le Paléolithique supérieur de la région compte un certain nombre de grottes ornées et de sites majeurs: Niaux, Le Mas-d'Azil, Pech-Merle, Gargas..... L'énigmatique est troublante Vénus de Lespugue (environ 22 000 av.J.C.), découverte en Haute-Garonne, traduit un degré de raffinement artistique très évolué. Le village d'Aurignac a également donné son nom à la culture préhistorique baptisée Aurignacien.

La toponymie des noms de lieux laisse entrevoir des racines de langues parlées dans les Pyrénées et issues de ces civilisations préhistoriques, ces traces subsistent peut être dans la mystérieuse langue basque: aux sources de la Garonne, le Val d'Aran, la vallée des vallées! (du Basque haran: vallée), en est un exemple.

Antiquité

La transition avec la période historique est difficile à décrire, les influences des différentes invasions se superposent et s'amalgament pour constituer le vieux fonds Gaulois. Le port de Collioure est l'exemple même de cet empilement d'influences: sa dénomination la plus ancienne, Pyrénées), était grecque, et elle fut ensuite modifiée par les Ibères. Ces derniers, venus d'Afrique du Nord fondèrent depuis Ibéria (Lérida) de nouvelles cités, comme Elimberris (Auch). On parlera de civilisation "Celtibère"

Des pièces grecques pré-romaine sont retrouvées jusqu'au pied des Pyrénées et témoignent de l'influence des Phocéens implantés à Agde et Leucate. Leurs ennemis, les Gaulois arvernes, devaient peupler le nord de la région.

Reste que d'une façon tout à fait inexpliquée le fonds commun de population prédominant est de type Ligures et semble se retrouver encore par imprégnation avec l'accent dit du Midi.

Dès le Ve siècle av.J.-C, des tribus celtes en provenance d'Europe centrale ou orientale, s'installent dans le nord de la région: Cadurques dans le Lot, Rutènes dans l'Aveyron et le Tarn.

Vers la fin du IIIe siècle av.J.-C., un peuple celte, les Volques, prend ses quartiers dans la région allant du Rhône à la Garonne, et des Cévennes aux Pyrénées, et l'on assiste alors à une première structuration du territoire. Ils ont pour capitales Toulouse et Nîmes. Dès le 1er siècle av.J.-C., ils pactisent avec les Romains, Narbonne est créée pour pacifier la province et devient la capitale de la Narbonnaise. Toulouse (Tolosa, 125) et Saint-Bertrand-de-Comminges (Lugdunum convenarum,-72) sont urbanisées et deviennent de grands foyers de romanisation. Des cités très anciennes s'imposent dans l'administration romaine du territoire: Cahors, Auch, Euaze, Albi....

La région, comme le tiers de la Gaule, est christianisée par Saint Sernin (Saturnin) d'origine grecque, qui fut martyrisé à Toulouse en 250, traîné attaché à un taureau prévu pour un sacrifice païen. Le Capitole, l'église Notre-Dame du Taur et la basilique Saint-Sernin sont les monuments toulousains situés sur le parcours du supplice.

Au début du Ve siècle a lieu une invasion par les Vandales. Quelques années plus tard, les Wisigoths s'imposent, et les romains leur abandonnent la garde du territoire. Le Royaume wisigoth occupe bientôt le tiers sud de la Gaule, puis l'Espagne. Toulouse joue le rôle de capitale et vit ainsi un petit siècle d'or (le Ve siècle), subsiste de cette période légendaire le mythe de la reine Pédauque, qui aurait fait construire la basilique de la Daurade.

Contrairement à d'autres envahisseurs, les Wisigoths ne font pas table rase des institutions et promulguent la continuité du droit romain, le Bréviaire d'Alaric. La persistance du droit romain positif permettra la continuité d'un haut degré de civilisation. Le Languedoc bénéficiera ainsi d'un droit féodal atténué qui permettra l'émergence d'une bourgeoisie de Cité. Au XVIe siècle, le toulousain Cujas enseignera avec éloquence ce vieux fil de droit romain.

Cependant les Wisigoths sont adeptes d'une hérésie orientale dite d'Arius, qui développe un christianisme remettant en cause divine du Christ. Cette hérésie conduira Clovis, au VIe siècle, à fédérer les Francs pour annexer la région. S'ensuit alors une longue période trouble au cours de laquelle la région est dispersée: Septimanie autour de Narbonne, encore sous domination Wisigothe puis Maure en 719, et Novempopulanie en Gascogne.

Moyen Âge

En 778, en vue de fédérer la reconquête hispanique, Charlemagne crée le royaume, englobant tout le sud du Rhône à l'Atlantique, avec pour capitale Toulouse. Il le léguera à un de ses fils, Louis Ier dit le Pieux (778-840), roi d'Aquitaine (781-814), empereur d'Occident (814-840) (on parle alors de Francie occidentale). L'administration de cet immense territoire est confiée aux Comtes de Toulouse.

Dès lors, la dynastie des Comtes de Toulouse n'aura de cesse que de repousser les Maures, et reconquérir les territoires pour reconstituer une Narbonnaise. De cette compétition féodale naîtra le Languedoc, de la Garonne au Rhône, de Toulouse à Saint-Gilles. Raymond IV dit Raimond de Saint Gilles (1042-1115) atteindra par mariage l'objectif en agrandissant son état au comté de Rouergue, de Nîmes, de Narbonne, du Gévaudan, d'Agde, de Béziers et d'Uzès. Il sera un des principaux acteurs de la première croisade en prenant part à la prise de Jérusalem en 1099, et il fondera le royaume de Tripoli (Liban) en 1102. De ce contact avec l'orient naîtra une véritable civilisation, dite aujourd'hui Occitane, des troubadours, de l'Amour courtois....

Ce foisonnement va laisser apparaître l'hérésie Cathare, à laquelle on pourrait reprocher la subversion du dualisme chrétien qu'elle préconise, opposant esprit et matière.

A partir du XIIe siècle, l'église catholique réprime violemment les Cathares. L'ordre mendiant des frères prêcheurs est créé à Toulouse par Saint Dominique, pour donner l'exemple d'une nouvelle foi. Afin de témoigner de cette renaissance, les reliques du théologien Saint Thomas d'Aquin sont exposées à Toulouse en l'église des Jacobins, magnifique témoignage d'architecture gothique languedocienne. L'hérésie sert de prétexte au Roi de France pour annexer les régions méridionales en déclenchant la croisade des Albigeois (1208-1229):

.La bataille de Muret a lieu le 12 septembre 1213
.Toulouse est assiégé par Simon IV de Monfort et prise en 1215
.Le dernier foyer cathare, Montségur, tombe en 1244.

En 1222 création de la première bastide de Cordes, et en 1229 création de l'université de Toulouse

En 1229, Alphonse de Poitiers-fils de Louis VIII et frère de Louis IX, roi de France-hérite du comté de Toulouse en se mariant avec Jeanne, la fille du Comte de Toulouse Raymond VII. En 1271 le comté de Toulouse est adjoint à la couronne. A la mort de Jeanne, sans enfant, la région est administrée pour le compte du roi de France par trois sénauchées: Toulouse, Carcassonne et Beaucaire.

De le naît le Languedoc royal, qui va persister jusqu'à la Révolution française, conservant ses coutumes, sa langue et une administration spécifique. Le Languedoc, une des premières grandes provinces rattachée à la couronne, perd alors son autonomie, mais va profondément influencer par sa culture latine une Ile de France royale encore marquée par ses dynasties de Francs germaniques. La province restera toujours garante de la cohésion du territoire royal, dans les périodes les plus troubles comme la guerre de Cent Ans au cours de laquelle elle repoussera la domination anglaise en Aquitaine, tout comme devant les pressions de l'Empire Romain Germanique sur les rives du Rhône, qu'elle contiendra.

1277: la construction de la cathédrale d'Albi débute

1324: Création à Toulouse de l'académie du Gai Saber future Académie des Jeux floraux

1337: début de la guerre de Cent Ans

1348: épidémie de peste das tout le Midi

1443: création du Parlement de Toulouse, qui a compétence juridique sur l'étendue des régions actuelles de Midi-Pyrénées plus le Languedoc, l'Ardèche et Le Puy-en-Velay. Une immense région Midi, en quelque sorte.

Epoque moderne

1543: construction du pont neuf de Toulouse

1555: construction à Toulouse de l'hôtel d'Assezat. Architecte Nicolas Bachelier. Les trois ordres classiques de l'architecture Renaissance

XVIe siècle: le pastel, les Huguenots....

1601-1665: Fermat, conseiller au parlement de Toulouse, mathématicien

1610-1673: d'Artagnan, Mousquetaire du roi

1647-1706: Pierre Bayle, philosophe émigré

1666-1688: creusement du canal du Midi, canal royal du Languedoc, reliant Toulouse à Sète, classé au patrimoine mondial de l'UNESCO, construit par Pierre-Paul Riquet (Bézier 1604 Toulouse 1680).

L'expression Midi devait ravir le Roi Soleil pour désigner suivant le méridien de Paris la province du Languedoc où le soleil est au zénith quand il est midi à Paris comme à Versailles.

1741-1788: La Pérouse, Albi, navigateur explorateur

1762: l'affaire Calas, Voltaire....

1790-1791: suppression des parlements, création des départements

1748-1793: Marie Gouze, plus connue sous le nom d'Olympe de Gouges, Montauban, féministe victime de la terreur 

1772-1840: Jean-Etienne Esquirol, médecin aliéniste, humaniste

1769-1851: Nicolas Jean-de-Dieu Soult, Saint Amans-Soult, maréchal d'empire

1780-1867: Jean-Auguste-Dominique Ingres, Montauban, peintre

1811-1872: Théophile Gautier, Tarbes, écrivain

1856: Gare Matabiau, Toulouse

1844-1879: Sainte-Bernadette, Lourdes

1835-1921: Emile Combes, dit le petit père Combes, Roquecourbe, homme politique (loi sur la séparation de l'église et de l'état)

1845-1924: Gabriel Fauré, Pamiers, compositeur musicien

1838-1882: Léon Gambetta, Cahors

1859-1914: Jean Jaurès, Castres

1870: La dépêche de Toulouse, La Dépêche du Midi, le républicanisme

1861-1929: Antoine Bourdelle, sculpteur, Montauban

1864-1901: Henri de Toulouse-Lautrec, Albi, peintre

1872-1921: Déodat de Séverac, compositeur, musicien

1854-1941: Paul Sabatier, (Carcassonne Toulouse), Eole "L'avion"

1914-1918: Les trois maréchaux d'attache pyrénéenne, Foch, Joffre et Galliéni

1883-1943: Pierre-Georges Latécoère: la construction aéronautique à Montaudran

1919/1929: La ligne/l'Aéropostale: Saint-Exupéry, Mermoz, Didier Daurat...

1863-1937: Gaston Doumergue Président de la République 1924-1931, un Gardois cher aux habitants de Tournefeuille

1870-1956: Monseigneur Jules Saliège, cardinal archevêque de Toulouse

1884-1966: Vincent Auriol, Président de la République 1947-1954

1888-1961: Paul Ramadier, 1er Président du conseil de la IVe République. Député Maire de Decazeville

1955: Caravelle, premier vol, "l'avion à réaction civil français"

1968: création par le général de Gaulle du Centre national d'études spatiales (CNES) à Toulouse. L'industrie spatiale

1969: Concorde, premier vol, "l'avion supersonique civil"

1970: Airbus, 18 décembre création du GIE Franco Germanique Airbus

1972: Airbus A300, premier vol

1989: Découverte de la grotte de Bruniquel

2001: Explosion 21-09-01 "Catastrophe de l'usine AZF de Toulouse"

2004: Inauguration du Viaduc de Millau, le pont le plus haut du monde

2005: Airbus A380, premier vol, "le plus gros avion civil passagers"

2012: Fusillades de 2012 en Midi-Pyrénées

2016: Fusion avec la région Languedoc-Roussillon et création de la région Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées

samedi 27 mai 2017

Région Midi-Pyrénées

Image illustrative de l'article Midi-PyrénéesLogo


Préfecture: Toulouse

Départements et collectivités territoriales: Ariège (09), Aveyron (12), Haute-Garonne (31), Gers (32), Lot (46), Hautes-Pyrénées (65), Tarn (81), Tarn-et-Garonne (82)

Chefs-lieux: Foix, Rodez, Toulouse, Auch, Cahors, Tarbes, Albi, Montauban

Arrondissements: 22

Cantons: 152

Communes: 3 020

Conseil régional: Conseil régional de Midi-Pyrénées

Population: 2 926 592 hab. (2012)

Densité: 65 hab./km²


Midi-Pyrénées est une région du Sud de la France de tradition occitane qui correspond approximativement à l'ancien Haut-Languedoc. La région s'étend sur plus de 45 000km²ce qui en fait la deuxième plus grande région de France derrière la Guyane et la première de Métropole. Sa plus grande ville est Toulouse, qui est également sa préfecture et le siège de son conseil régional.

La région est subdivisée en huit départements: l'Ariège, l'Aveyron, la Haute-Garonne, le Gers, le Lot, les Hautes-Pyrénées, le Tarn et le département de Tarn-et-Garonne.

Dans le cadre de la réforme territoriale, Midi-Pyrénées devrait fusionner avec la région Languedoc-Roussillon. Cette fusion sera effective le 1er janvier 2016. Le nom provisoire de cette nouvelle région est Languedoc-Roussillon-Midi-Pyrénées.


Culture de la région Lorraine

De par sa position géographique, et de par son bilinguisme-on y parle le Lorrain roman et le francique lorrain-la Lorraine fut un lieu d'échanges privilégiés entre la culture romane puis française et les cultures germaniques. En effet, Augustin Calmet cite comme suit: "on remarque souvent dans les anciens monuments du pays, qu'on parlait allemand dans une grande partie de la Lorraine, et qu'on y distinguait le Roman pays ou l'on parlait français, ou Roman, de l'Allemagne, ou Tietsch, ou l'on parlait allemand".

C'est ainsi que de nombreuses innovations ont fait leur entrée en Lorraine avant de se répandre dans le reste de la France (musique, gastronomie, etc....) ou inversement vers l'Allemagne et l'Europe centrale. Un des exemples peut être l'armoire lorraine, en France les armoires n'ont pas de rangements horizontaux en bas de l'armoire, en Allemagne, il y en a généralement un assez gros, en Lorraine, il y en a deux petits.

A l'époque mérovingienne la Lorraine a été un centre politique mais aussi un foyer culturel important. Ses nombreux monastères et leurs scriptoriums jouèrent un grand rôle dans la conservation du savoir et le développement des enluminures (Ecole de Metz). La Lorraine, au coeur de l'empire fondé par Charlemagne fut également l'un des centres de la renaissance carolingienne avec des personnalités majeures comme Chrodegang qui introduisit entre autres le chant grégorien par l'intermédiaire des moines de l'abbaye de Gorze.

Le Moyen Âge fut également marqué par l'édification d'églises et de cathédrales audacieuses: à la période romane, la cathédrale de Verdun deviendra la source d'inspiration des cathédrales rhénanes, tandis qu'au XIIIe siècle, la cathédrale de Toul, également héritière d'un plan carolingien, fera la synthèse des influences Françaises et Impériales. Quant à la cathédrale de Metz, elle devient l'un des fleurons du gothique avec son impressionnante élévation et son importante surface vitrée.

L'Europe se pacifie considérablement après la bataille de Nancy, en 1477, qui éradique la possibilité d'émergence d'un état puissant entre Royaume de France et Saint-Empire. Cette période de paix est favorable à la création artistique, c'est à ce moment qu'apparaît une première Renaissance Lorraine (Palais Ducal de Nancy...) dont l'âge d'or sera le règne du Duc Charles III  de Lorraine avec la création de l'Université de Pont-à-Mousson ainsi que l'édification de la ville-neuve de Nancy, oeuvre urbanistique étonnante puisqu'elle établi une nouvelle-ville à côté de la ville médiévale. La Renaissance Lorraine prendra fin avec la guerre de Trente Ans (1618). Le rayonnement culturel lorrain à la Renaissance voit la reconnaissance d'artistes majeurs comme Ligier Richier pour la sculpture, Georges de La Tour en peinture, Jacques Callot pour la gravure. Après la guerre de Trente Ans, un nouvel âge d'or artistique eut également lieu à la période classique, avant d'être le berceau de courants culturels originaux dont le plus fameux est assurément l'art nouveau, porté en France par l'Ecole de Nancy.

La Lorraine est également riche de nombreux artistes et musiciens professionnels. Ainsi la Région Lorraine célèbre chaque année une grande Fête de la Musique le 21 juin en invitant des musiciens de toute la Région ainsi que des facteurs d'instruments qui ont fait la valeur de la région (luthiers, facteurs d'orgues, etc...).

Depuis 2007, une Fête de l'Excellence est organisée tous les ans dans différents villages de Lorraine: à Bruley en 2007, à Marly en 2008 et à Gérardmer en 2009. La manifestation rassemble au cours d'un week-end les artisans régionaux en métiers d'art et gastronomie, qui viennent présenter leurs savoir-faire au grand public.

Emblèmes

Croix de Lorraine




La flèche du Palais Ducal de Nancy



La croix de Lorraine est l'emblème le plus connu de la région. Symbole de la France libre de De Gaulle, elle est initialement l'héritage de la dynastie des ducs d'Anjou qui furent rois de Hongrie ('est aussi la croix de Hongrie), et par la suite ducs de Lorraine. Elle est apparue au cours de la bataille de Nancy(5 janvier 1477). Ses deux branches perpendiculaires symbolisent les deux bras du Christ (en bas, la plus longue) et l'inscription INRI (en haut, la plus courte). On dit que la croix de Lorraine a été choisie, à l'occasion de la Seconde Guerre mondiale, par Emile Muselier (en souvenir de son père lorrain) par opposition à la croix gammée des Nazis. Selon cette source, le général de Gaulle l'aurait choisie lui-même pour sa valeur hautement symbolique.


Blason de la Lorraine 


Le Blason de la Lorraine est d'or, à la bande de gueules, chargée de trois alérions d'argent. A l'origine c'est celui de la maison d'Alsace, les comtes de Basse-Alsace portent de gueules à la bande d'argent côtoyée de deux cotices fleuronnées du même et que ceux de Haute-Alsace portent de gueules à la bande d'or accompagnée de six couronnes du même, trois en chef et trois renversées en pointe, les ducs de Lorraine ont choisi d'or à la bande de gueules. En raison de leurs liens avec le Saint Empire Germanique et la maison de Hohenstaufen, ils placèrent des petites aiglettes sur la bande, qui finirent par être stylisées en alérions. Les 3 oiseaux se présentent en brochette car les Ducs de Lorraine prétendent descendre de Godefroy de Bouillon. Godefroy, en croisade devant Jérusalem, transperce, dit-on, 3 pigeons d'un seul coup de flèche. Comme le pigeon n'est pas un symbole assez prestigieux, les Lorrains le remplacent par un aigle.

Le chardon lorrain est d'origine angevine. René Ier de Naples l'introduisit en Lorraine et il fut adopté par la suite. René II de Lorraine y ajouta la légende: "Ne toquès mi, je poins" (Ne me touche pas, je pique) qui devient: "Qui s'y frotte, s'y pique".

La plupart de ces symboles sont représentés sur la flèche du Palais Ducal de Nancy(ci-dessus), notamment les célèbres Alérions du Blason, le tout étant surmonté de la couronne princière.

En 2010, une pièce de 10€ en argent, gravée par Joaquim Jimenez, a été mise en circulation en Lorraine. Elle représente le drapeau armorié de la carte de la région. Elle a cours légal dans toute la France.

Gastronomie

Tarte aux mirabelles

Réalisation:

Difficulté: Facile
Préparation: 15mn
Cuisson: 20mn
Temps Total: 35mn

Ingrédients/ pour 6 personnes

500g de mirabelles
1 rouleau de pâte (sablée, brisée ou feuilletée, selon les goûts)
1 oeuf entier
25g de farine
1/2 verre de lait
50g de sucre
20g de beurre
1/2 verre d'eau de vie (de mirabelles si possible)


Préparation

1.Laver, sécher, dénoyauter et couper en deux les mirabelles. Dans un moule à tarte, dérouler la pâte (sans ôter le papier sulfurisé qui vient avec) la piquer à la fourchette et la faire cuire à blanc pendant 10 minutes à 180°C. Laisser refroidir.

2.Dans une jatte, mélanger l'oeuf entier et la farine tamisée. Délayer le mélange progressivement avec le demi verre de lait. Ajouter les 50g de sucre et le petit verre d'eau de vie de mirabelles si vous en avez. Bien mélanger

3. Disposer les mirabelles sur la pâte cuite à blanc et verser l'appareil sur le tout. Parsemer quelques petites noisettes de beurre sur le dessus.

Pour finir: Faire cuire à 220°C à four préchauffé pendant environ 20 minutes.


Tarte aux mirabelles : la meilleure recette



Comme dans beaucoup de régions de France, la gastronomie tient une place importante. Réputée pour sa quiche lorraine, la Lorraine a également une cuisine riche en plats traditionnels.

La région propose des spécialités culinaires de haute réputation. La Moselle, le Bayonnais et le Xaintois sont connus pour leurs recettes à base de mirabelle (tarte, eau de vie...). La vallée de la Fensch a aussi sa spécialité, la wagotine. Nancy est réputée pour ses macarons et ses bergamotes, mais est aussi la ville où furent inventés le baba au rhum et la bouchée à la reine, le Lunévillois pour le pâté lorrain, Boulay-Moselle également pour ses macarons, Verdun pour ses dragées, Metz pour sa tarte au me'gin, Commercy et Liverdun pour leurs madeleines, Rambervillers pour sa tête de veau, Vittel pour ses grenouilles, La Bresse pour ses confiseries et le miel de sapin des Vosges, Le Val d'Ajol pour son andouille. La potée lorraine est un plat paysan à base de pommes de terre, de chou et de viande de porc provenant des milieux agricoles de la région. 

La Lorraine est la troisième région brassicole de France après l'Alsace et le Nord-Pas-de-Calais. Au début du XXe siècle, la région comptait 356 brasseries. Aujourd'hui, la Brasserie de Champigneulles est la dernière grande lorraine encore en activité mais il existe de nombreuses brasseries artisanales (ou microbrasseries). La culture de la bière en Lorraine est toujours vivante grâce notamment à plusieurs musées: le Musée Européen de la Bière de Stenay dans la Meuse, le Musée français de la brasserie de Saint-Nicolas-de-Port en Meurthe-et-Moselle et l'Ecomusée vosgien de la brasserie de Ville-sur-Illon dans les Vosges.

Personnalités

De très nombreuses personnalités sont originaires de Lorraine ou ont marqué la Lorraine de leur empreinte. La liste de ces personnalités étant trop longue, nous ne retiendrons qu'un seul nom: Saint Nicolas, personnage emblématique de la région, patron de la Lorraine et des Lorrains. L'Eglise Saint-Nicolas-des-Lorrains de Rome lui est dédiée.

Jumelages

La région Lorraine avec la Sarre et la Rhénanie-Palatinat. La Lorraine a entamé très tôt une collaboration avec les Länder frontaliers, afin de parvenir à une plus grande intégration transfrontalière. Ce processus a abouti en 1995 à la création de la Grande Région, qui associe la Lorraine et ses deux partenaires allemands à leurs voisins belges et luxembourgeois. De nombreux projets de coopération ont depuis été mis en oeuvre, dans tous les domaines (transports, santé, culture, éducation, recherche, etc..).

vendredi 26 mai 2017

17-Arthaz-Pont-Notre-Dame

Image illustrative de l'article Arthaz-Pont-Notre-Dame



Blason de Arthaz-Pont-Notre-DameBlason



Arthaz-Pont-Notre-Dame est une commune française située dans le département de la Haute-Savoie, en région Auvergne-Rhône-Alpes. Elle fait partie de l'agglomération du Grand Genève. Petit bourg de la communauté de communes Arve et Salève, la commune comptait 1 351 habitants en 2013. Elle se situe dans la partie basse de la vallée de l'Arve en Faucigny.

Ce petit village de l'Avant-Pays savoyard sans rôle particulier dans la grande Histoire, comme l'observe en "Avant-propos" de son ouvrage l'historien local Paul Guichonnet, fait tout de même l'objet de deux monographies, en 1881 puis 1985. La commune n'est peut être pas le théâtre des grands événements qui se déroulent dans le Faucigny ou le duché de Savoie, mais participe à son niveau des différents mouvements profonds de l'histoire. Ainsi de l'Antiquité à nos jours, quelques traces issues de fouilles, de l'observation du bâti ou encore de l'aménagement de l'espace agricole permettent de comprendre l'évolution de cette communauté.


Géographie

Arthaz-Pont-Notre-Dame est une commune située dans la province historique du Faucigny et appartenant à la sous-région naturelle de l'avant-Pays savoyard. Installée sur un plateau en rive droite de la rivière de l'Arve, elle appartient à la "Basse-Arve".Elle se trouve sur l'axe traditionnelle menant de Genève vers vallée de l'Arve et du mont Blanc.

Arthaz-Pont-Notre-Dame s'étend sur 596ha, à une altitude moyenne de 475m sur un plateau entre les rivières de l'Arve et son affluent la Ménoge. La partie centrale du plateau est occupée par le chef-lieu et les hameaux de la Chapelle, de Phily de Truaz et du Pont. Au sud, une cuvette sur la rive droite de l'Arve, où nous trouvons le hameau de Nant, que l'on peut atteindre par la fameuse côte des Echelettes. Au nord, sur les hauteurs, nous avons les villages de Rossat, du Cry, de la Forge et des Cormants.

Communes limitrophes

Arthaz-Pont-Notre-Dame possède une frontière communale à l'ouest avec le village de Monnetier-Mornex, au sud, sur la rive gauche de l'Arve avec celui de Reigner-Esery, puis en continuant vers l'est avec les villages de Nangy, Cranves-Sales et Bonne, et au nord, sur la rive droite de la Menoge, avec celui de Vétraz-Monthoux.

Climat

La situation de Arthaz-Pont-Notre-Dame, d'une altitude médiane de 596m, se trouve dans un climat continental montagnard caractérisé par une humidité marquée. L'historien Paul Guichonnet précise cette appartenance, dans sa monographie du village, se trouve sous un climat de type d'avant-pays préalpin, tempéré, caractérisé par sa situation entre les climats plus rudes du Jura et des Alpes.

Transport

Elle est desservie par la route nationale 505 dans le sens Annemasse-Chamonix et par la D202 en direction de Reignier.

Toponymie

Le toponyme Arthaz-Pont-Notre-Dame est un nom de commune composé, né à l'absorption de l'ancienne commune de Pont-Notre-Dame par la commune d'Arthaz (parfois Arethaz-la-Fourche) le 10 novembre 1813. Le toponyme Arthaz serait dérivé du mot gaulois artos, qui signifie "ours", arta "ourse", soit un "lieu fréquenté par les ours" voire peut être le symbole de la tribu allobroge installée sur ces terres ou encore le nom d'un homme qui pouvait avoir les caractéristiques de l'animal. Une racine indo-européenne rk-s-o-s, rk-to-s, possède le même sens. Le village est mentionné sous la forme Artas  (1275, 1344) et le restera jusqu'à la fin du XVIIIe siècle. On trouve parfois la forme Dardel par substitution, porté par les seigneur d'Arthaz, dit Dardel (mentionnée en 1119 selon le Regeste genevois, n°250, puis en 1279 selon l'armorail de Foras). D'autres toponymes de la commune ont une origine gauloise.

Pont-Notre-Dame est quant à lui un toponyme composé du mot pont et de l'ancienne dédiée à Marie. Il n'existe aucune source mentionnant la présence d'un pont en ce lieu, mais comme les auteurs de l'Histoire des communes savoyardes l'indiquent, celui-ci a "dû exister puisqu'il donne son nom à une minuscule paroisse instituée en 1446".

En francoprovençal, la commune s'écrit Artà selon la graphie de Conflans ou encore Arta selon l'ORB.

Ses habitants sont les Arthaziennes et les Arthasiens.



Histoire

Préhistoire et Antiquité

Carte montrant le territoire des Allobroges.Territoire des Allobroges

Paul Guichonnet souligne que la situation de la commune en position de plateau associé à des terres fertiles en ont permis une installation humaine précoce.

Arthaz se trouve en territoire des Allobroges qui contrôlent l'avant-pays plat, entre le Rhône et les Alpes.

Période médiévale

Au Moyen Âge, le territoire de la commune relevait de deux seigneuries, celle d'Arthaz et celle de Truaz.

Arthaz était le siège d'une seigneurie, au centre de laquelle on trouvait la bâtie ou maison forte dite de La Bastie-Dardel, ou Bâtie-Dardel, ou Bâthie Dardel, du XIIe siècle, dont il ne subsiste pratiquement plus aucune trace (quelques pans de mur et trace de fossés). Elle contrôlait le chemin d'Annemasse et fut ruiné par les Genevois en 1589). Il était situé sur promontoire au dessus de la Menoge. Les sires d'Arthaz, surnommés Dardel, sont mentionnés depuis 1119 (Régeste genevois, n°256) et sont considérés comme parents des comtes de Genève.

Elle est mentionnée en 1350 dans un inventaire après avec: "un moulin et un battoir sur la Menoge, le verger de l'Essert, sous la bâtie, dans la cuisine quatre harnais et des éperons et une grande quantité de bois pour le pèle.

Dans la cour de la maison on trouve le four, complété d'un pétrin et d'une pâtière.

Il y a également trois granges, la première est "jointe à ladicte maison" dans laquelle est entreposé du froment, avoine, seigle, fèves, pois et paille de blé. La seconde est distante de la maison, elle est entourée de fossés dans lesquels il y a du poisson, la troisième du nom de "Chancol" est cernée de vignes et contient un pressoir.

Période contemporaine

Lors des débats sur l'avenir du duché de Savoie, en 1860, la population est sensible à l'idée d'une union de la partie nord du duché à la Suisse. Une pétition circule dans cette partie du pays (Chablais, Faucigny, Nord du Genevois) et réunit plus de 13 600 signatures, dont 112 pour Arthaz. Le duché est réuni à la suite d'un plébiscite organisé les 22 et 23 avril 1860 où 99,8% des Savoyards répondent "oui" à la question "La Savoie veut-elle être réunie à la France?".

Cultures et patrimoine

Lieux et monuments

Eglise d'Arthaz-Pont-Notre-Dame

Nouvelle église d'Arthaz-Pont-Dame (1853)

Château de La Bâtie-Dardel ou d'Arthaz (Bastita) Dardellorum, la Bastiaz, cadastre n°124), maison forte ou bâtie des sires de Dardel. Il reste quelques vestiges tels des pans de mur et la trace d'anciens fossés.

Château de Baudry (XVIe siècle), situé entre Arthaz et Nangy. Il fut la possession des familles de Baudry, Chardon, Vernotte et de La Fléchère

Le Refuge de l'Espoir est un important centre de recueil des animaux, reconnu d'utilité publique

La chapelle, construite à la suite de la destruction de l'ancienne église en 1851


Personnalités liées à la commune

Famille seigneuriale d'Arthaz, dit Dardel (à partir du XIIe siècle)
Famille de Baudry, noblesse sénatoriale
cyril Pellevat, sénateur, conseiller régional, maire

Héraldique

Armes de Arthaz-Pont-Notre-Dame
Les armes d'Arthaz-Pont-Notre-Dame se blasonnent ainsi: Parti, au premier de gueules à l'ours rampant contourné de sable, au second coupé, au I d'or à Notre Dame à l'Enfant au naturel, vêtue d'azur issant du trait de partition et au II de sinople à deux rivières d'azur mouvant du chef, l'une à dextre enjambée d'un pont d'une arche d'argent, l'autre à senestre enjambée d'un pont de quatre arches du même, et se rejoignant en pointe

jeudi 25 mai 2017

16-Hôtel de Florainville

Bar-le-Duc - Palais de Justice 20131009-01.JPGFaçade de l'hôtel sur la place Saint-Pierre


L'Hôtel de Florainville est un bâtiment situé à Bar-le-Duc, en France. Il sert de Cour d'Assise au département de la Meuse.

Localisation

L'édifice est situé dans le département français de la Meuse, sur la place Saint-Pierre de Bar-le-Duc.

Historique

Le bâtiment était à l'origine construit au XVIIe siècle pour la famille de Florainville et il fut ensuite le siège de la municipalité en 1794 qui y logeait ensuite son musée. Il devient ensuite le siège du tribunal de grande instance de grande instance avant d'être celui de la cour d'Assise. L'hôtel est partiellement classé au titre des monuments historiques pour ces toitures et façades sur rue.Il fut le lieu de réception de la future reine Marie-Antoinette d'Autriche lors de son voyage depuis la frontière vers le Roi.

Architecture

Il est en pierre de Savonnières comme la majorité des hôtels de la place avec un toit d'ardoises à quatre pans. Sur la place, sa façade est sur trois étages, chacun ayant son style particulier, un étage à l'attique avec des fenêtres cintrés sous le toit. Des balcons, avec garde corps en fer forgé, sur consoles avec cinq grandes fenêtres à meneaux du rez-de-chaussée où arrivent un grand escalier à double révolution.

Inscriptions

Les blasons de France, du duché de Bar et de Florainville sont surmontés par la devise GESTA SONNANT. Sur la façade rue Cim et celle des Ducs se trouvent deux inscriptions en vieux français.

mercredi 24 mai 2017

15-Château de Lunéville

Image illustrative de l'article Château de LunévilleVue du château depuis les jardins à la française


Période ou style: Classique

Type: Palais

Début construction: 1703

Fin construction: 1720

Destination initiale: Palais d'habitation

Destination actuelle: Musées

Protection: Classé MH (1901)


Le château de Lunéville, possession des ducs de Lorraine depuis le XIIIe siècle, a été construit pour le compte du duc Léopold Ier entre 1703 et 1720sur des plans de Pierre Bourdict, Nicolas Dorbay et Germain Boffrand.

Léopold Ier, né en exil pendant l'occupation française, ne prit en possession de ses duchés qu'avec la signature du traité de Ryswick (1697).

Il découvrit alors Nancy sa capitale et son palais datant du Moyen Âge en piteux état et dont la rénovation dépassait de beaucoup ses capacités financières.

De plus, il ne fallut que quelques années pour la guerre enflamme de nouveau l'Europe entraînant une énième occupation militaire des duchés par l'armée française (mais cette fois pacifique). Fièrement et non sans panache le duc se retira à Lunéville dont il fit entièrement reconstruire le château tout en s'inspirant comme le voulait la mode de l'époque du château de Versailles. Il en fit sa résidence principale et y mourut en 1729.

Son fils, le duc François III, fut bientôt contraint de céder à titre viager ses possessions au roi de Pologne, roi en exil mais qui avait l'avantage d'être le beau-père du roi de France. Le ci-devant roi polonais, Stanislas Leszcynski, prit également possession de Lunéville qu'il fit réaménager à son goût. Il y mourut accidentellement en février 1766. Le duché et Lunéville furent alors annexés par la France.

Les châteaux lorrains échurent au roi Louis XV de France qui ne savait qu'en faire. Un grand nombre furent détruits. Lunéville survécut mais fut transformé en caserne.

Les appartements princiers appartiennent encore aujourd'hui au ministère de la Défense, et le reste du bâtiment au conseil général de Meurthe-et-Moselle.

Chef-d'oeuvre de l'architecture du XVIIIe siècle, le "Versailles lorrain" a été classé monument historique en 1901.

Au cours de son histoire, le château a été victime de plusieurs incendies, dont le dernier en janvier 2003 a déclenché un important mouvement de mobilisation pour sa reconstruction.


Histoire

Le castrum et le premier château fort médiéval

Le château actuel occupe l'emplacement d'une ancienne fortification dont l'origine se situe vers l'an mil. Aucun document ne révèle l'existence d'un établissement humain à cet endroit avant la fin du Xe siècle.

Le site de Lunéville est alors la propriété des puissants comtes épiscopaux de Metz. Le comte Folmar y fait édifier un castrum afin de contrôler le franchissement de la Vezouze sur la précieuse route du sel, allant de Vic-sur-Seille vers Deneuvre et Roan-l'Etape, pour gagner Sélestat et l'Alsace. On ignore tout de l'architecture de ce castrum, qui pouvait n'être qu'une enceinte légère permettant la perception de péages.

Dans la seconde moitié du XIIe siècle, la terre de Lunéville passe à une branche cadette des Folmar avec Hugues de Bliescastel, qui prend le titre de Hugues Ier de Lunéville. Un véritable château fort succède alors au castrum. Cette construction entreprise par Hugues Ier ou par son fils Hugues II matérialise le pouvoir de cette nouvelle lignée seigneuriale. Ce pouvoir sera de courte durée, puisque dès 1243, la seigneurie de Lunéville entre dans le domaine du duc de Lorraine Mathieu II, qui devient propriétaire du château.

On connaît le parti d'ensemble de l'édifice, qui se trouvait sur la rive gauche de la Vezouze, à proximité d'un pont, à l'emplacement du château actuel. C'était un bâtiment quadrangulaire cantonné de tours, entouré sur trois côtés par un fossé en eau alimenté par la rivière qui coule le long du flanc nord.

C'est dans ce château fort que les Ducs de Lorraine séjournent volontiers pendant tout le Moyen Âge. Certains s'y intéressent plus particulièrement et y font d'importants travaux, comme le duc Raoul qui fonde en 1343 une chapelle castrale dédiée à la Vierge Marie et à Saint Antoine ainsi que trois messes qui doivent y être chaque chaque semaine, les dimanche, mercredi et samedi.

Le XVe siècle, époque troublée voit les Bourguignons de Charles le Téméraire occuper Lunéville en 1476, les ducs de Lorraine et de Bar, souvent absents du pays, délaissent le château qui se dégrade. Seul René II (1473/1608) tente à l'extrême fin du siècle de sauver l'édifice de la ruine. Il y fait quelques réparations et agrandissements dans l'esprit nouveau de la Renaissance.

A leur tour, les ducs Antoine 1508/1544) et son petit-fils Charles III (1545/1608) demeurent fréquemment à Lunéville et entretiennent régulièrement le château. Les transformations les plus importantes ont lieu sous le règne de Charles III, rentré dans ses états en 1559, qui remet en état ou crée de nombreuses places fortes en Lorraine. C'est ainsi qu'il fait édifier à Lunéville une nouvelle enceinte au tracé bastionné. Les travaux durent de 1587 à 1591 environ et doublent sur trois côtés le mur médiéval, englobant à l'est le faubourg d'Allemagne. Il en résulte une modification importante dans la topographie de la ville. L'enceinte médiévale dessine un quadrilatère dominé au nord-est par le château fort, qui occupe une place stratégique dans la défense de la cité. La seconde enceinte est entourée de fossés remplis par les eaux de la Vesouze, à l'intérieur, le château est isolé de la ville par une ligne de défense supplémentaire.

Il semble que le duc Charles III se soit davantage intéressé au système défensif qu'au château médiéval, qui apparaît très endommagé à la fin de son règne, une des tours menaçant même ruine.


La reconstruction par le duc Henri II

Le successeur de Charles III, Henri II, décide de reconstruire le château pour faire de Lunéville l'une de ses résidences principales. En 1609, l'architecte Nicolas Marchal et le mathématicien Jean-Baptiste Stabili dressent des plans pour un pavillon. Deux ans plus tard, l'architecte Jean Lyot élabore de nouveaux projets, les travaux sont confiés à Jean La Hiere, architecte des bâtiments ducaux, qui réalise de nombreux édifices à Nancy et ailleurs en Lorraine ducale. Le chantier se termine vers 1620 avec la création par Hector Parent du jardin "au derrière du château". La construction entraîne la disparition progressive de l'ancien édifice médiéval, dont il ne reste en 1630 qu'"un vieux corps de logis" et une tour en très mauvais état.

La demeure de Henri II est connue par un relevé de 1690 conservé aux archives départementales de Meurthe-et-Moselle. De plan en U, elle se compose d'un corps central flanqué de deux importants pavillons et de deux corps de portique en retour d'équerre se terminant chacun par un petit pavillon rectangulaire. Un mur percé d'un portail ferme la cour. Un escalier en fer à cheval donne accès au jardin. Ce plan reste lisible dans le château actuel, dont le corps central s'élève aujourd'hui sur les fondations de l'ancien, qui occupait, comme aujourd'hui, le point le plus élevé du site.

Ce deuxième château n'est habité que très peu de temps par le duc de Lorraine. Moins de vingt ans après sa construction, il est incendié lors du conflit avec la France, qui entraîne en 1638 le siège de Lunéville puis la démolition de ses fortifications. D'ailleurs, la Guerre de Trente Ans privé de Lorraine de ses souverains légitimes jusqu'en 1697, date du Traité de Ryswick qui restitue enfin au duc Léopold la souveraineté de ses états.

L'oeuvre de Germain Boffrand pour le Versailles lorrain


Portrait en pied de Léopold Ier par Nicolas Dupuy (1703), dépôt du musée des beaux-arts de Nancy au musée Lorrain.


Après un siècle de désastres, le règne de Léopold (1697-1729) est une période de prospérité dont bénéficie tout particulièrement Lunéville.

A son arrivée en Lorraine, Léopold, qui s'installe à Nancy, s'intéresse très vite à Lunéville, où il prévoit probablement de séjourner. Ainsi, dès 1698, il fait entreprendre des réparations importantes dans le château construit par Henri II. La plupart des pièces sont refaites et on construit un petit bâtiment pour loger les gardes. Parallèlement, Léopold ordonne la reconstruction partielle du palais ducal de Nancy.

Tout cela n'est que le prélude à ce qui va être entrepris à partir de 1702.

A cette date, début de la guerre de Succession d'Espagne, les troupes de Louis XIV occupent les possessions ducales pourtant neutres y compris Nancy et y demeurent jusqu'à la fin du conflit en 1714. Léopold, refusant cette occupation de fait, décide de quitter sa capitale. Son choix se porte naturellement sur sa propriété de Lunéville, dans laquelle il a déjà beaucoup investi.


Toutefois, malgré les travaux récents, l'ancien château n'est pas assez vaste pour recevoir la cour nombreuse de Léopold. Sa démolition, alors décidée, va laisser la place à un immense chantier de reconstruction. A travers cette décision se manifestent le désir et la volonté affirmées par Léopold d'affirmer sa légitimité et sa souveraineté comme l'a fait l'occupant avec son château de Versailles.


Raison supplémentaire pour choisir Lunéville: la distance entre cette ville et Nancy coïncide avec les normes de l'époque, soit environ une journée à cheval.

La chronologie des travaux reste difficile à établir. Elle s'échelonne de 1703 à 1723, date d'installation définitive de la cour à Lunéville. Le chantier avance, connaît une grande lenteur avec des périodes d'activité plus ou moins intense, liée aux ressources financières du duc.

La première période des travaux consiste dans la création d'une avant-cour bordée par deux nouveaux bâtiments, dans le prolongement de l'ancienne construction. Elle est menée de 1703 à 1705 par Pierre Bourdict nommé en 1700 "premier architecte et directeur des ouvrages de sculpture" du duc. En 1708, l'architecte Nicolas Dorbay, qui travaille également au château de Commercy, prend la direction du chantier. S'ouvre alors une seconde campagne qui sera très active jusqu'en 1718. Enfin, une troisième campagne, qui comprend les travaux les plus importants, commence après un incendie en janvier 1719. C'est alors le plus grand chantier de Lorraine, dans lequel de nombreux artisans et artistes sont engagés.

Le nom de l'architecte français Germain Boffrand, qui est associé à la construction du château de Lunéville, n'apparaît en réalité qu'à partir de 1709, année où il présente à l'Académie les "plans et élévations qu'il a faits pour le château de Lunéville, que Monsieur le Duc de Lorraine commence à faire rebastir selon ses desseins". Boffrand, disciple et collaborateur de Jules Hardouin-Mansart, entre au service du duc et devient en 1711 son "premier architecte". Les plans préparés par lui sont soumis au duc Léopold Ier qui choisit le projet définitif. Six projets différents sont aujourd'hui connus, aucun n'étant daté, il est difficile de les classer chronologiquement de façon certaine. Nous savons cependant que plusieurs d'entre eux furent proposés pour la troisième et dernière campagne de travaux, qui commence en 1719, à la suite d'un accident qui vient interrompre brutalement l'achèvement du chantier: un incendie se déclare dans la nuit du 3 janvier et détruit en quelques heures toute la partie sud-est comprenant les appartements ducaux et d'une partie du corps central. A la faveur de cet accident, Germain Boffrand prépare de nouveaux plans qu'il doit modifier plusieurs fois avant d'obtenir l'accord du duc. Il faut préciser que Léopold Ier, n'ayant pu obtenir les soutiens financiers qu'il espérait, vise à l'économie et souhaite rétablir "l'aile brûlée" telle qu'elle était avant l'incendie, en utilisant les matériaux récupérables.

Le projet définitif de plan en H est, dans son ensemble, celui que présente Germain Boffrand en 1745 dans son Livre d'architecture. Il restera toutefois inachevé puisque l'aile qui devait longer la Vezouze au nord n'a jamais été construite. Faut-il évoquer les difficultés financières du duc Léopold dans cette interruption prématurée de la construction?Il est évident que Germain Boffrand ait souhaité voir son projet achevé: c'est en effet dans sa totalité qu'il le présente une vingtaine d'années après la fin des travaux dans son Livre d'architecture où il explique du reste que "l'aile gauche du côté de la rivière n'est pas faite et étroit destinée aux logements des Princes Etrangers".

Outre la contrainte financière, l'architecte doit vaincre les obstacles naturels. Le terrain offre une dénivellation importante d'est en ouest, tout en dominant la rivière du côté nord, où le sol est très marécageux. De plus, l'emplacement de l'ancien château était trop limité pour une construction d'une telle ampleur, d'où l'obligation d'acheter et de démolir des maisons, notamment pour la réalisation du parc.

Celui-ci et les jardins prolongeant à l'est une terrasse sont appelés les "Bosquets" dès le début des travaux. A partir de 1710, ils prennent une extension considérable et sont aménagés par Yves de Hours, un disciple de Le Nôtre.A partir de 1724, Louis de Nesle complète l'oeuvre d'Yves des Hours. Pour aménager tout cet espace, il a fallu combler les anciens fossés, canaliser la rivière et raser plusieurs constructions. On fait appel à l'ingénieur Didier Lalance pour les "jets d'eau et cascades", et à Philippe Vayringe qui réalise en 1732 une machine à élever les eaux de la Vezouze et les conduire dans les jardins". De nombreux artistes tels que Barthélemy Guibal (entre autres) agrémentent les parterres de sculptures.


La régente Elisabeth d'Orléans


Le 27 mars 1729, la mort de Léopold a pour conséquence l'arrêt de tous les travaux. L'héritier de la couronne ducale, François-Etienne, que son père avait envoyé terminer son éducation en Autriche, laisse la régence de ses Etats à sa mère, Elisabeth Charlotte d'Orléans.

La duchesse vit au château, entourée de ses deux filles et de son troisième fils, le prince Charles-Alexandre. C'est elle qui fait construire en 1733 la "salle de comédie" dans le prolongement des appartements ducaux au sud-est du château. Elle y fait transporter à partir de 1735 une partie des décors de l'Opéra de Nancy réalisés par l'architecte italien Antoine Bibiena. Avant la construction de ce premier théâtre, les représentations théâtrales, qui étaient l'une des distractions favorites de la cour, avaient lieu sur une scène démontable installée dans les jardins.

La fin de la guerre de Succession de Pologne oblige la duchesse régente Elisabeth-Charlotte d'Orléans à quitter à son tour Lunéville pour se retirer à Commercy (6 mars 1737). Son départ, qui symbolise la future cession de la Lorraine à la France et la disparition de l'ancienne dynastie, donne lieu à de véritables scènes d'hystérie de la part d'une foule désespérée et désireuse de montrer son attachement à la famille ducale.

Architecture de fête d'un roi bâtisseur

Le 3 avril suivant, Stanislas Leszczynski arrive à Lunéville. Beau-père du roi de France Louis XV, ce roi de Pologne en exil, détrôné deux fois, reçoit, par le traité de Vienne (1738), le duché de Lorraine et le duché de Bar qui doivent à sa mort entrer dans le domaine royal français. Il ne sera en réalité qu'un duc nominal, pour ne pas dire un souverain fantoche, ayant renoncé à tout pouvoir effectif au profit du chancelier Antoine-Martin Chaumont de La Galaizière qui prépare sans ménagement les duchés à la perte totale de leur indépendance. A défaut de pouvoir polique, Stanislas se contente de mener une vie princière au milieu d'une cour importante. Il ne garde en effet une grande liberté que dans le domaine intellectuel et artistique, et place ainsi la Lunéville parmi les plus brillantes cours européennes du XVIIIe siècle.

Stanislas Ier Leszczynski


En arrivant à Lunéville, Stanislas trouve un château en parfait état, tout à fait adapté à une vie princière. Il ne lui reste qu'à mettre à son goût l'aménagement et la décoration intérieur qui ont été démontés sur l'ordre de François III. L'architecture du château ne subit donc aucune modification. Cependant, la distribution des appartements ducaux ne correspondant pas aux impératifs du cérémonial de l'ex-roi polonais, le nouveau "souverain" fait modifier l'agencement des pièces, qu'il remeuble et décore avec de nombreux objets, tapisseries et tableaux.

Les travaux les plus importants ont lieu dans le parc. Si Stanislas conserve le plan général des "Bosquets", il augmente leur superficie. Au sud, il créé de nouveaux parterres le long des maisons de la rue d'Allemagne, dans le prolongement de ses appartements et de ceux de son épouse. Au nord, il achète en 1738 et 1739 les terrains marécageux au bord de la Vezouze qu'il fait assainir et aménager en "Nouveaux Bosquets" Puis il y fait élever des constructions tout à fait originales, dans la tradition des jardins orientaux agrémentés de nombreux pavillons et fabriqués.

Gravure du XVIIIe siècle représentant le pavillon de la Cascade

Pour réaliser ses projets, Stanislas fait appel à l'architecte Emmanuel Héré. Né en 1705, formé très jeune sur le chantier de Lunéville où son père travaille en qualité de "commis des travaux", il entre à l'agence de Germain Boffrand et devient à l'âge 32 ans "premier architecte" de Stanislas. Homme de cour, Emmanuel Héré sait répondre aux exigences (voire s'accommoder des caprices) de Stanislas. Connu aujourd'hui dans le monde entier pour avoir créé la célèbre place Royale de Nancy, c'est à Lunéville qu'il développe le mieux son génie d'invention architecturale en élevant dans le parc un ensemble remarquable de fabriques, notamment "la Pêcherie" (à l'extrémité du "Grand Canal") ou encore "le Pavillon de la Cascade", élevé en 1743 au-dessus de chutes d'eau disposées de façon savante sur trois niveaux. Toutefois, la réalisation la plus extraordinaire est celle du "Rocher" qui transforme en 1742 le soubassement de la terrasse du château du côté nord. Sur 250m environ, le long du "Grand Canal", pierres et blocs de grès sont disposés au pied de la terrasse et forment un ensemble artificiel de collines et de grottes traversées de sentiers et de ruisseaux. Sur ce fond rocheux, l'horloger François Richard installe quatre-vingt-huit automates grandeur nature, qui s'animent grâce à des systèmes hydrauliques ingénieux. Le thème général est une pastorale, où sont représentées de nombreuses scènes paysannes et bucoliques. Symbole des fantaisies du roi Stanislas, ce théâtre d'automates qui émerveille les visiteurs prestigieux tels Voltaire, Montesquieu ou Helvétius, met en scène un monde utopique, tel que l'imaginent certains philosophes du siècle des Lumières auxquels Stanislas peut être rattaché.

Entre le "Grand canal" et la "Pagode", bassin parallèle à la rivière, Emmanuel Héré construit, à la demande de Stanislas, un ensemble de Stanislas, un ensemble de huit maisonnettes identiques nommées les "Chartreuses". Le roi distribue à ses favoris, qui y cultivent leur jardin durant une saison. Intimement liées à la vie du souverain. Quant au jardinage, c'est une manifestation précoce de l'esprit romantique du "retour à la nature", bien que cette composition ne soit pas nouvelle: on le trouve déjà vers 1680 à Marly, où Jules Hardouin-Mansart avait construit douze petits pavillons que Louis XIV destinait à ses invités.

Les fabriques de Lunéville les plus remarquables sont le "Kiosque" et le "Trèfle". Bâtis entre 1738 et 1740, leur forme exotique, faisant appel à des éléments chinois et turcs, est une nouveauté dans l'architecture française du milieu du XVIIIe siècle. Fréquents en Angleterre comme dans la plupart proches de ce type de "fantaisies architecturales" nées à Lunéville vers 1740. (Pour preuve, Stanislas Leszczynski à introduit le mot "kiosque" dans la langue française).

Le château de Lunéville connaît ses heures les plus fastes.Les plus grands philosophes du siècle des Lumières se pressent à la cour du roi Stanislas. Lunéville devint un des principaux centres intellectuels d'Europe, au même titre que le palais de Sanssouci, où l'on trouve d'ailleurs une réplique (à l'échelle réduite) du fameux "Trèfle" de Lunéville. Selon des témoignages contemporains, "cette cour de Lunéville brillait d'un si vif éclat qu'elle semblait un reflet de la cour de Versailles".Après la mort de la reine (1747), la marquise de Bouffers, maîtresse en titre du roi, y joua un grand rôle: "fort jolie femme, plus galante encore et, s'il est possible, encore plus incrédule, elle faisait les honneurs au nom du roi".

Amour chevauchant un cygne par Barthélémy Guibal, château de Schwetzingen        



Le 23 février 1766, Stanislas meurt. Louis XV ne voulant pas assumer les frais coûteux de l'héritage d'un beau-père qu'il méprisait, Lunéville perd son statut et son prestige.

La cour n'a plus de raison d'être, l'important personnel constituant la "Maison civile" et la "Maison militaire" du souverain est tout simplement remercié. La vie du château s'arrête.

Il ne reste plus que les murs. Le somptueux mobilier est dispersé et vendu. Le parc est mutilé par manque d'entretien et par disparition du décor. La plupart des statues sont vendues à l'encan. Certains groupes de plomb sont achetés pour le compte de l'électeur palatin Charles Théodore de Bavière pour son château de Schwetzingen, où ils sont toujours visible. Les fabriques sont cédées à des particuliers, puis tombent en ruine. Nonobastant, à la différence des autres demeures de Stanislas, Lunéville n'est pas détruit.

L'occupation par l'armée durant le XIXe siècle

Quelques mois après de Stanislas, le château est transformé en caserne. Louis XV y envoie une garnison de la Gendarmerie de France. Celle-ci forme un corps d'élite composé de dix compagnies, totalisant près d'un millier d'hommes. Reconnaissables à leur vêtement de drap écarlate, ils sont surnommés les "Gendarmes rouges". Un premier détachement arrive à Lunéville dès le 13 novembre 1766 et s'installe au château. Vingt ans plus tard, la Gendarmerie de France est dissoute. Elle est remplacée à Lunéville par deux régiments de "carabiniers de Monsieur", disparaissent à leur tour à la Révolution.

Le château est alors totalement désaffecté. La chapelle est transformée en magasin à fourrages, avant de servir de salle de réunions aux révolutionnaires locaux. Ce qui reste du mobilier et des boiseries du château, des statues du parc et des automates du "Rocher" est vendu comme bien national.

Entre septembre 1800 et février 1801, Bonaparte donne l'ordre d'y installer le télégraphe Chappe pour permettre les communications entre Paris et Lunéville où ont lieu des négociations avec l'Autriche pour ratifier les conditions du traité de Campoformio.


Gravure du château en 1838


Sous la Restauration, le château retrouve une fonction militaire, qu'il conservera de façon partielle jusqu'à nos jours. En reconnaissance de sa fidélité à la royauté, Louis XVIII donne en 1816 au prince de Hohenlohe la jouissance du château. Ce dernier y crée en 1824 un centre de cavalerie militaire qui sert d'école aux officiers. Il devient par ailleurs gouverneur du camp. Une large place y est réservée aux distractions, apportant une animation nouvelle dans la cité. Fêtes hippiques, bals et réception ressuscitent au château la vie brillante du XVIIIe siècle. En 1852 s'installe toute une nouvelle division de cavalerie. Les officiers sont logés dans les anciens appartements ducaux donnant sur le jardin. Des écuries sont construites sur le côté nord, dans la cour dite "du Rocher".Malgré les contraintes de la vie militaire, la présence de l'armée durant tout le XIXe siècle permet la sauvegarde et l'entretien de l'édifice. De grands travaux de restauration ont lieu à la suite de deux incendies: le premier en 1814 détruit une partie de l'aile nord, le second en 1849 provoque d'importants dégâts côté sud.

Les restaurations de l'"après-Mérimée"

En 1681, le ministre de la Guerre de l'époque (Jacques Louis Randon) sollicite auprès de la Commission des Monuments Historiques le classement de l'édifice. C'est un refus catégorique, l'intérêt du service se limitant alors à l'architecture médiévale. Prosper Mérimée dresse un rapport sévère et méprisant: il estime que le château "ne mérite pas d'être classé parmi les Monuments historiques: c'est un grand bâtiment d'un style assez barbare, même pour l'époque de décadence à laquelle il a été construit". 

Une cinquantaine d'années plus tard, les jugements ont évolué. En 1901, on commence par classer la chapelle. Le reste du château le sera de façon partielle en 1929. Dès lors, les travaux de restauration se poursuivent, ne connaissant d'interruption que durant la Seconde Guerre mondiale. La chapelle est restaurée de 1902 à 1904. Les années 1938 et 1939 voient la réfection des couvertures et balustrades du corps principal et de la partie nord.

A partir de 1945 environ, services administratifs, musée municipal, mess, appartements et bureaux militaires occupent l'édifice. Le parc, remis en état à partir de 1945, reste aujourd'hui un lieu de promenade et de détente apprécié de tous.

En 1995, le maire de Lunéville Michel Closse impulse un processus de restauration du château qui conduit la ville de Lunéville à céder ce dernier, en 2000, au conseil général de Meurthe-et-Moselle. Cette cession évitera ultérieurement à la commune de se retrouver seule face aux conséquences financières de l'incendie de janvier 2003.

Les intérieurs du château

Les parties restaurées sont ouvertes à la visite. Celle-ci peut se faire tous les jours de 10h à 12h et de 14h à 18h (sauf le mardi, jour de fermeture).

Salle des gardes

La première salle des appartements princiers est occupée par les gardes chargés de la sécurité, comme dans toutes les résidences princières, qui autorisaient ou non les courtisans de la cour à passer dans la salle de la livrée pour une audience auprès du duc.

Accessible par le corps central du château (vestibule), la salle des gardes constitue aujourd'hui l'accueil principal du château et permet d'accéder à la chapelle. On y trouve des informations sur le château et sa programmation, la billetterie des spectacles et des événements, la location d'autioguides, l'accueil et les renseignements touristiques ainsi qu'une boutique.

Salle de la livrée

Première antichambre qui servait à la cour de salle d'attente avant d'entrer dans les appartements du duc de Lorraine. Grâce à ses dimensions, la salle pouvait également servir aux bals et banquets de la cour de Lorraine. Elle tient son nom de la livrée qui était l'uniforme porté par les domestiques.

Salle de la livrée (porte donnant vers les appartements privés du duc)



Salle de la livrée (porte menant à la chapelle)



Chapelle palatine

Elle est réalisée entre 1720 et 1723, d'après des plans de l'architecte Germain Boffrand. Depuis 1968, elle est la septième chapelle du château utilisée par le duc Léopold Ier. Elle se caractérise par la richesse de sa décoration, l'harmonie des proportions, et la présence d'une tribune qui en fait une chapelle palatine.

Au XIXe siècle, l'Armée utilise le château comme bâtiment administratif. Afin de rendre à la chapelle son usage premier et de pouvoir y célébrer l'Office Divin, l'administration militaire y installe un Autel surmonté d'un tableau de Jules Joly livré en 1861. Ce tableau représente l'Immaculée Conception, d'après l'oeuvre de Bartolomé Estaeban Murillo: L'Immaculée Conception des Vénérables ou "de Soult" (Jean-de-Dieu Soult l'ayant subtilisé à l'Espagne durant la Guerre d'indépendance espagnole).

Désacralisé en 1907, l'ex-édifice religieux a pour vocation d'accueillir une programmation musique et voix de grande qualité (répertoire baroque, classique, contemporain) ainsi que des conférences et événements.

L'escalier d'honneur sud

Il permettait d'accéder aux appartements de l'étage qui accueille les enfants du duc Léopold Ier puis les favoris de Stanislas Leszczynski, le duc et la duchesse Ossolinski. La rampe de l'escalier porte le monogramme du dux Léopold Ier, le double L, et ses motifs d'entrelacs rappellent ceux de l'escalier du château de Maisons-Lafitte en île-de-France. Actuellement il permetd'accéder au vestibule qui donne accès aux tribunes de la chapelle.

Escalier d'honneur sud (vue générale)




Escalier d'honneur sud (détail)



Les salles voûtées du sous-sol

Située sous la chapelle,ces salles servaient de cave pour l'échansonnerie. Les tonneaux arrivaient par la porte donnant sur la rue, puis le vin était mis en bouteilles et stocké. Celles-ci étaient ensuite stockées dans d'autres caves du château. Aujourd'hui, elles accueillent des séminaires et des conférences.

Salles voûtées du sous-sol


Salles voûtées du sous-sol


Les extérieurs autour du château

La cour des communs et la cour d'honneur

Sculpture équestre d'Antoine Charles Louis de Lasalle


Gravure du XVIIIe siècle avec la cour des communs, la cour d'honneur et la façade ouest du château




Après avoir franchi un premier portail qui sépare le château de la ville, on arrive dans la première cour entourée de part et d'autre par les communes qui lui ont donné son nom. Dans les années à venir, l'aile nord des communs accueillera des expositions temporaires et l'aile sud présentera les métiers liés à la restauration du château et les artisanats d'art présents dans le Lunévillois. Au centre de la cour des communs se trouve une statue équestre du général messin Antoine Charles Louis de Lasalle de la Grande Armée de Napoléon Ier, érigée en 1893.

Un muret reconstruit en 2002, couronné d'une grille métallique installée en 2005, sépare la cour des communes de la cour d'honneur. Cette restauration vise à rétablir la séparation qui existait entre les deux cours au XVIIIe siècle. Autour de la cour d'honneur, les bâtiments se déploient en forme de U. Au fond, on peut voir le corps central du château encadré de part et d'autre par deux ailes plus basses. Les façades offrent un parfait exemple de l'architecture classique, telle que la concevait l'architecte Germain Boffrand. La sobriété des lignes est composition, les imposantes colonnes participent à la majesté du bâtiment, et sont surmontées d'un fronton triangulaire décoré de motifs guerriers. Les armoiries de Léopold Ier de son épouse Elisabeth Charlotte d'Orléans y figuraient, mais ont été détruits à la Révolution française.


Le vestibule

Situé au rez-de-chaussée du corps central du château, il constitue l'entrée principale du palais. Passage majestueux entre les cours et les jardins, il constitue une des grandes originalités de celui-ci. Grâce à sa grande taille, les carrosses pouvaient pénétrer sous les trois arcades pour éviter aux passages d'être mouillés par la pluie en descendant. L'arcade centrale est surmontée d'un cartouche qui porte le monogramme du duc Léopold Ier, un double L'enserrant la croix de Lorraine. Le reste du décor sculpté associe des armes orientales avec des turbans et le croissant turc, évoquant les exploits militaires du père de Léopold Ier, le duc Charles V, qui a combattu les troupes de l'empire ottoman en Europe centrale à la fin du XVIIe siècle. Après travaux de restauration, le vestibule a été inauguré en octobre 2006.

La terrasse et les jardins à la française

Juste après le vestibule se situe la terrasse, bordée au sud par les appartements ducaux et à l'ouest par le corps central du château. A l'origine elle devait être aussi bordée au nord par une autre aile en symétrie, mais le mauvais état des finances de Léopold Ier a empêché cette réalisation. La terrasse permet une vue dégagée sur les jardins à la française situés côté est.

Ces jardins contribuent depuis le XVIIIe siècle à la célébrité du château de Lunéville. C'est à un émule de André Le Nôtre, Yves des Hours, que le duc Léopold Ier confie en 1710 le soin de réaliser des jardins à la française dans le prolongement du château.  Louis de Nesle poursuit et termine les travaux à partir de 1724. Les jardins forment un ensemble de plusieurs parterres à la française qui forment une rigueur géométrique. Une longue allée centrale est bordée de parterres de pelouses et de fleurs qui s'ordonnent régulièrement autour de bassins. De moins en moins bien entretenus après la mort de Stanislas en 1766, les jardins se transforment peu à peu en jardin à l'anglaise. Les parterres retrouvent les grandes lignes du tracé original lors d'importants travaux en 1946, puis leur état d'origine en septembre 2003 avec la restauration des broderies de buis. De nombreuses sculptures étaient présentes à l'origine, mais une grande partie a été vendue à la disparition de Stanislas. Ne restent que quatre sculptures de Barthélémy Guibal, Apollon foulant un dragon, Diane accompagne d'un lévrier, La Nuit et Flore.

Diane



Flore



La Nuit


A la fin du règne de Stanislas il existait une perspective Est-Ouest partant du vestibule du château, traversant les jardins à la française et la forêt allant jusqu'au château de Chantebreux fut construit en 1740 par Emmanuel Héré et aussitôt détruit à la mort du roi de Pologne.

Le parc des bosquets

Entourant les jardins à la française, c'est le duc Stanislas qui décide d'embellir les bois bordant le parc. Il y a bâtir plusieurs fabriques par son architecte Emmanuel Heré pour accueillir les divertissements de la cour lorraine. Elles disparaissent après sa mort en 1766 et doivent faire l'objet d'une reconstruction dans les années à venir (le kiosque, le pavillon de la cascade, le salon de la pêcherie, le trèfle....)

La cour du rocher


André Joly, Le château de Lunéville, vue du Rocher, vers 1760 (Musée Lorrain)


Son nom fait référence à une des fabriques que Stanislas fit construire à cet endroit par Emmanuel Héré. Sur plusieurs blocs de grès, 88 automates mus par un système hydraulique représentent en grandeur réelle des paysans et des artisans dans leur activité quotidienne, autour d'un décor évoquant la nature. Aujourd'hui il n'en subsiste plus aucune trace.
      

dimanche 21 mai 2017

14-Château de Malbrouck

Image illustrative de l'article Château de MalbrouckVue du château


Nom local: Château de Mensberg

Période ou style: Médiéval

Type: Château fort

Début construction: 1419

Fin construction: 1434

Propriétaire initial: Arnold VI de Sierck


Le château de Malbrouck est un château fort de la commune de Manderen dans le nord de la Moselle, au Pays des Trois Frontières, à proximité du Luxembourg et de l'Allemagne. Appartenant au Conseil Départemental de la Moselle, il fait partie du réseau Moselle Passion. Il fait l'objet d'un classement au titre des monuments historiques depuis février 1930.

Histoire

Le château est construit sur un éperon rocheux dominant la région par la volonté d'Arnold VI seigneur de Sierck en 1419 et achevé en 1434, année où le château est déclaré en mesure de soutenir un siège, et mis au service de l'électorat de Trèves. Il surplombe le village de Manderen. Malheureusement, à la mort du chevalier Arnold, la descendance n'est pas assurée et le château va passer de main en main de la fin du XVe au début du XVIIe siècle.

Initialement dénommé château de Mensberg, son surnom lui vient du Duc John Churchill de Marlborough, immortalisé dans la chanson populaire Marlbrough s'en va-t-en guerre. Ce dernier a brièvement installé ses quartiers le 3 juin 1705 lors de la guerre de Succession d'Espagne avant de se replier sur Trèves deux semaines plus tard. Lors de la guerre de succession d'Espagne, le château de Mensberg se retrouve au premier plan de la scène internationale: L'Angleterre et les Provinces Unies se joignent à l'Empire et la France se retrouve face à une Europe coalisée. Le chef de guerre de cette coalition n'est autre que John Churchill, duc de Marlborough, que les Français surnomment Malborough. Au début de l'année 1705, le duc de Malbrough, prépare son plan d'invasion de la France en passant par la vallée de la Moselle, et rassemble une armée de 100 000 hommes à Trèves. Au mois de juin 1705, il dispose cette armée aux portes du royaume de France, de la Moselle au château de Mensberg, où il installe son quartier général. Face à lui, le maréchal Claude-Louis-Hector de Villars s'apprête à défendre la frontière avec moins de 50 000 hommes. A un contre deux, Villars ne peut se permettre d'attaquer. Malbrouck, qui tient Villars en grand estime, décide de n'attaquer qu'avec le renfort du prince de Bade, Louis-Guillaume de Bade-Bade, à qui il a donné rendez-vous au château de Mensberg. Dans cette attente, Malbrouck fait tout pour que Villars sorte de ses positions mais celui-ci, patient, ne bouge pas. Le face à face dure ainsi une dizaine de jours sans ravitaillement pour l'armée de la coalition, tant et si bien que les soldats de Malbrouck, qui souffrent de la carence en vivres, désertent les uns après les autres. Le duc de Malbrouck se résigne donc à quitter la place sans livrer la bataille et profite d'une nuit de brouillard pour s'en retourner vers Trèves et Maastricht. Le 17 juin au petit matin, Villars a la surprise de constater la disparition des troupes ennemies. Malbrouck s'en est donc allé en laissant son nom à ce château.

Le château de Malbrouck fut vendu comme bien national en 1793 et a subi les outrages du temps et divers pillages. Bien que classé monument historique en 1930, il est en ruine lorsqu'il est racheté par le Conseil général de la Moselle en 1975 à la famille Weiter. Commencent alors des travaux remarquables et le deuxième chantier des Monuments Historiques de France. Le château est entièrement réhabilité de 1991 à 1998.

Architecture

Le programme de réhabilitation du château a concerné une surface de bâti d'environ 1500m². Avec un investissement programmé de 100MF H.T, soit plus de 15M€, ce chantier était le deuxième chantier "Monuments Historiques" de France après le Parlement de Bretagne. Les méthodes de travail en vigueur sur le chantier et dans les services départementaux ont permis une maîtrise quasi totale des coûts, ce qui est exceptionnel sur ce type de chantier.

Le château de Malbrouck possède quatre tours d'angle (la Tour de la Lanterne, la Tour de la Sorcière, la Tour du Rocher Chauve et la Tour des Dames) reliées entre elles par des courtines, un corps de logis à trois niveaux et une vaste cour centrale. Il est possible d'y effectuer un circuit complet par les niveaux supérieurs de chaque tour. Un châtelet d'entrée sépare la Tour de la Lanterne et la Tour des Dames.

Le château de Malbrouck possède de nombreux éléments de défense. Au Nord, l'entrée du château est protégée par une barbacane, un pont mobile, un fossé et un châtelet.L'accès à la cour intérieure est défendu par un proche en saillie et une archère canonnière permet de battre l'axe d'entrée.

La Tour des Dames est équipée de mâchicoulis donnant à la fois à l'extérieur et à l'intérieur du château.

L'épaisseur des murs constitue aussi un moyen de défense efficace, surtout pour la partie Nord: la tour de la lanterne et sa continue Nord-Est possèdent des murs d'une épaisseur de 4.80m. Des ouvertures de tir sont présentes dans les quatre tours et la Tour de la Lanterne possède des chambres de tir adaptées aux armes à feu. Les escaliers du château tournent à l'envers. Ce dispositif, lié à une nécessité de défense, permet au défenseur droitier d'être le mieux placé pour frapper.

Restauration

Dès 1931, la Charte d'Athènes posait les bases d'un vaste mouvement de réflexion sur la conservation du patrimoine. Les problèmes de préservation et de restauration devenant de plus en plus complexes, il apparut nécessaire aux professionnels d'approfondir et d'élargir cette réflexion. Ainsi en mai 1964, la Charte de Venise fut adoptée lors du deuxième congrès international des architectes en chef des monuments historiques. Depuis cette date, ce texte est la référence en matière de restauration du patrimoine bâti.

"Article 9. La restauration est une opération qui doit garder un caractère exceptionnel. Elle a pour but de conserver et de révéler les valeurs esthétiques et historiques du monument et se fonde sur le respect de la substance ancienne et de documents authentiques. Elle s'arrête là où commence l'hypothèse. Sur le plan de reconstruction conjoncturelle, tout travail de complément reconnu indispensable pour raisons esthétiques ou techniques relève de la composition architecturale et doit porter la marque de notre temps. La restauration doit toujours être précédée et accompagnée d'une étude architecturale du monument.

Comment peut-on restituer sur la base d'hypothèses, les parties détruites d'un édifice? Le parti adopté pour le château a été de compléter les lacunes de parement par du moellonnage de petit appareil, s'opposant au gros appareil de la ruine. Cette technique exprime clairement l'intervention architecturale sans rompre pour autant l'unité du château. Les couvertures ont été restituées en ardoises schuppen, conformément aux découvertes archéologiques. Sur la base du projet établi par Michel Goutal, l'architecte en chef des monuments historiques, et validé par la commission supérieure des monuments historiques, le chantier voit le jour en 1991.

Cinq tranches de travaux s'enchaîneront, la dernière se terminant en 1998. Ces travaux ont permis de faire travailler en permanence sur le site même une dizaine de corps de métiers différents, soit environ une quarantaine d'ouvriers qualifiés.

Tourisme et culture

Etroitement


Appartement aux réseaux des Grands Sites de Moselle et sites Moselle Passion du Conseil Départemental de la Moselle, le Château de Malbrouck propose une scénographie retraçant cinq siècles d'histoire en même temps que de grandes expositions. Des festivals et des spectacles sont régulièrement organisés ou programmés au sein de ses murailles. En outre le château de Malbrouck propose chaque année des expositions.

Ainsi, quand le château de Malbrouck a ouvert pour la première fois au public le 5 septembre 1998, il proposa en exposition inaugurale, le mythe de la Toison d'Or. Il a depuis accueilli plus d'1,5 million de visiteurs avec entre autres Ousmane Sow en 2004, Dragons en 2005, Merveilleux d'après Nature en 2007, l'Homme Merveilleux en 2008, Napoléon Splendeurs de l'Empire en 2009, Niki de Saint Phalie en 2010, Robert Doisneau en 2011, Ben (Benjamin Vautier) en 2012, Georges Brassens en 2013, L'art des jeux et des jouets en 2014.

Depuis 2015, le château de Malbrouck propose une exposition inédite intitulée Samouraïs et Chevaliers qui présente aux visiteurs des armures européennes et japonaises, des casques, des cuirasses, des armes, des masques mais également des estampes, des gravures, des objets d'art et des vidéos présentant des extraits de documentaires ou de films mythiques. Cette exposition a été reconduite pour une deuxième saison du 25 mars au 30 octobre 2016. Pour l'occasion, elle a été enrichie et rassemble désormais plus de 200 pièces, mettant en valeur les différences et similitudes des sociétés médiévales européennes et japonaises.